Aujourd’hui, je jase avec Fauve Doucet, présidente & cofondatrice de Partage Club, une application permettant de faciliter le prêt d’objets entre voisin.e.s.
Partage Club c’est 3 ans, 10 employés, 20K utilisateurs et 700K de pre-seed.
On retrace son parcours: son background en marketing/pub (Sid Lee, Cossette), faire connaissance avec la décroissance soutenable et démissionner pour commencer son propre projet
On couvre ensuite plusieurs points, comme :
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Fauve Doucet: Puis là, à un moment donné, j'ai rappelé mon ancien boss, j'étais comme « Hey, pour de vrai, quand il y a un purpose, c'est facile de trouver du monde. » Puis les gens sont prêts aussi à faire moins d'argent, mais avoir plus de sens. Les gens sont vraiment en quête de sens actuellement. Je ne sais pas si tu ne le sens pas autour de toi que les gens sont en quête de sens.
François Lanthier Nadeau: What's up, folks ? Bienvenue sur SaaSpasse. Aujourd'hui, je jase avec Fauve Doucet, présidente et cofondatrice chez Partage Club, une plateforme d'économie collaborative qui révolutionne le partage sécuritaire d'objets entre voisins et voisines. Partage Club, c'est 3 ans, 10 employés, 20 000 utilisateurs au-dessus de 50 villes et un pre-seed de 700 cas. On parle de son background, à force dans la pub, et des avantages que ça lui donne, la jeunesse de Partage Club, la philosophie de la décroissance. On touche aussi à l'expérience d'être une femme en tech, l'entrepreneuriat d'impact, la clean tech, l'embauche quand tu es mission-driven, et plus, c'est un pote vraiment le fun qui m'a challengé sur quelques trucs. All right, on passe au show. Let's go ! Faut vous doucer, bienvenue sur Sasspass.
Fauve Doucet: Salut !
François Lanthier Nadeau: Comment ça va ?
Fauve Doucet: Ça va bien, toi ?
François Lanthier Nadeau: Ça va super bien. La première question sur le pod, souvent, c'est comment on s'est connu. Dans notre cas, ça va être relativement bref parce qu'on ne se connaît pas. On s'est connu au Studio SF avec un café décaféiné il y a à peu près 10 minutes.
Fauve Doucet: Yes.
François Lanthier Nadeau: Mais Joël, nous, on a fait un effort conscient d'avoir plus de femmes aussi en business sur le pod puis diminuer un peu notre bon vieux ratio de white boys sur le feed. Fait que genre, pendant qu'on a fait cette crunch-là, Joël m'a déjà parlé de toi avant ça. Puis là, elle a dit qu'il faut qu'on aille sur le pod. On t'a outreach puis t'as gracieusement accepté d'être là. Fait que merci.
Participant 3: Merci à vous autres de m'inviter.
François Lanthier Nadeau: Ça me fait plaisir. Pour le monde qui ne te connaisse pas déjà, tu veux-tu me faire un TLDR un peu de t'es qui, toi ? comme professionnelle entrepreneur ?
Fauve Doucet: Je commence tout le temps par mon perso parce que je trouve que ça apporte une touche. Rapidement, je suis une femme qui est maman de deux enfants. Moi, dans le fond, mon background est vraiment plus en marketing et en com. Donc, j'ai travaillé des cossettes, des cilis, de grandes agences de pub, pas mal toute ma carrière, beaucoup dans des rôles d'innovation. J'ai eu la chance de gagner plein de... monter sur le stage, gagner des clients, le côté très entrepreneur.
François Lanthier Nadeau: Glam aussi de la femme.
Fauve Doucet: À la fin, c'était un petit peu moins glam. C'était un peu moins sex-rock, rock'n'roll.
François Lanthier Nadeau: Pas comme dans 99 Frames,
Fauve Doucet: mettons. Non, c'est ça. Je pense que je l'ai senti au début de ma carrière. Puis après, c'était plus ça, mais c'était quand même très trippant. À un moment donné, justement, j'ai eu à faire une pause de ma carrière, puis j'ai eu un cours sur la décroissance soutenable, on peut en reparler. Puis j'avais eu une idée aussi d'entreprise, mais j'avais un job tellement apprenant que mon modèle d'affaires, je l'avais griffonné sur un bout d'une table, il fonctionnait à moitié. Puis quand j'ai eu le cours sur la décroissance soutenable, puis je trouvais ça complètement fou le nombre de jouets qui rentraient chez nous. Maman de deux enfants, on se rappelle. J'étais comme, il me semble qu'il y a un meilleur moyen. puis quand j'ai eu le cours sur la décroissance insougnable, on a parlé beaucoup de mutualisation par rapport aux ressources naturelles limitées puis comment qu'il faut penser repenser notre façon de consommer puis j'ai pensé au partage puis je me suis dit c'est pas juste les jouets, ça peut être plein de choses fait que j'ai décidé de lâcher ma job puis de commencer un projet puis j'ai mis une brique après une brique puis c'est maintenant On est une maison, exactement. Voilà, je suis entrepreneur en technologie.
François Lanthier Nadeau: C'est insane. Qu'est-ce que ça veut dire, mutualiser ?
Fauve Doucet: Mutualiser, c'est un nom fancy pour parler de partage, dans le fond. Ça fait que c'est vraiment de mettre en commun différentes choses. Ça peut être des ressources matérielles, ça peut être des espaces, ça peut être des ressources humaines.
François Lanthier Nadeau: Coworking, ça rentrerait un peu là-dedans ?
Fauve Doucet: Oui, c'est de la mutualisation. Dans le fond, un autobus, c'est de la mutualisation.
François Lanthier Nadeau: Ah, oui, c'est bon. Got it. Got it. Merci. J'aime ça apprendre de nouveau. Fauve, Partage Club, si tu avais à me faire un elevator pitch puis me donner une couple de chiffres pour que je situe l'entreprise, elle est rendue où ?
Fauve Doucet: Donc, on est une entreprise qui a été fondée en 2022. Donc, ça va faire trois ans et quelques. On est rendu à dix employés. On est en hyper-croissance. Donc, on a fait On a commercialisé il y a deux ans. On a fait x6 en termes de business l'année dernière. On vise 2 millions de chiffres d'affaires cette année. On a réussi à être profitable l'année dernière. On a levé une pre-seed. On est en train de finaliser notre seed. On est au Québec, mais on est aussi en France. On est une entreprise en clean tech dans le domaine de l'économie circulaire. C'est-tu pas pire, ça ? 20 000 users.
François Lanthier Nadeau: Oui, c'est pas pire. Puis concrètement, mettons, ce que l'app permet de faire.
Fauve Doucet: Oui. L'application fait qu'on est une application de partage d'objets. Donc, notre premier produit, c'était vraiment de partager des objets qu'on a à la maison avec nos voisins. Donc, de mutualiser ma perceuse, mes jouets. Donc, ce n'est pas de la vente, ce n'est pas du don, ce n'est pas de la location. Il n'y a aucun échange d'argent. Donc, je te prête ma souffleuse à neige, tu me la ramènes. Puis là, on est en train aussi de développer tout ce qui est en marque blanche, en fait, donc un sas de mutualisation aussi pour d'autres types de cas de mutualisation à travers les entreprises. Donc, pour faire ce qu'on a fait avec Partage Club Carle qu'on dit, mais de créer des plateformes de partage pour d'autres organisations.
François Lanthier Nadeau: C'est assez cool, puis on va pouvoir rentrer dans ce côté B2B là aussi. Ça me rappelle, ça m'excellente rappelle que White Labels, c'est Marie Blanche en français. Oui. Merci pour cette dose de francisation, ça me fait du bien. Tu viens du monde de la pub, pas mal, fauve. C'est un avantage ou un désavantage pour une fille qui se lance en tech après ? Genre, ça te tue les cordes à ton arc ou tes blind spots ? Tu veux-tu me parler de ça un peu ?
Fauve Doucet: Oui, c'est un gros avantage parce que je te dirais, moi, je me suis rendu compte de mon super pouvoir, en fait, en pub. si Je suis capable de faire du changement de comportement à grande échelle. Donc, je suis capable de convaincre des millions de gens d'acheter plus de chaussures. Mais...
François Lanthier Nadeau: Tu ne travailles pas dans qui ?
Fauve Doucet: J'ai eu des clients, en tout cas, dans le domaine. Mais je pense que quand je travaillais en pub aussi, il y avait un côté de, des fois, j'étais comme, on a-tu vraiment plus besoin de plus de chaussures ou d'autres choses ? Ça m'a amenée à travailler sur des campagnes en lien avec la COVID, des campagnes gouvernementales pour que les gens signent des dons d'organes, des trucs très... Très mission-driven. Ça, ça me faisait triper. Puis je voulais mettre mon jus de cerveau à quelque chose justement qui avait du sens avec mes valeurs. Donc là, ce que je suis en train de convaincre, c'est de convaincre les gens d'arrêter d'acheter puis d'emprunter au lieu avec le partage. Donc, je mets à profit en fait cette belle connaissance.
François Lanthier Nadeau: Parce que là, avoir le super pouvoir de changer le comportement de millions de personnes, ça, c'est comme l'oncle de Spider-Man dirait. C'est avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilités.
Fauve Doucet: Exactement. Là,
François Lanthier Nadeau: toi, tu t'es dit, fuck it, je veux prendre ma responsabilité et faire foutre ça avec mes valeurs.
Fauve Doucet: Ouais.
François Lanthier Nadeau: Il y a quelque chose que t'as dit qui me... Pas qui me trigger, je vais le dire, qui me trigger, la notion de décroissance. On dirait que ça vient chercher des affaires en moi, que ça shake des croyances que j'ai par rapport à comment le monde devrait s'organiser, mettons. OK. Fait que je me demande si tu peux... Cet écart-là que tu as eu sur la décroissance et cet principe-là, si tu peux au moins me le vulgariser pour qu'on parle le même langage là-dessus et que je vois si j'update un peu mes biais ou mes pensées.
Fauve Doucet: Oui. On entend très peu parler de décroissance dans le monde de la tech. Vraiment. C'est un speedly eye. La décroissance, c'est un courant qui est né dans les années 70 en Europe. Il disait que par rapport à tout ce qui se passe au niveau climatique et des ressources naturelles, c'est qu'une des solutions, ça serait de décroître de manière systémique. Donc, en gros, de faire en sorte que les gens achètent moins, mais qu'ils ont moins aussi accès à des choses. Donc, tu sais, qu'on ne trouve pas nécessairement des kiwis en plein hiver à l'épicerie parce que ça n'a pas d'allure, parce qu'on ne devrait pas. Faire en sorte, justement, qu'au niveau de travailler moins, ça nous amène peut-être moins de revenus, mais plus de temps pour passer avec les enfants, puis de jardiner, puis de commencer à s'occuper de la communauté. Donc, il faut vraiment que ça soit systémiquement. Toute la société tombe down en termes de productivité, de consommation, d'accélérer pour faire en sorte qu'on arrête de mettre de la pression sur les ressources. Mais il faut tout le faire ensemble. Ça, c'était une prémisse, c'était une hypothèse qu'il fallait décroître de manière systémique. Par contre, ce qui est arrivé, c'est qu'il y a eu des courants de développement durable. Puis qu'ils ont dit, ben non, on peut trouver de la technologie puis continuer à raser des forêts, puis continuer parce qu'on va trouver des technologies puis des façons de pouvoir renouveler cette belle énergie-là et ces belles ressources. Mais trentaine, quarantaine d'années plus tard, on se rend compte qu'on n'a pas vraiment tant ralenti, en fait, malgré la technologie puis l'innovation qui est arrivée. Puis, tu sais, on se ramasse encore aujourd'hui, jour de dépassement, tout ce qu'on entend aux nouvelles.
