Aujourd’hui, je jase avec Sylvain Carle, cofondateur et directeur exécutif chez CIVIC, une communauté de pratique d'investissement d'impact.
On retrace le parcours de Sylvain : être élevé dans une ‘’famille moyenne’’, son côté indépendant, son aversion pour l’école, son trajet jusqu’au capital de risque et l’investissement d’impact.
On couvre ensuite plusieurs points, comme :
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<strong>Sylvain Carle</strong> Le hustle, de travailler tellement fort, tellement tout le temps, c'est pas vrai que tu vas bâtir une compagnie sur le long terme avec ce mode-là. Tu vas péter aux frettes avant de te rendre à quelque part de significatif parce que c'est 10 ans. Tu peux pas sprinter tout le temps.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> What's up, folks? Bienvenue sur SaaSpasse. Aujourd'hui, je jase avec Sylvain Carle, cofondateur de Civic, une coalition d'investisseurs et entrepreneurs d'impact canadien. On parle de son parcours tech depuis les 90s, de ses premières startups comme Medium, son passage chez Twitter à SF, ses années chez Real Ventures à Montréal et puis de la création de Civic. On explore aussi c'est quoi être un socialiste pragmatique, selon lui, comment bâtir des communautés qui marchent, puis ses réflexions sur l'IA avec AI Salon Montréal. Alright, on passe au show, let's go!
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Sylvain Carle, bienvenue sur SaaSpasse. Salut, très content d'être ici. Merci d'être là, mon gars. Normalement, je raconte comment j'ai connu l'invité. Dans ton cas, on ne se connaît pas. C'est un peu bizarre parce que j'ai suivi une partie de ta carrière quand je commençais la mienne. Puis moi, j'étais un petit gars de Québec, dans une petite start-up, bootstrapped, dans l'épicentre montréalais. Puis Sylvain Carle... Je te le jure, mon gars sur ma tête, c'était comme un big deal, tu sais, c'était comme le gars, il est allé à SF, le gars, il a lancé puis vendu des startups, le gars, il a investi, puis t'étais une figure, une proue, un peu une figure de proue, puis je me rappelle juste t'avoir vu de loin, mettons, dans des événements, t'avais les cheveux longs. Je disais « Ah man, ça c'est un big deal, mais nous on ne raise pas de VC, puis lui il est avec Real Ventures, j'ai-tu vraiment besoin de ça? » Je n'ai jamais été connecté avec toi, mais je dois avouer que pour avoir lu quelqu'un de tes blogs dans l'époque, ça m'a influencé de voir un Québécois ambitieux, crainqué tech, qui fait des vrais moves, qui a de l'expérience pas juste ici. C'est un honneur pour moi de t'avoir aujourd'hui.
<strong>Sylvain Carle</strong> C'est un grand plaisir pour moi d'en jaser avec toi.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Comment tu ferais un petit récapitulatif de qui est Sylvain pour que les gens qui te connaissent pas?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui. Comme tu disais, j'ai un long LinkedIn. Ce qui a rendu ma plateforme de prédilection. J'aurais pas dit ça il y a cinq ans, mais bon, il y a d'autres plateformes qui sont moins intéressantes. Même chose pour moi. Moi, je viens d'une famille très moyenne. Ma mère à Saint-Henri, ici dans le quartier. Mon grand-père était livreur chez Weston. OK. Direct ici, en fait. Oui, oui. Puis mon père de Rosemont. Puis mes parents font partie de... C'est des boomers. Moi, je suis un X. Ils font partie de cette classe moyenne-là qui s'est développée au Québec dans les années 60-70. Mon père était de la première génération des gens qui travaillent en informatique. Donc, il a étudié au HEC. Mais très tôt, il est allé faire des cours aux États-Unis, se spécialiser. Puis il travaillait pour une compagnie qui s'appelait Téléglobe. qui était une compagnie télécom, qui est devenue télésystème après, en tout cas, en partie. Ça fait que j'ai vraiment grandi dans cet univers-là. On allait voir mon père au bureau, puis c'était l'édifice sur Beaver Hall. Puis les ordinateurs, dans ce temps-là, ça remplissait des pièces. Ce n'était pas des PC. Ça fait que j'ai vraiment la mythologie geek et nerd très, très forte de ce côté-là. Mais en même temps, j'avais un côté alternatif. Je n'étais pas un gars de sport d'équipe. Je ne suis pas chaud au hockey. J'ai plutôt fait du skateboard, du snow, ce genre d'affaires-là, quand ce n'était pas si populaire que ça. C'est assez indépendant. Ça, ça vient de ma mère. Ma mère me disait tout le temps des affaires genre « Si tous tes amis vont se pitcher en bas du Pont-Mercier, vas-tu aller te pitcher toi aussi? » Je disais « Non, je ne suis pas ce genre de gars-là. » Ça, c'est vraiment d'où je viens. Oui. Et je suis un autodidacte, donc je n'ai pas étudié formellement en informatique. En fait, j'ai fait langue et littérature, communication. Je faisais du théâtre, de l'épro. À Valleyfield, au cégep de Valleyfield. Puis quand c'est venu le temps d'aller à l'université, à Valleyfield, j'ai découvert l'infographie, les Macintosh, Photoshop, QuarkXPress. Quelle année, ça? Ça, c'était, écoute... Nirvana, tu sais, comme... 90? Oui, 90. 89, 90, 91. J'ai resté plusieurs années au cégep, trop longtemps. Je n'étais pas bon à l'école parce que je ne fitais pas dans le modèle. Aujourd'hui, j'ai plein d'autres lectures. Probablement que je suis neuroatypique ou quelque chose comme ça qu'on dirait aujourd'hui. À l'époque, il n'y avait pas ces termes-là. Mais je me suis vraiment réalisé dans tout ce qui était le parascolaire. On faisait un journal étudiant. En quelque part, c'était ma première business. Avec mon ami Alex, on vendait les pubs, on prenait les photos, on écrivait les textes, on montait le journal. Ça s'appelait le parailleur du cégep de Valleyfield. Et on avait beaucoup de plaisir à faire ça. Et après le cégep, j'ai voulu aller à l'université en infographie ou ce qu'on appelait multimédia à l'époque. Puis c'est juste deux ans plus tard que l'UQAM a lancé son programme en com de multimédia. J'étais comme trop tôt pour ces affaires-là. J'allais faire mon école privée. C'était des ex de l'UQAM qui étaient partis justement parce que l'UQAM ne bougeait pas assez vite. Ils avaient créé une affaire qui s'appelait ICARI, Institut de création artistique et de recherche en infographie. Mais pour vrai, c'était comme un vieux lof déglingué. mais il y avait là-dedans des ordinateurs extraordinaires, des silicones graphiques, des soft images. C'était ça ma formation professionnelle. Au grand dam de mes parents, je ne suis pas à l'université, je suis allé me former là-dedans. Puis, tous les profs, ce qui était vraiment cool, tous les profs était dans l'industrie. Fait que j'ai commencé à être pigiste, à faire des contrats, à travailler pour un, à travailler pour un. C'est comme ça que je suis tombé dans l'Internet. Un de mes profs, je ne me souviens plus pour quelle raison, mais j'ai commencé à remplacer des profs parce que j'étais assez bon à l'école. J'ai commencé à remplacer des profs, puis un de mes élèves, il dit, « Hey, on monte des sites web, ça ne marche pas, c'est tout fucké, viens nous aider à arranger ça. » Mais moi, je ne savais pas comment arranger ça, mais c'est une bonne description de ma personnalité. J'ai dit, « OK, je vais venir. » Là, je n'avais pas d'accès Internet. Je n'avais pas de modem. Mais je savais que l'Internet, c'était hot parce qu'à l'école, on avait accès à l'Internet. Fait que j'ai dit, « Ouais, mais tu sais, il faudrait que vous me fournissiez un accès Internet. » À l'époque, ça coûtait comme 200 ou 300 pièces par mois, d'Internet à faire. Puis, j'étais allé m'acheter un modem. Puis là, j'ai fait une semaine de regarder le code des pages web parce que je pouvais faire « View Source » puis d'aller comprendre comment faire des pages web. Puis, je me suis présenté comme consultant expert en site web avec une semaine d'expertise. Mais personne n'est expert là-dedans. Fait que... I figure it out, comme on dit.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Parce que là, tu as déjà touché sur les 90s. C'est un des sujets que j'aime bien geek out avec des invités qui ont plus d'expérience que moi. Mais avant qu'on creuse sur ça, je veux que tu me dises ton titre, mettons, et ton rôle actuel. Je suis parti loin. C'est bien parfait, on va aller dans toutes ces zones-là.
<strong>Sylvain Carle</strong> Aujourd'hui, ce que je fais, je suis investisseur, donc depuis une dizaine d'années. Donc, je me spécialise dans le capital de risque, avec ses bons et ses moins bons côtés, on pourra s'en parler. Et à temps partiel, j'ai parti à une organisation à but non lucratif qui s'appelle CIVIC, qui rassemble les investisseurs d'impact. Donc, depuis cinq ans, je me spécialise vraiment dans un sous-ensemble de l'investissement, qui est l'investissement d'impact. Puis CIVIC, c'est né de mes propres questions. Je voulais faire ça. Il y a quelqu'un qui m'avait parlé de ça. Quand j'étais chez Real Ventures, une de nos investisseurs, qui est Érica Barbosa à la Fondation McConnell, nous avait dit, ce que vous faites chez Real Ventures, les gars, on pourrait dire que c'est de l'investissement d'impact pour certains de vos investissements. Puis là, ça m'avait mis la puce à l'oreille. Puis là, j'ai continué à discuter de ça avec Érica. On avait fait un projet qui s'appelait le laboratoire de l'économie du futur. C'est là que j'ai réalisé, à mon doute, tout ce que je sais en tech puis en innovation, au lieu de faire du ad tech ou du marketing tech, si je l'appliquais sur des sujets plus importants, Et puis là, c'est là que j'ai comme réconcilié toutes mes valeurs personnelles, environnementales et sociales, puis ma vie professionnelle. Puis de dire non, tu peux faire les deux en même temps. Puis comme investisseur d'impact, c'est ça que je fais. Je cherche à aller investir, pas juste pour des retours financiers, mais vraiment pour dire l'argent est un moyen. pour accomplir des choses. Qu'est-ce que je veux qui arrive dans le monde? Qu'est-ce que j'aimerais qu'il soit accompli? Bien, on peut-tu utiliser des engens pour faire arriver ça? Fait que Civic, ça aide les investisseurs qui ont cette philosophie-là, qui ont cette approche-là. Fait que d'un côté, c'est comme un pot de miel. Ça attire plein d'abeilles qui se disent « Moi, ça m'intéresse, cette affaire-là. » Puis d'un autre côté, c'est un cercle d'apprentissage, de peer learning. On partage « Oui, mais toi, comment tu évalues ça, cette compagnie-là? C'est-tu vraiment de l'impact ou c'est du greenwashing? » Il y a des questions pratiques à se poser quand on veut faire ça. C'est nouveau. Tout ce qui est nouveau, j'aime ça. Ma carrière, c'est quoi la prochaine affaire, nouvelle, qui m'intéresse assez pour que je décide de faire ça.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Est-ce que tu peux me donner quelques chiffres par rapport à tes investissements à titre personnel ou dans ta carrière ou ceux de Civic, pour que j'ai une idée de l'ampleur de quel point ça a eu pour toi, l'investissement?
<strong>Sylvain Carle</strong> Civic, c'est un rassemblement d'investisseurs.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Ça n'investit pas directement, mais ce qu'on sait aujourd'hui... C'est tout à titre d'ange qu'ils investissent dans Civic?
<strong>Sylvain Carle</strong> Non, Civic ne fait pas de l'investissement. Civic aide les investisseurs à faire leurs investissements.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Ah, c'est comme une structure plus méta qui guide les investisseurs. Exact. OK. Ça, je n'avais pas
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, un peu comme Réseau Capital qui est l'association du capital de risque qui ne fait pas d'investissement, mais représente les investisseurs. Parfait. Très similaire. Mais la référence, c'est le GIN, le Global Impact Investing Network, G-I-I-N. Eux, ils chiffrent que dans tout l'investissement qui se fait dans le monde, l'investissement d'impact, c'est peut-être 2 ou 3 %. C'est un petit sous-ensemble qui est en très forte croissance. Mais ça reste une spécialité dans une spécialité.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je pense qu'avant d'aller plus loin, ça va être le bon moment de définir de l'investissement d'impact, ou même de l'entrepreneuriat d'impact. Qu'est-ce que ça veut dire dans tes mots à toi, mettons?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, c'est une question essentielle. En fait, c'est de dire, partons de l'entrepreneur. Je travaille, j'accompagne, j'avis, j'investis avec des entrepreneurs d'impact. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que... La raison pour laquelle tu fais ce projet-là, c'est parce qu'il y a quelque chose de plus grand que toi que tu veux attaquer, résoudre, améliorer. Un cadre de référence commun pour ça, c'est les objectifs de développement durable des Nations Unies. Il y en a 17. Puis l'objectif 13, c'est les changements climatiques. Fait que si toi, comme entrepreneur, tu te dis, on peut aider à régler les enjeux des changements climatiques au travers le véhicule de l'innovation puis de l'entrepreneuriat, c'est le genre de projet qui m'intéresse. OK. Fait que c'est, si tu as du succès, tu vas avoir du succès financier puis l'argent, c'est un moyen pour atteindre tes objectifs. Mais ton objectif, et aligné sur ses objectifs de développement durable ou sur d'autres valeurs que tu pourrais avoir. Ceux-là sont pratiques parce qu'ils sont à un niveau où on peut les référer, mais souvent, on parlait tantôt de Partage Club, Faudoucet, avait cette conviction-là que le fait de se prêter des affaires, de prêter avec tes voisins, il y avait quelque chose d'important là-dedans. puis de plus grand que juste la première idée qu'on peut s'en faire. Faux, c'est une entrepreneur d'impact à ce sens-là, elle développe quelque chose. Ils vont sortir un rapport d'impact d'ailleurs bientôt. Donc, son objectif final est beaucoup plus grand même que sa compagnie ou que ses profits. Mais le véhicule ou le moyen que ces entrepreneurs le prennent, c'est par leur compagnie qu'ils vont développer. L'incorporation, avoir des clients, puis si tu as du succès avec tes clients, bien, plus tu as de clients, plus tu as d'impact. Comme investisseur, c'est le corollaire de ça, c'est de dire, bien, on cherche ces projets-là où il y a des résultats financiers, puis il y a des résultats qu'on va appeler extra-financiers, puis on cherche les deux, puis on veut mesurer les deux.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Bon, le modèle VC classique, souvent... les fonds et les investisseurs qui vont déployer du capital, injecter du capital dans ta compagnie, ça vient avec une imputabilité au niveau des résultats. Souvent, c'est des résultats financiers, monétaires, que ce soit une valorisation, que ce soit un pourcentage de croissance, un exit, un IPO, etc. C'est très scopé à ça. Il y a une structure de gouvernance et d'imputabilité qui est en place pour checker ces métriques-là, très cash.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> avec l'investissement d'impact, est-ce que dans votre structure de gouvernance et d'imputabilité, Il y a des métriques aussi pas cash.
