Aujourd’hui sur le pod, je jase avec mon ami et mentor occasionnel Michael Carpentier, co-fondateur & lead produit chez Fyri, un SaaS de valorisation durable des forêts privées.
On discute de son riche parcours d’entrepreneur, incluant la vente de businesses et un gros plongeon dans le eCommerce et DTC.
On creuse sur des sujets fascinants comme :
Michael nous drop une mine d’or de livres & blogs utiles dans les show notes. Ah, aussi, il nous explique pourquoi il se sent comme Bilbo dans l’antre de Smaug avec sa nouvelle startup Fyri.
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La job du mois SaaSpasse chez Hoodi!
Hoodi est une cool startup qui aide les co-propriétaires à gérer leurs immeubles.
Pour l’histoire du fondateur, écoutez [Ep.20 - Julien Gobeil Simard : Croissance & innovation]
Hoodi sont à la recherche de deux développeurs frontend ou full-stack.
Ils ont deux différentes apps SaaS à faire grandir, une croissance forte, et un dev wizard senior prêt à vous accueillir dans la team. Si vous ou une personne dans votre réseau avez le profil, allez sur saaspasse.com/lajobdumois. Vous y trouverez aussi une entrevue sur la culture de l’entreprise et la nature du poste, avec Julien Gobeil Simard, co-fondateur chez Hoodi.
Pour appliquer directement → saaspasse.com/lajobdumois
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Si vous faites partie d’un SaaS québécois, allez sur saaspasse.com, cliquez sur le bouton “Ajoutez votre SaaS” pour être indexé dans notre répertoire.
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François Lanthier Nadeau:Juste des discussions sans filtre avec des founders ou employés clés en SaaS. Si vous êtes dans un SaaS québécois, allez sur SaaSpasse.com cliquez le bouton Move, ajoutez votre SaaS, pour être indexé dans notre répertoire des startups SaaS au Québec. On est maintenant à plus de 117 startups dans le répertoire. Pour les mois de juillet et août, on prend une pause vacances des événements mensuels. On vous revient en force avec un événement SaaSpasse.com à Montréal le 7 septembre. Hâte de révéler ça. Save the date. OK, segment commandité pour le pod, la job du mois, SaaSpasse. Pour juillet, la job du mois, SaaSpasse chez Udi, une cool startup qui aide les copropriétaires à gérer leur immeuble. Udi sont à la recherche de deux développeurs web, Frontend ou Fullstack. Ils ont deux différentes apps SaaS à faire grandir, une croissance forte, puis un dev wizard senior prêt à vous accueillir dans la team. Si vous ou une personne dans votre réseau avez le profil, cliquez sur le lien job du mois dans les show notes ou allez sur SaaSpasse.com slash lajobdumois sans tirer. Vous allez trouver aussi une entrevue sur la culture de l'entreprise et la nature du poste avec Julien Gobeil-Symard, cofondateur chez Udi. Aujourd'hui sur le pod, je jase avec mon ami et mentor occasionnel, Mickaël Carpentier, cofondateur et lead produit chez Firi, un SaaS de valorisation durable des forêts privées. On discute de son riche parcours d'entrepreneur, incluant la vente de business, puis un gros plongeon dans le e-commerce et le direct-to-consumer, DTC. On creuse sur des sujets fascinants comme... Le syndrome de l'imposteur, la définition de la richesse, le biais du survivant et les recettes magiques de succès, les problèmes d'affaires qui transcendent le modèle SaaS, les frameworks de product management et de playing to win, puis les consultants versus les consulteurs. D'ailleurs, Mickaël challenge la vision d'Antoine là-dessus. On a peut-être notre premier SaaSpasse Beef, who knows ? Mickaël nous drop une mine d'or aussi, de livres et de blogs utiles dans les show notes. Et puis, il nous explique... Pourquoi il se sent comme Bilbo dans l'antre de Smog avec sa nouvelle startup, Fiery. All right, on passe au show. Let's go ! Mickaël Carpentier, bienvenue sur SaaSpasse.
Michael Carpentier: Marc merci. Ça fait plaisir.
François Lanthier Nadeau: Comment tu vas ?
Michael Carpentier: Super bien, vraiment.
François Lanthier Nadeau: T'as fait la route en plus pour venir me voir.
Michael Carpentier: Avec grande joie.
François Lanthier Nadeau: Avec grande joie ?
Michael Carpentier: Une grosse heure.
François Lanthier Nadeau: Une grosse heure, Charlevoix ?
Michael Carpentier: Oui, Baie-Saint-Paul.
François Lanthier Nadeau: Baie-Saint-Paul.
Michael Carpentier: Dans les montagnes de Baie-Saint-Paul.
François Lanthier Nadeau: T'es heureux là-bas ?
Michael Carpentier: J'adore ça. En fait, ça s'appelle Saint-Placide de Charlevoix, ce qui est beaucoup plus typique. Fait que voilà. Mais ça fait partie de Baie-Saint-Paul.
François Lanthier Nadeau: Comme je te disais offline, mon ancien partner Charlevoix a un chalet au... À Cap-Alec, maintenant ?
Michael Carpentier: Oui, c'était à une heure et quart de chez nous, à peu près.
François Lanthier Nadeau: OK.
Michael Carpentier: Une heure et demie.
François Lanthier Nadeau: Je vais pas faire un espèce de lap, là. Arrête chez vous, arrête chez lui.
Michael Carpentier: Écoute, il y a toujours de la place autour du barbecue, les amis.
François Lanthier Nadeau: Yes. Tu te rappelles-tu de quand même qu'on se connaît ?
Michael Carpentier: Oui. Ça fait pas si longtemps.
François Lanthier Nadeau: Non. C'est assez facile.
Michael Carpentier: C'est assez facile de s'en souvenir. Même si je suis vieux, j'ai pas tant perdu de mémoire. J'ai lu le billet que tu avais écrit sur ton blog perso suite à la vente de Snipcart.
François Lanthier Nadeau: OK.
Michael Carpentier: Qui s'appelait It all happens so fast Ouais. C'est ça.
François Lanthier Nadeau: Ouais, c'en est un de ceux que j'ai écrit, ouais.
Michael Carpentier: Et ça m'avait beaucoup touché parce que ça rejoint des choses que j'ai vécues, des émotions que j'ai vécues quand j'ai fait des ventes d'entreprises aussi, surtout la dernière. Et, mais, tu sais, ça n'a rien à voir avec les montants d'argent ou quoi que ce soit. C'est le feeling, les aventures que tu vis, on va dire ça comme ça. Les relations que ça crée ou que ça défait et tout ça, ça m'a replongé dans des souvenirs bons et mauvais, mais dans des souvenirs importants, je te dirais. Et puis, quand j'ai vu que tu démarrais le podcast, je me suis dit écoutez ça, il est aussi intéressant quand il parle que quand il écrit À un moment donné, je t'ai écrit. Il y a une couple de mois, je te disais c'est vraiment intéressant ce que tu fais, puis blablabla, en passant, je démarre d'autres choses, t'as un SaaS aussi Puis bref, tu m'as réécrit, ça fait comme on en parle, on est allé luncher ensemble Je pense que ça a cliqué.
François Lanthier Nadeau: Ça a cliqué clairement, puis ça, c'est une des plus belles choses, une des plus belles résultantes d'avoir vendu Snipcart. C'est d'avoir conté l'histoire publiquement, d'avoir pu starter SaaSpasse, puis d'avoir du monde intéressant, passionné, talentueux, connecté, qui inbound, tu sais, qui viennent vers moi, genre, puis sont comme Hey, ça, c'était cool, genre, tu veux-tu en parler plus ? Je me trouve vraiment chanceux, man.
Michael Carpentier: Je te comprends.
François Lanthier Nadeau: Fait qu'en mitraille, mettons, t'es qui toi ? Ça ressemble à quoi ton parcours pour donner un background à l'audience ?
Michael Carpentier: Tu veux parler du parcours techno ? Surtout, j'imagine, ça a commencé autour des années 2000, un peu avant. Juste un petit peu avant les années 2000. Et j'ai démarré une compagnie qui s'appelait... On en a parlé un petit peu avant. On jasait. Je me suis dit, ah, tu parlais de ça, c'est drôle. J'écoutais le podcast que tu as fait avec Stéphane Guérin l'autre fois et j'étais crampé parce qu'on s'est croisé sans le savoir, on s'est frôlé sans le savoir. Il parlait de son site de rencontre, j'en avais démarré un avec ma gang aussi à cette époque-là, sauf que nous autres on n'était pas, je suis inquiet. Ça n'a pas vraiment marché.
François Lanthier Nadeau: Exit sur le dating.
Michael Carpentier: Je n'ai pas d'égo. Je n'en ai plus, je suis rendu trop vieux pour ça. Et j'en ai eu trois mois. On va en parler tantôt.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Michael Carpentier: Et à cette époque-là, c'est ça, ma compagnie s'appelait Synapse Information Technology. Si vous voulez ça, vous allez trouver une grosse compagnie qui n'a rien à voir avec eux autres. OK. Ils sont arrivés après.
François Lanthier Nadeau: Synapse.
Michael Carpentier: Oui, on faisait, c'était bien original, on faisait des sites web, c'était super original. Mais quand même. Oui, c'était en 2000. Puis juste un peu avant 2000, on avait commencé. Moi, je m'occupais des technos dans une compagnie de distribution de matériel de Colin. Puis bref. Et on a livré en 10 mois ce qu'on devait livrer en 2 ans à l'interne. Donc là, les boss étaient bien énervés. On parle de juste avant 2000, l'argent coulait à flot dans le web. Tu disais, je fais du web, les gens te garrochaient des poches de hockey avec des 100 pièces dedans. En disant, tu me diras que tu vas faire avec ça, tu m'en redonner mon argent fois 1000. C'était à peu près ça. Alors, on était tous dans ce mode-là. Fait qu'un peu fous, eux autres.
François Lanthier Nadeau: Là, tu étais à l'université avant, après, tu étais où ?
Michael Carpentier: Non, c'était fini ça. C'était fini. Là, j'ai 49 ans. Fait que j'avais fini ça. Puis, je n'ai même pas étudié dans le domaine comme bien des gens de la première génération d'entrepreneurs parce que ça n'existait pas.
François Lanthier Nadeau: Tu ne vivais pas là-dedans.
Michael Carpentier: Non, ça ne se pouvait pas. Ça n'existait pas. Pas ici, en tout cas. À cette époque-là, on ne pouvait pas suivre des cours à distance comme je le fais maintenant. Oui,
François Lanthier Nadeau: oui, oui. Ça fait que… Ça fait que cette compagnie-là, ça a été vendu fermé. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Michael Carpentier: Ça a été fermé en 2003, je pense. En fait, je me souviens de la journée où on… ouvert l'entreprise. On ouvrait nos bureaux dans le parc industriel, je ne sais plus trop où. Et on était 3-4 associés, plus une couple d'employés. Puis là, on avait acheté tous nos meubles chez IKEA comme un bon start-up à l'époque. On était financé par mes anciens boss qui avaient dit Hey, c'est cool, vous avez livré en 10 mois ce que vous aviez livré en 2 ans. Vous avez du cash, on part de quoi ? Alors, on avait comme projet de faire du conseil, donc de faire des sites web pour nos clients, mais on démarrait un produit aussi à l'époque. On est en train de développer, parce que mes anciens boss travaillaient dans le domaine de l'urgence. On est en train de développer un truc qui fonctionnait sur Palm Pilot. Ça, c'est l'ancêtre du iPhone.
François Lanthier Nadeau: C'est-tu en même temps que BlackBerry ou avant BlackBerry ?
Michael Carpentier: Avant. En fait, BlackBerry faisait des téléphones. Tu ne me souviens pas exactement. En fait,
François Lanthier Nadeau: Antoine, le co-hôte que tu connais un peu, il signe encore certains courriels en disant Envoyez de mon Palm parce qu'il se trouve tellement drôle.
Michael Carpentier: Mais tu sais, c'est l'ancêtre de la mobilité, dans le fond. Oui, absolument. Du web mobile. Ça,
François Lanthier Nadeau: c'était utilisé par des professionnels de la santé.
Michael Carpentier: Pas de monde. Surtout des professionnels à l'époque. Nous autres, on voyait un potentiel là-dedans. Puis on se disait, écoute, les services de police, les ambulances, les pompiers, ils ont juste leur gros terminaux véhiculaires. Quand ils débarquent de la voiture, ils ne savent plus rien. Ils sont obligés de prendre leur radio. Puis là, bien, tout le monde t'entend. Ça fait que ce n'est pas super discret. Ça fait qu'on disait, hey ! Peut-être de quoi faire avec ça. Quand on avait commencé à développer une application et un protocole, notre objectif, c'était de rendre les policiers, les pompiers, les ambulanciers autonomes en données, avant, on parle d'avant des smartphones, avec un palme, mais en utilisant leur radio au lieu, parce qu'il n'y avait pas, je te rappelle, le cellulaire, c'était encore, à cette époque-là, assez rare. Les gens, c'était le téléphone. Il y avait juste la voix là-dessus, ou très peu de données. On disait qu'il faut qu'on utilise leur radio, qu'ils ont déjà avec eux en tout temps. Pour transporter l'information, transporter la donnée dans le fond. On était là-dessus.
François Lanthier Nadeau: Toi, tu étais programmeur, vendeur, marketeur, analyst. C'était quoi ton genre de skill set à travers ça ?
