Aujourd’hui, on jase avec Samuel F. Poirier, CEO chez Mercantile, le leader américain en carte de crédit verticalisées pour entreprises.
Mercantile c’est ~100 millions de volume en transactions chaque année, 22M$ USD en VC et ~30 employés pré-acquisition
On retrace son parcours : importer des roches à 14 ans, fusionner sa business de carte de débit Bitcoin avec Mt.Gox à 18 ans, miser trop tôt sur le VR et finalement la création de Mercantile.
On couvre ensuite plusieurs points, comme :
—
Cool SaaS peeps mentionnés :
—
Abonnez-vous à l’infolettre (de feu) :
https://saaspasse.beehiiv.com/subscribe
Suivez-nous sur LinkedIn (no cringe zone) :
https://www.linkedin.com/company/saaspasse/
Suivez-nous sur Instagram (mémés inclus) :
https://www.instagram.com/saaspasse/
Faites affaire avec nos partenaires certifiés (des kingpins) :
https://www.saaspasse.com/partenaires
Affichez une offre d’emploi sur le job board (gratis) :
https://www.saaspasse.com/emplois
Inscrivez votre SaaS au répertoire des SaaS au QC (>300) :
https://www.saaspasse.com/ajout-saas
—
Crédits musique
Samuel F. Poirier: de Russell's que je ne savais pas que c'était des business, mais encore une fois, ça en était. Fait que, tu sais, mettons, j'allais au Collège Montréal, puis au Collège Montréal, j'étais connu comme le gars qui prêtait de l'argent. Fait que je prêtais de l'argent au monde à des taux que, après, j'ai découvert qu'ils étaient usuraires.
François Lanthier Nadeau: What's up, folks ? Bienvenue sur SaaSpasse. Aujourd'hui, je jase avec Samuel Poirier, CEO chez Mercantil, le leader américain en cartes de crédit verticalisées pour entreprises. On parle d'un paquet d'affaires. On parle d'importer des rushs à 14 ans, de fusionner... sa business de carte de débit Bitcoin avec Mt. Gox quand il avait 18 ans, de miser trop tôt sur le VR, de la culture et de la politique canadienne versus américaine, d'ambition, de famille, de l'impact du Thiel Fellowship sur la carrière de Sam, de son exit avec Mercantil, et puis des filtres d'opportunités d'affaires qu'il y a pour les prochaines business, les prochaines initiatives qu'il veut faire. C'est le plus long pod que j'ai enregistré ever, puis c'est un de mes préférés, top 5 easy. All right, on part pour autre show. Let's go ! Sam Poirier, bienvenue sur S'Asepasse.
Samuel F. Poirier: Merci beaucoup de m'avoir.
François Lanthier Nadeau: Je suis content que tu sois là. Je commence souvent en racontant comment on s'est connus avec l'infiltré. Dans ton cas, tu t'en rappelles-tu ?
Samuel F. Poirier: Un resto, je pense que c'est 20 Mon Lapin, ça se peut-tu dire ? 100%. 100% ? 100%
François Lanthier Nadeau: sur 10. Puis on avait organisé quelque chose avec Sam Chénard, avec Simon Deben, un paquet d'autres entrepreneurs.
Samuel F. Poirier: Oui, Marc-André aussi.
François Lanthier Nadeau: Tu étais sur le coin de la table.
Participant 3: Oui.
François Lanthier Nadeau: Puis je t'ai entendu parler d'Ayn Rand. Fait que là, comme l'espèce de pseudo-intellectuel cynique que je suis, j'ai jump in, pis j'ai dit « Oh, Ayn Rand a juste écrit ça parce qu'il a vécu dans le communisme. » Pis là, t'es comme « Ah, on a parlé de plein d'autres affaires. » Pis ça a ouvert une porte sur une personnalité vraiment intéressante. Fait que je suis content que tu sois là, dude. Vraiment, vraiment.
Samuel F. Poirier: Merci de m'avoir.
François Lanthier Nadeau: Pour ceux qui connaissent pas ton parcours au kick-tour, tu me ferais-tu un genre de TLDR de ton profil, mais à haut niveau, là, quand même.
Samuel F. Poirier: Oh boy. Écoute, je te dirais que je me décris ou j'aimerais pouvoir me décrire comme une espèce de crossover entre un explorateur et un industrialiste.
François Lanthier Nadeau: Ok, intéressant. Qu'est-ce que ça mesure ça ?