François Lanthier Nadeau: C'est le jour de dépassement.
Fauve Doucet: Le jour de dépassement, c'est de dire qu'à un moment donné, dans l'année, on a utilisé le maximum de ressources qui sont disponibles sur la Terre pour faire en sorte qu'on puisse arriver à se régénérer. Ça fait que c'est vraiment de dire qu'il faut arrêter d'accélérer parce que là, on va plus vite que la Terre est capable de se régénérer en termes de ressources.
François Lanthier Nadeau: OK.
Fauve Doucet: Oui.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que la productivité... capitalisme, l'appât du gain, tu penses que c'est quelque chose qui est vraiment inhérent, inné à la nature humaine ou tu penses que c'est quelque chose qui peut être délogé puis changé somehow ? Parce que pour que la décroissance fonctionne, ce mécanisme-là, qui est extrêmement fort dans beaucoup de personnes, du moins, c'est sûr que j'ai un biais parce que je suis entouré d'entrepreneurs, j'ai l'impression qu'il faut déloger un peu ça.
Fauve Doucet: C'est parce qu'en ce moment, notre système de valeur, on le traduit de manière économique. On a créé la monnaie.
François Lanthier Nadeau: Oui, exact.
Fauve Doucet: Mais en fait, en ce moment, l'espèce de langage commun, c'est le cash. On traduit tout par du cash. 100 %. Puis la seule façon de mesurer, dans le fond, si un pays va bien, c'est le PIB. Exact. C'est le cash. Mais qu'est-ce qui arrive ? On ne mesure pas la santé nécessairement mentale des gens. On ne mesure pas nécessairement... On va mesurer si c'est le chômage, tout ça, mais On ne va pas comparer ça à la déforestation ou la régénération. Ce n'est pas des données qui sont prises en compte. Ce qu'on va regarder, c'est juste le PIB. C'est vraiment la métrique qui permet de mesurer. Mais si on commence à mesurer d'autres types de mesures, puis pas juste l'argent, parce que l'argent, ce n'est pas nécessairement la seule mesure d'impact, c'est là, à ce moment-là, qu'on se rend compte qu'à un moment donné, il y a une limite à l'argent. Ce n'est pas nécessairement ça qui rend l'humain plus heureux. On se rend compte aussi qu'il y en a plein qui sont rendus compte. On a l'impression qu'avec l'argent, en accumulant, accumulant, accumulant, je vais être plus heureux, je vais être plus libre, je vais pouvoir faire ce que je veux. Mais quand ils sont rendus à avoir tout ça, ils se rendent compte que c'est un peu vide au bout du compte. Profondément, ce qui rend l'humain heureux, c'est prouver selon des études que ce qui augmente l'espérance de vie, c'est le nombre de connexions humaines que tu as avec les gens.
François Lanthier Nadeau: C'est l'amour, la proximité, les relations.
Fauve Doucet: C'est le côté social parce qu'on est humain.
François Lanthier Nadeau: En tout cas,
Fauve Doucet: on philosophe, mais c'est juste pour dire qu'avec ça, dans le fond, c'est que l'argent à tout prix, je ne pense pas qu'humainement, quand on est arrivé sur la planète, il n'y avait pas d'argent. On ne fonctionnait pas comme ça. C'est des marchands. À un moment donné, on a créé la monnaie comme façon de pouvoir donner une valeur à quelque chose qui était un langage commun de valeur. C'est la monnaie qu'on a créée.
François Lanthier Nadeau: Oui, je pense que plein de penseurs et d'auteurs en parlent, mais c'est une histoire. l'argent qu'on se raconte. Je pense que, de mon point de vue, c'est la meilleure histoire jamais inventée parce que ça nous permet de nous organiser, de construire de la compagnie et un système qui permet que la ressource qu'on essaie d'accumuler est un peu immatérielle ou du moins, avant c'était du papier, c'était des chiffres dans un ordinateur. On joue à un jeu qui est d'accumuler cette ressource-là au lieu de... d'accumuler des ressources qui étaient d'autres humains ou les ressources matérielles que les autres humains avaient. J'ai l'impression que ça a diminué la violence et le chaos dans nos civilisations. De toutes s'entendre que l'argent, ça vaut quelque chose et c'est important d'en avoir. Ça a créé le jeu du capitalisme.
Fauve Doucet: Moi, comment je le vois, c'est que l'argent, c'est super. C'est un système. L'économie en soi, on a besoin de s'organiser. On a besoin pour vivre en... en synergie ensemble. Mais c'est que l'argent est supposé être un moyen, pas une fin en soi. C'est pour ça, mais c'est parce que là, à un moment donné, c'est rendu que c'est devenu une fin.
François Lanthier Nadeau: Je comprends.
Fauve Doucet: C'est plus là de dire, parce que moi, je te donne un exemple. J'ai des investisseurs, puis là, ils ont investi, ils ont fait de l'argent, ils ont de l'argent, puis ils pourraient arrêter d'investir, ils n'en ont assez pour jusqu'à la fin. Mais eux autres, ça les fait triper d'investir dans des entreprises pour avoir de l'impact. Puis ils veulent pouvoir continuer à faire d'argent pour investir pour avoir encore plus d'impact. Ils veulent faire de quoi avec leur argent qui va les amener à quelque chose qui peut avoir un sens. Mais avoir de l'argent pour avoir de l'argent puis avoir du pouvoir, est-ce que ça nous nourrit vraiment comme humains ?
François Lanthier Nadeau: Non, je pense que d'un point de vue individuel puis micro, c'est pas ça qui est l'ultime but, puis c'est pas ça qui est la réponse au bonheur, puis tout ça. Mais je pense juste que d'un point de vue macro et civilisationnel, c'est le meilleur moyen de s'organiser comme société. Ce que je me demande, c'est si on va vers la décroissance pour justement avoir un impact positif sur notre maison, notre planète, ce qui est absolument louable, je comprends ça. Si on va vers la décroissance, c'est-à-dire quelque chose de clé qui est qu'il faut tout qu'on le fasse ensemble. J'ai l'impression que c'est ça l'espèce de fatalité de la décroissance et pourquoi ça ne marchera jamais. C'est qu'il va toujours y avoir quelqu'un qui va essayer d'accumuler plus de ressources qu'un autre. J'ai l'impression qu'il y a toujours quelqu'un qui ne va pas vouloir jouer au jeu de la décroissance. J'ai-tu un blind spot là-dessus ? Comment tu vois ça ?
Fauve Doucet: Je pense que c'est un changement de valeur qui s'opère. Je pense que, moi, je te donne un exemple, puis peut-être que je suis dans mon écosystème, mais moi, quand j'ai découvert le partage, je me rends compte que j'ai moins besoin de dépenser. Tu comprends ?
François Lanthier Nadeau: Ça « feel good » , genre, ça ?
Fauve Doucet: Ça « feel good » , mais en fait, ce n'est pas parce que je dépense moins que je veux dire que je n'ai pas accès à autant de choses. Tu peux quand même avoir de l'abondance, même s'il n'y a pas nécessairement de l'argent. Tu peux trouver de l'abondance ailleurs, en fait. Je ne trouve pas nécessairement... C'est parce qu'en ce moment, ce qu'on valorise, on survalorise l'argent, mais il y a beaucoup d'abondance ailleurs que justement au niveau juste de l'argent. Ce n'est pas de dire un ou l'autre, mais je pense que c'est un changement de valeur de société, de comment on vit ensemble. Puis on a passé à côté de beaucoup de choses à cause du capitalisme, parce qu'il y a eu des lacunes justement, parce qu'on a juste valorisé l'argent. Il y a plein d'autres choses à côté de l'argent. Les connexions humaines, le fait justement... tout ce qui est de l'impact environnemental aussi, d'être en forêt et de pouvoir respirer de l'air frais, pas pollué, je veux dire, c'est vraiment nice.
François Lanthier Nadeau: C'est fucking nice. Je le fais chez nous et je capote.
Fauve Doucet: À un moment donné, on n'en aura plus de rivières et de forêts si on continue à ce rythme-là. Non, je vais être correct,
François Lanthier Nadeau: je pense. Le gars est extrêmement égoïste.
Fauve Doucet: Tu habites le Canada.
François Lanthier Nadeau: Oui, exact. C'est un autre enjeu. On a des genres de ressources qui vont devenir un peu alléchantes pour certains pays, à un moment donné, sûrement. C'est trop intéressant pour moi. Je suis vraiment content de parler de ça avec toi. C'est le fun pour moi d'être exposé aussi à une personne qui a une vision du monde et de l'entrepreneuriat qui est différente de la majorité du monde à qui je parle, mettons, et qui a un tantinet de clash avec mes perceptions à moi. C'est le fun. Je pense que d'avoir un podcast et de pouvoir en parler, c'est un privilège. Thanks. C'est vraiment nice. Toi, tu t'es dit un moment donné, check. J'aligne mes valeurs. Je lance une entreprise qui va me permettre justement de... Une entreprise en clean tech qui va booster cette économie circulaire-là, puis mon grand pouvoir, je le wield dans le partage club, mettons, pour changer les comportements. Mais là, t'as deux défis, right ? Parce que t'as dit changer comportement. T'as buildé un produit puis une business que le monde va vouloir funder, puis t'as changé les comportements, puis convainc le monde d'adopter ce genre de produit-là. Fait que, quel qui vient en premier, t'as-tu... converti du monde, puis après ça, tu leur as poussé un produit, t'as-tu buildé un produit qui t'a aidé à convertir du monde ? Genre, raconte-moi un peu comme la genèse de Partage Club. Ben,
Fauve Doucet: pis t'sais, tantôt, je disais, j'ai eu une idée, puis j'ai lâché ma job, c'est pas comme ça que ça arrivait officiellement, officiellement, en fait, la première chose, c'est que j'ai fait une étude de marché, fait que t'sais, j'ai posé, ouais, j'ai sondé 60 personnes, une étude semi-dirigée. J'avais fait un croquis. Ça s'appelait Toc Toc Toc à l'époque.
François Lanthier Nadeau: Toc, toc, toc. Oui. Je n'arrive pas à ça. Oui,
Fauve Doucet: c'est ça. Il y avait du monde qui était en deuil quand on a passé de toc, toc, toc à Partage Club. C'était drôle. Mais ça s'est avéré positif. Donc, les gens étaient prêts, voulaient le produit et étaient prêts à payer jusqu'à 90 $ par année pour l'avoir.