Michael Carpentier: Là, on va aborder un sujet qu'on s'est dit qu'on pouvait en parler. Je pense parce qu'on s'est dit qu'on voulait parler de ça, entre autres. Puis je pense qu'on va en parler du syndrome de l'imposteur un petit peu. Veux-tu qu'on parle de ça ?
François Lanthier Nadeau: Absolument.
Michael Carpentier: T'es en plein dans la ligne de ce que tu dis là. Moi, j'étais un entrepreneur.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Michael Carpentier: Et souvent, on se fait demander, ah, t'as étudié là-dedans ? Non, moi, j'ai étudié... Dans un autre domaine, j'ai étudié à l'université en enseignement secondaire du français.
François Lanthier Nadeau: T'es sérieux ? Ah, ma blonde t'aimerait même parce que tu vas avoir un bon français.
Michael Carpentier: C'est pas pire.
François Lanthier Nadeau: Ouais. Moi, elle m'a repensé tellement de mots. Des fois, elle écoute le podcast, elle saigne des yeux. Mais, OK.
Michael Carpentier: J'ai étudié là-dedans, même si j'aimais pas tant ça. Moi, ce que je voulais être, c'était prof d'histoire au début parce que je pense que je suis un bon raconteur et j'ai une passion pour l'histoire. Fait que je me disais, ah, ça serait cool. Ouais. Mon père, un homme de sa génération qui veut le meilleur pour sa progéniture, a dit il n'y aurait pas de job là-dedans, gnagnagna Lui était prof de maths, il disait va-t'en dans un domaine que tu as d'ouvrage Je suis allé étudier en enseignement du français et j'ai arrêté parce que j'étais en train de mourir d'ennui. Ce n'était vraiment pas ma place. Et finalement, j'ai fait un switch vers les technos autodidactes à l'époque. Parce que tu avais beau chercher un programme en intégration, ou en programmation. C'est pas seulement un informatique pur, ce qui ne m'attirait pas tant. Moi, c'était plus l'aspect affaire, l'aspect web qui m'intéressait, puis c'était émergent. J'entendais Stéphane, justement, autrefois, Stéphane Guérin, qui parlait du mosaïque. Moi, j'ai tout vu ça aussi. Je regardais ça aller, puis c'était comme, wow, il y a quoi à faire avec ça ? C'est marrant. Et je me souviens, moi aussi, j'ai eu un Commodore 64. Je suis passé par toute cette époque-là. Ça a toujours été une passion pour moi. Je ne sais pas pour quelles raisons je ne l'avais jamais envisagé comme métier. qui est intéressant. Je ne sais pas pourquoi. Et tout à coup, ça revient dans ma vie. Et là, je voyais des opportunités, etc., etc. Fait que je me suis entouré avec un programme rare, je me suis entouré avec des intégrateurs. On avait deux... Quand on avait deux produits, d'une certaine façon, il n'y avait aucun rapport l'un à l'autre. Quand on a décidé de tuer ce premier produit-là, parce que là, il est arrivé le 11 septembre 2001, justement, la journée-là, on montait nos bureaux, ça a chiré un peu.
François Lanthier Nadeau: Oui,
Michael Carpentier: oui, oui. Une grosse partie des investisseurs qui connaîrions le techno, mais qui pensaient faire de l'argent vite avec ça à cette époque-là. Quand est arrivé justement le 11 septembre, l'économie a chambranlé pendant un bout de temps. Après une couple de mois, ils ont choqué, ils ont eu peur de se retirer parce qu'à cette époque-là, il y avait beaucoup d'investisseurs qui ne connaissaient rien aux technos qui mettaient de l'argent là-dedans. C'était trop facile et pendant une couple d'années, ça a marché. Puis là, tout à coup, ça devenait tough. Il y en a beaucoup qui ont fait au crime. On se retire et on est obligé de mettre tout le monde dehors. Puis moi, j'ai continué avec deux des employés puis on avait monté en parallèle un portail de jobs en biotechnologie. Donc, Life Science en général. Ça s'appelle Life Science World. Et on a mené ça pratiquement jusqu'à le ventre, en fait. C'est là qu'est arrivé mon partenaire dans ma nouvelle business d'aujourd'hui, Pierre-Alexandre. Et qui est arrivé du sang gauche complètement, lui aussi. Lui, il travaillait au bureau du premier ministre. Notamment, il faisait du conseil auprès du premier ministre. Comment ça s'appelle ? Pas le conseil privé, ça c'est au fédéral. L'autre conseil. Mini du conseil exécutif. Ok, ok. Oui, je pense que c'est ça. Et Pierre-Alexandre, il arrivait aussi du Bond School of Economics. C'est une bolle. Un gars super brillant, super attrapant. On s'entend bien. C'est son père qui nous a présenté. Je ne sais plus trop pourquoi. Bref, ça clique. On commence à travailler ensemble. Puis lui, il se met là-dessus. On va vendre ça. Écoute, ça a passé super proche. Il est arrivé un petit peu la même affaire. Une couple de mois après, ça a commencé. Il y a l'espèce de hype post-crash qu'il y a eu. Ça a commencé à baisser. On a passé un quart de poil à le vendre aussi. Puis on ne l'a pas vendu. Fait que là, je suis tourné à faire du service conseil, j'avais quand même de l'expérience. Puis j'avais travaillé dans une boîte de web. Et après, j'ai démarré une compagnie qui s'appelait Zango qui était à Québec, qui faisait uniquement du service conseil en stratégie numérique, en marketing numérique. Puis en parallèle à ce moment-là, j'ai démarré Rituel comme passe-temps et comme laboratoire. Rituel qui est mon avant-dernière compagnie, qui était dans le e-commerce.
François Lanthier Nadeau: OK. Fait que là, on va unpack un peu tout ça. Oui.
Michael Carpentier: Il y a beaucoup de stock.
François Lanthier Nadeau: Zango, ça faisait quoi ? Ça a existé combien de temps ?
Michael Carpentier: 2006 à 2012 et quelques poils.
François Lanthier Nadeau: Parfait.
Michael Carpentier: Zango, c'était du service conseil justement en numérique. Nous autres, on faisait des cahiers de charges. C'était de la pré-prod. Pour permettre aux entreprises d'établir leur stratégie, etc.
François Lanthier Nadeau: Mais vous n'écriviez pas de code ? Non,
Michael Carpentier: juste conseil. C'était bien le fun. C'était payant, on avait des belles relations avec les clients, mais on avait toujours la frustration de dire Mais après, ça s'en va dans les mains de quelqu'un d'autre, puis on voit ça chier, puis comment ça se fait ? C'est pas bon, c'est le client qui n'a rien compris, c'est nous autres qui n'étions pas bons, tu n'as pas toujours ce doute-là. Fait qu'on avait toujours cette espèce de petite crotte sur le cœur de dire Colin, on a écrit le script, puis après, tu regardes la pièce de théâtre, puis ce n'est pas ce que tu penses. Fait qu'en 2012, j'ai racheté à mes associés du temps Les parts de Zango, il y a un ami qui est embarqué avec moi, Daniel Lafrenière, qui est un gars qui est une star dans le domaine de l'expérience client. Il a écrit 11 livres, Daniel. Oui,
François Lanthier Nadeau: je l'ai vu sur LinkedIn et on s'en était parlé.
Michael Carpentier: Daniel, c'est une bolle. Il est venu s'associer avec moi. Pas longtemps après, on s'est associé avec les gens qui s'appelaient Nofollow à cette époque-là. Eux faisaient aussi de la stratégie, mais leur force, c'était vraiment la production, entre autres.
François Lanthier Nadeau: C'est ce que Stéphane avait lancé comme agence.
Michael Carpentier: Exactement, avec d'autres associés.
François Lanthier Nadeau: Lui, quand toi t'es rentré, il était déjà plus lourd.
Michael Carpentier: exactement ce faisait quelques mois qui était plus long ou un an ou un an
François Lanthier Nadeau: Firmes de services conseils qui s'associent avec une firme de web disons qui peut construire ça c'est 2012 ? Exactement fin 2012 Fait que là as-tu fait une bonne ride avec eux autres ?
Michael Carpentier: On a fait une couple d'années comme l'a expliqué Stéphane il y a eu de l'abysse b entre les associés moi je me suis retrouvé dans une position avec avec mon ancien associé Daniel où il a fallu choisir on s'est retrouvé comme coincant de deux feux Ok C'était une abysse béga à l'interne. Je ne savais pas qu'on a fait le deal, puis on s'en est rendu compte après. Ça a donné lieu à une situation bien plate. Il a fallu qu'on fasse un choix. Après tout ça, le rachat de mes actions de l'autre entreprise de Zango, ça n'avait pas été aisé non plus. C'était une époque où j'avais un ego plus gros. Je pense que mon associé aussi. Je pense qu'il y a de la sagesse qui s'installe avec l'âge. Malheureusement, on avait moins à cette époque-là. Mais bref, ça ne s'est pas terminé comme je l'aurais voulu. Puis là, je suis étonné de la chicane d'être pogné là-dedans. Quand on a racheté les parts de l'autre associé dans nos follows, qui était devenu Sigmund à ce moment-là, on est tombé là-dedans, mais on n'était pas à l'origine du problème. Sauf que c'était usant pas mal. C'est sûr. Ah oui, énormément. Puis après la transaction, j'ai levé la main. J'ai dit, les gars, moi, je suis un peu tanné de la chicane. Puis ces affaires-là, ça m'a vraiment épuisé. On venait de partir une autre affaire qui s'appelait Great Fire. C'est surtout Daniel et Thierry qui ont fait ça. Puis moi, j'ai fait deux, trois mois avec eux autres dans Gritty Fire. C'était un SaaS. Oui, c'était un SaaS, exactement. Pour les centres d'appel. Tu en as encore ? Non, c'est terminé. Et c'est là que je suis sorti. J'ai levé la main, j'ai dit, il y a deux gars dans mon ancienne équipe de Zango qui sont willing, qui sont talentueux. Je pense qu'ils peuvent me racheter. Les gars m'ont racheté. Fait qu'ils se sont mis à quatre, ils ont racheté mes parts.
François Lanthier Nadeau: Donc là, tu es sorti de mon follow qui était rendu Sigmund.
Michael Carpentier: Qui était rendu Sigmund. exactement.
François Lanthier Nadeau: Les Zango n'existaient plus on le dit. Non,
Michael Carpentier: Zango Inopolo était disparu, c'est ça, c'était devenu Seymour. Exact. Ça fait que c'était mon premier exit d'une certaine façon. C'était pas faramineux mais c'était correct pour me donner du temps pour réfléchir un peu à la suite.
François Lanthier Nadeau: Puis là, la suite, c'est ça, c'est vraiment intéressant. Je pense, c'est rituel, la suite ?
Michael Carpentier: Oui, qui était mon side project depuis Zango. C'est un peu compliqué parce qu'il y a plein d'affaires qui overlap. Mais je l'avais démervé vraiment comme un laboratoire de e-commerce. Moi, je me disais, il faut que ma gang s'habitue au e-commerce. On était en 2011. Il y avait du e-commerce, mais ce n'était pas aussi hot que ça l'est aujourd'hui.
François Lanthier Nadeau: Moins de tooling aussi.
Michael Carpentier: Ah oui, exactement. Je me souviens d'avoir, dès le départ, choisi Shopify. C'était au début. Je me rappelle qu'en 2006, justement, un petit peu plus tard, je ne me souviens plus exactement quelle année, mais on était allé à Austin à South by Southwest. Et j'étais assis dans l'avion. Devant moi, il y avait Tobias Loupke. Puis Harvey aussi, les deux founders de Shopify. Puis j'ai jasé avec eux autres. Parce qu'on mettait nos bagages dans l'avion à Toronto. J'asais un peu, tatata, qu'est-ce que tu fais ? Ah ça, je vous connais, je vous utilise votre outil. Ah ouais, tu connais ça ? À ce moment-là, il était surpris que quelqu'un connaisse Shopify. Incroyable.
François Lanthier Nadeau: Incroyable. Ça,
Michael Carpentier: c'était très drôle. Oui, rituel, démarré en 2011, side project, vraiment. J'ai acheté 5000$ de shit. J'ai mis ça dans des meubles dans mon bureau chez Zango.
François Lanthier Nadeau: C'était quoi que tu achetais ?
Michael Carpentier: C'était du matériel de rasage traditionnel.
François Lanthier Nadeau: C'est ça, OK, c'est ça.
Michael Carpentier: Puis le gars, des fois, il se dit, Ah ouais, toi, t'es le gars qui vendait des rasoirs. Puis ça me fait tout le temps rire parce que, oui, c'est sûr que ça, c'était ce qui était la partie visible. Mais moi, ce qui m'intéressait là-dedans, c'était le e-commerce et c'était de prouver que tu pouvais créer une marque et faire du e-commerce avec succès, rapidement, puis avec des moyens très limités en commençant et de manière très agile. C'était ça, mon but. Parce qu'à ce moment-là, c'était comme, Ah non, l'e-commerce, c'est compliqué, ça coûte cher, il faut 50 000 expats. Tu n'as rien, n'importe quoi.
François Lanthier Nadeau: Mais c'était direct to consumer dès le départ ? Oui,
Michael Carpentier: direct to consumer uniquement.