Samuel F. Poirier: Écoute, j'aime beaucoup explorer des business et je suis très curieux de nature. J'aime beaucoup juste explorer un sujet et voir où les inefficacités sont dans le marché et s'il n'y a pas une meilleure façon de faire. faire les choses. Puis industrialiste, c'est plus à long terme, j'aimerais ça pouvoir faire des trucs qui ont des plus grosses amplitudes dans des industries qui sont un peu plus traditionnelles. Donc ce n'est pas quelque chose que je dirais que j'ai fait à date, mais c'est un peu comme ça que je me vois, je te dirais.
François Lanthier Nadeau: De formation entre guillemets, tes core skills que tu as leveraged ou utilisé pour bâtir les compagnies, c'était-tu très technique ?
Samuel F. Poirier: Non, tu sais, moi en fait, ça m'a pris vraiment longtemps à réaliser que c'était ce que j'étais, mais mon core skill, c'est les ventes. Je suis, c'est un peu bizarre pour moi parce que je suis très introverti, je suis gainé dans la vie en général, mais en quelque part, un de mes meilleurs talents, c'est d'être capable, de la capacité de communiquer des idées, puis d'amener du monde à vraiment comme, tu sais, les voir pour leur potentiel. Puis ça, ça a été vraiment, je te dirais, mon core skill depuis que j'ai parti. Ça fait que c'est très bizarre pour un introverti.
François Lanthier Nadeau: Puis, tu as fait, je vais essayer de nous faire ça, on va creuser dans les différentes compagnies que tu as faites, surtout la dernière, Mercantil. Tu étais co-vendeur et CEO, right ?
Samuel F. Poirier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Puis on va pouvoir te dresser un peu un portrait de chacun de ces compagnies-là, mais grosso modo, tu as lancé, tu dirais, combien de compagnies ?
Samuel F. Poirier: Tu sais, des vraies que... Parce que, dans le fond, j'ai expliqué pourquoi je dis des vrais versus des faux. Oui, c'est vrai. Dans le fond, pour moi, quand tu pars en business, il y a une différence entre faire une expérience pour tester une hypothèse versus te dire, je vais me commettre à ça pour les prochains 10 ans. Puis, des expériences, j'en ai fait beaucoup. Des trucs de genre, je vais faire un petit MVP, je vais le mettre sur le marché, je vais voir comment le marché réagit, puis c'est quoi les economics. Ça, je le fais souvent juste pour... Vraiment valider une hypothèse. Vraiment me commettre à une opportunité et le faire sur 5 à 10 ans. Je te dirais que je l'ai fait 4 fois.
François Lanthier Nadeau: 4 fois. Je pense qu'on va mostly parler des 4 en tout cas si je ne m'abuse. Donc là, ton plus récent chapeau, c'est Mercantil. Oui. Décris-moi un peu un elevator pitch, disons, de c'est quoi cette business-là.
Samuel F. Poirier: Fait que Mercantil, dans le fond, ce que c'est, c'est on est le leader américain dans les... C'est difficile à définir en français parce que les termes n'existent pas, mais en anglais, ça s'appelle des corporate co-brand credit cards. Fait que dans le fond, ce que c'est, cette affaire-là, c'est quand tu vas... L'analogie que je donne souvent au Canada, c'est quand tu vas au Canadian Tire et que tu as une carte, Canadian Tire Triangle, qui surprenamment est comme le tiers de leur net income par année.
Participant 4: C'est sûr.
Samuel F. Poirier: C'est fou. Ils font énormément d'argent avec ça. Les airlines, même souvent, vont faire plus d'argent avec leurs corporate cards, avec leurs credit cards, que leurs opérations d'airline. Ce qui est quand même débile. OK. Bref, nous, dans le fond, cette carte-là qui existe au côté consommateur, Nous, on l'a apporté du côté corporate. Fait que Mercantil s'est dit, on va aller faire des partenariats avec tous les ordres professionnels aux États-Unis. On va créer des cartes sous ces ordres professionnels-là pour les entreprises. Et les ordres professionnels vont les distribuer à leurs membres. Et l'autre truc que Mercantil fait qui est très unique, c'est qu'on va adapter le value proposition de la carte de crédit corporate pour chaque industrie dans laquelle on va être. Fait que... Nous, dans le fond, la prémisse de ça, c'était de dire, est-ce que la carte qu'une clinique dentaire utilise aujourd'hui devrait être la même que celle que quelqu'un qui a une compagnie de climatisation utilise ? Puis selon nous, la réponse, c'était non. Selon nous, les cartes de crédit, comme beaucoup d'autres produits financiers, devaient être adaptées à l'industrie qui serve. Puis qui mieux que l'ordre professionnel pour distribuer cette carte-là à leurs membres ? Fait que Mercantil, en gros, fait ça maintenant depuis presque cinq ans.