<strong>Sylvain Carle</strong> Exactement. C'est comme ça que tu alignes les deux. Si j'ai cinq objectifs importants, il y en a peut-être trois qui sont financiers, mais il y en a deux qui sont extra financiers, mais mesurables. L'enjeu pour les startups en early stage, c'est un peu comme tes prévisions de vente. Tes prévisions de vente les trois prochaines années, je te crois, mais je ne te crois pas. C'est de la science-fiction. C'est des hypothèses, mais c'est la même chose en impact. Tu as des hypothèses d'impact. Tu te dis, OK, moi, je fais du béton carbo négatif parce que je mets du CO2 dedans, comme vous faites Carbicry, une compagnie dans laquelle j'ai investi. Je te crois, ça marche dans le lab, mais y a-t-il quelqu'un qui veut acheter ça? Si le monde se met à acheter ça, puis dans chaque bloc de 20 kg, tu captures 2 kg de CO2. Si tu en vends des centaines de milliers de blocs, ça fait beaucoup de mégatonnes de CO2 évités, capturés. C'est ce genre de métrique. On va choisir une, deux, trois métriques spécifiques à la compagnie, à son secteur, puis à ses clients. Puis on va suivre ces métriques-là, puis on va les mesurer, puis on va faire du reporting là-dessus. En Europe, même, ils appellent ça du impact link compensation. Comme gestionnaire de fonds, ça et tes bonus ou tes retours vont dépendre de si tu as livré tes métriques d'impact comme tu as livré tes métriques financières. Si tu ne livres pas tes métriques d'impact, tu vas faire moins d'argent, tu vas être moins performant, littéralement. On n'a pas ça ici parce que ce n'est pas réglementé encore, mais ça s'en vient.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Parce qu'on est un petit peu moins socialiste qu'en Europe. Un peu moins. On va en parler de socialiste. Avant que j'aille là, Fauve, qui est venu sur le pod, comme je te disais, elle me disait que construire une startup d'impact lui amenaient un avantage au niveau du recrutement parce que c'était plus facile d'aller chercher du talent parce que ces gens-là étaient « mission driven ». Le résultat tangible sur l'environnement, sur ma société, ma communauté que ça va avoir, ça, ça pèse dans ma balance et je fais mon choix de carrière en fonction de ça aussi. Est-ce que tu as un parallèle similaire en investissement ou est-ce que… Ton deal flow d'investisseurs d'impact est facilité par l'association que les entrepreneurs d'impact vont faire avec. Chris, je n'ai pas juste envie de pogner du monde qui veut un gros retour en cash. Je veux du monde qui croit en ma mission. Boum, une organisation comme Civic peut m'aider à spotter des investisseurs qui sont amis.
<strong>Sylvain Carle</strong> Une personne comme Sylvain, très souvent, plusieurs fois par semaine même, j'ai un courriel qui dit, on m'a dit que vu que je veux faire ce genre de projet-là, il fallait que je te parle. Je disais, OK, on va se parler. Je suis curieux. Puis moi, j'adore ces conversations-là. Effectivement, ça aide. C'est de l'alignement, finalement. C'est ça. Puis du côté des investisseurs, c'est la même chose. Une des choses sur laquelle on travaille avec Civics, c'est qu'on va publier le premier état des lieux. C'est qui les vrais investisseurs d'impact au Canada ? OK, bien, vrai. Définis vrai. Définis investisseur d'impact. C'est quoi ton critère? C'est quoi ton framework? C'est quoi ta méthodologie? Il y en a 40 ou 50 ou 60. Puis généralement, un des critères, c'est bien, est-ce que tu mesures tout ce qui est extra-financier en plus? Même dans une term sheet, dans une lettre d'offre, des gens pour qui l'impact, c'est important, il va avoir des conditions additionnelles souvent c'est une side letter, c'est une lettre de plus, dans laquelle ils vont dire, il y a toutes ces conditions-là, c'est les conditions du deal d'investissement, mais en plus, nous, on te demande un reporting extra-financier à établir, souvent en early stage, on va l'établir ensemble dans la prochaine année, mais c'est un engagement, ça fait partie du contrat.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je vais mettre mon chapeau d'avocat du diable. que ce soit de l'investissement d'impact, de l'entrepreneuriat d'impact, des subventions pour stimuler l'impact extra-financier, comme tu parles, il y a beaucoup de gens, je pense, qui tentent de hijack ces tendances-là ou ces valeurs-là pour justement aller chercher de la visibilité ou du capital. Plus tôt dans notre conversation, on t'a dit, on s'assure que c'est pas, mettons, du greenwashing. Fait que t'as comme un... Au même titre qu'un VC classique va vouloir analyser si la personne a ce qu'il faut, le chien, la détermination, l'ambition, la connaissance d'industrie pour builder la startup, toi, comme VC d'impact, il faut que tu checkes. Chris, as-tu les valeurs à la bonne place dans le fond?
<strong>Sylvain Carle</strong> Le fais-tu vraiment pour ces trucs-là ou c'est juste comme un hijacking de la... Oui, puis ça fait partie de ton processus. Généralement, avant d'investir dans une compagnie, que ce soit pour un fonds ou je suis consultant aussi pour d'autres, je représente certains anges. J'en parle pas vraiment tant que ça, mais Civic, c'est pas ça qui paye mon hypothèque. Je suis consultant aussi Pour certains investisseurs, pour certains fonds, consultants stratégiques, il y a cette réflexion-là, puis il y a un alignement. Ce que je disais, c'est qu'avant de faire un investissement, souvent, ça va prendre 6 à 12 mois que je vais suivre un entrepreneur, des fois deux ans avant que je décide de m'impliquer dans son projet, soit comme investisseur ou comme aviseur.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'était une de mes prochaines questions, c'est est-ce que ça… allonge ta vérification diligente d'avoir ces dimensions extra-financières-là.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui. C'est plus de travail, mais ce n'est pas nécessairement plus de temps. Parce que c'est comme d'autres... Tu vérifies tout ça en même temps. C'est comme ce que j'aimais beaucoup quand j'avais un accélérateur, quand j'étais directeur général de Funderfuel. J'avais deux chapeaux chez Real Ventures. J'étais associé chez Real Ventures et directeur général de Funderfuel. Ce qui est le fun dans un accélérateur, c'est que tu travailles toutes les semaines. C'était trois mois. Donc, j'avais 12 semaines. Les cohortes, là. Oui, des cohortes. Il y a 10 compagnies qui arrivent, mais à chaque semaine, on se fait un check-in, un stand-up, c'est quoi tes objectifs la prochaine semaine. Après 4 à 6 semaines, je le sais qui chippe et qui ne chippe pas, qui est capable de trouver c'est quoi les bonnes priorités, qui perd son temps. La moitié de la cohorte est éliminée, mais éliminée. Ils ne vont pas sortir sur le top de cette cohorte-là. Ils ne vont pas être dans les meilleurs. Pourquoi? Parce que je le vois qu'ils n'ont pas la rigueur et la capacité d'opérer. C'est la même chose sur tes valeurs. Si tes valeurs sont « fake », je vais le voir dans le temps. Ça va paraître. C'est sûr. Si tu me mens pendant deux ans et que tu réussis à me duper, c'est juste qu'après, ça va casser parce que ça va être une relation qui ne sera pas authentique.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Rends ça encore plus concret pour moi, l'impact. J'ai l'impression que le seul réflexe psychologique, association, c'est l'environnement. Oui. c'est pas juste l'environnement.
<strong>Sylvain Carle</strong> Donne-moi une mitraille, une coupe d'autre. Ben écoute, on peut, tu sais, prendre une façon de réfléchir à ça, c'est de dire, ok, prends un problème de société qui coûte cher au gouvernement. Santé. La santé. L'itinérance. On pourrait-tu avoir de l'innovation qui nous aiderait à être plus efficace, plus humain par rapport aux gens qui sont en crise d'itinérance? C'est sûr. Mais des entrepreneurs intelligents, intelligentes qui réfléchissent à ça, ils vont arriver avec quelque chose. Là, par exemple, c'est quoi le modèle d'affaires? Qui finance ça? C'est des questions pas faciles. Mais on peut se dire, si c'est un grand problème de société, si les personnes en région éloignée ont de la misère à avoir... un professionnel de la santé, puis que j'arrive avec une plateforme de télémédecine qui permet de faire... Qu'est-ce que j'ai vu qui était super trippant? C'était pour faire une échographie à distance. Tu avais un robot qui était dans une clinique T'as pas besoin de monter tout un hôpital, pis t'avais quelqu'un qui était professionnel de ça, qui faisait l'échographie à distance. Fait que là, ça rendait, tu penses dans le nord du Québec, faut que tu fasses 5 heures pour te rendre à l'hôpital, ou 7 heures. Ça change ta vie.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Insane. Fait que, Ce n'est pas un refus du capitalisme du tout. C'est une alliance entre une vision capitaliste et socialiste d'une société.
<strong>Sylvain Carle</strong> Est-ce que c'est vrai, ça? Oui. Ça, les VC, c'est impact VC, c'est le terme qu'on utilise en anglais. Ça, c'est l'approche. Si tu veux, on peut parler de décroissance aussi et d'anticapitalisme, mais les VCs ne font pas ça.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je vais lancer quelque chose sur la table et on va le disséquer ensemble. Dans ton profil LinkedIn, tu te décris comme un socialiste pragmatique. Ça mange quoi en l'hiver, ça?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, c'est un peu de la provocation quand je dis ça, mais c'est vraiment parce que j'étais un gars qui travaillait en finances, puis je suis un VC, à l'époque en plus un VC avec les cheveux longs, qui mettait du rock'n'roll pour ouvrir, du Metallica ou du Anthrax pour ouvrir mes shows de Thunderfuel sur la scène. C'est comme ma sélection de musique, j'avais beaucoup de plaisir, si tu vas regarder les vidéos. Puis... C'est ça. C'est de dire, OK, je suis pragmatique dans le sens que l'argent, c'est un moyen. On ne va pas faire semblant qu'on va réinventer le capitalisme demain matin et qu'on peut s'en passer. On est dépendant des systèmes qu'on a mis en place. Par contre, il y a des choses qu'on peut changer. Ça, c'est le côté pragmatique et le côté entrepreneur. Essaye quelque chose. Tu sais, prends pas l'ordre établi comme étant immuable puis tu peux rien changer. Non, non, les entrepreneurs, c'est le contraire. C'est comme, c'est pas d'allure cette affaire-là. Comment ça se fait qu'il y a personne qui a rien fait? Moi, qu'est-ce que je peux faire? J'essaie quelque chose. Puis c'est le côté pragmatique, c'est vraiment ça. Pour moi aussi, c'était quand j'étais aux États-Unis, je savais travailler aux États-Unis, c'était de dire, OK, bien, je suis le modèle québécois ou la personnalité comme Canadien. Je me suis senti Canadien quand je suis allé aux États-Unis, ce que je ne me sentais pas vraiment avant. Mais en tout cas, cette idée-là de dire qu'on a une perspective de la vie et des priorités qui sont très différentes et peut-être plus proches de ce qu'on voit dans des social-démocraties en Europe ou d'investir pour le bien des personnes, pour le filet social, pour la santé. C'est aussi important que d'investir pour l'économie. Quand je dis que je suis socialiste, ce que je veux dire, c'est Je ne crois pas à ça, la théorie du trickle-down, que si tu investis dans l'économie, tous les problèmes de la société vont se régler. C'est faux. Je ne suis pas pour moins de gouvernement, malheureusement. On aura ce débat aussi. J'ai souvent voté orange dans ma vie, pour ce que ça veut dire.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Et pas le orange Trump pour être bien.
<strong>Sylvain Carle</strong> Non, non, le pré-Trump, le orange pré-Trump. Merci de préciser. Mais je pense que tu peux investir pour des retours financiers tout en gardant tes valeurs. Mais des fois, c'est plus de job. Il faut que tu te poses des questions. Des fois, c'est des questions inconfortables, mais il faut que tu te les poses.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> On va rentrer un peu là-dedans, dans l'inconfort. Ce n'est pas... Je vais le faire avec humilité. Je n'ai pas la science infuse, mais il y a une des choses qui était mentionnée qui m'a accroché. En Europe, il y a des réglementations étatiques, je dirais, qui, elles, vont promouvoir les résultats extra-financiers pour justifier la compensation, par exemple, d'un investisseur. Ça vient d'une place relativement centralisée, étatique. Avec Civics, ce que t'as buildé, t'as réussi à buildé de quoi être vraiment cool, mais c'est tout à partir des valeurs et de la morale des individus et ou entreprises privées qui, elles, croient assez à ça pour s'organiser autour de ça. Ma question est donc... C'est pas juste too much de gouvernement de le faire?
<strong>Sylvain Carle</strong> En fait, c'est deux modèles. Tu sais, tu as le modèle européen, c'est un modèle réglementaire.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Très.
<strong>Sylvain Carle</strong> Puis, tu as un modèle volontaire. Oui, OK, bien dit. Puis, ce qu'on sait, c'est que c'est une question de balance entre les deux. Des fois, le volontaire, ce n'est pas assez. Si tu dis aux compagnies de tabac, arrêtez de vendre plus de cigarettes et de faire plus de profits, s'il vous plaît, je ne suis pas sûr que ça va arriver. Oui. Si tu dis aux gens, vous pouvez boire en conduisant, mais juste si vous ne pognez pas d'accident, non. Tu as besoin de réglementation autour de certains sujets. Bon point. C'est vraiment une question de balance. Puis oui, effectivement, des fois, tu peux sur-réglementer. Puis là, ça, ça va ralentir l'innovation, par exemple. Mais je ne pense pas que pour accélérer l'innovation au maximum, on devrait avoir aucune réglementation non plus. Pour moi, c'est vraiment une question d'équilibre. Je ne suis pas un gars d'extrême-gauche. Mais en même temps, je suis plutôt à gauche. Je ne me définirais même pas centre-gauche. Je suis un petit peu plus à gauche que ça, certainement.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Les personnes à gauche qui m'ont le plus inspiré dans mes discussions, c'est celles qui ont décidé de se prêter au jeu du capitalisme et de l'économie et de la croissance pour y injecter leur vision du monde et leurs valeurs. Pas celles qui se sont campées en terroristes contre le capitalisme. Je mets un mot pour le punch, je pense. Non, mais ce n'est pas les antifas de ce monde qui m'ont impressionné.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, oui. Ça aide-tu vraiment à l'environnement de bloquer la circulation sur le pont Jacques Cartier à l'heure de pointe? Ça fait les nouvelles. On en parle, mais ça change-tu quelque chose? Je ne sais pas. Je ne pense pas. Mais tu as raison. Ça, c'est mon côté un peu hacker dans le sens que tu changes un système de l'interne bien plus facilement que de l'externe.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est tellement bien. L'analogie avec le hacking de bonne foi, le white hat, c'est vraiment bon. Oui, et tu as plus d'action derrière du firewall. Oui. All right. J'essaie de voir c'est où que je vais aller. Je pense que j'ai envie qu'on revienne dans tes jours de founders. Parce que là, tu as beaucoup, beaucoup fait de la promotion un peu de qui que tu es aujourd'hui et c'est sur quoi tu te concentres. Mais tu as un parcours extrêmement riche. Fais-moi le pont entre Sylvain qui trippe, genre infographie, qui devient prof semi-expert à son compte de l'Internet dans les 90s à Sylvain qui fonde Messagia.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, c'est un beau parcours. C'est super intéressant parce que tout était possible. Ce qui était bizarre dans ces années-là, c'est que ça allait tellement vite ce qui se passait autour de l'Internet que moi, j'ai fait en 2-3 ans Ce que mes amis qui ont de même âge que moi, ça leur a pris 10 ans à faire dans leur carrière parce que c'était juste un milieu qui explosait. Puis si tu étais là, puis tu étais disponible, puis tu savais trouver ton chemin, tu pouvais avancer super vite.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Tu as fait ce qu'eux ont fait en 10 ans en 3e, mais ça, tu parles d'un point de vue cash, mettons?