François Lanthier Nadeau: Puis j'imagine que là, tu as façonné des deals avec certains distributeurs éventuellement. Oui,
Michael Carpentier: des marques de plus en plus. Et en 2000, justement quand j'ai vendu, c'était en 2015 que je suis sorti de chez Sigmund. Là, je disais à ma blonde, « Guy, je vais prendre un année off, puis je vais réfléchir à ce que je veux faire. Fait qu'on partait en voyage à ce moment-là, puis t'allais en France. Puis pendant le voyage en France, j'allais voir, comme prétexte, je m'étais dit, je vais aller voir des fournisseurs. Fait que là, je suis allé voir des gens qui forment des rasoirs depuis 400 ans en France, genre,
François Lanthier Nadeau: malade.
Michael Carpentier: et en venant du voyage, je me suis dit je vais lire mon projet, je n'ai pas besoin d'y penser, je vais l'essayer. Puis là on était en 2015, fin 2015, puis je me dis regarde, je me donne trois ans à faire une vraie compagnie avec ça, pas besoin d'argent, puis je me donne trois ans, on essaye ça, puis...
François Lanthier Nadeau: Pourquoi trois ans ?
Michael Carpentier: Pourquoi trois ans ? Parce que je me disais, probablement parce que je m'étais dit je vais arriver au bout de mon cash ou quelque chose comme ça. ça doit être très pragmatique en 3 ans je devrais être capable de faire une vraie business avec ça, pis si ça a pas levé dans 3 ans, passe à autre chose faire un an,
François Lanthier Nadeau: une ligne dans le sable exactement,
Michael Carpentier: c'est ça alors, par la patente 2015, ouvre une boutique parce que je voulais faire aussi de l'omni-canal une boutique physique dans Saint-Roch, sur Saint-Joseph gros soirée d'ouverture ça marche Tout le monde se rase. Oui, exactement, mais ça allait vraiment bien. Cette affaire-là, chaque année, ça montait. Fait qu'on a développé notre propre ligne de produits. Ça aussi, c'est un produit. Ce n'est pas un tasse, mais c'est des produits. C'est la même logique qu'en arrière quand même. C'était bien, je pense. Et là, on était lancé dans 50 points de vente, Canada, États-Unis. Notre ligne de produits était super rentable. Quand tu fais tes propres produits dans le cosmétique, parce que c'est du cosmétique, la crème à barbe, c'est du cosmétique. Pardon, messieurs, mais c'est ça. Les marges ne sont pas pires, on va dire ça de même.
François Lanthier Nadeau: Ah oui ?
Michael Carpentier: Oui, on est dans d'autres domaines comme l'alimentaire où c'est beaucoup plus dur généralement. C'est comme ce qu'on appelle la guenille, le linge. Il y a des marges pas propres, ça n'a juste pas rapport. Tu peux vraiment faire du cash avec ça et te donner du swing pour le marketing, etc.
François Lanthier Nadeau: Ok.
Michael Carpentier: Alors, 2018, par différents concours de circonstances, parce qu'il y a toujours un peu de chance là-dedans, je reçois un message parce que j'écrivais sur mon blog professionnel pendant ce temps-là encore.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Michael Carpentier: Le consultant en moi n'était pas mort, donc je continue à écrire. Un de mes articles de blog se ramasse, lu par des gens au placé chez Simons, dont Peter Simons. Et un moment donné, j'ai reçu un message qui dit Ah, M. Simons a besoin de parler. OK. Donc, on fait un appel. Je prends un comité, puis on réfléchit à comment on pourrait mettre à profit nos infrastructures pour aider d'autres entreprises. Puis l'article que tu as écrit, ça parle exactement de ça. C'est quoi que t'en es-tu devenu ? Je m'en vais les rejoindre au comité, faire une rencontre, deux rencontres, trois rencontres. À un moment donné, M. Simons, toujours Jean-Claude, me dit Mickaël, je suis un peu mal à l'aise, tu viens ici gracieusement, est-ce que tu veux qu'on te paye ? On aime ça que tu sois ici, toi t'aimes ça être ici, comment qu'on arrange ça ? Alors, j'ai fait une blague, puis j'ai dit Ben, écoute, c'est simple, achète la compagnie, puis je lui emprime. Fait que, pas rare. Mais en réalité, on servait une clientèle qui se ressemblait. Et ça reste comme ça. Et un couple de jours après, je reçois un appel de quelqu'un dans l'organisation. Ça va super avec ces gens-là. Et boum, c'est tombé très vite sur la table qu'il y avait de l'intérêt. C'était une joke au départ. C'était vraiment une joke. Et c'est devenu vrai. Alors là, petit due diligence, etc., etc. Puis je me suis retrouvé là-bas finalement.
François Lanthier Nadeau: OK.
Michael Carpentier: Donc là,
François Lanthier Nadeau: on est en 2018 ?
Michael Carpentier: On est en 2018, exact. C'est ça. Je suis resté jusqu'en 2019. Je suis resté un an.
François Lanthier Nadeau: Tu es resté un an après l'acquisition.
Michael Carpentier: Exact.
François Lanthier Nadeau: Tu as starté ton e-commerce qui est devenu omni-canal, pas un pur e-commerce.
Michael Carpentier: Exact.
François Lanthier Nadeau: Tu as eu de l'intérêt de Simons.
Michael Carpentier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Tu as fait une joke.
Michael Carpentier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Puis, finalement, tu as vendu à Simons qui est, on s'entend, une grosse institution au Québec.
Michael Carpentier: Oui. C'était la première acquisition de l'histoire de Simons qui avait à cette époque-là 178 ans. Il n'y avait jamais fait de déclic.
François Lanthier Nadeau: Sérieux ?
Michael Carpentier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Ça, c'est malade.
Michael Carpentier: C'était pas mal la ligne qu'il y avait dans les journaux, parce que ça passait dans tous les journaux. C'est sûr, le Declanman,
François Lanthier Nadeau: on le trouve.
Michael Carpentier: Oui, parce qu'évidemment, je n'ai pas été acheté par une compagnie qui a bien du cash, mais que personne ne connaît. C'est une compagnie que tout le monde connaît au Québec. Oui,
François Lanthier Nadeau: exact.
Michael Carpentier: Et c'est comme l'enfant chéri, d'une certaine manière. Oui, oui, oui. C'est un média partout, partout.
François Lanthier Nadeau: Tu fais un an là.
Michael Carpentier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Pour plusieurs raisons, tu te pousses.
Michael Carpentier: Je suis un entrepreneur. Je pense que tout le monde s'en est rendu compte. Moi, eux, tout le monde. La grosse majorité, la réalité, c'est dans les M&A, en général, le founder, quand il est acheté, après un certain temps, il s'en va. C'est la majorité. La minorité des deals, il reste longtemps. Tu te retrouves, tu es maître de ton petit bateau et tu te retrouves tout à coup un matelot sur un très, très gros bateau. Ce n'est pas la même game.
François Lanthier Nadeau: Non, je sais. Mais ça, je veux dire, on s'entend, financièrement parlant, ça a dû être un windfall, ça a dû amener une couche de confort financier, disons ça, comme ça, dans ta vie. Quand même. C'est sûr,
Michael Carpentier: tu fais une vente d'entreprise, ça va bien. L'année que j'ai faite la bouche, j'étais très bien traité. Tout ça mis ensemble, moi, mes exigences par rapport à ça étaient basses au départ. Je ne pensais pas vendre ça, cette entreprise-là. J'étais dans une période de ma vie où j'avais envie d'essayer autre chose. Et ce que je demande, la définition pour moi d'être riche, ce n'est pas lié nécessairement à un montant d'argent X dans le compte en banque. C'est toujours le fun. On s'en rend, tout le monde aime savoir de l'argent. Mais c'est lié à la liberté.
François Lanthier Nadeau: Oui, ça, on en a parlé beaucoup.
Michael Carpentier: La chose la plus précieuse pour moi, c'est de décider ce que je fais avec mon temps et comment je l'investis. Si j'ai assez d'argent pour être capable de faire ça, je suis riche. Fait que présentement, je suis riche.
François Lanthier Nadeau: Oui, exact.
Michael Carpentier: C'est ça.
François Lanthier Nadeau: Puis... Tu as pris un moment justement pour en profiter de cette liberté-là après.
Michael Carpentier: J'aurais voulu en prendre plus.
François Lanthier Nadeau: Tu aurais voulu en prendre plus. Ah oui.
Michael Carpentier: Je m'étais dit, là, c'est vrai. Là, cette fois-là, c'est vrai. Je prends ça offre pendant un an ou deux. On commençait notre projet de chalet dans Charlevoix, qui est devenu notre maison finalement. Et je me consacre à ça. Je vais prendre plein d'autres affaires. Je vais retourner à l'université. Et là, il y a une de mes chums. qui m'appelle, qui me dit Ah, j'ai un client qui aimerait ça, que tu lui parles de e-commerce. Ah non, là, je veux pas te trouver dans la consultation. Je fais mes affaires. Je dis Écoute, juste une fois, viens leur donner une heure ou deux d'atelier. Juste expliquer comment tu as fait ça, les trucs qu'il faut connaître. Fait que j'ai mis le doigt dedans, le bras, il a passé au complet. Et je me suis retrouvé... C'était le client en question, c'était Souris Mini qui se relevait de sa faillite, malheureusement. Et puis, on a fait une transition vers un univers Shopify Puis. Et pour eux autres, c'était un big deal. Puis, tu sais... Je ne peux pas dire les chiffres exactement, mais on parle de plusieurs millions de chiffres d'affaires sans grosse rentabilité à presque quatre fois. En fait, on a multiplié par quatre les ventes en un an et quelques juste en donnant du pouvoir à leur équipe pour qu'ils arrêtent de se perdre dans la technique et qu'ils s'occupent du marketing.
François Lanthier Nadeau: L'affaire, c'est qu'un outil est juste aussi bon. Il est bon sur... Attends, je répète ça. Vas-y. Un outil est bon quand tu sais bien l'utiliser. Oui, exact. Toi, ce qui est malade, justement, c'est que le SaaS qu'il y a peut faire, c'est que... baigné dedans, bord en bord, mais aussi tout le genre de réalité logistique d'avoir un e-commerce. Il y a un omni-canal. Tu sais c'est quoi avoir des produits là, stockés là, versus stockés là. Toi, tu peux arriver et faire comme, il y a une map, il y a un plan qu'on peut suivre.
Michael Carpentier: Exactement. Comment ça va parler à ton ERP ? Comment ça va parler à ton WMS, qui est ton système qui gère ton inventaire ? Tes finances, c'est quoi l'impact là-dessus ? Tout ça, il y a beaucoup de gens e-commerce qui... parlent pas beaucoup de ça. Ils vont parler de la partie techno seulement, mais ça, à l'époque, il n'y avait pas grand monde qui faisait ça. Il y en a qui le font très bien maintenant.
François Lanthier Nadeau: Mais c'est là que les marges se font, by the way. Oui. Dans tes process, c'est dans tes...
Michael Carpentier: Bien, c'est aussi là que les succès des projets se font, parce qu'en général, où est-ce que ça plante ? C'est là. Implanté à techno, à Star, on s'entend pas dire que c'est une commodité, c'est facile. Oui. Évidemment, les Shopify de ce monde rendent ça facile. C'est pas ça l'enjeu. L'enjeu, c'est comment tu connais ça au monde réel. Puis le monde réel, c'est l'entreprise qui existe déjà depuis X années. qui roulent, qui ont ces processus, qui ont ces habitudes, qui ont ces systèmes. Ils ont souvent des vieux systèmes archaïques, mais shit, ils marchent. Là, ils vont pas tasser leur système, même s'il est archaïque, s'il fonctionne, juste pour te faire plaisir, parce que toi, cool guy, t'arrives avec Shopify, non, non, il va falloir que ce soit l'inverse. Comment on va faire un pont entre les nouvelles technos ? Puis oui, ça fait mal des fois, puis oui, il faut que tu changes les processus, mais en général, c'est bénéfique pour l'organisation. Fait que c'est ça, là.
François Lanthier Nadeau: Puis, ce que je trouve cool, justement, c'est que t'as été dans le web, puis là, tech, puis les e-coms, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Même un petit passage en SaaS, comme tu disais, avec Gratify. Puis là, aujourd'hui, mettons fort de toutes ces expériences-là, tu as pris la décision récemment de launcher un SaaS.
Michael Carpentier: Oui, exact.
François Lanthier Nadeau: Ça, c'est un de nos premiers points de connexion qu'on a eu. Tu veux-tu juste nous faire un petit TLDR de c'est quoi le SaaS, puis on va pouvoir creuser dans les enjeux plus tard.
Michael Carpentier: Oui, très, très rapidement, puis on va vraiment garder les enjeux pour plus tard. Parce qu'il y en a. Fiery, ça s'appelle Fiery et on est dans une période de validation présentement, donc on ne vend pas encore notre truc, mais on est dans le crunch quand même parce qu'on parle à des clients, on parle à un paquet de membres et Fiery, ça travaille à l'intersection de la foresterie de la technologie et de l'environnement très rapidement on est dans le bois Vraiment.
François Lanthier Nadeau: On est dans le bois.
Michael Carpentier: Et notre hypothèse de base, c'est que tant que les gens vont construire ou rénover des maisons, des condos, des appartements, etc., etc., un des meilleurs matériaux que tu peux utiliser, les plus écologiques, c'est le bois, à condition qu'il soit récolté intelligemment et à la condition qu'il soit récolté le plus localement possible pour diminuer tes coûts carbone du transport, etc. Et présentement, ça ne marche pas. C'est difficile. L'industrie du bois est une industrie dans laquelle c'est très dur. Il y a des très gros joueurs qui jouent là-dedans. Et il y a des enjeux environnementaux évidents dont tout le monde parle depuis longtemps. C'est l'histoire de Caribou, etc. On en parlera quand on se rendra dans les détails, mais grosso modo, c'est ça.