François Lanthier Nadeau: OK.
Fauve Doucet: Ça, c'était ma première.
François Lanthier Nadeau: Validation.
Fauve Doucet: Première validation. Mais ce qu'on dit et ce qu'on fait, on sait qu'il y a un clash toujours.
François Lanthier Nadeau: Toujours.
Fauve Doucet: Après, j'ai fait mon MVP. J'ai rencontré Isabelle Béthez, justement. C'est elle qui a la technologie derrière Bixi qui est rachetée par Lyft. En tout cas, ça a été une des premières sur mon parcours. Ce qu'elle m'a dit, c'est qu'il faut que tu crées ton MVP. Elle a dit, un MVP, ça peut être une pancarte. C'est comme, c'est low tech, c'est no tech. C'est simple, simple, simple. Mon MVP, ça a été d'inviter des maires dans mon quartier à mon îlot de cuisine, prendre un petit verre de vin et dire, on va se créer un groupe Facebook puis on n'achète rien pendant un couple de mois. On s'en prend des affaires.
François Lanthier Nadeau: C'est pas mal plus le fun qu'une maquette dans Figma.
Fauve Doucet: Exact. Puis rapidement, dans mon quartier, on est monté à 500 membres. Insane. Puis là, il y a d'autres quartiers qui voulaient embarquer. J'avais des gens de Becomo, des maires. Tout le monde était comme, je veux participer, je veux mon prototype. J'étais comme, c'est juste des groupes Facebook. Puis là, j'avais mes analytiques que je faisais à la main. J'allais voir les datas d'un de mes clubs. Puis là, j'étais comme, Je pense qu'il y a un besoin. Puis là, j'ai vraiment découvert tous les friction points du produit, en fait. J'ai découvert beaucoup, puis j'ai une vérité, tu sais, le genre, je l'appelle ça, moi, le caramel dans la caramel. J'ai découvert que c'est le secret du produit, selon moi, puis c'est des réalités anthropologiques en faisant mon MVP. Je vais te raconter plus tard c'est quoi. Mais de ça, je me suis dit, il y a un de mes aviseurs qui m'a dit, pourquoi tu ne fais pas un crowdfunding, puis tu sais, je vois ça, salut, bonjour, c'est comme du bonbon média, là, tu sais.
François Lanthier Nadeau: C'est vrai.
Fauve Doucet: C'est vrai. Fait que là, j'étais comme, ah ouais, bien, j'y vais. Moi, je suis le même. Tu me dis quelque chose, je le fais. Puis ça arrive. Fait qu'il faut juste me le mettre dans la tête ou que je l'écris. Fait qu'on a fait un crowdfunding. On est passé à « Salut, bonjour » . Puis, on a levé, je pense, 85 000. Ça nous a permis d'engager nos premiers pigistes pour bâtir une app qui a tenu avec des band-aids. Mais à travers ça, ce qui est intéressant, c'est qu'on a recruté des développeurs et on a des anges qui nous ont contactés pendant notre crowdfunding. J'ai eu six anges qui m'ont contacté.
François Lanthier Nadeau: Puis sais-tu l'impact qui les a driveés, justement ?
Fauve Doucet: Oui.
François Lanthier Nadeau: Parce que là, peut-être que je suis naïf ou si tu me dis que tu es dans le champ, tu me dis... C'est l'impact. OK.
Fauve Doucet: Au début, je ne l'ai pas compris.
François Lanthier Nadeau: Parce qu'ils ne regardent pas ça en se disant « Oh, je vais faire 100x là-dessus sur mon appartage club. »
Fauve Doucet: Ben, ils veulent faire de l'argent.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Fauve Doucet: Ils veulent faire de l'argent, mais ils veulent que leur argent... C'est pour ça que la finance d'impact, ce n'est pas philanthropique.
François Lanthier Nadeau: La finance d'impact, ce n'est pas philanthropique. Bon,
Fauve Doucet: il y a une coalition qui s'appelle CIVIC, qui est spécialisée en finance d'impact, qui est avec Sylvain Carle et d'autres membres. Puis, ça l'explique, c'est quoi de la finance d'impact. Ce n'est pas de la philanthropie. Dans le fond, c'est vraiment pour avoir du rendement. C'est vraiment de l'investissement pour avoir du rendement. Mais au-delà de ça, il faut qu'il y ait de l'impact social, environnemental, pas juste économique. Il faut juste travailler plus fort. C'est vraiment ça. Mon modèle, c'est qu'il est économiquement viable. Je pense qu'on va être une unicorn. Je pense qu'on a le potentiel, honnêtement. Mais nous, avec notre argent, on grandit notre impact. Plus les gens partagent, plus on fait de l'argent. Notre modèle d'affaires est intégré avec l'impact.
François Lanthier Nadeau: Mais ça, ça s'inscrit-tu vraiment dans une décroissance ? Parce que j'ai l'impression que là, tu me parles de... Ah oui, c'est... Il y a de la croissance économique. L'effet de second ordre, c'est aussi qu'il va y avoir une décroissance parce qu'il va y avoir moins de consommation.
Fauve Doucet: Exactement. OK,
François Lanthier Nadeau: c'est ça.
Fauve Doucet: Exactement. Il va y avoir une croissance économique dans mon modèle d'affaires, en termes d'argent, mais c'est pas mal. L'argent ne fait pas mal. En fait, faire de l'argent, je veux dire, c'est pas grave faire de l'argent. Mais quand l'argent paye des forêts, fait des burn-out aux gens puis est en train de comme... a-t-il l'humain ? sérieusement, on tue le vivant. C'est comme, à un moment donné, on est des humains, on est amenés sur la Terre pour vivre et être heureux. Là, on est en train de se faire prendre à notre propre jeu. On est infertiles, on a de plus en plus de maladies. Non, mais non, si on l'amène macro à cause de la pollution...
François Lanthier Nadeau: C'est juste que quand je parle, je fais des jokes. Je comprends, je m'excuse. Excuse-moi,
Fauve Doucet: j'annonce des mauvaises nouvelles.
François Lanthier Nadeau: Non, c'est vraiment intéressant. Mais là, ce qui me fait peur dans ce que tu parles, c'est que genre... Ce que tu dis, c'est que tu dis l'argent tue des êtres vivants, puis l'argent burn out des humains, puis l'argent...
Fauve Doucet: La capitalisme, la surproduction.
François Lanthier Nadeau: Mais ça démonise un peu l'argent, j'ai l'impression de parler.
Fauve Doucet: C'est pas l'argent, c'est le modèle capitalisme qui ne regarde juste l'impact financier puis ne fait fi, fait fi. Moi, je dis que c'est pas mal de faire de l'argent. Ça prend de l'argent. L'argent est un moyen et non une fin. Mais quand l'argent est en train de tuer le vivant, Vous on est des humains. On continue dessus. On est en train de se faire piéger à notre propre... Je te fie. Tu comprends ce que je veux dire ? À un moment donné, ce n'est pas l'argent à tout prix. Il faut que l'argent soit en symbiose avec d'autres choses. Il faut qu'elle soit au service de l'humain.
François Lanthier Nadeau: Je vais te poser une question. On prend encore une dérape philosophique.
Fauve Doucet: Je n'avais pas fini mon histoire de jeunesse.
François Lanthier Nadeau: Finis ton histoire de jeunesse. Je vais garder mes angoisses existentielles pour plus tard.
Fauve Doucet: T'es sûr ?
François Lanthier Nadeau: Y'a pas de problème.
Fauve Doucet: Fait que là, on est rendu à notre brunch d'investisseurs. Parce que j'ai eu des anges qui m'ont contacté pour investir.
François Lanthier Nadeau: Sociofinancement, juste vite, tu l'as fait sur quelle plateforme ?
Fauve Doucet: La Ruche.
François Lanthier Nadeau: La Ruche. Partage. Merci.
Fauve Doucet: Puis, on était à l'automne 2022. Automne 2022, j'organise un brunch. Puis là, tout le monde, Sylvain Cal, qui est avisaire d'ailleurs chez nous, il dit, tu vas faire un brunch ? Je suis comme, ouais. Je le feel de même. Est-ce que le monde a le goût d'investir ensemble ? On va organiser un brunch et on va faire ça. On a pris du jus d'orange, des croissants. Il y en a une couple qui ont converti, quasiment la majorité. Ça m'a fait mon premier pre-seed. On a levé 700 000. On a pu engager des employés, pas juste des pigistes. On a vraiment lancé la vraie version de l'app en juin 2023. On a repassé à Salut Bonjour.
François Lanthier Nadeau: Salut Bonjour, c'était le plus gros show média que tu as eu avant de venir sur ça se passe dans le fond.
Fauve Doucet: Il y a eu le D-Dragon aussi.
François Lanthier Nadeau: OK. C'est bon.
Fauve Doucet: Puis là, on a commencé à commercialiser. On pourrait parler du modèle d'affaires, mais on a évolué notre modèle d'affaires. Puis là, en 2024, on a encore plus accéléré au niveau de la commercialisation. Puis on est rendu aujourd'hui. Voilà. Puis là, on a levé une cède.
François Lanthier Nadeau: Là, tu lèves une cède. Oui. All right, folks. Un petit shout-out à Léviat Legal partenaire certifié, ça se passe. C'est le cabinet tech-enabled pour tous vos deals, transactions, du financement VC aux stock options. Basically, des programmeurs en cravate. Donc. Donc, check them out sur saspace.com slash partenaire avec un S. Puis, manquez pas l'épisode 73 du pod avec Guillaume, le founder. Il y a des bonnes pépites. OK, de retour au pod. Question de Noob. Pendant que je faisais la recherche, justement, sur ce que t'avais fait je me disais Ce n'est pas extrêmement compliqué comme produit, selon moi, ce que vous faites. C'est peut-être une assumption. Non, non, ce n'est pas extrêmement. Non, non,
Fauve Doucet: ce n'est pas. On est du software. Ce n'est pas.
François Lanthier Nadeau: En fait, excuse-moi.
Fauve Doucet: On n'est pas un produit technologique de manière technique complexe, mais en termes anthropologiques, socio-culturels, comprendre les nuances, il y a vraiment de la finesse à avoir. Puis, peu de gens le voient et le comprennent.
François Lanthier Nadeau: Exact. Ma question, c'est… selon moi avec du no code low code t'aurais probablement pu builder genre une version fucking nice de partage club l'app mais le cash tu l'as levé pourquoi dans le fond c'est mostly pour la construction de la plateforme parce que tu voulais que ce soit mega mega super duper sharp y'a-tu des enjeux techno technologique que je vois pas ou c'est justement pour la commercialisation le marketing le changement de comportement que t'as voulu lever du cash pour avoir plus de moyens pour ça tu sais je me demandais cette question
Fauve Doucet: Bien, le no code, j'avais l'impression que c'était quand même restreignant. Puis peut-être que je ne l'ai pas assez exploré, honnêtement. J'aurais peut-être pu trouver. Mais dans ma tête, je pensais... Puis après, j'étais comme... Quelqu'un m'a mis dans la tête vraiment tôt. Il faut que tu cherches les shreds. Il faut que tu cherches les shreds. Puis il faut que tu engages du monde canadien pour être capable d'aller... Puis tu sais, je me suis posé la question. Est-ce que j'ai OutSource ou je vais le faire à l'interne ? puis finalement je me suis rendu compte que le produit allait tellement évoluer vite que je voulais l'avoir très très proche hum donc Puis, on a engagé des développeurs. Puis, je pense qu'on a « raised » pour les développeurs, mais aussi pour toute l'équipe. J'ai quasiment mis autant en UX, en UI qu'en dev, honnêtement.