<strong>Sylvain Carle</strong> Non, je parle de produits comme carrière. Quand je suis devenu gestionnaire de projet. Mais si je refais l'historique, je sors de l'école. C'est le multimédia. Au début, ça s'appliquait beaucoup aux présentations. Puis là, l'Internet arrive. Puis là, ça, ça change tout. Pour moi, quand je découvre l'Internet, c'est comme... Je suis né pour ça, genre. C'est un nouveau monde. C'est un nouveau monde qui s'ouvre. Moi, j'adore lire. Je suis un curieux insatiable. Puis là, je viens de trouver le livre qui n'a pas de fin. Il y en a toujours plus, si tu en veux plus. Je tombe là-dedans. Puis là, je me rends compte que ce n'est pas si compliqué. C'est du conne. Moi, je ne suis pas un super bon programmeur. Pour ça, probablement que je suis devenu gestionnaire. Mais je suis à cette époque-là où je comprends la technologie. Je comprends ce qu'on peut faire avec avant les autres, un peu. Puis, j'ai ce côté-là aussi où j'aime travailler en équipe. J'étais assez bon pour résumer, simplifier, organiser. Je pars un petit business de développement de sites web avec les deux associés de la firme où j'avais été consultant. Ça s'appelait Land City à l'époque. Puis là, je fais ça un an. On commence à faire des sites web. On fait le premier site web de Recyc-Québec. C'est les premiers sites web. Que ce soit la Recyc-Québec. Ça fure avec la firme. Oui, je ne savais pas à l'époque. C'était prédestiné. Mais là, à Montréal, il y a deux ou trois boîtes de multimédia à l'époque qui prennent toute la place. Il y en a une qui s'appelle Intelia. Ça, c'est les deux frères Taïfer, Alexandre Taïfer. C'est sa boîte de consultation. Je les rencontre, je ne suis plus juste avec eux sur une couple de projets, mais j'en rencontre Louise Gay et Jean-François Saint-Arnaud, public technologie multimédia, ce qui est un peu oublié dans notre histoire aujourd'hui. C'est probablement les gens qui ont le plus d'influence sur ma carrière professionnelle. Louise, parce que c'était une visionnaire qui faisait des projets capotés. Elle avait étudié la philosophie à Paris, mais elle travaillait avec des hackers, des développeurs, des artistes. J'aimais ça, ce mélange-là. Programmeurs, hackers, artistes. On n'a pas des systèmes pour des banques, mais on a fait le site web du gouvernement du Québec, c'est nous qui l'avions fait. On gagnait tous les pitches. Puis là, le côté de vendre des projets, j'ai commencé à aimer ça. Je me suis retrouvé comme gestionnaire de projets. Au début, gestionnaire technique, d'équipe, directeur général, directeur de prod. Je m'occupais des clients américains. On faisait des super beaux projets. Puis là, un de nos clients... décide de développer un produit. Pour moi, c'est le point tournant de dire, tu peux gérer des projets ou tu peux gérer des produits, mais le potentiel des produits est infini, est extraordinaire. Je me dis, je vais être un product manager, c'est ça que je vais apprendre. Je me mets à lire là-dessus. Le mot existait-tu? Le mot existait, mais c'était beaucoup plus... On rentrait dans l'époque de l'informatique agile, du développement agile. On sortait du waterfall, puis de IBM, puis de tout ça. Mais il y avait ça qui était émergent. Puis, ce que je me rends compte, c'est qu'un des clients va développer un projet. Puis là, la publique technologie va faire un spin-out. Ça s'appelle « Mon mannequin virtuel ». Puis, tu peux essayer des vêtements en 3D sur Internet. C'est capoté, c'est plein de bugs, mais le monde adore ça. Puis, c'est ma première expérience de go-to-market ou de validation de marché. On se met à parler à tous les... Nous, on faisait les sites de commerce électronique pour plein de monde, mais on se met à parler à des retailers aux États-Unis, JC Penney, Lanzen, des gens qui faisaient des millions en transactions sur Internet par année. Et les retours, c'est le plus gros problème d'événements. Et si on pouvait les essayer sur Internet, ça serait parfait. On se met à travailler avec tous ces clients-là. Puis là, je me dis, OK, c'est ça que je veux faire dans la vie. Je veux développer des produits. C'est où la meilleure place pour faire ça? C'est la Silicon Valley. C'est en Californie. Je vais y aller. OK. Fait que là, la première fois que je suis allé travailler en Californie, j'ai pris deux semaines de vacances. J'ai mis mon CV sur ce qui s'appelait Monster.com à l'époque. Il y avait Monster et il y avait Dice. C'était deux sites d'emploi. J'ai eu cinq entrevues, quatre offres d'emploi en une semaine de vacances. Fait que là, je suis revenu de mes vacances et je me suis dit, OK, shit, c'est vrai. Je déménage en Californie. Je peux. laquelle choisie, pourquoi, comment. J'ai trois kids qui sont jeunes à l'époque. Ça, c'est avant Twitter. Oui, oui. C'est là que j'ai devenu A Frog in the Valley. Ça, c'est 99. C'est bon.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Ça veut dire que dans ma prep, j'ai juste peigné A Frog in the Valley, part 2. Oui.
<strong>Sylvain Carle</strong> Mais là, tu me parles de la part 1. Oui. Première partie, 99. C'est bon. Je déménage en Californie. Malade. Puis là, c'est une boîte de consultation dont les clients, c'est des startups ou des clients qui font de l'innovation. Mais c'est la pire... pas qu'une année pour déménager en Californie, c'est 1999-2000, la bulle éclate. Je n'ai même pas fait une année au complet parce qu'on part en plein de projets. C'est super cool. On est un peu comme des CTO alloués. Un fractional CTO. Le terme n'existait pas à l'époque, mais c'est vraiment ça qu'on fait. On se fait engager. On montre le plan, le roadmap. Ça va être quoi la tech? Souvent, même, on va interviewer des ressources techniques. On va peut-être même amener le CTO parce qu'on rencontre des compagnies. C'est mon premier contact avec le monde du VC. Elles sont financées pour une idée. Là, je suis comme, ils n'ont même pas de CTO, ils n'ont même pas d'équipe technique, ils ne savent même pas comment faire un site web et ils ont eu de l'argent. Wow! Tell me more! Je m'implique là-dedans, mais là, super vite, ce qui était comme, il fait beau, il fait soleil, là, il mouille et il grêle. Ça va mal dans le marché, les gens perdent leur term sheet, perdent leurs clients, des clients qui nous cancelent des contrats. Là, je dis... la shit will hit the fan, ça va aller mal. Je pense que je suis mieux de revenir au Québec. Ça, c'était ma première épisode. Je reviens au Québec et c'est là que je pars ma première startup où je deviens cofondateur.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Messager. Qui pitche ta senseur pour ça, mettons?
<strong>Sylvain Carle</strong> Messagia, c'était une des premières plateformes de courriel de masse avec Optin, ce qui est MailChimp aujourd'hui. Paul Verdi, qui avait travaillé chez Cossette Interactive, qui était mon compétiteur à l'époque où j'étais chez Public Technology Multimédia, savait que le mailing list, c'est du marketing direct. Tu te comprends pour acquis aujourd'hui, mais c'était le début de ça. On lance une plateforme qui fait ça. Les gars, pendant que j'étais encore en Californie comme consultant, mais je les rejoins après, C'est la première fois où je suis co-founder, CTO, j'ai des actions dans la compagnie, puis on lève du capital de risque pour notre compagnie. Où? Écoute, GTI Capital, je pense même plus que ça existe, 100 000 $. Canadien? Canadien. Mais c'était Canadien? Oui. OK. Puis là, c'était comme 100 000 $ pour 5 % de la compagnie. Fait que là, notre compagnie vaut 2 millions. Oui. Puis là, moi, j'avais 10 % de la compagnie comme cité. J'étais comme, dude, je viens de faire 200 000 $. Je n'ai pas. fait deux, ça a duré un certain temps. Mais c'était super cool. Je montais une équipe, on avait une plateforme, on avait plein de gros clients qui avaient des mailing lists. Mais ce n'était pas un. Il y avait plein de compétitions. Si tu y penses, juste au Québec, on a des compétiteurs. On n'était pas si différenciés. Si tu parles à l'échelle de l'Amérique du Nord, il y en avait plein d'autres. Finalement, ce n'était pas si spécial comme produit. La business va assez bien. On a des clients et on fait de l'argent. On Mais ça ne scale pas. Le VC qui investit là-dedans, il n'aurait pas dû investir dans cette compagnie-là. Je ne sais pas comment on l'a convaincu, mais aujourd'hui, avec recul, moi, je n'aurais pas investi dans cette compagnie-là. Mais tu es dedans, tu le fais. Puis après 3-4 ans, je m'attende un peu parce que moi, ce que j'aime, c'est partir des projets puis monter le début. Mais après 3-4-5 ans, je m'ennuie. C'est comme de la maintenance, on fixe des bugs, on envoie des newsletters... Là, je me dis, OK, je vais faire d'autres choses. Il faut que je reparte quelque chose. Ma carrière, c'est une série de chapitres de 3, 4, 5 ans qui tournent. Chez Real Ventures, j'en ai fait deux ou trois, mais généralement, c'est ça. Quand je suis allé en Californie la deuxième fois, les gens disent, tout le monde fait ça 3, 4 ans, puis après, tu passes à d'autres choses. C'était normalisé. Moi, je suis vraiment fucké, je suis vraiment weird, il faut toujours que je change. Mais après ça, je me suis dit, c'est peut-être ça ma spécialité, partir des affaires. C'est encore ça que je fais aujourd'hui.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Messagia, ça a été acheté, c'est ça?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, Messagia, ça a été fusionné avec une autre compagnie qui faisait un peu la même affaire, mais pas pour un retour financier. Pour la petite histoire, ce que j'ai appris à l'époque, qui est encore là aujourd'hui, mais quand tu veux vendre tes actions d'une compagnie privée, les premiers qui peuvent l'acheter, c'est les autres actionnaires. La meilleure offre que j'ai eue pour mon 200 000 $ de valeur, c'était 2000 $. C'était à ce prix-là que je les ai vendus.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est ça la décroissance.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> What's up, folks? Jeudi, le 29 mai à 18h, c'est le dernier événement. SaaSpasse live avant le break d'été. On prend un break de trois mois avant de revenir pour la conférence annuelle en septembre. SaaSpasse à Laval. Première fois qu'on débarque à Laval. Je suis vraiment stoked. On interview Alexandre Corriveau de TeroX. C'est lui aussi un founder, mais il gère cet accélérateur-là. Il est coordonnateur-là. Puis on va explorer un peu c'est quoi les cohortes, le genre de maillage puis de synergie qu'il y a entre les startups de Laval, puis toute l'espèce de crowd corpo qu'il y a autour, le pont qu'ils ont aussi avec Plug & Play, un accélérateur de Silicon Valley. J'ai entendu parler de poulets portugais, de barbecue, de terrasses, de plein de places, de stationnements. Ça va être un sacré bon show. Il y a plein de beaux mondes qui vont être là. Assurez-vous de venir. Allez prendre vos billets sur Even Bright. Tapez « SaaSpasse » ou juste « SaaSpasse.com ». Allez sur la bannière en haut de notre site « Move ». Vous pouvez cliquer là-dessus. Amenez quelqu'un qui ne connaît pas encore la crowd, la communauté. Ce serait malade de découvrir des nouveaux visages. All right? On se voit là-bas. Cheers! il y a tellement de chapitres à ta carrière que je ne pourrais pas tous les nailer comme il faut. Là, je vais prendre un mini-détour un peu plus méta, mais j'ai l'impression que la notion de communauté, que ce soit avec un accélérateur comme Founder Fuel, en titre d'investisseur, Là, tu fais le AI salon. Ça a toujours fait partie de ta caméra. Tu as été un gars non seulement socialiste, mais social. Oui. Sociable, en tout cas. Moi, je t'en ai parlé offline aussi. J'ai lancé une communauté privée de fondateurs que SaaSpasse. C'est la première fois que je fais ça. Ça marche bien pour l'instant, je suis fier de ce qu'on a fait et du talent qu'on a amené ensemble, mais c'est très nouveau. J'ai le goût que tu me dises, de ton point de vue, une bonne communauté. C'est quoi la définition d'une bonne communauté?
<strong>Sylvain Carle</strong> Une bonne communauté, c'est des gens qui partagent des valeurs et des objectifs. Il faut que tu ailles un canevas, quelque chose pour t'attacher ensemble. Mais pour que la communauté se développe et qu'elle continue dans le temps, il faut, entre autres, développer des rituels. J'ai organisé des meet-ups ou des événements, puis la fréquence, puis le retour, ça crée quelque chose. On se voit, on jase, on parle, on présente, mais on se revoit dans un mois, puis on se revoit dans un mois. Je pense que la fréquence et la récurrence, d'être capable de créer certains rituels dans le temps ou autre, c'est super important parce que c'est très humain. On ne retournera pas à l'histoire de la religion et tout ça, mais les humains ont attribué, font des choses ensemble. Des check-ins un petit peu. Oui, oui. C'est de l'anthropologie, mais les humains aiment ça de se rencontrer et d'avoir des rituels. Si tu n'es pas habitué d'aller là, tu fais un peu comme tout le monde et tu embarques
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Ça veut dire que les rituels de notre époque judéo-chrétienne, d'aller à l'église le dimanche, ça, ça soudait une communauté. C'est un exemple de rituel plus historique.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, exact. Moi, quand j'ai commencé dans ce que j'appelais le techno-communautaire, on a fondé la première association pour le logiciel libre au Québec. Au début, c'était Linux Québec. On se faisait des meet-ups, des hackathons, des conférences. Toutes les autres ne comprennent pas ce qu'on fait, mais le futur, c'est nous. Un jour, Linux, ça va être partout. On avait raison, mais ce n'était pas arrivé comme on pensait. On installait des points d'accès sans fil dans les plus cools cafés. Les plus cools cafés, Où est-ce qu'on mettait du sans-fil? Dans les cafés où on avait envie d'être. C'était des cafés indépendants. On allait les convaincre. On venait d'un petit routeur en arrière, pas de trouble. On s'en occupe. On va mettre le software dessus. Les gens vont venir dans ton café. C'était avant que les gens restent six heures dans le café pour travailler. Ça a toujours été comme on a un besoin, ça nous tente, on le fait ensemble. Je pense que cette idée-là d'objectif commun ou de choses qu'on veut faire ensemble, c'est ça qui soudre d'une communauté. Les communautés, ça s'essouffle quand tu perds un peu ça ou quand ça devient trop lourd à gérer. Je pense que l'autre élément d'une communauté qui fait que ça fonctionne, c'est d'avoir plusieurs membres de la communauté qui peuvent la supporter et la soutenir. Si tu as juste une personne ou deux, ça va s'essouffler. Je te regarde...
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est juste que j'apprends en même temps et j'intègre ce que tu dis par rapport à SaaSpasse. Un des feedbacks, un des fondateurs dans notre petite communauté privée, on est une trentaine en ce moment. Ce n'est pas ouvert. Ça, c'est une des questions que j'ai pour toi. C'est moi qui ai fait de la curation de tout le monde. C'est moi qui ai invité tout le monde personnellement. Souvent, j'ai fait des introductions. Une des choses qu'un des fondateurs m'a donné, une critique constructive, c'est Guillaume Simard. Il m'a dit, « Tu sais, Frank, c'est vraiment cool ce que tu as buildé et le monde qui t'amène ensemble, mais c'est extrêmement important que ce ne soit pas toi la node centrale qui fait tenir 100% de ta communauté. Tu veux des liens entre tous les nodes satellites qui gravitent autour de toi, même au point de toi de te retirer. » J'ai une question pratico-pratique. Tu as parlé de rituels et de fréquences. Nous, en ce moment, c'est mon best bet, ce que je fais. Tu comprends? Je n'ai pas d'expérience. On fait une table ronde mensuelle qui est un peu en formule hot seat. Ça, c'est virtuel. Sinon, on fait un meet-up privé présentiel qui est d'ailleurs ce soir, le premier, à chaque trois mois, à chaque quart. Qu'est-ce que tu as vu qui marchait en termes de type de rituel ou de fréquence de rituel dans tes communautés?
<strong>Sylvain Carle</strong> Ça, ça dépend des communautés. Je pense que il faut que tu balances l'engagement des membres dans l'ensemble des autres choses qu'ils font. Des entrepreneurs, tout le monde est occupé et il n'y a pas assez de temps. Si tu faisais ça trop souvent, tu brûlerais ton capital de sympathie probablement. En même temps, si tu ne le fais pas assez souvent, il n'y a pas assez lieu. Je pense que quelque chose à tous les mois ou à tous les trois mois, c'est pas mal... le plus long que tu peux avoir comme cycle.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Intéressant.