François Lanthier Nadeau: C'est une app web et mobile qui pourrait permettre de faciliter l'achat, la vente de bois. Oui,
Michael Carpentier: en fait, c'est difficile. Quand on rentrera dans le crunch tantôt, je pense qu'on va en parler un peu plus, mais oui, à la base, c'est un SaaS qui se décline sous forme d'app. Et aussi sous forme de site web, dans le fond, avec le Marketplace, pour permettre de transiger plus facilement du bois qui répond aux critères dont on a parlé tout à l'heure. Mais en récompensant des acteurs qui agissent dans des milieux moins fragiles que ceux où malheureusement l'industrie du bois traditionnel travaille trop souvent.
François Lanthier Nadeau: Je comprends.
Michael Carpentier: C'est ça les enjeux qu'on veut.
François Lanthier Nadeau: Super. Puis il y a un des thèmes récurrents entre toi et moi quand on discute ou juste quand tu écoutes le podcast, qui est la... La formule magique, la success story versus le playbook. Souvent, Antoine et moi, on va dire ça, c'est juste une success story que nous, on vous raconte ou quelqu'un d'autre vous raconte, mais ce n'est pas une formule à appliquer à la lettre. Souvent, on va dire des trucs comme il n'y en a pas de formule. Figure out ce qui marche pour toi. Puis toi, tu me fais tout le temps des petits pings. Frank, il y a un certain cadre. J'ai le goût que tu me parles de... de ces enjeux SaaS, de comment tu développes un SaaS. Il y a un playbook, puis là, tu pourras challenger le terme, je pense. Mais ce n'est pas nécessairement une boîte noire, comme certaines histoires qu'on raconte peuvent laisser croire.
Michael Carpentier: Écoute, tu sais que j'écoute le podcast depuis le début, je t'en parle souvent. Il y a des épisodes sur lesquels je tripe ben coup, puis des fois, je t'envoie des petits pings, justement. J'entends plein d'anecdotes super intéressantes. Et vous autres, vous le dites. Vous autres vous dites, et tu l'as écrit dans une présentation que tu as donnée au WAC à un moment donné, je pense, où tu disais, les histoires à succès, les success stories, ce ne sont pas des recettes, ça doit être des inspirations. Tu as cette sagesse-là de le dire. Mais c'est rare. Parce que la plupart des entrepreneurs qui ont réussi, et j'ai été comme ça au sein de certaines époques, mais je le vois trop souvent, il faut avoir un certain égo pour dire, écoute, là, il y a un problème à régler, il n'y a personne qui est à l'aise de le régler comme du monde. Moi, je connais ça. Je vais faire mieux que tout le monde. C'est ça être un entrepreneur à base. C'est voir un problème que tu penses pouvoir mieux régler que tout le monde. Fait qu'en partant, il faut que tu aies une certaine confiance en toi. Et là, si par bonheur, tu as du succès, bien, ça donne encore un petit boost à ton égo que tu avais déjà pas payé au départ. Et là, tu te dis, all right, moi, je connais cette électricité. Fait que là, je vais l'expliquer aux autres.
François Lanthier Nadeau: Et là,
Michael Carpentier: tu as eu un succès dans ta vie, brillant. Des fois, il y a des gens qui vont passer dans l'entreprise pendant 20 ans, 25 ans. C'est leur seule expérience. Mais la recette a fonctionné pour eux. Et là, dans leur tête, il y a un switch qui se fait en disant, moi, je suis bon. Je travaillais fort. Et là, des fois, ils oublient le rôle très important de la chance en affaires, qu'on ne le voit pas. C'est une des trois composantes de base. Le talent, oui. Le travail, oui. La chance, oui. Il faut le dire. Et ils oublient cette composante-là. Ils les disent, moi, je vais vous parler de ma recette. Puis, j'en ai les coffres, je vais vous expliquer comment ça marche. Puis, même, je suis hâte, je vais aller au Dragon. Je vais vous montrer comment ça marche, les jeunes. Tu sais, ça, ça. Moi, je ne suis plus capable. Ça, ça m'énerve. Il n'y a pas de recette. Mais il y a un paquet de techniques, par exemple. Il y a un paquet d'outils. Et quand j'entends des jeunes entrepreneurs, j'aime ça, je peux dire ça à cet âge. Tu ne vas pas voir, je suis vieux, je suis vraiment... Et quand j'entends des entrepreneurs qui sont en leur première expérience, parler de leur struggle au quotidien, puis là, des fois, je les entends sur ton excellent podcast et ailleurs aussi, je me dis, man, sérieux, il y a 1,483,000 personnes qui sont passées par là avant toi, par l'heure. fait quelque chose. On dirait que à chaque fois, il réinvente la game. Et il y a un podcast que j'écoute, puis un blog que je lis, Procter G, Scott Galloway, que j'aime beaucoup, puis il écrit quelque chose il y a deux semaines, ou la semaine passée. Et le titre de son post, c'était Le techno-narcissisme Et je ne veux pas aller jusqu'à dire que c'est du narcissisme, mais je pense qu'en techno, il y a beaucoup de monde très brillant qui catch les affaires très vite. Jeune. À un âge où tu aimes beaucoup l'adrénaline et tu as beaucoup d'hormones, et tu veux prouver que tu es capable de faire quelque chose, ça fait en sorte qu'on se referme un peu sur nous-mêmes en disant qu'on est vraiment différents de tous les autres. Alors qu'il y a beaucoup de problèmes qu'on vit en démarrant un SaaS que bien d'autres ont vécu en démarrant des dépanneurs. Mais c'est le même problème. C'est Stéphane Guérin qui le disait, et ça, je suis tellement d'accord. dans la grande majorité des problèmes qu'un SaaS va rencontrer, business is business is business. C'est d'abord et avant tout une entreprise. Les problèmes que tu as vécu, SaaS, C'est juste un modèle de distribution. Ça influence autre chose ensuite. Ça influence ton mode de production, ça influence la rapidité avec laquelle tu peux faire tes mises à jour, évidemment. Mais à base, c'est un modèle de distribution. C'est-à-dire, Microsoft vendait des disquettes il y a 25-30 ans, mais ils faisaient du logiciel. Ils savent c'est quoi à développer aussi. Ça fait que c'est un peu ça.
François Lanthier Nadeau: Puis comment... Moi, ce que j'entends, c'est genre, Guys, vous avez des problèmes qui vous semblent uniques ou qui vous semblent... tellement spécifiques à vous-même, que vous essayez de les régler vous-même ou que vous vous cognez la tête là-dessus non-stop, alors qu'une grande majorité de ces problèmes-là, que ce soit en SaaS ou ailleurs, ont déjà été réglés par des milliers d'autres entrepreneurs, d'autres compagnies. C'est ce que j'entends, mais ma question pour suivre, c'est, OK, parfait, bien comment qu'on fait pour aller chercher cette connaissance-là ? C'est-tu un comité aviseur ? C'est-tu un livre qui rassemble tout ça ? C'est-tu... Tu sais, dis-moi en plus.
Michael Carpentier: En fait, je te dirais que moi, ce que j'ai essayé de faire, je démarre un nouveau SaaS, justement. Puis même si j'ai de l'expérience, puis même si j'ai bien du monde autour de moi qui ont eu des succès, qui ont fait des sorties pas mal plus grosses que la mienne, puis dans des domaines techno, etc. Autour de moi, j'ai vraiment du monde brillant. Mais j'ai décidé d'élargir un petit peu mes sources de connaissances parce que je trouve qu'on est une industrie qui se fie trop aux anecdotes. Justement parce que... On a tendance à se refermer sur nous-mêmes des fois, parce qu'on trouve qu'on a des problèmes qui sont donc bien uniques, donc bien nouveaux, parce qu'on est dans la technologie où tu es toujours dans l'innovation par définition. Mais on pense que parce qu'on est dans ce domaine-là, les problèmes n'ont pas émergé avant. Mais c'est les mêmes patterns. Ce ne sont pas les mêmes problèmes nécessairement. C'est les mêmes patterns à la source du problème, très souvent. Puis oui, il y a des trucs uniques, mais il n'y a pas que ça. Et je trouve qu'il faut trouver un équilibre entre les anecdotes où tu vas trouver un coach ou un mentor. qui est passé par un domaine qui ressemble, par des problèmes qui ressemblent aux tiens parce qu'il est dans le même domaine, et des sources de connaissances qui existent. Il y a du monde dans la vie qui font ça, qui étudient des bébés comme nous autres. Qui écrivent là-dessus, puis qui donnent des cours là-dessus. Moi, je me suis reviré de base, je me suis fait, OK, là, clairement, je m'attaque à une affaire où le SaaS, où c'est du produit, j'en ai déjà fait du produit dans d'autres industries, mais ça reste du produit. J'ai déjà touché à ça aussi, j'ai fait du numérique en masse. Fait que j'ai les bonnes bases. Je suis un entrepreneur, puis une entreprise, c'est un produit en soi. Ça fait 25 ans que je suis dans le produit, on peut le dire comme ça. Mais là, j'ai décidé de retourner à l'université aussi. Puis dire, OK, à Stanford, l'université Stanford, ils connaissent un peu ça quand même, la techno. Je suis allé m'inscrire justement à un programme en product management parce que ça va être mon rôle dans l'entreprise, c'est moi le CPO. C'est moi qui m'occupe du produit chez Fiery. Et ça m'aide à devenir meilleur parce que ça me donne de la perspective. OK. Acquérir des connaissances par anecdotes, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Je trouve qu'on est une industrie qui ne prend pas assez de recul sur ses connaissances parce qu'on est trop occupé à faire les choses. On se dit, je ferai ça plus tard ou maintenant. On gagne du temps en prenant de la perspective. Il ne faut pas lire un livre, il faut lire 50 livres. Idéalement, il faut prendre des cours de quelqu'un qui a lu 500 livres et qui va t'en parler et qui va te résumer ça. Je pense qu'il faut élargir les bases de connaissances. Un comité avisaire, ça peut être très intéressant aussi quand on sait bien l'utiliser. Mais à la base... S'il y a une chose que j'ai envie de dire à mes collègues, c'est de prendre la perspective, prendre du recul et aller chercher des connaissances où elles existent déjà.
François Lanthier Nadeau: Parce que, mettons, on essaie de dire ça à un fondateur qui vient de lever sa série Seed ou un bootstrap qui a de la misère à payer la fin du mois, puis tu dis, OK, il faut que tu lises 50 livres, genre, puis il faut que tu ailles de la perspective. Mais mettons qu'on essaie de ramener ça dans le pratico-pratique, Y'a-tu un framework, un cadre, quelque chose de spécifique qui est justement agnostique aux anecdotes, mais qui rassemble une sagesse compilée, puis des do's and don'ts compilés sur plusieurs autres ? Y'a-tu une concentration de cette information-là quelque part ?
Michael Carpentier: Ce qui marche pour moi, puis ce que j'ai trouvé intéressant, puis là en disant ce qui marche pour moi, je tombe dans l'anecdote d'une certaine manière, c'est un peu paradoxal, mais en même temps, y'a plein de monde qui l'utilise dans le domaine de la techno.
François Lanthier Nadeau: OK.
Michael Carpentier: Les gros joueurs fonctionnent avec ça beaucoup. Le framework justement du product management fonctionne super bien pour démarrer une entreprise. Puis de toute façon, un SaaS, c'est un produit.
François Lanthier Nadeau: Donc là, ça s'appelle product management. Product management.
Michael Carpentier: Carrément, ce n'est pas une méthodologie. Tu as quand même cinq grandes étapes. Tu commences par la validation, etc. Tu prends jusqu'à l'ivraison puis aux itérations. C'est intéressant parce que moi, ça m'a bien gros excité cette affaire-là. Puis j'ai comme cliqué pourquoi j'ai adoré ça. À un moment donné, un des profs, il dit, Écoute, dans le fond, c'est une adaptation de la méthode scientifique. Moi, j'ai toujours été un nerd, j'ai toujours trippé sur les sciences, etc. C'est pour ça que j'aime ça. Mais ce qu'on fait, c'est qu'on fait des hypothèses. Quand on démarre une entreprise, on fait une hypothèse. Moi, je pense que je suis capable d'être une meilleure solution à un problème.
François Lanthier Nadeau: Mais je ne suis pas sûr.