François Lanthier Nadeau: Oui, bien, c'est ça.
Fauve Doucet: Fait que toute l'expérience, c'était quand même vraiment important d'aller chercher de la... Je ne l'aurais pas pu le faire tout seul. Je veux dire, il y avait quand même de l'accompagnement stratégique là-dedans. Puis, au niveau marketing, comme plus... C'était beaucoup de la masse salariale au début, l'équipe. On était 4-5 personnes. on était quand même très lean Puis là, on commence à investir plus dans nos équipes, mais on est beaucoup dans... Là, on réinvestit dans le produit parce qu'on veut accélérer le user experience, mais la commercialisation beaucoup, puis le client success.
François Lanthier Nadeau: Insane. Y a-tu des catégories de logiciels ou de software ou d'app qui ressemblent à la tienne, mais qui sont pas exactement... C'est quoi les produits qui ressemblent à Partage Club, dans le fond ? Tu compétitionnes-tu avec des produits, toi, ou avec autre chose ?
Fauve Doucet: Moi, je dis que je compétitionne contre Costco, Toys R Us et Facebook Marketplace. Pour moi, c'est ça ma compétition. Moi, dans le fond, parce qu'en ce moment, les gens ne partagent pas. On est dans un blue ocean. Les gens ne partagent pas. Les gens achètent ou vendent ou donnent parce qu'on est dans une logique de possession. Ce qu'on comprend dans les sociétés occidentales, c'est que j'ai besoin d'une perceuse par personne. Tu comprends ? C'est soit je t'avance, soit je t'adonne, mais une perceuse pour 50 personnes, On ne l'a pas conceptualisé comme ça. Moi, je veux baisser le nombre d'objets en circulation parce que je veux qu'il y ait moins de ressources naturelles qui soient prises parce qu'en ce moment, tu es en train de piller nos ressources naturelles. Les gens ne sont plus capables de s'acheter les choses qu'ils étaient capables. 74 % des Québécois sont inquiets sur leur situation financière, mais ils continuent à acheter à Black Friday pour leur air fryer qu'ils vont utiliser deux fois dans l'année.
François Lanthier Nadeau: Tu sais, le gars, il ne comprend rien de ce qu'il a vu. Non, je te feel, je te feel, mais all right.
Fauve Doucet: Mais il y a d'autres produits que je pourrais dire qui seraient comme dans un peu l'esprit, mais qui n'est pas pareil, comme Turo ou Airbnb qui sont dans le partage, mais c'est plus de la location, c'est moins du partage d'un point de vue altruiste. Il y a quand même un modèle économique derrière qui reste quand même dans une relation transactionnelle entre deux users versus du relationnel. Puis il y a vraiment des nuances là-dedans. C'est pas dans le même esprit qu'on fait, mais je te dirais que c'est peut-être ça qui serait... Mais c'est pas dans le partage d'objets.
François Lanthier Nadeau: Parce que moi, j'ouvre des pièces dans ma maison des fois puis je le feel, ce que tu dis. Je suis comme, la majorité de ce qu'il y a ici, je sais pas c'est quoi, premièrement, parce que je suis pas très manuel, on se le cachera pas. Puis la fois que j'en ai besoin, c'est une fois au quatre ans. Le reste du temps, c'est là, Ça prend de la poussière de la place. D'ailleurs... Je me demande quasiment si tu ne pourrais pas appeler au minimalisme esthétique des gens d'avoir une maison avec de l'espace pour les vraies choses. Ben oui.
Fauve Doucet: Il y a une grosse tendance là-dessus, le Marie Kondo. Oui,
François Lanthier Nadeau: exact. Ben, avais-tu le pot, justement, après tout, Marie Kondo. Frank a besoin de 0.01 perceuse dans sa vie, peut-être.
Fauve Doucet: Une perceuse, c'est-tu combien de temps qu'elle est utilisée dans sa vie de perceuse ?
François Lanthier Nadeau: Non.
Fauve Doucet: En moyenne, combien tu penses ?
François Lanthier Nadeau: Je vais calculer en minutes puis je vais dire, genre, 47 minutes. 10.
Fauve Doucet: Il y en a qui en ont
François Lanthier Nadeau: 4. Ah, eux autres. Pauvres eux autres, ces perceuses-là. Insane. OK, ben là, parfait. Fait que toi, c'est du partage. Il y a de l'abondance qui est ailleurs, qui est juste à travers des transactions, mettons, économiques ou mercantiles. Comment tu peux convaincre le monde d'utiliser ça ? Parce que moi, je le checkais, puis on le checkait ensemble, le produit avec Géal, Tu sais, moi je suis un peu sauvage, genre, tu sais, j'ai pas envie que mon voisin me fasse un ping sur mon téléphone pis qu'il me dise, genre, « Frank, t'as-tu un marteau ? » Genre, comment... Est-ce qu'il faut que t'aies une prédisposition psychologique ou personnelle pour pouvoir être un power user de cette app-là ? Ou est-ce qu'il y a un genre de network effect qui fait que, « Chris, quand t'as assez de monde autour de toi qui le font, t'es comme, ben là, j'suis pas plus grave qu'un autre, moi tout, j'va mettre une couple de produits pis emprunter une couple d'affaires, genre... »
Fauve Doucet: Mais ça m'intéresse de savoir, je veux pas que mon voisin me pingue pour ma perceuse. Mais ton voisin, il cogne chez vous pour t'emprunter la perceuse, t'es pas down ?
François Lanthier Nadeau: C'est parce que mon chien fait de l'anxiété. Fait que mon chien va crier, va gérer mon chien. Non, ben, je suis pas down.
Fauve Doucet: Joël admettons, elle veut t'emprunter ta perceuse.
François Lanthier Nadeau: Si Joël je voudrais prêter ma perceuse.
Fauve Doucet: Ah ben c'est ça, on va te mettre dans un club de confiance, ça va bien aller.
François Lanthier Nadeau: On a ça,
Fauve Doucet: on a send in a feature, tu peux le faire avec tes collègues.
François Lanthier Nadeau: Je suis en train d'exprimer un pain, j'ai une feature, pourquoi ? Non, je pense, écoute, j'essaie de voir, parce que là j'ai cohabité avec des gens, dans un bloc appartement, j'ai pas eu les bonnes expériences, c'était pas du monde avec qui j'avais envie d'échanger nécessairement, ça c'était quand j'étais plus jeune, pis beaucoup plus pauvre aussi, by the way. Là, aujourd'hui, j'habite... Je suis extrêmement privilégié. Je suis conscient. J'habite au Lac-Beauport, dans un cul-de-sac. Puis le monde autour de moi, c'est des vieux retraités bien smart. Puis ça me ferait plaisir de m'échanger des produits avec eux autres. Mais dans ce cas-ci, je me dis, pourquoi j'ai besoin de Partage Club pour faire ça ? Est-ce que c'est parce que moi, dans le fond, j'ai pas assez de densité puis j'ai juste à builder deux, trois relations avec mes voisins et médias puis j'ai cette espèce de réseau d'échange puis te partage-le. Puis que dans des communautés ou des centres avec plus de densité, bien là, justement, le partage club devient extrêmement valuable. Es-tu sûre un peu ?
Fauve Doucet: Premièrement, dans le marché de la seconde main, 85 % de la pratique de seconde main est encore dans une logique de possession. Donc, de la vente puis du don. Le partage, c'est des fois les gens disent... Usager. Oui, dans l'usage. Dans l'usager, dans le second hand. Dans l'achat de seconde... Dans la pratique du seconde main. Pas du neuf, des objets de seconde main. C'est de l'achat ou de la vente, la pratique. Facebook, place. Exactement. Parce qu'on est dans une logique de possession. Une perceuse par une personne, c'est comme ça qu'on voit les choses. Puis les gens, des fois, nous disent, « Oui, mais j'ai-tu besoin d'une app pour partager ? » Je le fais déjà. Ce n'est pas vrai. Les gens, c'est moins de 5 % des gens qui vont partager ou qui vont emprunter ou louer. L'allocation aussi, on ne le fait pas. Pourquoi on ne fait pas de l'allocation ? Parce qu'il y en a, des Lutec puis Rona. C'est parce que le prix entre la location et l'achat... est tellement proche pour le trouble que c'est de louer que les gens vont dire, je vais l'acheter. Après, je vais l'avoir. Puis après, tu te dis, ah, mais entre tes voisins, mais entre tes voisins, qu'est-ce qui arrive ? C'est que si tu veux, mettons, un kit de ski de rando. T'as tes amis qui te disent, on va faire du ski de rando le week-end, OK ? Tu veux l'essayer une fois, kit de camping. Toi, tes affaires que t'as achetées pour le camping. Ça se peut que tes trois personnes qui sont des aînés, ils n'ont pas ce kit-là. Fait que tu vas vouloir aller un petit peu plus large. Puis qu'est-ce qui arrive, c'est que les gens sont gênés de demander. Vraiment ? Ils ne veulent pas dire, je vais passer pour un cheap, je suis capable de me l'acheter. Parce que qu'est-ce qu'on valorise ? On valorise l'indépendance et non l'interdépendance. Par contre, on est tous interdépendants de nos parents. De manière innée, je parlais avec quelqu'un en Afrique, à Kintélé, je parlais de mon projet à un moment donné, random, dans une conférence. Puis j'ai dit, on fait du partage, etc. Puis une autre de mes voisines aussi, qui est camerounaise, a dit, nous, le partage, ça fait partie de notre ADN. C'est qui on est. Ils vivent en communauté. Fait que c'est vraiment tout ce qui est occident. Fait que nord-américain, Europe, nous autres, on est rendus, on s'est déconnectés à cause du capitalisme. On connaît, 40 % des gens connaissent en 0,2 de leurs voisins. On vit tout sur notre île. On est seuls, on a juste le goût de connaître les gens. Parce qu'avec la pandémie, on a réalisé à quel point qu'on est seuls et tristes. C'est vraiment, là, c'est triste. Là, en ce moment, ce qui arrive au niveau économique, tout le monde en arrache. Puis au niveau environnemental, Tout est en train de péter. Le partage va être une solution. Elle a l'air comme peut-être pas évidente demain. Tu te dis, pourquoi j'irais sur ton app ? Parce qu'à un moment donné, ton kit de rando t'attend. De un, ça va te coûter cher. De deux, tu n'auras plus l'espace. De trois, à un moment donné, tu vas comprendre que ça ne fait pas de sens d'un point de vue environnemental.