<strong>Sylvain Carle</strong> Puis peut-être que tu as des temps qui sont différents ou peut-être que tu vas rythmer ta communauté avec des événements spéciaux. Tu sais, comme une des choses que je fais depuis très longtemps, je suis sur le CA puis Startup Fest à chaque année. Oui, c'est vrai. Pour moi, ça, ça rythme l'année Startup. Puis à chaque Startup Fest, on peut se dire d'où est-ce qu'on vient puis où est-ce qu'on s'en va. Puis une fois par année, c'est correct. Si on le faisait plus qu'une fois par année, Ça n'aurait pas cette même fonction-là. C'est sûr que c'est le fun aussi. Ce n'est pas juste une question de perspective, c'est le fun. Mais cette idée-là de dire, il y a des rituels plus longs, d'autres qui sont plus courts, puis il y a des communautés plus serrées, puis d'autres plus lousses. Parce qu'on ne peut pas être dans tant de communautés rapprochées que ça. à la fois. Comme humain, on a une limite là-dessus. Il y a ça aussi. Souvent, les communautés qui sont trop grosses vont un peu comme des cellules, vont se faire fractionner en sous-cellules parce que quand tu es plus que... Quand tu es 5-7 personnes, c'est facile. Quand tu arrives à 10-15, c'est d'autres choses. Quand tu es rendu à 25-50, ça change ce qui se passe. AI Salon, il y a comme 100 personnes, 150 personnes dans un événement. On ne peut pas faire parler de tout le monde. J'ai 10 minutes de questions avec le micro ouvert pour la communauté. That's it. Mais ce 10 minutes-là, il est important. Ce n'est pas juste ces trois-là qui pitchent et ce keynote-là. C'est ouvert aussi. Je pense que ça, c'est une des questions dans toutes les communautés. L'ouverture, c'est intéressant et ça amène plein de monde, mais ça a un coût et c'est difficile à gérer. Il faut que tu gères l'ouverture. Des fois, c'est mieux d'être tout fermé. Des fois, c'est mieux d'être tout ouvert. Des fois, c'est un peu entre les deux. AI Salon, c'est un peu ça. C'est ouvert à tout le monde, mais il faut que tu t'inscrives.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Donc, il y a un minimum de friction ou une petite barrière à l'entrée pour filtrer ou pour... Oui, pour filtrer, mais aussi pour comprendre notre communauté.
<strong>Sylvain Carle</strong> Parce que quand tu parles qu'un groupe de 150 personnes, c'est qui, ils font quoi, c'est quoi leur intérêt? Bon, ils viennent tout au AI salon, l'intelligence artificielle, ça les intéresse, mais encore... C'est quoi AI Salon? C'est un événement mensuel qui rassemble la communauté d'intelligence artificielle. Ça a commencé dans d'autres villes. L'automne passé, mon ami Claude Théorey reçoit un message d'une de ses connaissances à San Francisco qui dit « Claude, comment ça se fait qu'il n'y a pas d'AI Salon à Montréal? Il y en a dans comme 30 villes. Il me semble qu'il y a une communauté AI à Montréal. » Puis là, on se regarde et on dit « Oui, mais non. » Il y a plein d'activités autour de l'intelligence artificielle, mais c'est quoi la communauté d'intelligence artificielle? Sais-tu mis là le centre de recherche? Oui, mais non. Il y a une communauté là et il se passe plein d'affaires là. Est-ce que c'est Next AI, les startups en AI? Oui, mais non, parce que ce n'est pas tout le monde qui fait partie de ça. Qu'est-ce qui est grassroots? Moi, j'appelle ça l'esprit de la maison Notman. Qu'est-ce qui est ouvert à tous, un peu chaotique, mais le fun? Il n'y a pas trop de barrières à l'entrée. Il faut juste que tu te rentres et que tu te trouves. Les gens sont accueillants. Puis qu'est-ce que ça va donner? Bien, on verra. Puis nous, on avait trois objectifs. Le fait de faire quelque chose qui est local dans un réseau international, moi, je trouve que c'est important pour Montréal de se connecter à ce qui se passe ailleurs. Oui, aux autres grosses notes du réseau. Oui, oui, ça nous aide à être meilleurs nous-mêmes puis ça nous informe de ce qui se passe ailleurs, mais ça nous permet aussi de nous diffuser puis de nous projeter. En termes d'investissement, je trouve qu'il faut stimuler l'investissement dans nos startups ici. Puis une façon de faire ça, c'est d'aller chercher de l'argent ailleurs. L'idée est d'être dans un réseau où on peut syndiquer des deals entre les différents chapitres de AI Salon. On enregistre tous les pitches. Ils sont diffusés sur la plateforme d'AI Salon. Les autres investisseurs peuvent les voir. On est en train de travailler là-dessus, mais Claude et moi, on était très intentionnels sur le fait de dire qu'on veut connecter aussi des entrepreneurs avec des investisseurs.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est quoi le format?
<strong>Sylvain Carle</strong> On dirait que j'ai de la misère à l'imaginer. 15 minutes. C'est quoi l'idée, le sujet du mois? Un peu freestyle, le premier, c'était Jean-Simon Venn, CTO de Brainbox, qui parle de leur acquisition. Hier, on avait Cassie Réom qui parlait des femmes AI. Thématique, 10-15 minutes. Après ça, trois pitches. Les startups appelées, nous, on en choisit trois. Celles qu'on pense qui sont les plus proches d'être prêtes à lever une ordre de financement en termes de maturité. Soit qu'ils l'ont déjà levé, ils sont en train de l'élever ou ils ont beaucoup de potentiel. Puis après ça, on fait 10 minutes, les gens peuvent poser des questions ou faire des demandes à la communauté. J'ai appris ça dans les communautés open source. Puis après ça, networking. That's it.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Qu'est-ce que ça veut dire aux demandes à la communauté? Donne-moi un exemple.
<strong>Sylvain Carle</strong> Hier, salut, je suis une chercheure en AI, je suis une data scientist, j'arrive de Boston. Ça fait deux mois que je suis déménager à Montréal. J'aimerais ça rencontrer des founders qui travaillent sur de nouveaux projets. Penses-tu qu'il y a du monde qui sont allés par là après?
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> You bet. Nous, l'équivalent, mettons, dans la petite communauté, SaaSpasse, on a un channel Slack qui plugs, mettons, puis c'est genre, hey, j'ai un ask ou quelque chose, puis tu peux avoir accès à ça. Qu'est-ce que tu penses de... Je vais m'ouvrir à la critique, OK? Pour que tu puisses me critiquer. Il y a plusieurs communautés auxquelles j'ai été exposé qui étaient très ouvertes et très top-down. C'est-à-dire que des intérêts, soit d'OBNL, de gouvernement ou de compagnie privée, étaient un petit peu derrière l'organisation d'une communauté donnée. Puis ça faisait des trucs cools, des trucs moins cools. Puis c'était très volumineux à cause de l'ouverture, pas vraiment de barrières à l'accès. Moi, j'ai fait l'inverse. SaaSpasse, j'ai même extrêmement l'inverse. J'ai fait, ça va être « bottoms up », c'est grassroots, c'est un individu, une compagnie privée, SaaSpasse. C'est extrêmement curated, c'est-à-dire que c'est sur invitation seulement. Ça va rester, puis ça va être une densification, mettons, du talent, puis de la valeur, puis des intérêts des gens qu'il y a là-dedans pour que, je sais pas, les apprentissages, les échanges, les deals même aient plus de vélocité au sein de la communauté. Qu'est-ce que tu penses de ça, que je l'ai fait de même?
<strong>Sylvain Carle</strong> Je pense que selon tes objectifs et ce que tu veux accomplir, C'est un format qui peut servir ça. Je pense que le format et la manière de le faire doivent toujours servir tes objectifs, mais celles de ta communauté. C'est comme un peu un logiciel. Quand tu designes une interface sur ton logiciel, es-tu plus compliqué? Si tu as un command line, ce n'est pas pour tout le monde. Ou c'est clic qui pointe à une clic, mais c'est un peu plus pour tout le monde. Je pense que les communautés, puis on fait partie de plusieurs communautés, ce n'est pas exclusif. Moi, je suis dans 20 ou 25 communautés, il y en a que je ne vois pas souvent, il y en a que j'organise moi-même, il y en a que j'ai passé à Mais cette idée-là de dire la communauté est rassemblée autour d'intérêts communs, c'est de là que ça vient le mot, et on avance ensemble avec ces intérêts communs-là. Puis à un moment donné, si toi tu n'avances plus, tu la laisses continuer cette communauté-là. Mais si c'était important, puis je reviens à ce que tu disais par rapport à distribuer la gestion ou le maintien de cette communauté-là, C'est une question que tu peux te poser, puis peut-être que c'est une question d'âge. Je suis rendu dans la cinquantaine, mais moi, je suis content de partir quelque chose, de m'en aller, puis que ça continue, puis d'y retourner de temps en temps. Les CTO Meetup, j'ai parti ça il y a 10 ans. C'est mort pendant la COVID. Puis là, il y a Benjamin et une couple d'autres personnes qui l'ont repris. Puis je suis super content de ne pas les organiser, parce que c'est de la job, mais d'y aller, puis d'avoir du fun, puis d'en profiter quand ça arrive.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Tu sais, tu as été présent à certains des événements, SaaSpasse. Tu as fait un shout-out à SaaSpasse, je pense, un moment donné sur LinkedIn par rapport à la quantité d'entrevues qu'on avait faites. Tu as comme participé à mon, disons, appelons ça l'écosystème, pas juste la communauté privée sur Slack que je parlais. Tu es dans le space depuis 10 fois plus longtemps que moi. Qu'est-ce que tu penses que je pourrais faire pour améliorer l'impact de SaaSpasse sur notre écosystème de tech au Québec?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, mais la question qu'on peut se poser, c'est qu'est-ce qui manque dans notre écosystème? Qu'est-ce qu'on a plus, puis qu'est-ce qu'on a moins, puis qu'est-ce qu'on essaie d'accomplir? Moi, je pense qu'on a beaucoup, beaucoup investi dans les OBNL aussi, puis autres, mais quoi que ce budget-là vient d'être coupé sérieusement dans le dernier budget-là. C'est un autre podcast au complet, mais on a beaucoup investi dans partir des compagnies. Donc, dire est-ce que les gens, ils deviennent entrepreneurs puis ils commencent quelque chose. Tu sais, le business canvas, ton idée, ton premier prototype. Si tu veux faire ça, il y a comme 25 places où tu peux aller puis 50 communautés au Québec. Bon, il y en a qui vont dire que c'est trop. Moi, je ne trouve pas que c'est trop, mais ça, c'est une autre question aussi. Mais de parler avec d'autres entrepreneurs en privé, sur des questions que tu ne veux pas parler sur la place publique, on n'en a pas assez des communautés comme ça. C'est ça que moi, j'ai fait. Oui, puis il y en a, à ma connaissance, il y en a peut-être 25 ou 50 des communautés comme ça, sont en dessous du radar. Mais quand tu parles à quelqu'un qui est là-dedans, il va te dire comment ça a beaucoup de valeur. Moi, j'ai parti, mes premières communautés d'entrepreneurs, on appelait ça les Montreal Tech Breakfasts. L'année où on a levé notre premier million avec Nidium, ça s'appelait Praise à l'époque, je pense qu'on était cinq compagnies en tech, plateforme tech Internet à Montréal. Puis là, on s'est dit, on doit parler au même VC, on doit avoir les mêmes term sheets, on doit avoir les mêmes enjeux, on devrait s'en parler. » Puis là, après ça, tu as mon ami Laurent qui part une autre business qui dit « Sylvain, tu veux-tu regarder ma term sheet avec moi? » « Oui, j'ai demandé à mon avocat, mais il me coûte je ne sais pas combien de l'heure. » « Explique-moi un peu comme ces deux ou trois affaires-là, qu'est-ce que ça veut dire pour moi? » que tu peux partager plus en petits groupes ou en one-on-one ou en groupes de cinq ou de dix, ça, c'est super important. Puis ça, je trouve qu'on n'en a pas assez. Puis à quelque part, quand je me dis, si je repartais quelque chose, ça serait quoi? Ça serait peut-être de... d'avoir une visibilité et de connecter ces communautés-là et de les faire qu'elles sont plus autoportantes et qu'elles ont plus de chances de succès et de continuer. Parce que je pense que c'est crucial. Ces petites communautés privées-là, elles existent dans tous les écosystèmes matures. Ça ne fait pas si longtemps. Il y en a toujours eu, mais je pense que la réalité, c'est que... Si tu veux « scale up » ce qui se passe ici au Québec, tu en as besoin de 100 communautés comme ça, de 5 à 25 entrepreneurs par communauté.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Parce qu'on n'a pas nécessairement de problème de lancer des compagnies, mais de l'envoyer en dehors du stade, de faire des coups de circuit, c'est plus difficile ?
<strong>Sylvain Carle</strong> Ah oui, puis la 4, 5, 6e manche, quand tu mets un lanceur de relève, puis que tu as un nouveau CEO qui arrive dans ta compagnie, qui veut parler de ça comme si de rien n'était sur un podcast? C'est tough, ça, quand ça arrive. Mais il faut que tu en parles. Si c'est toi qui se demandes si tu continues à être lanceur, ou si c'est toi la personne qui dit comment je rentre dans cette compagnie-là pour les aider, mais je ne suis pas co-founder,
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est un des insights de toutes les discussions que j'ai eues dans la première année de « SaaSpasse » qui m'a amené vers… Au début, mon nom de code pour ça, c'était « SaaSpasse à huis clos ». Parce que j'étais là… Moi, j'ai comme une capacité quand même à générer un peu de vulnérabilité chez l'autre. Je m'ouvre tellement que le monde s'ouvre. Puis la quantité de sujets que je me disais, c'est une personne-là, elle ne peut pas parler. personne d'autre que d'autres founders ou d'autres entrepreneurs parce que le monde ne va pas comprendre et ce n'est pas de la mauvaise foi ou quoi que ce soit. C'est juste que je ne comprends pas ta réalité ou je lis mal tes douleurs. J'associe tes problèmes à de l'avantardise ou à du privilège. Des fois, c'est comme Chris, si je pour-exit, comment je les optimise mes taxes? Ou genre la business ne va pas bien, il va falloir que je crise du monde dehors. Comment je fais pour choisir qui que je crise dehors? Tu ne fais pas un post LinkedIn pour ça. Tu ne m'en parles pas sur le podcast J'ai voulu designer un space. Est-ce qu'on peut avoir ces constructions-là?
<strong>Sylvain Carle</strong> C'est super important. Un, de se dire, il y a ces questions-là. Deux, de chercher des réponses ensemble. Civic, c'est un peu ça. Je me dis, je commence quelque chose de nouveau. Je veux bien le faire. L'investissement d'impact. Qui se pose des questions? À qui je devrais parler? C'est un peu la même chose. Il y a cette notion-là de petit groupe privé. Je pense que quand tu peux faire les deux, tu peux avoir des petits... 100 %. du privé puis un deuxième degré à ces groupes-là. Puis tu peux avoir du présentiel puis tu peux avoir des plateformes numériques. Une des affaires que je n'ai pas faites encore pour Civic, mais c'est par qui je suis puis tout ce que j'ai fait dans ma vie. C'est sûr qu'il va y avoir une plateforme quelque part. Je ne suis pas rendu, j'ai comme mis les priorités puis le développement dans un certain ordre pour plusieurs raisons, mais je ne vais pas faire une communauté qui n'a pas une présence numérique, un membership, des forums, sous quelle forme, on verra, mais c'est un complément essentiel.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> All right, folks. Un petit shout-out à Léviat Légal, partenaire certifié SaaSpasse. C'est le cabinet tech-enabled pour tous vos deals, transactions, du financement VC aux stock options. Basically, des programmeurs en cravate. Donc, check them out sur SaaSpasse.com slash partenaire avec un S. Puis, ne manquez pas l'épisode 73 du pod avec Guillaume, le founder. Il y a des bonnes pépites. OK, de retour au pod. Bien, c'est une super belle transition dans d'autres trucs que je voulais te parler, qui est, tu as dit, un lieu virtuel, un lieu d'échange et de connexion virtuel. Puis, force est d'admettre que toi, ton blog, personnellement, « A Frog in the Valley », ça a été ça pour toi. Écoute, moi... mes premières manières de rentrer dans le monde du travail quand j'étais étudiant, ça a été de regarder mes employeurs potentiels de stage et de dire « Checker, j'ai un blog. » J'écris de la poésie, puis des nouvelles fictives, puis des fois des histoires sur ma vie, mais comme je suis capable d'écrire en anglais, en français, « Ship » à chaque semaine, « Checker ». C'était le seul portfolio que j'avais, j'avais rien d'autre. Honnêtement, ça m'a aidé aussi dans certaines relations. C'est fou, mais comme... raconter des histoires, c'est magnétique. C'est pas se dénuder, mais s'ouvrir un peu le kimono sur nos émotions, nos challenges, ça attire des gens vers toi. Puis moi, le blogging, ça a été clé dans ma carrière. Après, j'ai blogué plus professionnel aussi. Quand est-ce que t'as lancé, toi, ton blog, Frog in the Valley, puis t'as-tu des highlights un petit peu, justement, de qu'est-ce que ça t'a amené?