Michael Carpentier: Je passe par une étape de validation. Et tout est basé sur quelque chose de bien simple au départ. Tu démarres une entreprise, avant de démarrer, puis disons, on met du cash puis du temps là-dedans, il faut que tu valides. Ta première phase, c'est ton dériscage, ta validation, discovery en anglais. Et tu veux faire trois choses. Tu veux valider, premièrement, que ton produit, il va être désirable par tes clients cibles. Et utilisable, évidemment, mais ça rentre dans la désirabilité. Deuxièmement, tu veux t'assurer qu'il est... réalisable, donc qui est faisable, la faisabilité de ton produit, on est-tu capable de le faire ? Et ça va coûter combien ? Puis troisièmement, ces deux choses-là, faire un produit désirable et faisable, bien, il faut que tu fasses de l'argent aussi, ça fait que ça, c'est ta viabilité. Est-ce que pour l'entreprise, c'est bon aussi ? Et ça te donne un beau diagramme de veine, donc tu vas avoir désirabilité, faisabilité et viabilité. Et au centre de ça, ça te donne pas mal ta cible. pour avoir ton product market fit parce que si tu es capable de réussir à avoir un produit désirable rentable et faisable ben tu l'as ton product market fit tu vas y arriver en tout cas c'est ta cible pas mal ça définit où tu t'en vas le but de la validation c'est d'arriver là le plus vite possible et en défendant les trois cercles pour savoir ce qui va créer le centre genre le coeur du cercle exactement et puis tes risques uniques aussi c'est comme dans le cas de Figué on avait un risque scientifique est-ce que nous théorie au niveau de l'environnement est bonne et on avait un risque légal, parce que le cadre légal dans lequel on opère est très contraignant, donc il fallait qu'on dérisque ces deux parties-là aussi, ce qu'on a fait en premier. En fait, le risque légal, c'est le premier qu'on a dérisqué, le risque financier, la faisabilité, oui aussi, puis là, on est en train de travailler sur le risque scientifique, mais on sait maintenant que c'est faisable, on est dans le commun et non pas dans le si.
François Lanthier Nadeau: C'est bon, OK, je te file. Puis, ça fait que c'est juste une des premières cinq grosses étapes. C'est la première étape, exactement.
Michael Carpentier: Après, tu tombes en design.
François Lanthier Nadeau: Après, tu tombes en design.
Michael Carpentier: Après, tu vas tomber en fabrication. On va bâtir le produit, le build. On bâtit le produit. Après, tu launches. Puis après, c'est itération et amélioration constante. C'est classique. En fait, c'est le genre de choses que les entrepreneurs font souvent instinctivement. Puis, ce que j'entends souvent quand tu parles des entrepreneurs qui sont en démarrage de leurs premières entreprises, ils sont constamment perdus. Parce qu'ils ne savent pas ce qu'il va être la prochaine étape. Puis, quand ils le savent, ils ne savent pas ce qu'il y a après, par exemple. Ils sont tout le temps en mode un peu panique. Tu es tout le temps en dérapage contrôlé, puis c'est normal. Mais moi, ce que ça m'a apporté, d'avoir un espèce de framework, un coffret outil, puis je reviens sur le mot playbook que tu utilisais tout à l'heure. Je suis en train d'écrire un livre sur ce sujet-là, d'ailleurs. C'était mon premier titre de travail, playbook J'ai changé parce que le sens réel de playbook quand tu joues au football, c'est que tu as un paquet de jeux, puis tu vas t'adapter en cours de la game. Tu n'as pas écrit ton script longtemps à l'avance. Mais la plupart des gens ne le comprennent pas comme ça. Ils s'attendent à avoir une méthodologie.
François Lanthier Nadeau: Quand ils entendent Playbook, ils ne pensent pas à ce qui se passe sur un terrain de foot.
Michael Carpentier: Ils pensent à une recette à suivre. De A à Z. Et ça, ça n'existe pas en affaires. Tu peux avoir un framework qui dit qu'il y a cinq grandes étapes, mais dans chacune de ces étapes-là, tu as un coffre à outils, puis selon ta situation, tu choisis le bon outil. Dans la bonne séquence.
François Lanthier Nadeau: Puis là, mettons... J'ai des fondateurs, on a des fondateurs qui commencent ou qui sont dans un plateau puis ils ont le goût de se restructurer. Ils sont comme Alright, product management framework, ça a de la cool. À part t'écrire sur LinkedIn puis te poser des questions. Est-ce qu'ils googlent ça ? Y a-t-il une source que tu recommandes ?
Michael Carpentier: Écoute, Marty
François Lanthier Nadeau: j'ai comme l'impression que c'est gros comme mot. Genre le keyword pourrait faire sortir plein d'affaires.
Michael Carpentier: Oui, mais il y a quand même des kings dans le domaine puis des queens dans le domaine. Du monde très fort. Un livre à recommander absolument. Oui, bien sûr. Continuous Discovery Habits de Teresa Teresa.
François Lanthier Nadeau: OK, intéressant.
Michael Carpentier: C'est une bib dans le domaine. Il y a ensuite de ça, Marty Kagan, avec le livre Empowered, ça, Empowered ? Oui, je pense que c'est ça.
François Lanthier Nadeau: On peut pas le mettre dans les shows,
Michael Carpentier: non ? Oui, puis j'en ai une couple à recommander. Les gens feront bien ce qu'ils veulent. Mais au moins, on peut avoir une base de ça, tu sais. Et il n'y a pas de recette magique, là, mais s'il y a une chose que tu gagnes comme entrepreneur d'avoir ça, c'est de l'apaisement.
François Lanthier Nadeau: Ah, c'est ça, je m'en allais, là.
Michael Carpentier: Le gain, il est là. Sérieusement, moi, ça m'apporte beaucoup de paix. Et cette paix-là te permet, je pense, de prendre des décisions plus intelligentes.
François Lanthier Nadeau: Exact. Tu sais par où tu t'en vas. Tu as des checkpoints d'allumés, même si tu es dans le noir. Tu sais que c'est 16 étapes. Tu ne te casses pas la tête avec essayer plein d'affaires en même temps, tu ne sais plus une étape. Puis tu essaies à chaque étape de prendre la bonne décision.
Michael Carpentier: Exact. Et tu te bâtis sur des principes qui sont solides. La façon dont on travaille, nous autres, c'est que justement, on a commencé par la validation, donc dérisquer. Là, la prochaine étape, ça va être de bâtir notre stratégie. Puis ce qu'on a décidé d'utiliser comme méthode, bâtir la stratégie, on part pas en planification stratégique standard. Il y a des façons de faire ça. Il y a toutes sortes de gens qui sont bien là-dedans, mais pas nous autres. Fait qu'on utilise une technique qui s'appelle playing to win et qui se fait en une journée. T'as quelques jours de recherche avant, là. Mais au lieu de faire une grosse planification stratégique qui prend des semaines et des mois, puis là, les entrepreneurs n'ont pas le temps pour ça. Quand t'es dans un startup, tu fais pas ça, tu sais. Et tu ne commences pas à écrire un plan d'affaires de 175 pages que personne ne va lire, à part le doute qui va peut-être te donner une subvention. Tu n'as pas le temps. Les gros investisseurs vont te dire, fais-moi une présentation de 20 slides, puis achète-moi pas que le reste. Montre-moi tes chiffres, on va les couper en trois de toute façon, puis si ça passe encore, peut-être qu'on met de l'argent. Fait que la technique qu'on utilise, c'est play in to win pour la stratégie, puis là, ça définit, permet deux choses. Où est-ce qu'on veut jouer ? Donc, c'est quoi notre audience, c'est notre target, autant au niveau géographique, autant au niveau démographique, etc., etc. Puis deuxièmement, comment se différencier des autres à un point qui fait qu'on va gagner ? C'est quoi nos avantages stratégiques ? On se concentre uniquement là-dessus.
François Lanthier Nadeau: Mais tu ne passes pas des mois, là. Tu fais, avec la recherche, puis la journée, c'est genre une semaine.
Michael Carpentier: Ah, gros top. OK,
François Lanthier Nadeau: c'est bon.
Michael Carpentier: De toute manière, en passant par les étapes de validation, en validant justement notre faisabilité, en validant notre désirabilité, toute l'information dont on a besoin pour faire notre planing to win, après on va l'avoir. Notre recherche est faite. Après, on définit juste, voici comment on va gagner dans l'espace où on a choisi ce qu'on a gagné. Cette méthode-là, by the way, il y a des gens dans les grandes organisations qui vont dire, ah, ces affaires de lean, ces affaires, ça ne marche pas dans les grandes organisations. Ça a été développé dans une petite binerie qui s'appelle Peter & Gamble. qui est une entreprise qui est réputée, qui est redoutable au niveau marketing, puis au niveau de l'exécution, puis du go-to-market. C'est des machines de guerre. C'est les meilleurs au monde dans ce domaine-là, sérieusement. Ils sont dans des domaines, ils vendent du savon à 4,95 et ils font des milliards avec ça, parce qu'ils sont capables de le positionner pour leur vendre une pièce de plus que le concurrent, même si leur produit n'est pas meilleur en réalité. Mais ils sont tellement forts en ciblage, puis en marketing, ils comprennent tellement les besoins des clients. Et cette méthode-là, ils l'ont justement développée pour sortir la planification stratégique traditionnelle chez P&G. Ils n'en font plus. C'est ça qu'ils font. C'est des trucs qui sont bons en grande entreprise, excellents en petite entreprise, qui ne prennent pas trop de temps et qui te permettent de voir clair. Et dans le playing to win, tu établis justement les deux trucs dont je te parlais. Où est-ce qu'on joue, comment on gagne, où est-ce qu'on joue. Puis troisièmement, c'est quoi les conditions gagnantes. Qu'est-ce qu'il faut qu'il soit vrai pour qu'on ait du succès. Et ça, ces principes-là, après, peu importe les décisions que tu vas prendre dans ton entreprise, tu es toujours assis dessus. Et ça facilite toutes tes décisions. Tu n'es pas dans le brume tout le temps. Évidemment, il faut que tu communiques ça à ton équipe tout le temps, parce que les autres, ils ne savent pas où tu t'en vas nécessairement. Ça, c'est un autre problème. Mais si tu clarifies ces principes-là, si tu clarifies les conditions de ton succès et que tu le communiques bien à ton équipe, ils n'ont pas besoin de toi pour prendre des décisions. Puis tes décisions à toi vont être beaucoup plus simples. Fait que si tu veux gagner en focus, si tu veux gagner en paix de l'esprit pour prendre des meilleures décisions, je trouve que de se donner cette structure-là, ce n'est pas une perte de temps, c'est un gain de temps. Et c'est surtout un gain d'attention extraordinaire de dire, fuis-toi au processus.
François Lanthier Nadeau: Ouais, trust in the plan, surrender to the calendar, blablabla.
Michael Carpentier: C'est ça. Ça prend une certaine discipline, mais je pense que c'est un gros gain.
François Lanthier Nadeau: Ouais, non, j'aime ça. Je me demande, parce qu'il y a beaucoup de fondateurs qui n'ont pas nécessairement ces connaissances théoriques-là, disons, ou qui n'ont juste pas été exposés à ça, puis ils vont soit entendre le podcast... Ou à un moment donné, se rendre compte qu'ils s'en vont dans le mur où ils ne savent pas où ils s'en vont, où ils manquent de structure dans la compagnie. Puis là, ils pourraient faire appel, mettons, à un dude comme toi, right ? Ou à quelqu'un de l'externe, right ? Quelqu'un de l'externe qui arrive. Puis comme on en parlait offline, mais Antoine en parlait aussi, mais il y a quand même certains préjugés, je pense, par rapport à des consultants externes ou des gens qui arrivent de l'externe. On en a même parlé hier quand j'enregistrais le live pod avec Ismaël Kimobi, l'espèce de faille du sauveur externe, quelqu'un qui va arriver pour tout régler. J'ai pas l'impression que dans notre industrie, en fait, je pense que ça peut être très très très valuable d'avoir des gens comme ça qui viennent t'aider dans ta compagnie. Mais je pense qu'on n'a pas l'industrie la plus ouverte à ça.
Michael Carpentier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Parce que c'est du monde des commandos de couteau d'un dent, des consultants avec leur chemise ou whatever. Non, mais c'est vrai que c'est aménage parce que plus que je m'ouvre sur mon écosystème, plus je suis comme non, des fois, ça fait vraiment du sens. Comment tu fais pour travailler avec quelqu'un de l'externe, un consultant externe ? Parle-moi de ça.
Michael Carpentier: Moi, je suis une bébête un peu étrange parce que j'ai vraiment fait 50-50 dans ma vie. J'ai été à la fois consultant et à la fois entrepreneur.
François Lanthier Nadeau: Oui, exact.
Michael Carpentier: J'ai vu des deux côtés de la table, c'était quoi ?
François Lanthier Nadeau: Oui, c'est ça.
Michael Carpentier: Au cours des dernières années, ce que j'ai fait beaucoup, c'est du mentorat.
François Lanthier Nadeau: OK.
Michael Carpentier: avec des ressources qui avaient un bon potentiel de gestion. Puis souvent, on me disait, écoute, on pense qu'on a une personne de qualité qu'on aimerait faire monter au niveau gestion, e-commerce ou marketing. Tu peux-tu le coacher ? Je vais le mentorer plus précisément parce que c'est la transmission de connaissances plus que du coaching. Et la condition, c'était toujours la suivante. C'est justement pour éviter le syndrome d'on va te parachuter quelqu'un qui connaît ça, le jeune. Lui, il y a. Puis le jeune, entre guillemets. Moi, il se sent attaqué, évidemment, parce qu'il dit là, écoute, je ne suis pas compétent. Oui, et souvent aussi, la façon dont c'est fait, ça manque de respect, je trouve. Alors, ma condition, c'était toujours, regarde, mets-nous en contact. on va se rencontrer. Si ça clique, c'est cette personne-là qui va décider si elle veut continuer avec moi. C'est pas toi qui vas décider. Il faut que tu aies une personne qui décide. Mets-moi en contact avec. Je pense que ça, c'est essentiel. Il faut qu'il y ait un buy-in.
François Lanthier Nadeau: Buy-in, bottom-up.
Michael Carpentier: Exactement.