François Lanthier Nadeau: Lance-moi une coupe de chiffres pour que j'aie une idée de l'échelle, de l'ampleur de la compagnie.
Samuel F. Poirier: C'est encore petit par rapport à ce qu'on appelle un « issuer » . Un issuer, dans le fond, c'est celui des banques qui émettent des cartes.
François Lanthier Nadeau: Mettons un genre Desjardins Visa de ce monde.
Samuel F. Poirier: Oui, oui. Dans le fond, le « issuer » dans le « payment framework » , ton « issuer » , c'est un membre de Mastercard et Visa, mais qui est généralement en Amérique du Nord, ça va être une banque et qui a une licence avec les networks d'émettre des cartes dans le fond. Oui, oui. au cardholders et donc, tu sais, Mercantil, encore une fois, c'est un petit échoué de cartes de crédit corporate. On a une couple de centaines de millions de volumes manuels de cartes de crédit, 22 millions levés en capital.
François Lanthier Nadeau: C'est une deuxième vie ou c'est pas le bon...
Samuel F. Poirier: Non, c'est vraiment du payment volume.
François Lanthier Nadeau: C'est tout ce que vous processez.
Samuel F. Poirier: Exact.
François Lanthier Nadeau: Les gens qui ont des cartes qui ont été powered, faites par Mercantil, ça représente les transactions qu'eux font. ça représente des centaines de millions.
Samuel F. Poirier: Exact. Puis, tu sais, d'autres chiffres qu'on aime dire des fois, dans certaines verticales où on est, fait que, mettons, dans les cliniques optométriques aux États-Unis, on a à peu près 5 à 7 % des cliniques aux États-Unis qui utilisent nos cartes en optométrie pour payer tous leurs frais pour la clinique. En dentaire, on est autour de 1 à 3 %, si je ne me trompe pas.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Fait que, tu sais, on commence à avoir une paupière pénétration. On est aussi dans les maisons funéraires. Dans les maisons funéraires, on a une assez grosse pénétration aussi.
François Lanthier Nadeau: Wow, tu as pu. Ça veut dire qu'il y a des maisons funéraires qui... issue des cartes pour leurs membres ? Non.
Samuel F. Poirier: Mercantile va émettre des cartes à travers le NFDA, le National Funeral Directors Association, aux maisons funéraires aux États-Unis.
François Lanthier Nadeau: Ah, c'est bon. Fait que tous les cadres, mettons, en maison funéraire et les employés qui doivent dépenser pour les opérations de la compagnie, leur ordre va avoir partner avec Mercantile pour leur offrir des cartes pour faire ça.
Samuel F. Poirier: Exact.
François Lanthier Nadeau: Ils vont avoir un perk, un goût, puis genre, j'accumule les... points ou des bénéfices.
Samuel F. Poirier: Exact. C'est comme si, disons, le barreau du Québec mettait une carte barreau pour les firmes d'avocats.
François Lanthier Nadeau: Gotcha. OK.
Samuel F. Poirier: Nous, on va aller attacher des offres particulières aux firmes d'avocats à ce produit financier-là. Puis là, on va rentrer dans le marché et on va devenir la carte go-to pour ces business-là dans l'industrie.
François Lanthier Nadeau: Sick. Il y a deux autres chiffres que j'aimerais avoir pour mettre des pièces du casse-tête un peu en place. Roughly, la team, l'équipe, ça ressemble à quoi ? en termes de size, puis aussi si vous avez eu du funding.
Samuel F. Poirier: Oui, donc là, dans le fond, j'imagine qu'on va y venir, mais Mercantile a été récemment acquise par un gros fonds de private equity aux États-Unis. Depuis l'acquisition, il y a eu beaucoup de restructuration côté team, donc la team n'est plus aussi grosse qu'elle a été. Pré-acquisition, elle était à 29, 30 à peu près.
François Lanthier Nadeau: Pré-acquisition parlementaire aux États-Unis ?