<strong>Sylvain Carle</strong> Il y a une histoire des blogs francophones qui a été publiée. Je suis certainement dans les premiers blogs en français. Ça a été publié où? On pourrait le googler, on le mettra dans les show notes. C'est bon. Mais c'est ça. Dans la communauté techno-internet anglophone, il y avait des blogs super intéressants. Entre autres, un des premiers qui continue, qui s'appelait scripting.com de Dave Weiner. qui faisait lui-même une plateforme de blogging. Moi, j'étais comme... Tu bloguais, mais il y avait des plateformes, puis moi, je m'intéressais aux plateformes. J'ai fait la première traduction de Moveable Type en français. J'ai contribué à ça. C'est un genre de CMS, ça, Moveable Type? Oui, Moveable Type, c'est un des premiers... engin de blog. C'était mes amis chez X-Media à Québec qui faisaient des projets avec Movable Type. J'avais contribué avec une version toute traduite en français. Après ça, je suis tombé dans WordPress. Puis là, on pouvait contribuer dans WordPress. J'ai organisé les premiers WordCamp à Montréal. On a fait des Matt Mullenweg à Montréal. Il y avait des employés de WordPress qui travaillaient à Montréal de toute cette époque-là.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> As-tu contribué à l'open source de WordPress, du projet WordPress?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, il y a des bouts de code quelque part, c'est sûr. Notamment autour de tout ce qu'était l'internationalisation. Moi, j'étais fasciné par tous les tags. Je trouvais que les catégories étaient trop fermées. Même que ma compagnie Praise, on développait des plugins WordPress. J'avais trouvé Stéphane Dory qui était un développeur de WordPress. Je l'avais engagé dans ma compagnie parce qu'on développait... Une partie de notre engin, c'était en WordPress. C'était quoi Praise? Praise, c'était les pages jaunes 2.0, on pourrait dire. Mon ami Sébastien Provencher, cofondateur, était aux pages jaunes. Puis, il avait bien vu que les pages jaunes n'étaient pas super bon sur Internet. Les pages jaunes, il répondait à la question, qu'est-ce que tu fais où? L'activité puis le lieu. On s'est dit, le problème dans les pages jaunes, c'est que quand tu cherches un restaurant de pizza à Montréal, quel tu choisis? Il y en a tellement. C'est-tu celui qui s'appelle AAA Pizza parce qu'il est en haut de la liste imprimée? Ou la bonne place de pizza italienne, c'est laquelle? La thèse de Sébastien, c'était le début de Facebook et les blogs. les médias sociaux, c'était le prochain query. Si Google avait mangé la recherche, l'intention, tu l'exprimais dans les médias sociaux et tu pouvais percevoir l'intention pour matcher avec les commerces ou la transaction, peu importe, le service qui t'intéressait. Fait que notre premier engin de blog, c'était un engin de monétisation pour les blogueurs. Puis ça te permettait de monter tes propres pages jaunes à toi. Puis à l'époque, notre premier gros client, c'était Treehugger, un site d'activistes environnementaux. Fait que le meilleur restaurant à Montréal était probablement plus comme... C'était pas Moïcheuse, c'était pas les steaks. C'était plus le restaurant vegan super cool sur Saint-Laurent. Fait que chaque communauté... les résultats étaient triés selon les gens dans la communauté. Puis le slogan, c'était « Trust your tribes ». Ça fait que les gens qui te ressemblent, avec qui tu as des affinités, vont te faire des meilleures recommandations. Ça fait que c'était comme entre les pages jaunes puis Foursquare, à l'époque, ceux qui se souviennent de Foursquare, où tu faisais des check-ins dans des places. Puis il y a plein d'idées qu'on a eues avant Foursquare, mais Foursquare les a chippées puis les a faites mieux que nous. Ça fait que je leur donne un crédit. C'est ça. Mais c'était ça, c'était de dire, OK, c'est une plateforme Internet, puis on achetait des données, on avait tous les listings, on allait au restaurant. Puis ça, c'est devenu un idiome. Après deux ans de praise, ce qu'on s'est rendu compte, c'est que le marché n'était pas bon. Les blogueurs n'avaient pas d'argent, puis on ne leur amenait pas assez de revenus. Notre cofondateur, Harry Wakefield, avait un blog moco loco qui était sur le design moderne et contemporain, qui faisait comme six chiffres par année en pub sur son blog. C'était un des rares blogueurs professionnels que je connaissais. Avec Harry, Sébastien et moi, on avait parti Praise. Mais c'est un cas classique de gars qui développent leurs produits trop longtemps, qui le sortent trop tard, en avance. On était content d'avoir 1000 users, mais on avait juste 1000 users. Ça a pris des centaines de milliers de users pour que ça marche notre affaire. Ça a été une belle plateforme, mais après deux ans, puis on avait deux millions sur cette compagnie-là, on dit « OK, ça ne marche pas, what's next? » Puis là, Sébastien dit « C'est Twitter. Le futur, c'est la boîte, c'est le status update de Facebook, c'est Twitter, c'est ça le futur. » Puis l'idée de Sébastien, c'est-à-dire « Needium », c'est de « need medium ». C'est-à-dire, OK, nous, on a toute l'information sur la géolocalisation, les intentions. Quand tu tweets, tu exprimes une intention. Puis en plus, vu que c'est juste 140 caractères, c'est condensé. Fait qu'on est capable d'analyser super bien. C'est un condensé d'intentions. Fait que là, à l'époque, j'avais fait un talk que j'avais donné en Californie avec Tim O'Rally, la fois où Tim O'Rally m'a cité puis m'a tweeté. C'était le « highlight » de ma carrière. C'était vraiment mon maître à passer à l'époque. Il était encore sur SlideShare, ton talk, je pense. Oui, ce qu'on avait sorti, c'est chaque jour à Londres, 50 personnes s'embarrent en dehors de chez eux. Puis là, on avait sorti les stats. Puis à Montréal, il y en a 20. Puis à New York, il y en a 200. Et donc, c'était un serrurier. Tu veux le savoir, ces affaires-là. Puis, c'était super intéressant parce que cette thèse-là était vraie de Sébastien, mais on n'a pas trouvé le marché puis le modèle pour, tu sais, on était vraiment tôt. Mais les gens de Twitter, mon autre claim to fame, c'est qu'ils ont ouvert la plateforme pour les développeurs. Puis moi, je checkais ça. Puis moi, tu sais, dans le Happy Twitter, j'ai le premier développeur ID externe, c'est moi numéro un. T'es sérieux? J'étais comme... J'ai su ça quand je travaillais chez Twitter après. Mais là, on développait avec les données de Twitter. Puis là, écoute, Colin, qui était mon lead développeur, à l'époque, il contribuait à un projet open source qui s'appelait Elasticsearch, que personne ne connaissait. Il est allé travailler là après. Mais on utilisait Elasticsearch, puis on indexait comme un milliard de tweets par jour, puis on extrayait tous les tweets qui avaient de la valeur commerciale. Et on revendait ça à ceux qui pourraient vendre aux gens C'était comme un modèle de ads API.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Qui payait pour ça?
<strong>Sylvain Carle</strong> Le serrurier, le restaurant. On avait un restaurant de poutine. Si tu tweetais poutine, un média social, puis on va pas te mettre une pub, on va te répondre. Fait que le hack social, c'est-à-dire on va te répondre, fait qu'on avait engagé des gens pour répondre, ça scalait zéro. C'est insane. Mais c'était super. Puis le highlight de cette période-là, c'est les gens de chez Twitter qui aimaient beaucoup ce qu'on faisait, ont commencé à nous introduire à des VC américains. Fait que On a fait deux rondes avec Praise, puis après, on a fait deux rondes avec Nidium. Mais honnêtement, j'aurais une de mes erreurs. On aurait dû fermer Praise, puis juste repartir Nidium après. Mais ça, c'est une autre histoire. Mais quand on a parti Nidium, je l'ai montré à mes contacts chez toi. C'est écœurant ce que vous faites. On va vous introduire à des VCs. Puis là, on se ramasse, on a des super bonnes recommandations, puis on en voit comme une vingtaine en deux semaines. Après ça, les VCs canadiens nous ont trouvé plus intéressants. Mais je me souviens clairement d'être assis chez Sequoia. Tu te dis, quand même, c'est Sequoia dans le monde du VC. C'est pas mal proche du top de la pyramide. Puis là, tu es assis dans l'entrée, puis tu regardes, tu meurs, c'est comme IPO de Apple, IPO de Google. Puis là, je dis à Sébastien, pince-moi, on est-tu ici pour de vrai ? Ça, c'était en 2011 à peu près. Puis là, on pitch. Puis là, il y a plein de monde qui ne comprenaient pas ce qu'on faisait. Puis là, la personne, Doug Leone, le partner, il dit comme, c'est excellent les gars, j'adore. Mais vos chiffres, c'est comme 10 fois plus gros votre affaire. Puis là, on rencontre un autre VC qui est un Canadien qui travaille dans la vallée, puis il dit, les gars, vous avez des chiffres canadiens. C'est pas ça, là. Que ce soit 100 ou 1000 fois plus gros votre affaire. Allez refaire votre modèle, puis revenez nous le présenter. On fait le modèle, on va le présenter, on va te dire « We love it, on va t'inviter au meeting de partner la semaine prochaine. » Dernière affaire, je peux-tu voir ton cap table? Ça, c'est ma plus grosse erreur que j'ai faite de ma vie d'entrepreneur. C'est qu'à cette époque-là, on a pris un million de dettes convertibles, plus un million de dettes convertibles, plus un million de dettes convertibles, 4 millions. Nous, on n'avait pas checké ça trop, mais quand tu regardais ça, c'était comme « Hey les gars, C'est comme quand c'est notre convertible-là, ils convertissent tous à la prochaine, vous n'avez plus d'action dans votre compagnie, vous êtes au wipe out. Puis là, on a fait comme, fuck, il faut qu'on retourne négocier avec nos VCs. Puis là, on s'est dit, je ne sais pas, comme 10 % par founder. On est-tu capable de renégocier pour qu'on ait 30 % à 3, chacun 10 %? Puis là, Sequoia serait intéressé parce qu'il dit, you have a fuck captable, je n'investirai pas dans ta compagnie. Puis là, je fais comme, Il aurait fallu que je m'occupe de ça. Et là, à mon grand-dame, je ne les nommerai pas, mais mes VCs de l'époque ne veulent rien savoir. Ils ne veulent pas renégocier. On essaie pendant un an. Puis là, je suis comme... On arrête. Sébastien dit... On fait le move de kamikaze. Harry, pendant ce temps-là, était parti. Ça a été super difficile. On se retrouve à deux. Il y a un autre CEO qui a été placé par notre VC dans la compagnie. On n'est pas sûr. Puis là, on se dit, notre dernier leverage, c'est qu'on menace de s'en aller. Mais s'ils disent non, on s'en va. Kamikaze. Si de même, ça a fini. Au board. On dit, regardez là, ça fait un an qu'on négocie, on est dans une bonne position, mais si vous êtes intraitable puis inflexible, puis vous traitez ça comme des comptables, that's it.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Mais même, hey man, je peux-tu jump in? Parce que là, on dirait que, t'as-tu déjà lu Lost in Founder de Ren Fishkin? Non, je n'ai pas lu ça encore. Parce qu'il s'est fait bloquer par des VCs un exit extrêmement juicy parce qu'eux, dans le retour de leur fonds au complet, ils n'étaient pas rendus où ils voulaient. Puis c'était mieux pour eux de prendre un risque que, mettons, Moz plante, que de sortir et d'avoir un beau exit pour tout le monde, mais pas pour eux. Anyway, ça me fait penser un peu à ça. Parce que toi, d'un bord, tu es comme, yo, il y a littéralement des légendes du financement de capital de risque à Silicon Valley qui me disent, Grosser un peu, clean ta cap table, on est in. Fait que tu sens ou tu vois la potentielle hyper-croissance de Medium avec ton partner. Puis là, tu te revires de bord. Puis à la maison, entre guillemets, tu as du monde qui t'ont aidé. Évidemment, ils t'ont aidé. Ils ont créé en toi et tout. Mais tu n'es pas capable. Ils ne sentent pas cette hyper-croissance-là.
<strong>Sylvain Carle</strong> Non, parce qu'ils ne comprennent pas les modèles Internet. C'est comme... Merde, j'aurais halluciné, tabarnak. Effectivement. En même temps, tu essaies, tu essaies. Ça fait cinq ans qu'on fait ça. On l'a essayé. On sait aussi qu'on est tôt dans le marché. On n'a pas fini. La fenêtre, elle ne se ferme pas là. On en a encore pour une couple d'années. On est dans notre réflexion et on se dit « tout ce qu'on a appris, on va aller le mettre en action ailleurs. Puis c'est là que j'écris mon... Quand je démissionne de ma compagnie, c'est là que j'écris « Je m'en vais écrire plus et écrire du code.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> » C'est ça, t'as écrit, c'est en 2012, je me l'étais noté. T'as dit « Je quitte Nidium pour délaisser le management puis écrire plus de codes puis plus de mots. » C'était quoi ton état d'esprit à ce moment-là?
<strong>Sylvain Carle</strong> Parce que je me suis dit « Regarde, ça, c'est fini. On a essayé, on tire la plug. Comment je me repositionne? Qu'est-ce que j'ai envie de faire? Comment je tire profit de ces cinq années incroyables d'expérience-là pour faire la prochaine affaire? Je me suis dit, je vais explorer des nouveaux projets, je vais écrire, je vais me remettre à faire de l'open source. Je n'ai jamais été un super bon programmeur. Je vais apprendre Python, peut-être. Je n'ai jamais vraiment appris, mais en tout cas, je ne suis pas un bon programmeur. Ça, c'est la laçon. Mais je comprends quand même, je peux travailler avec des programmeurs. Je me mets dans cet état-là. Quelques mois après que ça arrive, la gang chez Twitter, je n'étais pas en contact avec eux. J'allais les voir souvent. Il y a toujours un de nous autres qui était rendu à San Francisco. J'ai crié à mon chum Ryan, qui s'occupe de la plateforme chez Twitter, puis Platform Relations, Puis je dis à Ryan, écoute Ryan, Nidium, c'est fini. Mais eux, ils vont continuer. Ils ne coupent pas leurs accès. Mais moi, je suis parti. Je voulais juste te le dire à toi personnellement. Puis là, il dit, on devrait aller prendre une bière ensemble. Puis moi, je n'avais pas planifié ça. Mais je dis, la semaine prochaine, je vais être à San Francisco. Après, j'ai acheté mon billet. On va prendre une bière ensemble. Classique. Oui. Fait que là, je vais voir Ryan. Puis il dit, regarde, tu es l'une des premières startups qui a travaillé avec Twitter. On cherche chez Twitter quelqu'un pour travailler avec les startups. Ça te tente-tu? Je fais comme, oh yeah. C'est comme ça que je me suis ramassé à travailler chez Twitter, avec l'expérience que j'avais de l'API et de la plateforme.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Ta crédibilité aux yeux de Twitter était déjà établie via Medium, les innovations que vous avez faites là, l'utilisation de l'API, tout ça, early.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, c'est ça. Il y avait justement une communauté de développeurs. Je suis impliqué dans les communautés de développeurs, je fais des événements, puis là, j'ai dit... ça pourrait être ma job bien payée à San Francisco de m'occuper des communautés de développeurs de Twitter. Ce serait incroyable. Sauf, Twitter a de la misère avec ses développeurs quand même. Je sais que ça ne va pas être si facile, mais je dis, je n'en reviens pas que je vais être payé pour faire ça. Puis ma job, je vais travailler à San Francisco. Puis effectivement, ça a pris six mois d'entrevue.
<strong>Participant 3</strong> Quand même.