François Lanthier Nadeau: Oui. Tu bêtes aussi sur un courant,
Fauve Doucet: une vague sociale.
François Lanthier Nadeau: sur lequel ton produit et ta compagnie vont surfer aussi. Puis peut-être justement, moi, comme personne individuelle qui est anecdotique ici, mais je n'ai pas senti ou vécu ces choses-là encore. Je n'ai pas eu les pieds dans la vague encore. Je trouve ça fascinant. Non, je trouve ça vraiment fascinant. Merci. J'ai le goût de cacher comment tu les pognes, tes clients, dans le fond.
Fauve Doucet: Oui. Parle-moi de ça. C'est sûr que nous, c'est l'effet de réseau. Pas qu'il y ait du partage, il faut qu'il y ait de la confiance, mais il faut que tu sois proche de la personne. Tu as beau être à Saint-Jean-sur-Richelieu, sur ta rue, tout seul, ça va être dur de partager. Vous dans le fond, le challenge, c'est un peu, il faut faire de l'acquisition, de l'adoption très densifiée. pour que ça partage. Puis en même temps, tu ne peux pas le faire à chaque mois, deux mois, les gens vont se désengager. Il faut qu'il y ait comme un moment d'adoption rapide en même temps sur une période très hyper local. Donc, nous, c'est sûr qu'au Québec, on a beaucoup de visibilité média, il y a beaucoup de gens qui nous ont connus, puis ça s'est densifié. Mais la façon que ça nous a permis de pérenniser le modèle, puis d'aller chercher nos users, ça a été de travailler à ce qu'on appelle Partage Club Pro. Donc, Partage Club Pro, c'est des entreprises, des villes, des promoteurs immobiliers puis des universités qui nous ont contactés puis qui nous ont dit non, on voudrait acheter des licences à notre communauté, créer notre club à nous. Puis, ils vont avoir accès quand même à leur club de quartier, mais on voudrait le payer pour eux. Par exemple, on travaille avec des villes, bien, c'est les villes qui font le marketing parce qu'en fait, les villes payent et font le marketing pour aller chercher les users.
François Lanthier Nadeau: C'est comme, ça devient un peu comme des channel partners ou des distributeurs, des partenaires de distribution de ton app. c'est fucking cool ça, pis ça c'est eux qui te l'ont demandé ?
Fauve Doucet: ben c'est tout du naturel c'est tout du naturel il y a un promoteur immobilier qui m'a dit hey as-tu pensé pour des immeubles pis j'ai dit non pis là à un moment donné une université nous autres on voudrait là pis là on a créé 4 segments là-dessus pis là en ce moment le segment qui est en plus forte croissance pis qui a tout renouvelé c'est les villes, beaucoup les villes pis c'est rapide Merci.
François Lanthier Nadeau: C'est ça, parce qu'on dirait que ça, ça ajoute une forme, une genre de source de confiance ou source d'appartenance. On fait toute partie de cette espèce de building-là, ville-là, université-là. J'ai l'impression que ça enlève peut-être même une fraction à utiliser l'app parce que c'est comme des peers ou du monde qui font partie de la même clan que toi.
Fauve Doucet: Oui, tu l'as dit, la confiance, c'est la clé. Il y a plein de façons de créer la confiance. Il y a le fait, la proximité géographique, parce que tu m'as emprunté, mais je t'ai retrouvé à l'apicerie, puis je sais t'habituer, puis c'est un peu gênant. Tu ne m'as pas ramené l'objet, mais tu es sur ma route.
François Lanthier Nadeau: Oui, OK, oui. Tu as comme une... Oui, oui, oui. Il y a ça. Une charge, pas une charge, mais un équilibre social qui gère un peu l'équilibre dans l'app aussi, genre.
Fauve Doucet: Oui.
François Lanthier Nadeau: Je ne sais pas comment dire.
Fauve Doucet: Ben oui, c'est parce que... L'instabilité. Il y a une imputabilité. Puis quand tu partages, ce qui arrive, c'est que tu vas souvent emprunter plusieurs fois. Moi, j'ai emprunté un projecteur. J'ai emprunté 10 fois à mon voisin. Finalement, c'est le producteur d'une émission vraiment nice. Il m'a donné... C'est devenu mon ami. C'est comme... J'ai vu que tu crées du lien de confiance avec les gens. Ce n'est pas une expérience marketplace. Ce qui arrive, c'est que ça prend de la confiance pour partager. Mais le cadeau là-dedans, c'est que ça l'en crée.
François Lanthier Nadeau: Oui. j'ai l'impression que c'est un cheval de 3 quasiment pour
Fauve Doucet: Un cheval de trois ?
François Lanthier Nadeau: Un cheval de trois pour... C'est genre, ah, c'est un truc utile, bon pour l'économie, pour l'écologie, l'environnement. Genre, utilise-le, ça va te régler un petit problème. Mais à travers ça, ça te crée des relations dans ta vie pis genre plus de sécurité pis de confiance. C'est pour ça que je dis un cheval de trois. Genre, au final, c'est un bien plus gros pis beau cadeau qu'en arrière, genre. Oui. Yes.
Fauve Doucet: Pis le feeling de... Parce que si tu trouves pas ce que t'as dans l'app, tu peux dire, hé, j'ai besoin de bottes de cow-boy pour homme des dix. D'ailleurs, c'est ça, je suis là. Non, mais tu sais, il n'y a personne qui a mis ça dans ton quartier, mais tu en as besoin parce que ce qu'on voit dans l'app, c'est la pointe de l'iceberg. Moi, je l'appelle le catalogue invisible, OK ? Si tu ne trouves pas ce que tu en as besoin, tu peux envoyer un besoin et dire, dans le fond, ça envoie une alerte dans un kilométrage. Puis 85 % des besoins sont répondus en 24 heures.
François Lanthier Nadeau: Insane, ça. Insane feature.
Fauve Doucet: Puis quand ça t'arrive, j'ai besoin des raquettes de ci, puis là, tu as comme quatre demandes. Le feeling qu'elle s'est fait, c'est comme, bien voyons donc. Encore aujourd'hui, moi-même, où mes employés disent « Mais ça marche ! » Puis je suis comme « Niaisez, la gang ! » C'est sûr que ça marche, mais à chaque fois, il y a comme un... Ça redonne foi en l'humanité.
François Lanthier Nadeau: Pour de vrai ? Non, je trouve ça vraiment hot pour de vrai. Je ne suis pas sarcastique. Je trouve que tu es une excellente porte-parole et ambassadrice de ta cause et de ta compagnie.
Fauve Doucet: Ma cause ? C'est beau. Tu ne dis pas ça souvent à d'autres founders.
François Lanthier Nadeau: Non, la cause du CRM pour dentiste, ce n'est pas une cause. Je vais te poser une question qui peut avoir l'air de niaiserie, mais c'est une vraie question. Qu'est-ce qui m'empêche d'offrir un dildo sur des objets sexuels ou pas sécuritaires ou pas family friendly ? Comment tu fais pour gérer ça ?
Fauve Doucet: On a eu une demande à l'aval de quelqu'un qui cherchait une petite chatte chaude.
François Lanthier Nadeau: Excuse-moi, je n'étais pas prêt.
Fauve Doucet: Tu n'étais pas prêt.
François Lanthier Nadeau: Tu m'as up mon game, j'ai fait l'affaire dans le dos, tu as dit non, non, check-buy. Vas-y,
Fauve Doucet: dis-le. Fais quoi ? Ce qui est merveilleux, c'est que les gens sont quand même vite sur le piton en termes de signalisation. On a un système de signalisation juste entre users, dans le fond. Ça nous permet vraiment de regarder si on a des mécanismes aussi au niveau IA. On a des termes et conditions d'un point de vue légal. Ce qui vaut ce que ça vaut. Ce qui vaut ce que ça vaut en termes de prévention. Mais on attrape quand même assez vite. Il y a quelqu'un à un moment donné qui avait écrit « fuck vaccine » sur sa photo. Les membres, ils se plaignent super vite. On a fait une étude avec McGill sur notre impact social, environnemental, économique sur l'app. J'ai des datas si jamais ça t'intéresse. Mais 87 % de nos membres disent qu'ils font plus confiance sur Partage Club aux gens que sur KJJ ou Marketplace. Ça n'a rien à voir en termes de... Les gens sont très protecteurs de l'expérience de confiance.
François Lanthier Nadeau: Exact. Puis ça te crée un peu... C'est comme du monitoring ou de la veille organique. C'est comme si tu avais des anticorps au virus dans ton système direct qui vont kick in sans que toi, tu ailles à tout checker la mitaine. C'est vraiment hot. C'est vraiment hot. Je ne vais pas parler de la Fatherfuck vaccine. Je vais « move on » . À date, l'acquisition, tu disais que c'était hyper local. Tu fais-tu des campagnes d'activation ? Tu mets-tu de la pub ? Tu fais-tu du contenu ? Tu spots-tu des influenceurs ? Y a-t-il quoi que ce soit qui est structuré à ce niveau-là ?
Fauve Doucet: On est en train de se structurer. Dans le fond, lorsqu'on a une équipe qui est de community building, mais pas community building style, médias sociaux vraiment, genre bâtir des communautés dans l'app, très terrain. Puis, il y a une équipe de clients de success qui travaille ensemble. Puis, un de nos projets corpos cette année, puis tu sais, moi, j'étais une fille de pub, média, fait que je faisais du e-commerce, tu sais, j'étais vraiment, d'ailleurs, un autre point en commun. Oui, c'est vrai. Très data-driven. Fait que là, ce qu'on est en train de faire, c'est de tester un paquet de tactiques avec des coûts par téléchargement. Puis, on le fait avec nos clients pros. C'est nos clients qui investissent déjà avec nous autres. Puis là, on est en train de tester. toutes ces tactiques-là. Puis, tu sais, admettons, qu'est-ce qui marche dans une université ? Qu'est-ce qui marche dans une ville ? Puis, selon Rue, ça a le banlieue. Il y a vraiment des métriques pour voir lequel nous amène le plus rapidement de l'adoption. Ça fait qu'on teste des affaires grassroots, des hacks du média. On teste plein d'affaires pour éventuellement avoir une espèce de catalogue pour avoir notre playbook de dire, bon, bien, premier mois, on fait ça, bang. Parce qu'il y en a beaucoup, c'est de l'organique. Nos clients ont des canaux de communication, c'est à leur communauté. Fait qu'on teste avec leurs canaux. Des fois, il y a des trucs externes. Pour arriver à une espèce de playbook d'adoption hyper rapide, je te donne un exemple. Une des choses qu'on va tester aux universités, les universités, c'est le pire. Les universités, c'est pire que des villes. Ils ont tellement de coms. Les gens, quand ils sont sur l'app, ils partagent. On a des super boutons d'engagement. Mais communiquer à des étudiants sur un campus, c'est l'enfer. Ils sont bombardés d'informations. Ça fait que là, c'est comme un problème. Mais là, une des choses qu'ils vont tester, c'est vraiment cool, il y a comme une espèce d'événement entre étudiants. Ce qu'ils vont dire, c'est que si tu veux avoir ton ticket, ton cover gratuit, il faut que tu aies téléchargé l'app. Fait qu'on va payer les covers de 5$ si tu télécharges l'app.