François Lanthier Nadeau: Pas top-down, up, imposé.
Michael Carpentier: J'ai écouté un des derniers épisodes, pas un des derniers, mais tu sais, quand tu as fait ton thérapie SaaS, avec Antoine, puis j'étais dans mon char, je retournais dans le charlevoix, et j'écoute souvent ton podcast en retournant dans le charlevoix. J'étais comme un bonhomme qui check le hockey à la TV pis qui crée après-joie. Pis qui pense qu'il l'entend, je sais pas trop. Pis j'étais là, je l'écoutais des fois, pis il parlait des consultants, j'étais là, mais non, non, non, non, mais je comprends tellement d'où ça vient, la résistance en même temps, parce que je l'ai vécu aussi de l'autre côté, et j'ai travaillé avec des boîtes de consulteux, ce qui est très différent de boîtes de consultants, et ça, il y en a trop, OK ? Et ça, j'agguise ça. Un consultant, c'est un chirurgien, c'est quelqu'un qui rentre à quelque part, qui règle un problème et qui sort. Et pourquoi tu ne l'engages pas ? C'est parce que ce problème-là, il arrive une fois au 5 ans. Tu ne vas pas engager quelqu'un pour s'asseoir pendant 4 ans et 6 mois au cas où tu as besoin de lui pendant 6 mois tous les 5 ans.
François Lanthier Nadeau: Tu es sûr que je te vois le consultant versus consulteur ?
Michael Carpentier: Oui, tu n'es pas assis sur une chaise à remplacer un employé. Ce n'est pas un consultant tant qu'à moi. Et je comprends la résistance des founders et des employés clés face à ça quand c'est mal proposé. Sauf que je pense que la responsabilité d'un employé clé ou d'un founder, c'est de donner le meilleur de lui-même. Et ce qui m'a surpris, puis ce que je trouvais ironique, et je le connais pas Antoine, mais ça fait quelques épisodes que je suis avec lui, puis je trouve que c'est un gars qui a l'air extrêmement brillant, puis super intéressant, j'aime beaucoup sa collaboration. Et je me disais, man, t'es un ancien athlète, t'avais pas de couche toi, t'avais pas de physio qui suivait rien, t'étais sûr. Fait qu'il faut que tu le vois comme ça. Comment... Tu sais que tu as recommencé à aller au gym dernièrement ?
François Lanthier Nadeau: Oui, oui.
Michael Carpentier: Tu te coachais ?
François Lanthier Nadeau: Oui.
Michael Carpentier: Voilà. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Si tu veux être la meilleure version de toi-même...
François Lanthier Nadeau: Il y a d'autres parties dans le...
Michael Carpentier: Exact. Puis dans les meilleurs coachs sportifs au monde, il y en a beaucoup qui n'ont jamais mis le pied sur le terrain.
François Lanthier Nadeau: Oui. Ils ne sont pas dans l'équipe, entre guillemets.
Michael Carpentier: Non, exactement. Ils ont une vue plus stratégique, ils ont pris du recul, ils ont une vision différente et moins émotive aussi. Puis ça, les founders, puis les gens qui ont déjà été des founders, par exemple, des employés clés, Sif, il aime le business, pis c'est normal, pis il voit plus clair des fois. Fait que c'est juste quelqu'un qui va t'amener à prendre du recul de temps en temps pis à être meilleur. Il est pas là pour prendre ta job, là. Il est là pour t'aider à être meilleur.
François Lanthier Nadeau: T'as pas idée du nombre de messages vocaux pis d'analogies que tu viens de générer dans mon inbox de la part d'Antoine. Il m'a qu'à entendre ça.
Michael Carpentier: Ça va-tu être positif ou négatif ? Oui, oui. Non,
François Lanthier Nadeau: il y a pas d'ego, il y a pas... Mais... Il aime vraiment ça, réfléchir pis discuter, pis là, il va... C'est ça, là, il va... Sa tête va spinner, il va écouter ça, il va questionner ce qu'il a dit, il va peut-être double down, mais tu sais, il va m'en parler. On en reparlera sur le pod, au pire.
Michael Carpentier: Ah ouais, absolument. Pis tu sais, en fait, ce que je trouvais, c'était pas lui, là. Non, non, non, je comprends. C'est très représentatif, pis been there, done that, là.
François Lanthier Nadeau: Ouais.
Michael Carpentier: Moi aussi, là, je suis passé en tant que fondateur, pis t'as le couteau entre les dents, comme tu disais tantôt, tu sais. t'es en feu, pis t'as pas le temps pour ce niaisage-là. Mais ça va t'aider à être meilleur. C'est comme un athlète professionnel qui dirait, moi j'ai pas le temps de m'entraîner, je joue. Man, tu joueras pas longtemps si t'entraînes pas. Pis si t'entraînes pas avec un coach, tu vas te blesser vite. Fait qu'il y a ça aussi. On a jamais le temps de pas prendre le temps pour ces affaires-là.
François Lanthier Nadeau: Ouais, pis ça me fait penser à la discussion qui est sortie juste récemment avec Claudia, justement, où est-ce que on parlait de l'avantage compétitif d'avoir un thérapeute ou une psychologue organisationnelle.
Michael Carpentier: Absolument.
François Lanthier Nadeau: Fait que, tu sais, d'avoir des gens, justement, qui ont des compétences différentes, puis qui peuvent rentrer spontanément, ponctuellement, dans ta vie, dans ta carrière, sortir, tu sais. Exactement. Non, c'est super intéressant, man. On verra la suite de cette tirade.
Michael Carpentier: Mais pour revenir là-dessus, il y a un point qu'il a soulevé qui était très important. La façon dont il décrivait que certaines choses se sont déjà passées dans sa vie professionnelle, où le boss va dîner avec un consultant. qui n'a vraiment jamais été impliqué dans l'entreprise, qui ne connaît pas les in and out, qui ne connaît pas tous les détails, puis qui, sur le bord d'une table, dit Oh, ils devraient faire ça, tatata, tatata. Puis là, le boss revient, puis sa stratégie a changé. Pour moi, ça montre deux choses. Il y a un manque de... Comment je te dirais ?
François Lanthier Nadeau: Le boss, là...
Michael Carpentier: Au niveau émotionnel, il y a quelque chose qu'il n'a pas compris pour faire passer à son équipe. Ça ne passera pas un message comme ça. Puis meilleurs sont tes employés, plus motivés ils sont, plus ça va être dur. Parce qu'ils se sentent trahis, d'une certaine façon. Et je les comprends, ils ont raison. Puis deuxièmement, Ça veut dire que tes bases, ton framework mental par rapport à ton entreprise, ta compréhension des différentes composantes de ton entreprise, je te parlais tantôt de faisabilité, viabilité, etc., playing to win, ta stratégie, c'est quoi les principes de base sur lesquels tu es assis, bien, ils ne sont pas clairs. Parce que si en un lunch, un consultant qui n'a jamais mis les pieds chez vous est capable de te revirer dans tes chambres de même, il y a quelque chose qui n'est pas solide. Tu comprends ? Il y a un risque en tout cas de ce côté-là ou que les gens vont le percevoir comme ça. Et ça, il y a 100 raison de ce côté-là.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Michael Carpentier: Soit la stratégie était claire dans la tête du boss. Il était déjà rendu là. Et là, il a juste trouvé quelqu'un qui l'a conforté, mais il ne l'avait pas communiqué à son équipe et qui n'était pas rendu à la même.
François Lanthier Nadeau: Le buy-in ne venait pas du bas, du bas entre guillemets, j'ai dit ça.
Michael Carpentier: Oui, et il ne les a pas amenés avec lui. Ça, c'est un gros risque pour les founders. Souvent, on est cinq coups en avance.
François Lanthier Nadeau: J'espère que le monde qui écoute, justement, va avoir ça comme takeaway. C'est correct de travailler avec des consultants à l'externe ou des contractants à l'externe, mais la manière que tu l'amènes, moi, la clé que je retiens, c'est... C'est la personne qui va le plus travailler avec le consultant, c'est elle qui devrait prendre la décision.
Michael Carpentier: Oui, exact.
François Lanthier Nadeau: Parce que ça la responsabilise, ça la légitimise, ça enlève tous les jeux weird de pouvoir.
Michael Carpentier: Exactement. Puis, il fallait rentrer en partage, en disant, regarde, cette personne-là, elle accomplit des choses dans sa vie, c'est pas 100% aligné à ce qu'on fait, mais il y a une couple d'affaires intéressantes, je pense, à entendre de cette personne-là, ça vous tente-tu qu'on le rencontre ? Puis, c'est deux heures, il vient faire son pitch. Il nous explique ses affaires, puis après, gang, c'est vous autres qui décidez ce que vous faites avec ça. Mais moi, en tant que boss, je pense qu'il y a quelque chose à apprendre de son histoire. Maintenant, comment vous allez utiliser ces connaissances-là pour qu'on performe mieux, c'est vous qui allez me le dire.
François Lanthier Nadeau: Oui, exact. Ça me revient beaucoup à la confiance que tu portes.
Michael Carpentier: Puis tu sais, on reparle des anecdotes, on retombe dans des anecdotes d'une certaine façon. Sauf que si tu fais ça régulièrement, au bout de ta centième anecdote, c'est plus des anecdotes. Là, tu commences à avoir un portrait un peu plus global, plus de perspective. C'est gagné la perspective.
François Lanthier Nadeau: Un concept qu'on a touché souvent, toi et moi, c'est le survivor, le biais du survivant en français, puis le rôle de la chance. Tu te rappelles, ça vient d'où le biais du survivant ? C'est les avions en Deuxième Guerre mondiale ou je ne sais plus quand.
Michael Carpentier: Oui, anecdote. Je l'explique ? Oui,
François Lanthier Nadeau: très clairement.
Michael Carpentier: Très, très vite, en fait, c'est qu'il y a un mathématicien, un statisticien qui a été engagé par l'aviation britannique lors de la Deuxième Guerre mondiale. En disant, écoute, on a ramassé, on a des feuilles de papier avec des plans d'avion, et on a marqué partout où sont les impacts des avions qui reviennent. Donc, voici nos stats, d'une certaine façon. On a genre 500 avions qui sont venus abîmés du combat, et on a la cartographie carrément sur l'avion de chacun des endroits où il y a eu un impact. Puis on veut que tu nous expliques avec ça où est-ce qu'on doit mettre les renforts. Le statisticien part avec ça, je ne sais plus si on est, il m'échappe. C'est une vraie histoire, ce n'est pas une légende urbaine. C'est documenté, vous allez le trouver sous Wikipédia. Et lui, un moment donné, il a comme réalisé, il a fait Hey, fuck, on ne fait pas la bonne affaire. Il est retourné voir son client qui était l'aviation britannique et il leur a dit On ne cherche pas la bonne chose. Moi, ce qui m'intéresse, c'est les avions qui ne sont pas revenus.
François Lanthier Nadeau: Exact.
Michael Carpentier: C'est eux qui n'ont plus des impacts, qui ont tué l'avion, qui ont détruit l'avion. Dans le fond, il a repris ses plans, il a dit Il faut qu'on travaille en négatif. Les endroits où il y a des trous, ça ne doit pas être si grave que ça parce qu'ils sont revenus.
François Lanthier Nadeau: C'est ça.
Michael Carpentier: C'est les endroits où il n'y a pas de trous où il faut mettre le blindage. parce que ces endroits-là ont été touchés probablement chez les autres avions et ces avions-là ne sont pas revenus. Donc, on va mettre le blindage où il n'y a pas de trou de balle sur vos plans. Et c'est ça qu'ils ont fait et ça a vraiment fait une grosse différence. Alors, d'où vient l'expression le biais du survivant Parce qu'ils s'est rendu compte qu'on avait un biais envers ceux qui reviennent du combat. en disant Ah, ils ont la recette du succès, eux autres.
François Lanthier Nadeau: Exactement.
Michael Carpentier: Et pour un qui a du succès en affaires, t'en as 5, 6, 10, 25, 50, 1000 peut-être selon les domaines qui n'en ont pas eu et qui ont utilisé la même recette. La même recette. Mais eux autres, ils passent pas à la TV. Ils passent pas, ils s'en vont pas dans des podcasts.
François Lanthier Nadeau: Exact.
Michael Carpentier: On n'en parle pas de ces perdants-là. C'est pas des perdants, mais tu sais, des gens qui ont pas...
François Lanthier Nadeau: S'en vont au combat.
Michael Carpentier: Exactement. Ils ont pas fait leur exit, puis flash, puis tout. Fait qu'on n'en parle pas, ceux-là. On les connaît pas. Ouais. Mais il y a autant à apprendre d'eux autres, tu sais. Et ça, ça ferme la boucle avec l'importance d'acquérir des connaissances avec une perspective parce que les chercheurs qui deviennent des professeurs d'université ou d'autres, souvent, ils leur parlent aussi à ces gens-là, ils ont le temps de faire ça. Fait qu'ils ont une vision un peu plus globale de ce qui marche et de ce qui marche pas. Il faut s'enrichir de ces informations-là aussi.
François Lanthier Nadeau: Mais c'est ça, parce que c'est pas médias friendly de interviewer 20 entrepreneurs qui se sont plantés.
Michael Carpentier: Oui, exact.
François Lanthier Nadeau: Mais au final, si tu veux servir la communauté entrepreneuriale, ça serait probablement le meilleur jeu que tu peux faire.