<strong>Sylvain Carle</strong> Mais à juin 2012, je me souviens, le 25 juin ou le 23 juin, parce que tout le monde était en congé au Québec pour la Saint-Jean-Baptiste, mais moi, c'était la première journée chez Twitter à San Francisco. Puis je commence dans cette compagnie-là où je suis dans les quelques centaines de premiers employés. En hyper-croissance, on passe à 4000 personnes en deux ans, mais l'année d'après, il y a un IPO. Fait que là, je me dis, hey, j'aurais jamais amené, peut-être, j'aurais jamais amené ma compagnie à l'IPO, mais là, j'ai la chance, j'ai eu un ticket dans un train qui s'en va à l'IPO. Fait que j'ai participé à cette année-là de build-up vers l'IPO. J'ai vécu, c'est quoi une compagnie qui s'en va public, un exit. Tu ne deviens pas millionnaire, je n'étais pas co-founder, mais les mille premiers employés de Twitter ont fait l'équivalent de quelques années de salaire de bonus, mettons, disons-le, salaire de San Francisco quand même. Incluant toi. Oui. Fait que là, c'est comme ça que je suis devenu investisseur. J'ai pris cet argent-là, j'ai dit, OK, je vais vendre mes actions de Twitter. Anyway, je pense que Twitter, c'était mieux dans le passé. Ce n'était pas aussi pire qu'aujourd'hui, mais déjà, mon call, c'était Twitter. Le meilleur de Twitter était avant et pas après. Fait que j'ai vendu toutes mes actions Twitter. J'avais un an de hold, mais un an après, j'ai vendu toutes mes actions Twitter. Puis là, j'ai splitté cet argent-là en deux. J'ai placé de l'argent, j'ai acheté un condo sur le plateau Mont-Royal à Montréal, parce que j'ai quatre enfants. Ça prend un grand… Quatre? Oui, quatre enfants. Fait que j'avais besoin de cinq chambres au minimum. Et l'autre moitié de l'argent, je l'ai placé chez Real Ventures. Fait que c'est comme ça que je suis devenu partner puis investisseur chez Real Ventures. C'est en En vendant mes actions de Twitter. Puis là, les gens chez Real Ventures, ils disaient, c'est super cool, on cherche quelqu'un pour travailler avec nos entrepreneurs, qui a un background d'entrepreneur. Puis là, l'investissement, c'est quelque chose que tu apprends en le faisant, du early stage. Moi, c'était super comme environnement. John Stokes, qui m'avait déjà aidé quand j'étais entrepreneur, même s'il n'avait pas investi dans ma compagnie, j'avais beaucoup de respect pour toute l'équipe de Real Ventures. Jean-Sébastien Cournoyer, Alan McIntosh m'avait donné, tu sais, plein de bons conseils. Je suis sur le board de la fondation de la Maison Notman avec Alan. J'ai dit, c'est cool ces gars-là, j'ai envie de travailler avec eux. Ils passaient de trois partners qui avaient fondé la Real Ventures à six. On était comme trois nouveaux partners qui arrivaient en 2014. C'est comme ça que j'ai passé de l'autre bord de la table après 20 ans d'entrepreneur qui a fini par Twitter. Je suis devenu investisseur. Moi qui aime les débuts de compagnie, mais j'en ai comme infini des débuts de compagnie.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je ne peux pas tout de suite creuser sur Real Ventures parce que tu as trop dit de stocks qui m'intéressent sur lesquels je veux bouncer. Pour fermer la boucle avec le blogging, tout au long de ta carrière, ou du moins les premières décennies de ta carrière, tu étais transparent sur les décisions que tu faisais, les étapes que tu faisais avec tes compagnies ou avec tes clients quand tu étais consultant. Puis, tu participais à des communautés aussi. Pour boucler la boucle avec communauté et blogging, j'ai l'impression que si on était pour extraire un conseil de carrière de la tienne aux auditeurs, c'est genre « implication dans la communauté, création de contenu », Tout ça dans la transparence, puis genre aider du monde, puis partager, ça a été un edge dans ta caméra.
<strong>Sylvain Carle</strong> Attends, j'ai une cerise sur ton Sunday qui est parfait. Ryan Sarver, qui m'a engagé chez Twitter, comment je l'ai rencontré? Cinq ans avant, quand je suis chez Praise, je m'en vais dans un événement, ça s'appelle Wear Camp. Puis lui, il vient de Boston, puis moi, je viens de Montréal. Ça fait que c'est chez Google. On est les deux premiers qui arrivent. Puis il dit, bien, on va chercher la bière. On va chercher les cakes de bière ensemble. C'est comme ça que j'ai connu Ryan, qui m'a engagé cinq ans plus tard. Et voilà. Dans mon processus d'embauche pour Twitter, il y avait des gens qui venaient de Google. J'ai dit que je n'étais pas un bon programmeur. Là, je suis dans une entrevue avec un top d'ingénieur logiciel qui est dans mon équipe. C'est le plus calé. C'est un gars qui a travaillé chez Google. C'est un contributeur au langage Go. Là, c'est du live coding. Je suis dans une entrevue. Je plante. Il me demande quelque chose. que je sais pourtant faire, mais là, je jam, je ne suis pas capable, je suis obligé de te dire, je m'excuse, mais je ne suis pas capable. Puis là, je suis comme, ça fait trois mois que j'étais en entrevue, puis je viens de me planter sur une question niaiseuse d'un array en JavaScript, puis je me souviens, c'était quoi. avec l'API Twitter que je connaissais super bien. Puis là, c'est le soir, puis je suis super déprimé. Puis là, je dis, fuck that. Il n'engage pas un ingénieur logiciel, il engage un développeur advocate. Fait que là, je fais un blog post, je mets du code sur GitHub, j'écris la réponse à la question que je n'ai pas été capable de faire en l'air, puis je dis, j'envoie un mail, un développeur advocate, ce n'est pas celui qui code le mieux, c'est celui qui aide les autres à coder mieux. Voici mon package GitHub, voici, that's it. Puis là, je dis, Ça passe sous sa case. Le lendemain matin, le head recruiter dit « Mr. Carl, on a neuf d'emploi pour vous. » Insane. Le code, l'écriture et la communauté, c'est ça qui m'a fait rentrer chez Twitter. Après, c'était comme « Ah oui, ma job, c'est d'aller dans un hackathon et de leur parler de la paix de Twitter et comment c'est cool. Je vais faire ça. »
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Des fois, le petit pas de plus, juste de se mettre « out there », d'aider, de créer. D'oser. Puis ça, c'est un truc que je respecte beaucoup de toi parce que j'ai un brouillon dans mon Ocean. J'écris un éditorial chaque semaine sur mon infolettre avec SaaSpasse. Puis j'ai un brouillon qui est… check ton créer versus consommer ratio. La majorité du monde consomme, doom, scroll, whatever. Une minorité va créer du contenu. Puis si tu investis un minimum de ce que tu crées versus ce que tu consommes, tu vas stand out, tu vas te démarquer de façon folle. Puis ta carrière, c'est un gros exemple.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, le ratio qu'achète chez Twitter ou dans les plateformes, c'est comme 90 % de consommateurs, 10 % de gens qui... like, retweet, engage, puis 1% de gens qui créent du contenu. Puis aujourd'hui, j'ai arrêté de bloguer parce que la discipline est trop difficile, mais j'ai reparti à un newsletter Substack, puis j'écris à tous les mois-ish, trois, cinq semaines, selon, puis je mets comme du temps pour bien écrire puis approfondir, mais j'adore ce moment-là où je rassemble mes idées puis je les écris. Pourquoi t'aimes ça? Ça m'amène plus loin, puis Moi, j'utilise LinkedIn comme je disais Twitter. Des fois, je pose des questions au monde. Telle affaire, ça se peut-tu? Je suis-tu dans le champ? J'ai une question, j'ai besoin d'aide. Et ce que je reçois en retour est extraordinaire. C'est une richesse incroyable. Puis ça, c'est un privilège de pouvoir avoir ce mode d'interaction-là. Puis je serais vraiment triste de le perdre. J'espère que toutes les plateformes sociales n'ont pas allé. dans le drain. Mais je suis conscient que l'avenir de ces réseaux sociaux-là, c'est des plus petites communautés privées. J'ai un thread signal avec cinq de mes bons amis où on commente les affaires. Puis ça, pour rien au monde, je ne ferais pas ça en public. Mais des fois, je ne dis rien pendant plusieurs jours, mais j'aime ça les lire. Ce que ma gang d'amis pense de telle ou telle affaire, ça fait du bien. C'est hot.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Twitter?
<strong>Sylvain Carle</strong> SF? Quelle année? 2012 à 2014.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Est-ce que le fait d'être québécois, canadiens, francophones a eu un impact, une influence quelconque sur ton expérience là-bas? C'était comment être un Keb à SM en 2012, mettons?
<strong>Sylvain Carle</strong> Ce qui est très cool, c'est que la Californie et San Francisco, c'est une place d'immigrants. Tout le monde va là. Ça ressemble à Montréal dans ce sens-là. J'aimais beaucoup. Tu utilises toutes ces facettes-là pour te faire ton réseau. Il y avait les francophones à Twitter, mais c'était des Français, des Belges et des Québécois. On était comme deux Québécois à l'époque, Martin et moi. Après ça, il y en a eu quelques autres. Arnaud, Renaud, qui étaient des Français qui avaient travaillé dans les startups en tech qui arrivaient chez Twitter. C'était comme la gang des Franco. Tu avais les Canucks, les Twitter canadiens. J'ai connecté avec d'autres gens qui venaient du Canada. Il y avait comme des sous-communautés chez Twitter. Mais ça faisait que j'étais comme l'ambassadeur non officiel du Québec à San Francisco. Je veux dire, le maire Labeaume, il vient jouer au poche sur le toit à Twitter, puis ça fait la front page du Journal de Québec de section affaires. Tu sais, c'est comme, c'est surréel. T'étais-tu dans le background? Ah! C'est drôle, même. Non, c'est moi qui les avais reçus. Je lui ai expliqué comment ça marchait Twitter. Parce qu'il cherchait l'innovation de la Silicon Valley. Comment on peut amener ça à Québec? Tu as joué au poche sur le toit de Twitter avec Régis. Oui, je veux te retrouver la photo sur Internet.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est malade, man.
<strong>Sylvain Carle</strong> Il a touché la bédaine de ma blonde enceinte. C'est pour ça que je suis revenu de San Francisco. À cause de Régis. Parce que ma fille qui est née là-bas, je me suis dit que je vais me rapprocher de ma famille.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Pourquoi? C'est une de mes prochaines questions.
<strong>Sylvain Carle</strong> Pourquoi tu es revenu à Montréal? Ben, deux, trois raisons. Je pense que, un, Twitter, qui était une compagnie super entrepreneuriale, quand tu deviens public, puis là, t'as un VP d'Oracle, puis un VP de Microsoft, où ta tête, c'est plus plate, on va se le dire. T'as pas un VP d'Oracle, un VP de Microsoft qui était là si tu passais sur le board? Non, comme Twitter augmente ses VP, ça va devenir une compagnie publique. Ah, des ex? Oui, oui, c'est ça. Mais c'était pas la même culture entre... Les gens chez Twitter étaient des entrepreneurs beaucoup. C'était très ouvert. Chez Twitter, il y avait une mailing list interne. Tu pouvais poser n'importe quelle question à n'importe qui, puis tu pouvais t'abonner à toutes les mailing lists de tous les groupes. Ça, l'année avant qu'on devienne IPO, c'est disparu. Mais en tout cas, tout ça pour dire que Twitter était plus plate. Je savais que je voudrais trouver quelque chose après. J'ai eu mes conversations avec les gars de Real Ventures qui sont à San Francisco de temps en temps. Fait que là, je suis comme, ah ouais, je me dis. Ça pourrait être ça en prochain chapitre. Et ma fille Frédérique est née quand j'étais à San Francisco. Puis là, tu dis, OK, je vais me rapprocher de ma mère, de mes parents, de ma belle-mère, des parents. Les racines qui sont là. Oui, les racines qui sont là. Puis mes plus vieux enfants qui venaient à San Francisco de temps en temps, qui étaient en garde partagée, n'habitaient pas à temps plein avec moi. Le côté familial, il ne jouait pas beaucoup. Côté professionnel, il y a des bonnes raisons de changer de chapitre. Il y a une belle opportunité avec Real Ventures. Et deux, côté personnel, j'ai des bonnes raisons aussi de m'en revenir. Je m'étais dit, peut-être j'irais au bureau de Boston, de Twitter, peut-être. Ça, c'était une option. Je serais plus proche. Mais l'opportunité de dire, je vais m'occuper d'un accélérateur. Je vais apprendre c'est quoi l'investissement du côté des investisseurs. Oui. Ça m'a accéléré moi-même comme investisseur. Tu faisais deux cohortes de 10 deals. Je faisais 20 investissements la première année dans Founder Fuel, plus les investissements qu'on faisait en direct en dehors d'accélérateur. J'ai fait comme 100 investissements en 5 ans.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'était hallucinant. C'est quoi le meilleur ROI là-dessus?
<strong>Sylvain Carle</strong> Écoute, c'est long. Je peux en parler, mais les exits, je t'ai dit que j'ai pris la moitié de mon argent en real estate, dans un condo, puis en VC. Jusqu'à cette année, j'avais fait plus d'argent avec mon condo que le VC parce que ça prend 10 ans à peu près de faire des exits. Mais là, on commence à avoir des compagnies dans lesquelles on investit dans 2013, 2014, 2015, 2016, qui ont des exits qui sont plus loin. Il y a Je peux parler d'une compagnie comme Vention. C'est public qui a enlevé une série C ou D. Quand tu lèves 250 millions, tu vaux à peu près un milliard. Il y a des compagnies comme Vention, comme Unito aussi, qui vont super bien. C'est moi le partenaire, j'ai investi. J'ai suivi les entrepreneurs de deux personnes ou trois personnes jusqu'à où ils sont en radio aujourd'hui. J'ai été sur le board pendant une couple d'années. Mais après ça, quand les autres investisseurs arrivent, tu laisses ta place. Mais je suis encore en contact avec tous ces entrepreneurs-là et tu peux voir qu'il y a un immense potentiel. Le 2014 à 2019-2020, ces cinq années-là de Real Ventures où j'ai activement investi dans plein de compagnies, il y a des extraordinaires compagnies encore au livre qui sont super bonnes, qui se développent bien, qui font des produits extraordinaires. on va voir dans les cinq prochaines années où est-ce qu'ils vont atterrir.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Quelle qualité tu cherches le plus chez une ou un bon founder?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui. Détermination puis compréhension d'un problème spécifique ou une hypothèse forte qui est pas l'opinion de tout le monde. En vie ici, pour que ça marche, il ne faut pas que tout le monde soit d'accord. Si tout le monde est d'accord, il est trop tard, ce n'est pas une bonne idée. Il faut que ça soit contre-intuitif Controversé même. Et la capacité d'exécution, j'appelle ça l'efficacité opérationnelle. Il faut que tu tournes la roue à chaque semaine, à chaque mois, à chaque quart, à chaque année. La meilleure combinaison, c'est ambitieux et humble. Tu es « earned » parce que tu sais que c'est « tough », mais tu as de l'ambition et tu vas te donner les moyens d'atteindre tes objectifs.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Sur Twitter, dans l'espèce de culture commune qu'il y a là-dessus, ces temps-ci, ça parle beaucoup de « high agency ». Comment tu te faisais pour évaluer ça, la capacité à « get shit done » et à se faire dire non ?