François Lanthier Nadeau: Connais-tu Evelia ? C'est une plateforme d'organisation d'événements qui a été faite par les deux founders, deux gars que je connais. Il y avait Lexia, achat et vente de livres usagés dans les universités, les collèges.
Fauve Doucet: Ça s'appelle comment ?
François Lanthier Nadeau: Puis la plateforme de gestion événementielle pour le milieu académique, puis tout ça, c'est Evelia.
Fauve Doucet: Evelia.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Fauve Doucet: Ils sont bons dans...
François Lanthier Nadeau: C'est vraiment hot, ce qu'ils ont buildé. Puis, ça augmente beaucoup en adoption. Il y a plein d'assos qui utilisent ça. Puis, c'est designé vraiment pour ce monde-là. Je fais une plug, mais je pense que c'est pertinent. C'est pour ça que je le fais. OK. C'est ça. Qu'est-ce que vous essayez, dans le fond ? OK, c'est bon. Il va y avoir un... Pour waver le cover de 5$ que... Quand tu es étudiant, 5$, c'est 5$, right ? Ben oui. On va faire dans le lot des laps, mettons.
Fauve Doucet: essayer de voir si ça peut potentiellement on pourrait aller chercher quand même à très peu de frais comme 1000 users tu sais je veux dire nous en ce moment on est en train de tester plein de choses fait qu'on fait beaucoup de
François Lanthier Nadeau: R&D marketing c'est cool ouais parce que c'est ça c'est le moment aussi parce que là tu veux raiser un autre round pis tu sais un moment donné il va falloir que tu ailles un playbook comme répétable pis scalable pour commercialiser ton produit fait que c'est le temps de faire ça c'est cool mais qu'on s'en reparle un moment donné tu vas avoir trouvé un ou deux playbooks malades mais
Fauve Doucet: ça va quand même Bien, on a des petits défis à l'université, mais on a quand même tous nos clients renouvelés d'un point de vue ville. Puis ça... Je veux dire, il y a quand même un peu... SaaSpasse bien. Mais oui, il faut que ça me...
François Lanthier Nadeau: La CEO, elle dit tout le temps que ça se passe bien.
Fauve Doucet: Ah, mais... SaaSpasse bien. Honnêtement, je vais bien.
François Lanthier Nadeau: Tu vas bien ?
Fauve Doucet: Oui, je vais bien. C'est important de se le dire pour de vrai.
François Lanthier Nadeau: C'est important. Non, c'est malade. Tu vas bien. Est-ce que ton entourage s'ajoute sur ton humeur ? Ma question est la suivante. L'entrepreneur est-il entouré d'autres entrepreneurs ? D'autres mentors ? C'est quoi ton support entrepreneurial dans ta vie ?
Fauve Doucet: Mon mari est extraordinaire.
François Lanthier Nadeau: C'est extraordinaire. Tu peux avoir d'autres maris.
Fauve Doucet: Il s'occupe beaucoup des enfants. En tout cas, c'est la réalité. Ma maman entrepreneur, ma partenaire, parce que j'ai une partenaire aussi, c'est une femme. Elle a trois enfants de jeune âge. On est deux femmes. C'est des gros... Si on n'avait pas des chums qui... Ça, c'est super important. Sinon, je me suis vite dotée d'un comité aviseur. Très rapidement. J'ai créé un comité aviseur qu'on rencontre à chaque deux mois. Puis, tu sais, Sylvain Carle, Frédéric Bassin. Sylvain Carle, je pense qu'il est quand même connu de la communauté. Frédéric Bassin, il est chairman de Ange-Québec. Puis, il a eu deux compagnies, deux super bons exits en milieu de la tech. Super bienveillant. Ça a été mon premier chèque aussi, Investor.
François Lanthier Nadeau: Bienveillant. C'est un beau compliment à faire à quelqu'un. C'est une belle qualité.
Fauve Doucet: On est tous très bienveillants. Tu sais, on est... business, on veut que ça marche, on se délivre des affaires, on est ambitieux, on est performant, mais on a les valeurs vraiment alignées. J'ai Marie-Chantal Chassé qui est l'ancienne ministre de l'Environnement qui est sous notre comité aviseur.
François Lanthier Nadeau: MC.
Fauve Doucet: MC, on la salue. Puis, j'ai Frédéric Mansault qui est un CFO, Fractional CFO, fait vraiment plus d'un point de vue financier, flux de trésorerie.
François Lanthier Nadeau: Fait que t'es bien entourée.
Fauve Doucet: Moi, j'ai... découvert que de demander dans la vie, les gens souvent répondaient par oui. Fait que j'ai aucun problème à rapidement... Mais j'ai plein d'autres gens autour de moi. Si c'est une chose que je fais bien, c'est de m'entourer.
François Lanthier Nadeau: Je pense que demander, c'est genre un superpower quand tu casses un peu l'ego, la gêne, les projections que tu fais, tu fais juste demander. Le pire qui arrive, c'est silence ou non. Puis man, t'es au même état que t'étais. T'as pas rien perdu, tout est beau, tu peux continuer. Fait que demander, c'est asymétrique comme pouvoir. Ça te coûte à peine de temps, pis souvent ça t'aide, pis ça t'unlock des affaires.
Fauve Doucet: Imagine ton partage club.
François Lanthier Nadeau: Ouais, ça a pas de sens. Hey man, j'ai tellement hâte de me pogner une perceuse sur partage club.
Fauve Doucet: T'en as pu convertir.
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce qui est le plus tough à propos de travailler avec toi, tu dirais ?
Fauve Doucet: Moi, je veux tout le temps que ça aille vite. Tu veux que ça aille vite ? Oui, je veux que ça aille vite. Tout va très vite. Ça va vite, vite, vite dans ma tête. Puis, tu sais, je suis comme... Je suis tout le temps... Je suis quand même très intense. OK. Fait que des fois, pour des gens, c'est difficile à suivre comme rythme. Fait que je sais que c'est comme... En fait, c'est pas un blind spot, je le sais. Mais je veux dire, je sais qu'il faut que je fasse attention à l'équipe, puis de dire... Ça, c'est mon rythme. Ça ne veut pas dire que j'exige tout le temps le rythme. Il faut que les gens me disent leur rythme. Je sais que ça peut être drainante.
François Lanthier Nadeau: C'est fucked up parce que t'aimes la vitesse, t'as un billet pour la vitesse pour construire ta compagnie et tout. Mais le but, la mission, c'est aussi de ralentir le monde et l'économie. Il y a comme une tension paradoxale ici qu'on va explorer dans le prochain épisode de Thérapie avec Frank. Je vais juste m'ouvrir.
Fauve Doucet: Tellement, tellement.
François Lanthier Nadeau: Je vais juste m'ouvrir. T'es raison. T'as-tu des expériences à me partager par rapport à être une femme en tech ? C'est un sujet que différentes femmes ont différentes expériences, puis je rencontre de plus en plus, puis il y en a qui me disent « Check, man, j'ai comme pas rien d'intéressant à te dire par rapport à ça » , puis il y en a d'autres qui ont comme « Bon, moi j'ai vécu une couple d'affaires que ça vaut la peine de parler, fait que micro est à toi pour ça. »
Fauve Doucet: Ouais, ben il y a une chose qui est super intéressante, c'est qu'il y a une étude qui a été faite, il faudrait que je te l'envoie, peut-être pour les gens qui écoutent le podcast qui en vont intéressés. C'est Isabelle Thibault de L'Esplanade, directrice. C'est un incubateur d'impact, d'entreprise d'impact. Il y a une étude qui a été faite dans les concours de pitch et tout ça. Ils ont passé des femmes et des hommes. Les gens ont tendance, quand c'est une femme, à poser des questions quand les gens pitchent sur des questions de rassurer, de gestion de risque. Ils vont poser des questions à des femmes. Qu'est-ce qui va arriver si ça ? La femme va répondre de manière pour rassurer. Tandis que souvent, les questions qu'ils vont te poser à des hommes, c'est des questions de promotion. C'est quoi tes objectifs d'affaires ? Tu te vois où dans quatre ans, tatati ? Les hommes vont répondre par ça. Ça fait que les réponses, parce que les gens inconsciemment pensent que c'est plus risqué avec une femme, ils ont moins l'habitude. Ils sont plus en gestion de risque versus ils veulent savoir l'ambition de l'homme. Ça déséquilibre complètement les réponses. puis ça fait en sorte que c'est pour ça qu'aujourd'hui en financement il y a vraiment un disproportionnel d'un point de vue, combien il y a de femmes en tech versus de hommes puis le founding qui va à hommes ou femmes il y a des gros billets de l'industrie en ce moment qui sont en train d'adresser Puis moi, je le vis aussi. Même, tu sais, des fois, mes investisseurs, c'est comme, mais là, tu raises, tu raises. Comment ça qu'on n'arrive pas à closer ? Puis là, ça se passe bien. Je pense qu'on va vraiment closer. Ça avance très bien notre round. Mais je pense que la femme, c'est comme si... Puis pourtant, c'est prouvé qu'il y a les femmes aussi très structurées, très minutieuses, très analysées. Plan A, B, C, D, E. Je pense que les hommes aussi, là, mais il y a des fonds, justement, qui investissent dans les femmes parce qu'ils se disent comme, les femmes sont très prévoyantes sur certains aspects. Je pense qu'il y a encore beaucoup d'inégalités à ce niveau-là, mais il y a beaucoup de visibilité qui est faite pour la femme. Il y a aussi des fonds ou des organismes qui sont faits pour la femme, mais finalement, tu te rends compte, je sais que ça brasse sur l'industrie en ce moment, il y a des échos que ces fonds-là ont fondé aussi des startups qui étaient finalement fondées par des hommes, mais que c'était des femmes sur les comités de direction. Tu te dis, il y a tellement de co-founders ou des founders femmes qui pourraient être fondées. Est-ce que c'est vraiment intentionnel qu'on veut aider les femmes là-dedans ou il y a encore justement de l'iniquité par rapport à ça ? Je pense qu'il y a encore beaucoup de billets pour les femmes à la tête d'entreprise technologique. Puis l'autre chose, c'est...
François Lanthier Nadeau: Penses-tu qu'il y a certains de ces billets-là qui sont valides ? Mettons que je mets mon chapeau d'avocat du diable à 100%. Je te dis genre, y a-tu quelque chose dans... Le journey ou la vie d'une femme, ou la personnalité d'une femme qui implique certains risques supplémentaires, mettons, pour des investisseurs, si la personne décide, la femme décide d'être en entrepreneuriat ?