Michael Carpentier: Ah, en fait, de mettre ça en relation avec des succès, puis de dire, OK, man, vous avez utilisé exactement la même recette, vous deux. Puis toi, tu as fait un exit à plusieurs centaines de millions. Puis toi, bien, écoute, malheureusement, ça a fait un trou dans ton fonds de pension. Puis là, tu es obligé de retourner travailler à 67 ans parce que tu as perdu tous tes billes.
François Lanthier Nadeau: Même recette.
Michael Carpentier: Même recette, mais la chance. La chance. Des fois, il y a un paquet d'autres affaires, mais des fois, c'est juste la chance aussi.
François Lanthier Nadeau: J'essaie de... Je pense beaucoup au podcast. Il y a du monde qui commence à me dire... Ils me disent, mettons, il y a de l'artillerie lourde sur ton pod. Il y a des gens avec des gros succès. Je ne sais pas si je devrais venir en parler. Je suis tout le temps comme... Oui, venez. Dans l'audience, il y a du monde qui ne l'ont pas starté encore, leur SaaS. Il y en a qui viennent de le starter. Ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font. Il y en a qui ont pogné des plateaux. Puis la majorité ne sont pas, justement, ce n'est pas les avions qui reviennent. La majorité, ce n'est pas ça.
Michael Carpentier: Oui, puis la majorité des supposés overnight success, c'est 15 ans de travail, puis tout à coup, ils se retrouvent dans les médias du jour au lendemain, puis tout le monde pense que la veille, il n'existait pas, qu'ils ont fondé la compagnie deux jours avant.
François Lanthier Nadeau: Exact, exact.
Michael Carpentier: Puis ils ont rushé, puis pendant 15 ans, ils ont mangé leur bol, bien des fois, et il s'en serait fallu de peu pour qu'ils ne se rendent pas à ce overnight success-là. Exact. Et là, on n'en aurait jamais parlé. Et deuxièmement, il y en a un paquet que c'est leur cinquième entreprise qui a du succès, mais les quatre autres d'avant, ils n'en parlent pas bien.
François Lanthier Nadeau: Exact.
Michael Carpentier: Parce qu'ils se sont plantés, puis c'est bien correct. Mais s'ils n'avaient pas bâti les quatre précédentes, probablement que la cinquième n'aurait jamais existé.
François Lanthier Nadeau: Mais je me demande, on freestylerait là-dessus offline, pas dans le pod, mais il y aurait probablement un genre de cours, de formation, de moments organisés, de spotter justement des SaaS qui sont dans le cimetière des startups maintenant, de récolter tous ces fondateurs-là. Puis de faire genre une mini-analyse, une mini-formation de genre, qu'est-ce qui s'est passé ? Ça a été quoi les trous de balle mortels pour vous ? Qu'on n'a tous pas vu parce que c'est tough pour les entrepreneurs aussi.
Michael Carpentier: Il faut juste une couple d'années pour qu'ils soient capables d'en parler. Exact.
François Lanthier Nadeau: Ils ont tout le goût d'aller sur le podcast à Frank puis de dire... Ah, on s'est plantés ! Mais c'est fucking important. C'est trop intéressant comme défi d'éducation, de contenu. Mais on s'en reparlera de ça.
Michael Carpentier: Souvent, tu vas avoir des entrepreneurs qui ont fini par avoir du succès, qui vont te parler de leurs échecs précédents aussi. Puis ça, c'est riche.
François Lanthier Nadeau: Oui, mais c'est parce que là, ils sont capables, ils ont le succès pour fronter.
Michael Carpentier: Mais c'est correct, parce que des fois, ça donne la perspective, ce qu'il faut pour dire, maintenant, je sais pourquoi je m'étais planté. Il y a ça aussi, je suis capable de voir, tu sais quoi, la différence.
François Lanthier Nadeau: Puis là, justement, tu buildes un produit SaaS, Firi, pas avec un playbook, mais avec un coffre à outils et un framework de product management.
Michael Carpentier: Exact.
François Lanthier Nadeau: J'ai le goût que tu me parles un petit peu de la genèse de ça. Oui. Puis moi, ce qui m'intéresse aussi personnellement, c'est le fait que tu es un entrepreneur en série, tu as eu différentes sorties, tu n'approches pas la création et le lancement d'un SaaS comme un programmeur de 20 ans dans le sol de ses parents qui se dit je vais builder une app C'est-à-dire que tu as un réseau autour de toi, tu as du capital et tu as de l'expérience. Ce que beaucoup de founders n'ont pas au départ.
Michael Carpentier: Absolument.
François Lanthier Nadeau: Ça amène quoi comme dynamique ? pour commencer un SaaS, justement, lancer un SaaS ?
Michael Carpentier: En plus de s'être imposé un framework qui nous amène un petit peu plus de perspective, ça nous amène une certaine paix de l'esprit, justement, parce qu'il n'y a pas d'inquiétude, c'est sûr. Et là, soyons bien clairs, on a de l'expérience, on a du capital, on a un framework, on n'a aucune idée si ça va marcher ou pas, il n'y a pas de garantie de succès. On n'est pas en train de se péter le prétel en disant Check in ou pas aller, nous autres, ça roule. C'est pas ça, pas en tout. aucune garantie de succès. Et c'est pour ça qu'on est aussi rigoureux dans notre phase de validation. On ne veut pas s'avancer. Et ça, c'est quelque chose que ça nous permet. Justement parce qu'on peut avoir du temps, on a le droit d'avoir du temps devant nous. On fait une phase de validation rigoureuse, sans niaiser. Il faut qu'on aille le plus vite possible en éclairant tous les petits recoins.
François Lanthier Nadeau: Puis là, tu es dedans encore.
Michael Carpentier: Right now, on est en plein dedans.
François Lanthier Nadeau: Mais j'imagine que justement, tu ne veux pas niaiser, donc tu vas mettre une ligne à quelque part. Oui, en fait,
Michael Carpentier: nous autres, c'est la fin de l'année. Puis ça a l'air loin, la fin de l'année, ça a l'air long. Mais mon associé, Pierre-Alexandre, il vient d'adopter, il a fait son exit il n'y a pas si longtemps, donc il a la tête dans 50 000 projets. Moi, je t'attends partiel parce que j'ai gardé un gig de consultation. J'ai promis à un client que je me rendais à la fin avec lui et que je ne le laisserais pas tomber. Je suis à l'université en même temps. Je me suis mis une règle dans la vie maintenant qui faisait que je focus sur travailler mieux mais travailler un peu moins. C'est quand même imposer une règle d'hygiène d'une certaine façon qui fait qu'on va moins vite que si on disait on fait ça à temps plein, on y va. Ça aurait été beaucoup moins long. Mais on va quand même le faire assez rapidement. On parle de mois, on ne parle pas d'années.
François Lanthier Nadeau: C'est ça. Puis on s'entend, ce n'est pas genre de la crypto. plutôt que des scores de pop à chaque seconde, la forêt va être là pendant un bout.
Michael Carpentier: Exactement. C'est ça. Puis l'industrie à laquelle on s'attaque d'une certaine façon, en fait, on s'attaque au problème de l'industrie, pas à l'industrie. Oui, exactement. Soyons bien clairs. C'est une industrie qui a du temps derrière elle puis du temps devant elle. Mais en même temps, il y a beaucoup de morceaux qui commencent à tomber en place un peu partout puis on voit qu'il y a des changements dans cette industrie-là. Il y a la pression environnementale aussi qui pèse beaucoup. Ça fait qu'on rentre dans un crunch super intéressant. Mais ce qui a changé, c'est ça, c'est de se donner le temps de bien faire les choses pour ne pas reculer ensuite.
François Lanthier Nadeau: Quand est-ce que tu penses que tu vas mettre une maquette ou un produit MVP dans les mains d'un utilisateur ?
Michael Carpentier: C'est fait.
François Lanthier Nadeau: C'est fait ?
Michael Carpentier: En fait, les maquettes, c'est la première chose qu'on a faite. En fait, ça sert à notre recherche. On a fait des wireframes, on l'a montré à quelques personnes, mais on a fait des questionnaires aussi. Nous autres, on va travailler avec trois types de clientèles différentes. En fait, deux clientèles différentes. Un, des gens qui produisent du bois, puis deuxièmement, des gens qui achètent du bois. Donc là, on a validé avec le premier, on commence à valider avec les deuxièmes. Et je connais bien l'industrie parce que j'ai fait un mandat avec cette industrie-là il y a quelques années qui m'a permis d'aller à 100 profondeurs, de comprendre le cadre légal, de comprendre le cadre opérationnel, etc. C'est là que j'ai commencé à réfléchir. Ayant moi-même une terre à bois, quand j'ai vu comment ça marchait pour vendre ton bois, j'ai fait non, ça ne marche pas, no way que je refais ça une deuxième fois, puis je ne dois pas être le seul. J'ai commencé à gratter, je me suis rendu compte qu'on était une maudite gang. Juste au Québec, il y a 134 000 propriétaires de terres à bois. C'est du monde. Il y a du monde là-dedans qui ont un certain âge et qui veulent continuer à faire ça à l'ancienne, mais il y en a de moins en moins. Et souvent, ils vendent leurs terres ou ils lèguent leurs terres à leurs enfants ou ils vendent leurs terres à des gens plus jeunes qu'ils voient comme un investissement à long terme ou juste qu'ils l'achètent en disant Ah, un jour, je vais aller faire quelque chose là ou qu'ils veulent y aller la fin de semaine, ils vont à la pêche, ils vont jouer avec leurs enfants, ils vont faire de la raquette, whatever. Mais ils ne veulent pas gérer ça comme avant. Et ils se disent Écoute, faire du bois, hein C'est pas payant, pis c'est de l'ouvrage, pis c'est de la marde, là.
François Lanthier Nadeau: Mais y'a moyen que ça soit...
Michael Carpentier: Le problème qu'on veut régler, les problèmes qu'on veut régler, c'est les suivants. Le premier problème, c'est que, comme je te disais tantôt, tant ou si longtemps que les gens vont vouloir vivre dans des maisons, ou dans des appartements, ou dans des condos, il va falloir en bâtir ou en rénover. Et le meilleur matériau, c'est le bois. C'est ça que tu dis,
François Lanthier Nadeau: hein.
Michael Carpentier: Et tu peux remplacer de l'acier, tu peux remplacer du béton, ou tu peux juste utiliser plus de bois. Remplacer un mur, qui est une sandwich, présentement, de 8... 7 ou 8 couches avec bien du plastique, bien des matériaux synthétiques dedans, l'isolation, etc. Il y a des gens qui ne bâtissent ça qu'en bois et ça fonctionne très bien. Des maisons très modernes. Bref, on pense qu'il y a de la place pour plus de bois avec du meilleur bois. Et du meilleur bois, ça veut dire quoi ? Ça veut dire du bois bien récolté dans un contexte durable. Mais vraiment durable. Puis les gens disent Ah, couper des arbres, c'est mal. Oui, attention. Le meilleur arbre possible, c'est l'arbre qui est debout. Le deuxième meilleur arbre possible, c'est l'arbre qui a été récolté intelligemment et qui est maintenant utilisé pour bâtir quelque chose d'utile.
François Lanthier Nadeau: Ouais.
Michael Carpentier: Et quand tu coupes un arbre qui contient une quantité X de carbone et que tu le transformes en madrier, ensuite tu bâtis une maison et que la maison reste debout longtemps ou que le bois est recyclé un jour, à peu près 60% de la quantité de carbone de ton arbre debout reste dans tes madriers, dans ton bois d'oeuvre. Fait que c'est une pile à carbone ce que tu es en train de faire là. Fait que c'est du retrait, c'est de la séquestration de carbone, tu sais. Et on travaille sur ce framework-là présentement. Au début, on rencontrait des scientifiques et ils nous disaient Ah non, c'est pas le même, ça marche, ta-ta-ta On s'est entêté, finalement, on se rend compte que la communauté européenne, présentement, sont en train de développer le protocole pour valoriser ce qu'on appelle le mass timber dans les bâtiments. De dire oui, oui, il y a un arbre qui remplace celui que tu as coupé, évidemment, il faut qu'il y ait un arbre qui le remplace, et toi, tu stockes du carbone de manière pas mal permanente, donc évidemment, il y a quelque chose là. Et ça, c'est une façon de récompenser les propriétaires de terre, mais pour ça, il faut que tu fasses de la comptabilité, donc de l'inventaire, et c'est là-dessus qu'on travaille beaucoup. Et la deuxième chose, c'est... Le cadre légal, le cadre opérationnel fait en sorte que les propriétaires présentement qui coupent du bois, qui veulent en vendre pour en faire des madriers, ils ramassent ce qu'on appelle des baies, des troncs d'arbres. Ils mettent ça sur le bord de la rue. Il y a un camion qui vient chercher ça, qui amène ça dans une usine. Et le prix, tu n'as pas un mot à dire. Il y a un syndicat du bois qui a négocié ça pour toi avec l'usine, qui passe son temps à charrier que le prix n'est pas assez élevé. Guess what ? C'est eux autres qui l'avaient négocié, mais ça, c'est d'autre chose. Excusez-moi, je viens de faire un commentaire éditorial. Et toi, tu reçois ton chèque amputé de ci, de ça, de ça, puis il ne te reste vraiment rien. Fait que les propriétaires de terre à bois au Québec contribuent pour à peu près 19 de la quantité de bois qui est consommée, alors qu'en Scandinavie, je pense à Finlande, entre autres, c'est 60 quelques pourcents.