<strong>Sylvain Carle</strong> à braver des obstacles. Ça se fait dans le temps. On a l'impression que les investissements, quand ils sont annoncés, ils se font tout d'un coup. Mais pour vrai, il y a souvent comme, des fois presque un an en arrière de l'annonce. Fait que souvent, c'est de suivre les entrepreneurs pendant comme trois, six mois. On se parle. C'est quoi tes objectifs ce mois-ci? T'es rendu où? Comment ça avance? Ah, t'as des problèmes. Comment tu les règles? Qu'est-ce que t'apprends? Fait que tu sais, je développe un peu la compréhension qui est ce que tu attires autour de toi. Comme là, je travaille avec un entrepreneur, c'est super brillant, mais j'ai dit, tu ne peux pas rester tout seul. Tu ne vas pas bâtir une grosse compagnie tout seul. Il faut que tu ailles te chercher quelqu'un d'autre. C'est quoi tes forces? C'est quoi que tu veux faire? Faisons un profil de qui va bien te compléter, mais tu ne vas pas lever plusieurs millions et bâtir une grande compagnie tout seul. Je sais qu'il y en a qui le font, mais c'est l'exception, ce n'est pas la règle. Fait que, cette capacité-là de prendre aussi les avis, pas tous, de trianguler, de dire ça, ça a du sens. Puis après, je pense une adaptabilité le très principal des entrepreneurs, c'est qu'il faut que tu sois à l'aise dans l'incertitude. Et des fois, dans plusieurs incertitudes en parallèle. Comment tu deals avec ça personnellement? Puis si, je pense que ça aussi, c'est un autre anti-pattern, tu sais, le... le hustle, de travailler tellement fort, tellement tout le temps, c'est pas vrai que tu vas bâtir une compagnie sur le long terme avec ce mode-là. Tu vas péter aux frettes avant de te rendre à quelque part de significatif parce que c'est 10 ans. Tu peux pas sprinter tout le temps. Il faut que des fois tu sprintes, des fois tu marches, Des fois, tu sprintes une couple de fois en ligne, mais c'est un marathon. C'est quoi ta discipline personnelle dans ta tête, dans ton corps, dans ta vie, dans tes relations? La statistique, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui ne sont plus en couple parce que ça, c'est malsain. On ne devrait pas accepter ça comme réponse. C'est difficile d'être en couple avec une personne qui n'est pas entrepreneur. mais tu as besoin de ça aussi. Moi, ma blonde, ma femme, elle est à son compte, elle est indépendante. Elle comprend une partie de ma réalité, mais quand j'étais entrepreneur, il faut se mettre à off aussi. Tu ne peux pas parler tout le temps de ta business et être tout le temps là-dedans. Il faut que tu aies des délimitations claires aussi. Les entrepreneurs qui sont plus équilibrés, je pense qu'ils ont plus de chances de réussir.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> je pense qu'il y a du monde qui ne serait pas d'accord avec ce que tu viens de dire. Puis moi, je suis... C'est sûr que moi, le type de business qui m'intéresse, ce n'est pas nécessairement des business en hypercroissance financière par le capital de risque. C'est plus des business indépendantes, bootstraps, etc. Les dynamiques ne sont pas les mêmes, mais c'est encore drôle. Ça ressemble. Oui, au début surtout. Mais ma question pour toi, c'est quand toi, tu étais founder, tu l'avais-tu cet équilibre-là ? Tu es capable de te caper ou de te ressourcer et ne pas être all-in tout le temps dans le job.
<strong>Sylvain Carle</strong> En fait, l'équilibre qu'il faut être capable d'avoir, c'est de mettre des frontières qui sont claires. Ça ne veut pas dire que je ne pense pas à ma business le soir et des fois le matin à 4 heures du matin. Mais ça veut dire que si je suis au souper avec ma famille, je n'ai pas mon téléphone sur la table et je ne suis pas en train d'être pas là. Une partie du deal, c'était quand tu es là, tu es tout là. On comprend que des fois, tu n'es pas là. Mais quand tu es là, sois tout là. Tu l'avais ça? Oui, en partie. À mon deuxième mariage. Oui. Dans les cinq premières années de ma vie, je n'avais pas cette discipline-là. Les dix premières années de ma vie, c'était plus difficile. Si tu parles à mon ex avec qui j'ai eu trois enfants, on s'en parle encore souvent, mais je suis un workaholic. Ma belle-mère, à l'époque, elle trouvait que ça n'a pas d'allure ma vie. Elle avait raison quand même. Ça s'est développé dans le temps aussi. C'est pour ça que je pense qu'on a aussi le stéréotype des jeunes entrepreneurs dans le début de la vingtaine. Mais moi, je pense que les gens dans la trentaine et dans la quarantaine, tu as un bagage de vie plus développé. Tu es bien plus disposé à évoluer. être aussi une personne qui est un bon gestionnaire, une bonne communicatrice. Ça, ça se développe. Il faut être manager aussi quand tu es entrepreneur. Tu n'es pas juste un... tu ne peux pas être un rockstar et que tout dépend de toi.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> En fait, c'est aussi que si tu hyper concentres ton identité et ta valeur comme personne dans ta compagnie et qu'il n'y a rien d'autre, il n'y a pas d'autre piliers qui te supportent dans ta vie, dès que tu vas avoir des vents de face ou des chamboulements, tu risques de t'écrouler plus. Chaque dimension de ta vie, c'est une chose que j'apprends en vieillissant, c'est que chaque dimension de ta vie nourrit l'autre. Ce n'est pas vrai que d'en écarter d'autres va te donner juste plus de place et de résultats dans la job. J'ai l'impression que... Ça ne prend rien en vieillissant et en le faisant la studière.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, peut-être en s'entourant d'autres personnes aussi qui peuvent te partager leur vécu. Je pense que dans le mentorat ou comme aviseur, ce que j'essaie de faire, c'est de donner de la perspective pour dire qu'il y a des erreurs que tu n'es pas obligé de faire. Mon psy dit ça. Tu as le droit de ne pas me croire. Tu peux l'essayer. Tu peux mettre ta main sur le rond. Je t'ai dit que c'était chaud, mais si tu as besoin de le faire, regarde, moi, je suis ton copilote. Ce n'est pas moi, c'est ta compagnie. Mets ta main sur le rond. En plus, je ne vais même pas te dire que je te l'avais dit. Je ne t'aide pas.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je vais faire comme... C'était chaud, hein? Continue. Mon monsieur, il dit, ça n'a pas besoin de faire mal pour que tu apprennes. Parce que moi, j'avais comme internalisé le fait qu'à moins de me planter ou de brûler une opportunité ou une relation ou, mettons, ma santé, j'apprenais pas. Puis qu'il fallait tout le temps que ça fasse mal. Puis t'es comme, non, man, ça, c'est une histoire que tu te racontes. Il y a des livres, il y a des personnes, il y a des gens qui peuvent te dire, va pas là, tu sais. Si te sentis là, man, ça finit pas une bonne place.
<strong>Sylvain Carle</strong> Écoute,
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> J'ai le goût de te demander, toi, quand tu étais founder, parce qu'on en a parlé, je vais essayer de deviner c'était quoi ton unfair advantage. Je pense que ton unfair advantage, c'était la perspective qui venait de ta curiosité, puis ton expérience tôt dans la tech, puis ton réseau qui venait de ta communauté. Tu dirais-tu que c'est vrai? Oui, c'est tout à fait vrai. Je vais essayer de deviner ton blind spot.
<strong>Sylvain Carle</strong> Ha, ha, ha.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Ton blind spot, c'était le manque d'expérience plus financière et corpo de monter une compagnie.
<strong>Sylvain Carle</strong> Presque.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Presque? C'est mal dit, mais corrige-moi.
<strong>Sylvain Carle</strong> En fait, je dis presque parce que j'ai, avec les mêmes réflexes que ce que tu as décrit avant, j'ai rapidement été mentoré de personnes qui étaient meilleures là-dedans. Je te dirais, la balance entre... puis faire des nouvelles affaires, puis finir, qu'est-ce que t'as commencé, c'était ça mon blind spot. C'est bon, c'est bon, c'est bon. Les gens avec qui j'ai travaillé de plus près m'ont dit, tu sais, Sylvain, t'es pas un opérateur. Pourtant, j'adore shipper des trucs, les finir, puis opérer, mais la... Je n'étais pas un bon élève à l'école. Pourquoi? Parce que je remettais mes affaires trop vite. Mes professeurs me disaient « Sylvain-Carles, si tu prenais plus de temps pour te relire une troisième fois, tu aurais une meilleure note. » Je ne me force même pas et j'ai 85 qui te rend 10. Pourquoi? Il y a d'autres choses à faire que de me relire trois fois. Je pense que ça, dans le début de ma carrière, c'était avec moi. Ce que j'ai développé comme réflexe avec le temps, c'est de dire, entoure-toi de personnes qui couvrent tes angles morts et va chercher des gens autour de toi. Sois très honnête par rapport à ce côté-là de toi-même. Avertis les champs d'avance de tes forces et de tes faiblesses. Puis développe ça. Puis quand tu es partner dans un fonds ou quand tu es cofondateur, cofondatrice dans une compagnie, il faut que tu ailles dans ces zones-là d'inconfort. Il faut que je te le dise d'avance. Check-moi là-dessus ou relance-moi. Si tu me récris le courriel une deuxième fois, ne sois pas insulté puis je vais le faire. Tu peux me faire confiance. Si j'ai dit je vais le faire, je vais le faire. Ça, c'est non négociable. Mais rappelle-le-moi. C'est comme aide-moi à m'aider moi-même.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Tu fournis un peu un manuel d'utilisation de travailler avec Sylvain aux collaborateurs clés.
<strong>Sylvain Carle</strong> J'essaie de faire ça maintenant de mieux en mieux.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je fais ça avec Joël aussi, l'employé, la directrice que j'ai embauchée en marketing. J'ai dit... Une analogie que j'aime bien, c'est que j'aime ça starter des feux. L'étincelle initiale, faire en sorte que ça commence à pogner, je suis bon en tabarouette. Mais après ça, pour entretenir un feu qui continue de donner de la chaleur et de la lumière à tous ceux qui sont autour, il faut souffler dessus, nourrir de bois, s'assurer que ça va bien. Ça, je suis un peu moins bon. J'aime tellement ça les étincelles que des fois je starte plus qu'un feu en même temps. Puis là, après ça, il y a une personne qui disait « Hey man, je peux pas souffler sur tous les feux en même temps. » Puis là, notre premier feu est en train de réduire parce que t'en as starté en quatrième. Puis ça, à Joel, j'y ai dit « Day one ». Je continue de dire, je dis, moi, quand je suis excité et que je veux faire une nouvelle affaire, je vais te le vendre. Ça va être la meilleure décision pour la business. Ta job, c'est de me ralentir. C'est vraiment une priorité. Je me connais assez que je suis capable de me challenger. Mais je vois des affaires, de la dette entre guillemets, genre de produit ou de plateforme ou même éditorial dans ma compagnie. Puis je suis comme, ça c'était Frank là, un peu en mode pyramide, genre faut que je tarte un feu là. Puis là aujourd'hui, je suis comme, finalement c'était pas un priori.
<strong>Sylvain Carle</strong> Puis en même temps, j'ai aussi fait la paix en me disant, c'est correct de faire trop d'affaires. mais c'est pas tout parfait, mais assure-toi qu'il n'y a pas de dommages collatéraux de ça. C'est correct d'arrêter de faire des choses ou les laisser mourir tranquillement si ça ne cause pas de dommages. J'ai aussi accepté le fait que ce n'est pas tout ce que tu pars qui va marcher, mais j'aime ça à partir des affaires. J'optimise mon temps et mon focus pour dire c'est quoi les affaires les plus importantes que je peux faire aujourd'hui, cette semaine, ce mois-ci, ce trimestre, cette année, puis là, je pense en 10 ans. Ce que j'ai aimé quand j'ai commencé à faire du capital de risque, c'est qu'un fond, c'est 10 ans. Puis quand tu penses sur 10 ans, tu ne penses pas de la même façon que quand tu penses sur 3 ans ou 1 an ou 3 mois. As-tu de la misère à dire non au monde? Avant, oui. Avant, j'avais beaucoup de misère à dire non. Puis aujourd'hui? Aujourd'hui, je dis, on ne va pas le faire comme ça, on va le faire différemment.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Laisse-moi te donner un exemple plus concret. Mettons que quelqu'un te dit, Sylvain, j'aimerais vraiment ça avoir de ton cash ou que tu m'introduises à une personne. Ce n'est pas une personne que tu connais nécessairement ou ce n'est peut-être pas un projet dans lequel tu crois nécessairement. La bonne réponse, c'est de dire non. T'as-tu de la misère à le faire ça?
<strong>Sylvain Carle</strong> Non, mais je fais tellement un volume important. Mettons des messages LinkedIn. Je suis capable de répondre à un sur dix que je reçois. Si vous m'avez écrit un message LinkedIn et que je n'ai pas répondu, ne prenez pas ça mal. Mais c'est une question de... Ce n'est pas une bonne plateforme pour gérer plein de messages. C'est pour ça que je dis aux gens, écrivez-moi un courriel. C'est mon prénom, mon nom à gmail.com. Puis ça, je suis capable de gérer ça. Puis un jour, je vais vous répondre. Mais un jour... Parce que moi, je travaille à la méthode « getting things done ». Il y a les affaires que je fais aujourd'hui. Il y a les affaires que je vais faire cette semaine. Il y a les affaires que je vais faire à un moment donné. Puis si tu n'es pas quelqu'un que je connais, puis tu me demandes une faveur, puis ça me ferait plaisir de le faire, mais tu tombes quand même dans la pile à un moment donné. Puis il faut que je vide mes autres piles avant. Et ces piles-là, ils se remplissent tout le temps. »
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> En théorie, si tu gères bien tes affaires, elles se remplissent d'affaires essentielles que tu ne peux pas ne pas faire.
<strong>Sylvain Carle</strong> Exactement. Des fois, je dis non par omission. Des fois, je vais dire non directement si j'ai une bonne raison de dire non, mais j'ai plutôt tendance à dire oui. C'est dans ma nature. Moi aussi. Dans ma... Il y a des situations dans ma vie professionnelle où j'étais trop conciliant et j'aurais dû régler des situations avant, mais juste parce que je ne voulais pas faire de troubles et je n'étais pas le genre de gars qui voulait se mettre dans cette situation-là. Ça a empiré des situations. Ça, j'ai pas mal réglé ça dans ma vie. J'ai essayé, j'ai parti des projets, mais je suis super content de la façon dont j'ai fini. Les gens chez Real Ventures, quand j'ai décidé d'aller faire de l'investissement d'impact, c'était un temps qui était dur pour Real Ventures pour plusieurs raisons. Mais je suis parti, je pense, en bon terme. Je pars encore avec tout ce monde-là. C'est encore mes amis, en quelque sorte. C'est vrai qu'elle va venir. Si j'y demande, je pense qu'elle va dire oui. Katie, c'est un super bon exemple. Katie est arrivée pour prendre ma relève chez Real Ventures. Elle est meilleure que moi. Je suis sûr qu'elle est meilleure que moi à plein de niveaux. Elle n'était pas sûre qu'elle serait bonne. Elle te le racontera, mais ce n'était pas qu'elle n'avait pas les compétences, mais c'est une question de projection. Des fois, je dis, moi, je regarde ce que tu fais, puis tu vas être excellente, tu vas être meilleure que moi là-dedans, c'est sûr. Puis, elle l'a pris, puis elle a grandi là-dedans. Aujourd'hui, c'est une super investisseur. Elle a géré le portefeuille. On avait tellement de compagnies dans notre orbite. C'était débile, mais elle a fait ça de manière excellente. Je pense que ça aussi, de savoir quand tu te retires pour laisser quelqu'un d'autre le faire mieux, c'est super important. Ça, c'est vrai comme founder, c'est vrai comme investisseur, c'est vrai comme personne. Des fois, c'est vrai dans tes relations personnelles. Il faut savoir... Puis, de pas, je reviens à ce que tu parlais sur la compagnie, sur l'identité. Quand la fin des compagnies, j'en ai fini assez de compagnie pour arriver à un point où tu disais, je ne suis pas ma compagnie. C'est fucké parce que tu fais tout, tu fais la promo de ta compagnie, tu as les t-shirts de ta compagnie, tu as les stickers de ta compagnie, tu es ta compagnie, mais un jour, il faut que tu te dises, ma compagnie et moi, c'est deux choses. Puis, le Peut-être que la compagnie continue tout seul, puis peut-être que Sylvain continue tout seul, mais ce que j'ai appris, ce que j'ai compris, ça, je l'ai toujours en moi. Même les affaires qui finissent mal, t'en retirent toujours quelque chose. Ça, c'est quelque chose que j'entendais de quelqu'un qui avait plein de sagesse qui disait, même les choses qui vont mal, tu peux apprendre quelque chose. Et ça, ça t'appartient. Même si tu as une relation difficile avec quelqu'un, ce que toi, tu as vécu, ça t'appartient. Puis si tu en tires quelque chose, puis tu es capable de retirer de la sagesse ou de la perspective ou un apprentissage de ça, bien, ça a de la valeur. Il ne faut pas regarder ça d'un trop mauvais oeil.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est bien dit, une bonne sagesse, Sylvain Carle.