Fauve Doucet: Je pense qu'il y a des risques autant d'un homme que d'une femme. Je pense qu'il y a des traits plus masculins et il y a des traits plus féminins. Tu parlais de ça aussi, je me souviens. Dans le fond, on a des traits féminins et masculins chez l'homme et chez la femme. puis la masculinité, les traits masculins encore une fois c'est pas dire les hommes sont même les femmes mais c'est les traits tout ce qui est masculin c'est beaucoup dans la prise de risque c'est dans le rayonnement c'est dans la vente, c'est dans l'organisation la planification tandis que tout ce qui est très féminin c'est beaucoup dans le gut feeling, dans l'intuition dans la créativité ça c'est très féminin
François Lanthier Nadeau: Mais moi j'ai... Je le sais. Quand j'étais kid, j'étais gêné de ça. Je suis très féminin. J'ai beaucoup de créativité, beaucoup de passion, beaucoup d'émotion, beaucoup d'empathie, de sensibilité. Quand j'étais dans une gang de gars plus classique, macho, whatever, j'essayais de réprimer ça. C'est mon super power. Mais il y a un paquet d'autres affaires. Je n'ai pas le même appétit du risque que certains de mes pairs masculins ou whatever. Mais c'est intéressant que tu dissocies le genre du trait. C'est comme, c'est des traits féminins, mais ils peuvent être dans un homme ou une femme, whatever. C'est des traits masculins, ils peuvent être dans un homme ou une femme, whatever.
Fauve Doucet: Exactement. Toi,
François Lanthier Nadeau: t'es où là-dessus ?
Fauve Doucet: Moi, je suis très masculine.
François Lanthier Nadeau: OK.
Fauve Doucet: Je suis très masculine, puis ce que je trouve plate, c'est que parce que j'ai été dans des postes exécutifs aussi avant, j'ai quand même appris à développer mon côté masculin pour faire ma place. Ce que je trouve autant en entrepreneuriat, moi en entrepreneuriat, mais dans les entreprises, dans la gestion, c'est que les femmes ont de plus en plus de place, mais elles doivent l'aider de manière très masculine pour faire accepter. Tu arrives sur un board, si tu dis, mon feeling, c'est qu'on devrait aller à droite. Le monde va dire, je te donne un exemple. C'est drôle parce que je parlais, on a eu une formation de quelqu'un en investissement, puis j'ai posé la même question, je lui ai dit, « Trouve-tu sur les boards, parce que lui, il est rendu, il fait du, il est observer, puis il partit dans des CA aussi, série A, B, C, D, E, à différents niveaux. » Puis je lui ai dit, « Trouve-tu dans les gouvernances que maintenant, il y a du leadership féminin ? » Tu sais, comprendre sur l'émotion, sur le gut feeling, plus dans le leadership féminin où c'est très masculin. Il disait, « Non, il y a eu des questions d'un point de vue RH qu'on était sensible aux enfants. » Non, non, mais moi, je ne parle pas juste de questions RH. Je parle des questions business. Exemple, là, c'est là que j'arrive. Vous on avait un client qui générait beaucoup, beaucoup d'argent, mais on ne le trustait pas dans la relation. Je ne pouvais pas dire on paper pourquoi, mais c'était intuitif. Ma partenaire l'a rencontré, elle en a fait des cauchemars. Une autre personne l'a rencontré, ma VP croissance ne filait pas. Quand on est arrivé à notre comité avisaire, puis on en a parlé, on a dit, hey, il pourrait nous générer là. Genre, 60 % de notre revenu l'année prochaine, ils pourraient nous faire exploser un marché, mais on ne le file pas. Puis il y avait un de nos avocats qui était comme, mais la gang.
François Lanthier Nadeau: On s'en calisse de vos feelings.
Fauve Doucet: On s'en calisse de vos feelings, mais on a fait, sais-tu quoi ? On est tout le monde, on ne le file pas, on ne va pas le faire. Puis j'avais bien mené une entrepreneur autochtone qui disait, il n'y aura jamais un contrat qui va te préserver d'une relation avec qui tu ne fais pas confiance. Il va arriver de la merde à un moment donné. Fait que souvent, pis t'sais, des investisseurs, j'en ai des histoires, là, d'investisseurs que les gens filaient, là. Pis à un moment donné, on forçait des faillites, là, des histoires de cauchemars. Pis ça, c'est toute l'intuition.
François Lanthier Nadeau: C'est malade ce que tu dis parce que c'est comme, c'est valuable. C'est juste pas mesurable. Fait qu'il y a autant de validité à une intuition qu'à de la data pour prendre une décision d'affaires. C'est juste que de la data, ça peut sembler plus concret et matériel pour les autres. Fait que c'est plus facile d'aligner les gens autour de de la data. Mais Marc-André Campagna, qui a levé un paquet de cash pour autant Oxio que Gaia, il m'en a parlé dans un gros case study qu'on a fait sur sa dernière round.
Fauve Doucet: Sur l'intuition ?
François Lanthier Nadeau: Oui, sur le fait que c'est extrêmement important de respecter ça avant de signer avec tes investisseurs parce que si tu as des intuitions positives ou négatives, une fois que le deal est signé, ils vont être magnifiés. Ils vont être quintuplés.
Fauve Doucet: Tu le sens physiquement, en fait. Il y a de la recherche qui a été faite là-dessus. Joannie Lacroix en parle beaucoup. Moi, je l'ai intellectualisé là-dessus. J'ai intellectualisé l'intuition pour arriver à mieux l'éduquer et l'enseigner à mon équipe. En fait, c'est basé sur... Tu as des ganglions de base, tu as des cellules, tu as des... Non, non, c'est vrai. Ce qui arrive, c'est que c'est connecté à tes émotions. Tes émotions ont la mémoire. Il s'est passé de choses dans ton passé. Quand il arrive quelqu'un dans une salle, quand il arrive dans une situation, c'est une mémoire. qui n'est pas dans ta tête, mais qui est dans ton ventre et dans ton cœur. Tu es comme, cette personne-là, je ne la file pas. Mais une autre personne, elle va la filer. Mais toi, c'est parce que ton set de valeurs se souvient qu'il est arrivé telle ou telle situation que tu n'étais pas aligné. Ça t'envoie des signaux de genre warning, warning, don't go there. Ça, c'est vraiment ton set de valeurs à toi. Il faut vraiment que tu l'écoutes parce qu'à un moment donné, Merci. Ça va juste t'amener où est-ce que tu ne veux pas aller. Il va arriver des discussions ou des situations qui vont faire que vous n'êtes pas aligné parce que, émotivement, ton set de valeurs, tes valeurs sont connectées à tes émotions. En fait, c'est super précis. Ce n'est pas un paper, engager quelqu'un. Des fois, tu es comme la personne, elle va m'engager tout le temps sur l'intuition. En tout cas, je ne vais pas me partir là-dessus.
François Lanthier Nadeau: C'est que j'essaie de... Mon réflexe, c'est tout le temps d'essayer de trouver l'inverse et de voir si ça peut amener la conversation à vous. pis là je me dis Mais moi, des émotions que j'ai eues dans ma vie, il y en a une chier qui était pas valide, irrationnelle, que j'aurais pas dû prendre des décisions en fonction de ces émotions-là. Puis ces émotions-là étaient la résultante de moi qui me connais pas assez ou qui me gère mal l'information. Mettons, dans mon set d'émotions que je veux, mon inventaire d'émotions, il y en a un paquet sur lesquels je voudrais pas prendre des décisions. Mais ce que... J'ai l'impression qu'ils sont pas de la même classe que celles que tu me décris. Celles que tu me décris, on dirait que c'est quasiment primal, genre, je sais pas comment le dire. Que c'est pas « Ah, je suis anxieux parce que j'ai eu des pensées, pis ces pensées-là m'ont créé des faux scénarios, pis là ça, ça m'a généré de l'anxiété, pis avec cette anxiété-là, je prends une décision de marde. » C'est plus, avant même d'avoir pensé, pis d'être cognitif, whatever, je me sens, y'a quelque chose, genre, d'instinctif, justement. Fait que c'est comme pas le... Je me convainc que t'as raison. Fait qu'on va aller à un autre point.
Fauve Doucet: Non, mais c'est super intéressant ce que tu dis. Je pense que plus t'es aligné, c'est comme ta boussole. Moi, je pense que plus t'es aligné dans ta vie sur qui t'es et tes valeurs, plus ta boussole d'intuition va être tight. Si t'es en questionnement sur genre c'est quoi tes valeurs, puis des fois t'es en transition de valeurs, des fois t'es dans une place dans ta vie que t'es en train d'évoluer à un nouveau set de valeurs.
François Lanthier Nadeau: Exact.
Fauve Doucet: Là, ce n'est pas clair ton intuition. Mais quand tu es sur ton... Puis là, il y a des très bons coachs et des thérapeutes pour nous aider à se réaligner sur nos valeurs. Mais moi, c'est pour ça que quand j'ai commencé l'entreprise, j'étais vraiment sur mon X. Puis quand tu es sur ton X et que tes valeurs sont claires, je te dis, tu vois venir ton intuition. Puis ça se travaille. À un moment donné, tu le sais, tu as des frissons, tu as des chaleurs. Puis plus tu te fais confiance. Moi, des fois, je me dis que je suis une sorcière. Ça me fait chier parce que... Des fois, je ressens des choses avant même que les choses se passent, puis je suis comme, merde, on ne l'a pas dit là. pis là j'ose pas le dire à l'équipe mais je suis comme je le sais d'avance je te jure j'ai En tout cas, mais là, tu vas me trouver un peu ésotérique.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que j'ai le goût de me sauver à la course ? Parce que j'ai peur que tu me lances un sort. Non, je trouve ça sick. Je trouve ça sick. On dirait que ça ouvre un paquet de bord de pandore que je suis comme... Je reparlerais à Fauve un moment donné. On irait l'encher. D'autres affaires, c'est ça. Parce qu'il y a une couple de questions avant qu'on wrap up, que je veux qu'on passe en mitraille, mettons. Vas-y. Vous avez eu... Puis là, on va les faire rapid fire. Vous avez eu pas mal de couvertures PR. C'était-tu inbound ? ou c'était-tu une ingénierie que vous avez faite par design, vous avez cherché ces opportunités-là, vous les avez grabées avec un bon pitch et une bonne histoire ?
Fauve Doucet: On a un outil AI. Non, non, je ne sais pas. Honnêtement, je me suis faite conseiller par deux amis en PR, mais je pense qu'on a eu énormément d'inbound. Puis avec le PR, c'est qu'une fois que tu sors quelque chose, il y a comme un effet de tread. Tout le monde le voit, puis là, ça spin pendant un bout. On a comme tout le temps des petits spins de même. Je pense qu'on est vraiment pertinent pour la société en ce moment. On rêve avec Decoq qui est vraiment on top of la vague. Je pense qu'on est grand public quand même. Ça touche, ça l'aide.
François Lanthier Nadeau: Vous avez beaucoup de belles cases à cocher pour des campagnes d'épilleurs. Parle-moi d'embauche rapidement. Trouve-tu ça tough de trouver et d'engager du bon monde ?