François Lanthier Nadeau: C'est bon, il y a une manière d'extraire ça et d'améliorer ça. Nice.
Michael Carpentier: Et pourquoi c'est mieux de le couper sur une terre à bois privée que de continuer à faire ce qu'on fait ? C'est que présentement, la grande majorité du bois au Québec, donc la différence entre 100 et le 19 qui vient des terres privées, vient des terres publiques. Et les terres publiques sont généralement situées plus au nord dans des environnements plus difficiles. Donc, il y a plus au nord, le sol est plus pauvre, la météo est plus dure, l'été est moins long. Donc, la régénération des arbres prend beaucoup plus de temps. beaucoup plus de temps et de ressources. L'industrie est de plus en plus poussée vers le nord et dans des territoires de plus en plus difficiles. Ça, ça cause deux problèmes. Le premier, c'est évidemment des problèmes environnementaux parce que pour sortir la même quantité de bois, si tu as moins de densité, tu ramasses plus d'espace, donc plus d'hectares de bois. Et deuxièmement, problème de main-d'oeuvre. Avant, les messieurs, ça ne les dérangeait pas de partir six mois par année pour aller couper du bois. C'est dans les aussi coutumes de la société. Ça ne l'est plus. Maintenant, les madames et les messieurs et les gens qui travaillent dans l'industrie du bois, ils aiment ça venir voir leurs enfants de temps en temps. Alors, si tu coupes du bois sur des terres qui sont plus au sud, comme à peu près toutes les terres privées, un, tu gagnes au niveau de la main-d'oeuvre, c'est beaucoup mieux. Deuxièmement, c'est un milieu qui se régénère beaucoup plus vite. Puis troisièmement, t'es près des villes et des infrastructures existantes, donc t'es pas en train d'ouvrir des autoroutes dans le bois pour transporter tes vannes de bois, t'sais.
François Lanthier Nadeau: Ouais.
Michael Carpentier: Puis après, on chiale que les loups se promènent plus, puis tu plus de caribous, puis on dit Ah, on a juste à tirer les loups ! Ça va régler le problème. C'est comme, man, t'as battu une autoroute, évidemment qu'ils vont l'utiliser pour se déplacer pour aller manger des caribous. C'est toi qui as fait le buffet, ça vient pas de surprendre. Puis là, on se plaint que, bon. Il y a de la complexité, je caricature, il y a de la complexité là-dedans. Mais si on augmente, et je dis pas de remplacer l'industrie du bois traditionnel, ils ont leur place, évidemment, ils sont importants. Mais si on augmente la part du bois qui provient des forêts privées, on règle un problème environnemental. En tout cas, on contribue à régler un problème environnemental. Et deuxièmement, on redonne plus d'argent aux propriétaires des boisiers privés parce que notre objectif, c'est d'entre-doubler et tripler ce qu'on leur remet, en bypassant tous les parasites qu'il y a dans l'industrie, qui sont des distributeurs, etc., qui ne font aucun travail pertinent ou utile et qui ramassent une coque.
François Lanthier Nadeau: Ça me semble être une grosse mission.
Michael Carpentier: Je me sens comme Bill Bond dans l'antre de Smog. sérieusement parce que c'est parce que c'est une industrie qui est refoussé j'ai travaillé un peu avec eux autres puis quand ils ont de quoi dire te le disent fait qu'on sait qu'on s'attaque à un monde présentement même temps on veut le faire on veut pas être l'ennemi de personnes on veut juste permettre
François Lanthier Nadeau: aux propriétaires de tiens on a quand même 134 milles nous autres aussi peuvent être notre chemin et ça va être de voir quand le game theory puis les incentives de tout cet écosystème le vont jouer avec Comment ton produit... Ça va être malade, j'ai hâte de voir.
Michael Carpentier: Si on leur donne de deux à trois fois plus d'argent pour le bois, et qu'en plus on les paye pour les crédits carbone, pour le bois qu'ils ne récoltent pas ou qu'ils récoltent plus tard, puis là on s'en vient aussi avec la biodiversité, la protection de la biodiversité, toutes ces affaires-là, on appelle ça des services écologiques, ils commencent à avoir en place des protocoles pour récompenser ça. Si on est capable de les récompenser pour tout ça, et faire une exploitation globalement plus intelligente de la forêt qui protège l'environnement tout en favorisant... les propriétaires d'attente privée. C'est ça les problèmes qu'on règle. Dans le fond, je pense qu'on a quelque chose de gagnant. On est loin d'être arrivé au but. Il y a beaucoup de risques. Ça se peut que ça ne marche pas pour tout. Mais on avance avec lucidité et avec une certaine paix de l'esprit là-dedans, justement, parce qu'on sait un peu où on s'en va.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que votre app va pouvoir vivre sur un laptop, probablement sur un cellulaire ou un iPad aussi ?
Michael Carpentier: Oui, c'est vraiment mobile, notre affaire.
François Lanthier Nadeau: C'est ça, parce qu'il faut que tu ailles en forêt, dans des trucs, etc. Est-ce qu'il va y avoir des enjeux de connectivité, justement ? Est-ce qu'il va falloir que ça roule offline ?
Michael Carpentier: Ce n'est pas nécessaire, parce que tu peux faire de la captation d'informations sur place et être analysé sur le réseau. C'est bon. Tu prends une photo d'une pile de medrier, par exemple, et ça te dit c'est quoi sa valeur sur un marketplace, parce que c'est une des composantes qu'on va avoir live. Genre ton bois, il va falloir tant. Tu veux le mettre en vente. Puis là, il faut qu'il sèche, évidemment, etc. Mais une fois qu'il est séché, tu le prends en photo, puis je suis capable de te dire c'est quoi le vrai prix du marché, pas le prix... que l'acheteur du distributeur va te donner pour que le détaillant fasse sa cote. On n'est pas là.
François Lanthier Nadeau: Qui, qui, qui ?
Michael Carpentier: On veut vraiment mettre les constructeurs et les producteurs en cote.
François Lanthier Nadeau: J'ai hâte de voir ça, man.
Michael Carpentier: Gros défi. Mais en tout cas, c'est super intéressant et on apprend plein d'affaires.
François Lanthier Nadeau: Ouais. Non, je trouve ça vraiment cool. Puis c'est ancré aussi dans ton mode de vie, tes valeurs. C'est proche de des choses qui tiennent à cœur.
Michael Carpentier: Oui, bien vraiment.
François Lanthier Nadeau: Ça, je trouve ça... C'est un bel ajout, je pense, pour la motivation entrepreneuriale.
Michael Carpentier: On pense qu'il y a une belle opportunité d'affaires. Tu sais, le gap entre le 40 théorique, parce que la forêt québécoise, en théorie, il y a à peu près 40 qui devraient venir de la forêt privée si on regarde les superficies et les capacités. OK, oui,
François Lanthier Nadeau: oui.
Michael Carpentier: Puis présentement, c'est 19 Le 21 de gap, il vaut 750 millions présentement. Juste pour la province de Québec, ils ont le même problème en Ontario qu'on veut au Britannique et qu'on veut au Brunswick. Juste au Canada, on se dit, il y a quand même un pop-up market. Non seulement il y a une opportunité d'affaires intéressante, mais ça rejoint nos valeurs beaucoup. Pierre-Alexandre, mon associé, il vient de Métrio, qui était en ISG. Les autres, ils étaient dans l'environnement beaucoup aussi. C'est des trucs qui rejoignent nos valeurs d'abord. Puis quand, en plus, on se dit, bonus. Tout le monde peut faire plus d'argent avec Soaping que nous autres, nos clients aussi.
François Lanthier Nadeau: Ça va être intéressant. Si le monde veut en savoir plus sur Fiery, y'a-tu des trucs publics en ce moment ?
Michael Carpentier: Présentement, y'a notre honeypot qu'on appelle. Dans notre validation, on a créé un site uniquement pour les propriétaires pour la première étape de validation. Vous pouvez aller voir, ça s'appelle fyri.land. Ça montre un petit peu la perspective pour les propriétaires. Bientôt, on va le bonifier avec la partie pour les constructeurs, les acheteurs.
François Lanthier Nadeau: Pour les acheteurs,
Michael Carpentier: oui. On commence à travailler avec des ingénieurs forestiers aussi. Graduellement, ça va se développer, mais présentement, c'est un site qui est utilisé pour la validation auprès d'un segment de notre clientèle. Ça ne dit pas de doute.
François Lanthier Nadeau: Pour Claudia j'aimerais juste ça te remercier parce qu'à travers justement notre relation, j'ai découvert quelque chose de cool qui est, c'est même toi qui m'en as parlé, mais quand tu connectes avec un autre entrepreneur et qu'il y a une différence de génération, c'est-à-dire une différence d'âge quand même marquée, Il y a une notion d'ego qui s'éclipse.
Michael Carpentier: Vraiment, en grande partie en tout cas.
François Lanthier Nadeau: Puis, tu sais, c'est ça que tu me disais, tu me disais, tu sais, quand tu es avec des hommes, femmes, whatever, de ton âge, dans ton range, les entrepreneurs sont compétitifs quand même.
Michael Carpentier: Bien, c'est à la base de la bête, je veux dire.
François Lanthier Nadeau: La compétition avec des pères proches de ta réalité fait comme sortir l'ego, je pense.
Michael Carpentier: Bien. En fait, c'est tes chums souvent. Mais tu sais, tout le monde va sur un petit bragging right. Puis c'est comme, ça va du bon. Ah, ça va super bien. On a engagé dix autres personnes. C'est malade. Le noir est rendu là. Ils ne te parleront pas de leurs problèmes tant que ça. Mais on est hot. Je pisse plus loin que toi. Excusez, mais c'est ça. Même si tu es mon chum. Mais juste un petit peu plus loin. Puis je pense que c'est important que tu le saches. C'est un peu ça. Il y a des signaux qui sont envoyés. Je le remarque surtout chez les entrepreneurs masculins. et dans la trentaine. Parce que, évidemment, tu es dans une période de ta vie où tu bâtis, tu veux prouver que tu es capable. Bien oui, ça fait partie de la bête. Mais je trouve que les gens auprès de qui j'ai fait du mentorat, il y avait des hommes et des femmes. Puis avec les gars, j'arrivais toujours avec une attention particulière pour ça en disant, il ne faut pas qu'on tombe dans cette dynamique-là. Puis je me suis rendu compte que, souvent, plus il était jeune, plus c'était facile. Je travaillais avec un gars dans 20 ans l'année passée, j'ai adoré Christopher, si tu écoutes ça, je te salue. et j'ai remarqué aussi une différence de génération une différence de valeur que j'apprécie beaucoup je pense que je suis peut-être mieux avec les valeurs d'une génération plus jeune que moi c'est peut-être juste moi mais je pense que juste l'écart d'âge en lui-même fait en sorte que ça,
François Lanthier Nadeau: ça tombe le besoin de se prouver moi je l'ai pas mais c'est ça que je te disais off-line tantôt avec des pères dans mon range d'âge ou de génération j'ai de la difficulté des fois à être vulnérable.
Michael Carpentier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Mais avec toi, mettons, c'est comme, le dude, il en a vu d'autres, il en a fait des exits, il en a buildé des business, il en a vu come and go, genre, t'as pas besoin de l'impressionner.
Michael Carpentier: Non, puis je me suis planté plusieurs fois aussi, on se le disait, avec Synapse, dont je te parlais tantôt, premier échec. Exact. Et je l'ai dit aussi, dans ma gang, même si j'ai fait un petit exit, puis c'est bien excitant, puis tout, mais je suis le pauvre de la gang, parce qu'autour de moi, j'ai des gens qui ont... J'ai plein d'entrepreneurs autour de moi, dans mes amis, parce que tu développes des affinités et tu as un mode de vie qui se ressemble. Je suis le pauvre de la gang. Je m'en sacre. Je suis sincèrement content pour eux autres. Alors que peut-être il y a 20 ans, j'aurais été content pour eux autres, mais je me serais dit, il faut que je trouve une façon d'être un peu meilleur. Et ça, j'ai ravalé ça depuis longtemps, cet ego-là. Je suis sincèrement content pour eux autres. Je me dis, peut-être que je vais y arriver un jour aussi, mais ce n'est pas si important. Pour moi, j'ai compris que le plus important, c'était le temps et la liberté. J'en ai déjà beaucoup. Je peux peut-être en avoir plus. Puis là, je veux bâtir quelque chose qui a un impact. C'est ça, mes indicateurs de succès présent.
François Lanthier Nadeau: Exact. Être riche, c'est avoir de la liberté.
Michael Carpentier: Avoir de la liberté. C'est ça que ça donne. C'est juste accumuler du cash. Puis du pouvoir. Fine with me c'est ça. Je veux dire, ce qui fait avancer ton bateau, c'est ça que t'aimes. Vas-y. Mais moi, c'est pas tant ça qui m'allume parce que je considère que ce que j'ai présentement, c'est good enough Ouais,
François Lanthier Nadeau: exact.
Michael Carpentier: Puis je veux me concentrer sur d'autres choses. Fait que c'est plus des indicateurs qui m'acceptent tant que ça.
François Lanthier Nadeau: Exact. Ben écoute, merci d'être entré dans ma vie. merci d'être venu sur le pod merci et here's to plusieurs autres conversations avec grand plaisir mon chat ciao bye bye c'est l'audio ça c'est gratuit pour le download et pour les hits ça va être plus qu'une pédance
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