<strong>Sylvain Carle</strong> Un peu de gris dans la barbe, là.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Écoute, on va s'en aller vers notre closing tranquillement. Les deux, on a des responsabilités distinctes.
<strong>Sylvain Carle</strong> Ma pile d'aujourd'hui, il reste des affaires dedans.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> On va les faire un peu plus en rapid fire si possible. Écoute, Je pense qu'on dit en startup qu'on célèbre l'échec, mais quand tu regardes dans notre discours public, ce n'est pas vrai qu'on le fait tout le temps. Vraiment pas. Ma question pour toi, c'est à travers ton parcours, peu importe le chapitre, y a-t-il un moment un peu... Un puits sans fond, une noirceur. C'était vraiment fucking tough. Puis si tu peux le partager au monde, ça peut peut-être aider du monde à se sentir moins seul ou à éviter d'aller dans ce puits-là.
<strong>Sylvain Carle</strong> Un épisode que j'ai clairement en tête, c'est le moment où tu manques d'argent dans ta compagnie. Puis là, tu as convaincu des gens de devenir tes employés et d'être dans ta compagnie. Puis ils t'ont cru. Puis tu fais tout ce que tu peux, mais là, tu le sais que tu vas manquer d'argent. Puis là, Mais là, il faut que tu leur dises. Si tu es responsable et que tu es sérieux, tu ne vas pas laisser ces gens-là crasher. Tu ne sais pas ça six mois d'avance, mais mettons un mois d'avance. On n'aura pas d'argent pour la paie de demain. Tu ne pourras pas payer ton épicerie. À peu près un mois d'avance. Je me souviens de ce moment-là. Je t'ai catastrophé. On en parle entre les founders et on se dit que... C'est notre échec. La première étape, c'est j'ai accepté que j'ai échoué à une de mes jobs qui est d'aller chercher de l'argent pour ma compagnie ou des clients ou des ventes. Puis quand on le dit aux employés, ils ont dit comme, on va continuer pareil, on ne va pas se payer pendant deux semaines. Là, c'est fait comme, wow! Mais jusqu'à ce moment-là, écoute, les soirs, je capotais, je n'ai pas dormi. Puis, tu sais, comme quel moron. Comment tu peux te ramasser dans cette situation-là?
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> En fait, c'était ce qu'on appelle en bouddhisme. Tu t'es tiré la deuxième flèche. C'est-à-dire qu'il y avait une première erreur, une première douleur qui était « Fuck, on va manquer de cash flow ». Puis après ça, tu te disais « Pourquoi j'ai manqué de cash flow? Je n'en reviens pas. J'ai mal géré mes affaires. » Tu te tapais sur la tête par-dessus.
<strong>Sylvain Carle</strong> Puis pour rester dans le zine bouddhisme, c'est le détachement de toi-même. Tu dis, regarde, qu'est-ce qu'une personne responsable ferait dans cette situation-là? C'est ça. C'est ça que tu vas faire. Puis ça va faire mal. C'est pas agréable. Mais ça va être pire si tu le fais pas.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Oui, parce que j'en entends des histoires même de... de compagnie qui distorsionne la réalité d'un manque de cash qui nie jusqu'au moment où les lumières ferment.
<strong>Sylvain Carle</strong> Puis là, t'as des employés qui sont comme... Mais la base de toute ma carrière comme entrepreneur ou comme investisseur, c'est la confiance. Si t'as plus la confiance, il n'y a plus rien qui marche. Il n'y a personne de parfait dans la vie, mais de travailler à être digne de la confiance des gens puis de pouvoir être là pour ça, et de façon réciproque. Quand tu dis ce que je cherche dans un entrepreneur, c'est aussi ça. Est-ce que tu es une personne digne de confiance dans les petites choses et dans les grandes choses? Si tu me prouves ça, tu te distingues déjà de la masse des entrepreneurs.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Je veux qu'on ouvre un petit peu sur un sujet, disons, géopolitique-ish. Avec Civic, tu fais de l'investissement d'impact. J'imagine que ces choses-là ont certaines teneurs locales ou géographiques ou nationales. Comment ça bouge l'investissement d'impact en fonction de ce qui se passe au sud de notre frontière ?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, c'est une super bonne question. Puis, il faut penser que l'investissement, c'est sur le long terme. On n'est pas dans comment ça va bouger cette semaine ou ce mois-ci. C'est une gageure sur une valeur future ou pas. C'est ça. Et pour répondre à ça, moi, j'aime ça revenir au fondamental. Les enjeux environnementaux qu'on a, le fait que les forêts brûlent, puis que présentement, en Corée, c'est les plus gros feux qu'ils n'ont jamais eu. Puis, on a vu ça au Canada, puis on a vu ça aux États-Unis, puis on a vu ça en Europe. Ça, on ne reviendra pas en arrière. Le tube est sorti. Le pantalon est sorti du tube. Peu importe le déni ou la position politique du résident américain, la réalité, elle ne va pas changer. Ceci étant dit, le contexte dans lequel tu opères est différent. Puis, notamment sur la diversité puis l'inclusion, moi, je trouve ça horrible, tout le backlash qu'ils ont créé là-dessus. Je me sens une responsabilité de dire des choses puis de me tenir pour ces principes puis ces valeurs-là. Mais je suis bien conscient qu'en faisant ça, ça va être plus difficile dans certains environnements. Mais vu qu'on a une vision long terme et que de faire ce que tu crois qu'il y a la bonne chose à faire et de faire ce que tes valeurs te disent de faire, tu ne peux pas te tromper. Mais ça veut dire que ça va être plus difficile. En fait, ce qu'on voit maintenant, c'est que l'investissement d'impact par rapport à l'investissement régulier ou traditionnel, c'est plus de travail et c'est plus difficile. Ça, c'était vrai il y a 5 ans, c'était vrai il y a 10 ans. Ça va rester vrai. Là, est-ce que c'est encore plus difficile parce que ce n'est pas à la mode ou les gens ne croient pas?
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> C'est parce qu'il y a un désenchantement de... certaines initiatives par rapport à la diversité, l'équité et l'inclusion qui agit comme un vent de face pour toi comme investisseur d'impact, mettons?
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, mais en même temps, quand j'ai signé des lettres d'appui sur ces sujets-là dans les dernières semaines, quand tu le fais, tu es un allié des personnes pour qui c'est important. Si c'est avec ces gens-là que tu veux travailler, tu viens de prouver c'est quoi ta position ? en prenant des positions publiques. Puis vu que j'écris, je le sais que j'ai un auditoire, je sais que les gens écoutent ce que j'ai à dire. Des fois, je dis des conneries, mais bon. C'est un privilège que j'ai, puis je vais l'utiliser. J'ai déjà pris des positions pas populaires non plus, mais si je suis convaincu que c'est les bonnes, je vais le faire. Après, tu recules dans l'environnement macroéconomique. C'est sûr qu'il faut essayer de décoder ce qui se passe, mais... J'étais à Paris, à CDL Paris. Je me suis dit, c'est le fun de faire des affaires avec du monde à New York et à San Francisco, mais il me semble qu'on pourrait faire des affaires avec du monde à Paris et à Berlin aussi. Ça te demande peut-être une reconfiguration aussi. Peut-être qu'on avait une trop grande dépendance aux États-Unis. On prenait ça pour acquis et... Je ne dirais pas que c'est une bonne chose, mais la bonne réaction, c'est peut-être de dire, OK, on peut peut-être reconfigurer tout ça, puis de repenser, tu sais quoi nos alliances, puis qu'est-ce qui est stratégique, puis pas tous mettre nos oeufs dans le même panier, justement. Puis tu sais, une des faiblesses qu'on a dans l'écosystème canadien de startups, c'est que tout le monde fait le nord-sud, mais il n'y a pas vraiment beaucoup de monde qui font l'est-ouest. Puis tu sais, pour avoir été à Vancouver... Oui, c'est plus loin d'aller à Vancouver. C'est aussi loin d'aller à Vancouver que d'aller à San Francisco. Mais l'écosystème de Vancouver, en Clean Tech, en Climate Tech, est extraordinaire. Il y a un tiers de leurs startups qui sont là-dedans. Puis moi, ça m'intéresse. Quand je suis allé, c'est sûr que j'ai connecté avec plein de monde. GGM Fund, il me semble, sont à Vancouver. Oui. il y a des super beaux fonds à Vancouver puis de développer aussi de dire venez à Montréal venez voir ce qui se passe ici puis on va se rendre jusque dans l'Est puis là on devrait travailler le Nord-Sud intra-Canada aussi je pense que j'ai beaucoup milité pour l'écosystème montréalais québécois mais je pense qu'il y a quelque chose à faire au niveau pancanadien puis moi je développe ces alliances-là puis ces stratégies-là pour travailler avec les autres écosystèmes canadiens qui ont plein de choses à nous amener Et vice-versa.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Il ne nous reste pas assez de temps pour philosopher sur le réarrangement de l'ordre géopolitique et économique de notre vivant, mais on verra ce qui se passe avec toutes ces histoires. On en reparlera dans un an. Oui, 100%. Pour finir, la question suivante. J'ai failli blanquer. Quelle personne a eu le plus d'influence sur toi dans ta vie professionnelle et pourquoi ?
<strong>Sylvain Carle</strong> Il y en a eu beaucoup. Si je suis mentor aujourd'hui, c'est parce que j'ai beaucoup de gens qui m'ont mentoré. Je pense que je reviendrai, je parlais de Louise Gay, de mon mannequin virtuel puis de public technologie, qui était une femme déterminée. Puis même, en fait, c'est le binôme entre Louise Gay, qui était une visionnaire, une parteuse de feu puis d'étincelle, mais qui était accompagnée de Jean-François Saint-Arnaud, qui était mon mentor en termes de gestion. Tu sais, c'est un gars qui venait du monde de la consultation... Il m'a appris comment tu gères ça, des projets, puis comment tu parles à ton équipe, puis comment tu t'assures que tout le monde est aligné. Puis l'affaire que tu n'as pas envie de dire, puis envie de faire, c'est ça, là, il faut que tu fasses, parce que si tu ne la fais pas, tu vas être dans le trou. L'obstacle, c'est le chemin. Jean-François Saint-Arnaud, puis Louise Gay, à cette époque-là, puis c'était l'hypercroissance, on a parti de 30 personnes à 300 personnes, à cette échelle-là. 100%. Oui, puis ils sont aller lever du capital de risque pour le projet. Puis moi, c'était vraiment le moment déterminant. Je me suis dit, tu sais, quand j'étais petit, je me faisais dire, si tu veux, tu peux. C'est peut-être vrai des fois.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> On l'essaye. C'est beau, c'est un bel hommage. Sylvain, écoute, ça a été une conversation incroyable. J'aurais pu ouvrir dans 17 autres directions, mais c'est peut-être le début juste de notre relation. Fait que hopefully, on en aura d'autres, des conversations. Pour finir, je demande tout le temps si les gens ont des shameless plugs. Fait que n'importe quoi à promoter maintenant.
<strong>Sylvain Carle</strong> Oui, on organise cet été à Startup Fest la deuxième édition de Impact Fest. Donc, si vous êtes curieux, curieux, ça vous intéresse, vous en voulez en apprendre plus, on fait une demi-journée le vendredi 11 juillet, Impact Fest. Ça, c'est organisé par Civic. Civic est en fundraising. Ça fait qu'on lève de l'argent, on fait du financement pour les opérations et pour les activités de Civic. Si ça vous intéresse de vous impliquer là-dedans, écrivez-moi. Et si vous êtes des entrepreneurs d'impact ou vous pensez que vous pourriez avoir de l'impact, écrivez-moi, on va en parler. Peut-être pas cette semaine, peut-être dans quelques mois ou dans quelques semaines, mais moi, je suis toujours curieux de rencontrer des nouvelles personnes. Je mets du temps dans mon calendrier à chaque semaine pour rencontrer des gens, juste pour aller les écouter, voir ce qu'ils font, puis si je peux leur donner quelques conseils pour les aider, puis on voit où ça nous mène. Ça fait que... Vous pouvez toujours m'écrire un courriel et un jour, je vous répondrai. Des fois, c'est plus vite. Des fois, c'est moins vite. Mais c'est important, cette posture-là d'ouverture pour moi. J'ai appris tellement d'affaires. Puis, tu sais, je suis un gars curieux. Fait que si vous avez quelque chose à m'apprendre, c'est sûr que je vais vous écouter.
<strong>François Lanthier-Nadeau</strong> Sylvain, ça a été un honneur de partager ces histoires-là avec toi. Merci, mon gars. Merci beaucoup. Grand plaisir. All right, folks. Avec SaaSpasse, on a une infolette de fur hebdomadaire qui est très moitié fun, moitié fond à notre sauce. Il y a des hot takes, des expérimentations que je fais, des histoires vraies de SaaS, vraiment pour t'aider à prendre les meilleures décisions que ce soit par rapport à ta compagnie ou ta carrière. C'est une place où je peux être 100% moi-même. Ça fait du bien. J'adore ça écrire. D'avoir ce outlet-là, c'est complètement motivant pour moi. Il y a plus qu'il y a eu 150 SaaS folks et curieux qui nous suivent. Ça augmente chaque semaine. J'aimerais ça que vous en fassiez partie et qu'on se rende à 1000 et qu'on se rende à encore plus que ça. Bien franchement, ça me craque au bout d'avoir des nouveaux abonnés qui se joignent sur l'infolette. Ça me craque à continuer d'écrire, à continuer de faire de la recherche, de me poser des questions, d'analyser. Ma conversation avec cette fondatrice-là ou ce fondateur-là, ça pourrait-il être transformé en un éditorial que moi, j'amène dans l'infolette ? Fait que si vous voulez aussi, vous pouvez joindre les SaaS Pals. On a un petit forfait payant qui permet de nous supporter directement comme individu ou comme compagnie. On a déjà plus que 22 personnes qui nous supportent comme ça. C'est insane. J'en reviens pas. Puis eux, ils font ça en échange contre des extra goodies, right? Fait que je pense à des updates extra que je fais avec personne d'autre qu'avec eux, des previews de la roadmap du podcast, des rabais sur les événements et d'autres trucs. Fait que vous pouvez aller sur SaaSpasse.com, il y a un pop-up qui va vous apparaître d'en face en théorie. Sinon, dans le footer, vous pouvez vous inscrire, sinon vous googlez SaaSpasse puis beehive, c'est l'outil qu'on utilise pour l'infolettre. Ça me craint vraiment de voir ça grandir, puis ça me tient à cœur, fait que check it out. Si vous avez du feedback constructif aussi, vous pouvez me le shooter. Alright folks, un petit shout-out à Missive, partenaire produit SaaSpasse. Missive, c'est un email client multijoueur qui réinvente la boîte courriel pour aider les équipes à mieux communiquer et collaborer. Il y a au-dessus de 3500 entreprises à travers 75 pays qui leur font confiance, dont SaaSpasse et un paquet de SaaS. Donc, check them out sur SaaSpasse.com slash partenaire avec un S. Il y a une solide entrevue avec Phil Lehoux, le co-founder, sur ce qui s'en vient pour Missive. OK, de retour au pod. SaaSpasse, c'est une business d'amour, une business indépendante. Il y a un paquet de choses que vous pouvez faire pour nous supporter dans notre croissance, pour qu'on puisse continuer de créer du contenu de feu, d'organiser des beaux events, puis de mousser, puis de tirer par le haut cette communauté tech-là qu'on a au Québec. First, si vous n'avez pas ajouté votre SaaS sur notre plateforme, allez sur SaaSpasse.com, il y a un gros bouton mauve pour faire juste ça. Vous pouvez check out le job board si vous avez une offre d'emploi quelconque, c'est gratuit, un outil super cool pour toute notre audience et notre réseau. Si vous ne nous suivez pas déjà par rapport aux pods sur Spotify, Apple Podcasts, allez faire ça s'il vous plaît. Puis vous pouvez aussi nous laisser un review, ça nous aide vraiment beaucoup. Vous pouvez nous suivre sur YouTube, qu'on investit de plus en plus là-dedans, on met des shorts sur plus de contenu possible, que ce soit organique ou avec des partners. Fait que check this out. 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