Fauve Doucet: Surprenamment, non. On reçoit quand même beaucoup de demandes pour venir travailler chez nous de manière spontanée. Je pense que c'est parce qu'on est une entreprise qui fait du sens avec un set de valeurs actuelles en ce moment dans la société. On reçoit beaucoup de candidatures. J'ai trouvé mes développeurs avec mon crowdfunding. J'ai plein de gens qui veulent. Honnêtement, ça m'a surpris parce qu'en marketing, je sortais d'une place que Great Resignation dans la COVID. Il y avait du turnover, c'était tough. Puis à un moment donné, j'ai rappelé mon ancien boss. J'étais comme, pour de vrai ? Quand il y a un purpose, c'est facile de trouver du monde. Puis les gens sont prêts aussi à faire moins d'argent, mais avoir plus de sens. Les gens sont vraiment en quête de sens actuellement. Je ne sais pas si tu ne le sens pas autour de toi que les gens sont en quête de sens.
François Lanthier Nadeau: Je pense que oui. Je pense que moins, moins, parce que j'ai une énorme proportion de mon entourage qui est des entrepreneurs. Puis la majorité, leur sens passe par leur entreprise ou la mission de leur entreprise. Puis des fois, c'est bon, des fois, ce n'est pas bon. mais genre ils savent en assister où ils sont. Fait que j'ai moins ça, moi. Moi. OK. Puis c'est ça. Mais ouais, t'as appelé ton ancien boss pour lui dire, quand il y a un purpose, c'est vraiment facile d'engager, puis après ça, t'as raccroché, on s'en cue, genre. Non, mais je me disais, je me disais, pourquoi il a fait ça ? C'est-à-dire que c'est ton mentor encore, ou une enfant de même, genre ?
Fauve Doucet: Non, mais là, j'ai abrégé l'histoire. On se parlait de plein de choses, mais c'est parce qu'on se parlait ensemble. Écoute, j'avais... J'avais tellement des défis en agence. J'avais créé des équipes volantes de freelance parce qu'il y avait tellement de monde qui bougeait. C'était comme vraiment... Mais toute l'industrie, c'était tough. C'était vraiment l'enfer. Mais moi, je pensais que c'était ça partout. Puis quand j'ai parti dans l'entreprise, j'ai réalisé que d'un, les gens ne me négociaient pas au quart de tour pour des salaires pas possibles. De deux, les gens venaient pour appliquer à des postes. Puis là, j'étais comme... À un moment donné, quand on s'est reparlé, j'ai juste dit « Hey, puis by the way... »
François Lanthier Nadeau: J'ai vécu ça.
Fauve Doucet: J'ai questionné, j'ai dit, je pense que l'industrie des communications marketing, moi je viens de là.
François Lanthier Nadeau: À un moment donné,
Fauve Doucet: je me disais qu'est-ce qu'on fait ? On est responsable de la surconsommation. Il y a un gros disconnect de valeurs. Je pense qu'on en a besoin de marketing et on en a besoin de com. Il faut juste réaligner cette industrie-là à des valeurs qui connectent maintenant avec notre société. Je pense que c'est juste qu'il y a un travail à faire.
François Lanthier Nadeau: Non, c'est intéressant. Y a-tu une grosse erreur top of mind ? que tu as fait que tu veux partager avec l'audience ?
Fauve Doucet: J'ai plein d'erreurs que j'ai faites. Écoute, tu le sais, t'es tout ça. On apprend, on évolue. Mais une grosse...
François Lanthier Nadeau: Je l'en laisse, Victor.
Fauve Doucet: Je suis pas horrible. Non, moi, je suis parfaite. OK. C'est... J'adore. Une grosse erreur que j'ai faite, c'est qu'il y a un programme... avec Investor Québec qui est Impulsion PME, qui est un super programme qui fait un matching en termes d'investissement capital de risque jusqu'à 750 000 $. Donc, si tu raises, mettons, 500 000, ils vont rajouter un 500 000 s'ils décident d'investir avec un New Deal. Moi, je les avais rencontrés au début, puis j'étais comme, je vais lever ma Pre-Seed, puis tout ça, puis ils m'ont expliqué un peu comment ça marchait. Ils m'ont dit, va lever ta Pre-Seed, puis quand t'arrives à 300, 600, 750, viens nous voir, puis on pourrait matcher. Ah ! Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée « raise my pre-seed » . C'est comme « you go girl » . Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. Je suis allée partir avec mon truc de pèlerinage. j'étais rendue à 600. Fait que j'étais quand même contente. C'était un bon montant. Fait que là, j'arrive. genre six, sept mois plus tard, je me rassois. Puis, on commence la discussion pour commencer le do-deal. Puis, il me dit, bon, bien, on va revoir les critères. Il dit, ah, puis une chose que j'avais oublié de te dire. Il dit... « Tu n'as pas déposé l'argent de chez les avocats dans ton compte de banque ? » Je suis comme « Ben, je ne sais pas. » Pourquoi ? Je n'osais pas répondre parce que là, tu es comme un chevreuil. Tu es genre « Je vais répondre ce que tu veux dire. Je ne sais pas. Je ne répondrai pas si je ne suis pas en présence de mon avocat. » Donc là, je dis « Pourquoi ? » Il dit « Ah, ben, j'ai oublié de te dire qu'il ne faut pas que tu aies déposé l'argent. Il faut que ça reste chez les avocats. » Parce que nous, il faut qu'on joigne pendant que la round est en train encore de raiser. C'est très administratif là-dessus. Puis j'étais comme, mais mettons qu'il y a une partie qui a été déposée. Du bois, ça ne peut pas compter. On ne peut absolument pas en faire. C'est un gros... Puis là, j'étais comme... J'ai pleuré après.
François Lanthier Nadeau: J'ose croire.
Fauve Doucet: Parce que l'argent avait été déposé.
François Lanthier Nadeau: Oui. Mais c'est ça. Il ne nous reste pas assez de temps pour que je fasse un rant sur genre... les subventions et le public en général. Mais je te feel. Je feel ton pain. Clairement, tu te retrouves ses manches et tu as continué.
Fauve Doucet: Oui. On a continué, mais avec un peu moins d'argent, ce qui nous a obligés d'être lean. Ce qui est très bon d'être lean. J'apprends aussi que j'avais tellement de choses à apprendre. Looking back, il y a des choses, à un moment donné, quelqu'un te donne 3 millions, mais tu as des choses à apprendre avant de la dépenser, cet argent-là. Des fois, tu n'as pas tant besoin d'argent pour apprendre. en tout cas c'est un conseil à minimo ben pas minimo mais moi il y a comme 3 à dire c'est comme ouais c'est un bon conseil y'a-tu en méga rafale pour terminer quelle
François Lanthier Nadeau: sasse tu utilises à l'interne qui te rend heureuse ou que t'aime
Fauve Doucet: Mixpanel.
François Lanthier Nadeau: Mixpanel. Tu es une fan de Mixpanel ? Tu as daté de façon compulsée ?
Fauve Doucet: Oui, c'est ça. Je me dis, les analystes des Mixpanel doivent dire « Oh mon Dieu, à Saint-Lambert, il y a une super user qui refresh genre comme 1000 fois par jour sa data. » J'adore.
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour rendre ça plus utile pour toi et où ta team ?
Fauve Doucet: De commencer à découvrir Partage Club et venir s'inscrire à Partage. C'est trois semaines d'essais gratuits, sinon c'est 60 $ par année.
François Lanthier Nadeau: C'est ça.
Fauve Doucet: ou d'en parler à sa ville, son entreprise pour l'adoption. Sinon, on recherche trois candidats actuellement dans notre équipe. Donc, on cherche un product manager, donc stratège produit gestionnaire de projet par rapport à... Tout est comme, on pourrait banter.
François Lanthier Nadeau: Je veux dire, nous, on a une grosse communauté d'employés et tout, mais si je peux aider, on checkera. Oui.
Fauve Doucet: On a ce rôle-là, super stratégique, super trippant. On a aussi un community builder, tout ce qui crée notre expertise de gestion de communauté, engager la communauté, programme de mobilisation. Puis, quelqu'un aussi développement des affaires. On fait beaucoup d'international. C'est aussi super stratégique comme discussion.
François Lanthier Nadeau: Si vous voulez aider à abolir le capitalisme, finalement. Il y a un contenu de tout là. Non, pour vrai, partage.club c'est le site web il y a un onglet carrière oui c'est joindre à l'équipe joindre à l'équipe il y a clairement de travailler avec une leader comme toi ça semble fucking inspirant ton énergie ta vibe c'est contagieux j'ai vraiment aimé ça j'étais pas sûr au début non pour vrai j'ai vraiment aimé puis la seule joke que je voulais faire pour finir c'est que ton premier nom de business toc toc toc ça serait un esti de bon nom pour un sas pour les témoins de Jéhovah Fait que je pense à cette joke-là depuis une heure. Fait que je suis content de l'avoir dit. Honnêtement, je pense qu'il va falloir qu'on s'en reparle, que ce soit offline ou online. J'ai un paquet d'autres questions, mais je trouve qu'on a fait une bonne première couverture. C'est une sainte ce que tu fais. Continue de builder. Merci.
Participant 3: Bravo pour ce que tu fais aussi. Merci.
François Lanthier Nadeau: Merci. Puis merci d'être venue.
Participant 3: Yay !
François Lanthier Nadeau: Cheers. All right, folks. Avec ça se passe, on a une infolette de feu hebdomadaire qui est très moitié fun, moitié fond à notre sauce. takes, des expérimentations que je fais, des histoires vraies de SaaS, vraiment pour t'aider à prendre les meilleures décisions, que ce soit par rapport à ta compagnie ou ta carrière. C'est une place où je peux être 100% moi-même. Ça fait du bien. J'adore ça, écrire. Fait que d'avoir ce outlet-là, c'est complètement motivant pour moi. Il y a plus qu'il y a 850 SaaS folks puis curieux qui nous suivent. Ça augmente chaque semaine. J'aimerais ça que vous en fassiez partie, puis qu'on se rende à 1000, puis qu'on se rende à encore plus que ça. Bien franchement, ça me craint au bout d'avoir des nouveaux abonnés qui se joignent sur l'infolette. Ça me craint qu'à continuer d'écrire, à continuer de faire de la recherche, de me poser des questions, d'analyser ma conversation avec cette fondatrice-là ou ce fondateur-là. Ça pourrait être transformé en un éditorial que moi, j'amène dans l'infolette. Fait que si vous voulez aussi, vous pouvez joindre les SaaS Pals. On a un petit forfait payant qui permet de nous supporter directement comme individu ou comme compagnie. On a déjà plus que 22 personnes qui nous supportent comme ça. C'est insane. Je n'en reviens pas. Puis eux, ils font ça en échange contre des extra goodies, right ? Fait que pense à, mettons, des updates extras que je fais avec personne d'autre qu'avec eux, des previews de la roadmap du podcast, des rabais sur les événements puis d'autres trucs. Vous pouvez aller sur saspass.com. Il y a un pop-up qui va vous apparaître dans la face, en théorie. Sinon, dans le footer, vous pouvez vous inscrire. Sinon, vous googlez Sasspass puis Beehive. C'est l'outil qu'on utilise pour l'infolettre. Ça me craint vraiment de voir ça grandir. Ça me tient à cœur. Check it out. Si vous avez du feedback constructif aussi, vous pouvez me le shooter. 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