Samuel F. Poirier: C'était toujours à peu près... C'était toujours à peu près divisé Canada-US. Dans le fond, la façon que Mercantile était structurée, tu avais une équipe au Canada sous Mercantile Canada et tu avais une équipe américaine sous Mercantile US. Puis l'équipe américaine était principalement tout ce qui a plus rapport avec les ventes, la conformité, en anglais on appelle compliance, le crédit parce que nous on est en underwrite de business ou toutes les fonctions qui sont plus à faire, je te dirais. L'équipe canadienne était tout ce qui reliait au développement de l'Europe du Sud, dans le fond.
François Lanthier Nadeau: Builders versus Sellers pour être grossier.
Samuel F. Poirier: Oui, exact. Parce que Montréal, je trouve, est une excellente place pour bâtir du software, mais les fonctions business demandent des fois des adaptations au marché américain.
François Lanthier Nadeau: Oui, surtout que toi, tu étais exclusivement au marché américain. Uniquement au marché américain.
Samuel F. Poirier: C'est ça.
François Lanthier Nadeau: Oui. Souvent, c'est un pattern qu'on… que j'entends qu'il faut des bottes sur le sol. Il faut du monde qui a une certaine crédibilité, qui a une proximité pour réussir à vendre ou débloquer les bloquants avant de faire des ventes.
Samuel F. Poirier: Surtout dans une industrie comme la nôtre qui est très, très, très régulée. Mercantile est régulée par-dessus la tête par les autorités financières américaines. Puis, on n'a comme pas le choix d'avoir beaucoup de monde aux États-Unis à cause de ça.
François Lanthier Nadeau: Funding, ça ressemble à quoi ?
Samuel F. Poirier: Fait que mercantile... a levé 22 millions US, plusieurs gros fonds aux États-Unis, First Round, General Catalyst.
François Lanthier Nadeau: First Round qui en est un assez problématique, mettons.
Samuel F. Poirier: Un de plus gros, Index Ventures aussi qui est plus international. Au Canada, on avait Innovia qui rentrait très tôt, mais qui n'était pas ultimement un immense chèque, mais qui a été super, super à travailler avec.
François Lanthier Nadeau: Combien de rounds, mettons, aujourd'hui ?
Samuel F. Poirier: deux rounds.
François Lanthier Nadeau: Grosso modo, si tu parles de pre-seed, seed ou seed série A.
Samuel F. Poirier: C'est seed, c'est seed, mais le seed, je te dirais, je le constate à un, mais la réalité, c'est qu'il était comme... On l'a fait en deux morceaux parce que ça a été tellement vite l'un à l'autre qu'on l'a combiné finalement. Mais il y a eu comme... C'est quasiment flou dans ma tête à quel point c'était combiné. Je pense qu'il y a eu un gap de deux mois entre les deux.
François Lanthier Nadeau: Si bon.
Samuel F. Poirier: Oui, ça a été vite.
François Lanthier Nadeau: Il y a des rentes de financement qui durent le trip, le cadeau, puis toi, entre. Fait que là, j'ai l'impression qu'on a mis la table pour qu'est-ce qui se passe, t'es qui, c'est quoi la business, mettons, que tu représentes le plus en ce moment. Mais il y a comme un paquet de shit vraiment intéressant à propos de ton histoire dans laquelle je veux creuser. Puis je commence avec un tweet. C'est rare que je fasse ça. Mais quand je faisais ma prep, il y a un tweet de toi que t'avais fait qui m'avait marqué parce que je pense qu'il est comme emblématique de... peut-être certaines croyances ou... ce qui va ouvrir des discussions intéressantes. Donc le tweet va comme suit. Too many confuse what is kind with what is right. Peux-tu juste m'expliquer qu'est-ce que tu réserves par là ? Puis si tu as un ou deux exemples qui exemplifient ça.
Samuel F. Poirier: Ben je te dirais que selon moi, dans ma vision du monde, beaucoup des conflits que tu vas voir entre différents types de personnes se récapitulent à... les gens qui essaient d'adresser les effets immédiats d'une décision versus les effets secondaires et tierces. Puis nos sociétés souvent, puis tu vois dans les compagnies, dans la société en général, je trouve que tu as vraiment un clivage entre ces deux types de gens-là. Tu as du monde qui, bien qu'ils soient conscients des effets primaires d'une décision, vont beaucoup penser de temps à penser aux effets secondaires ou tierces, alors que tu as du monde qui pense juste aux effets primaires. Souvent, quand les décisions sont faites purement d'un point de vue empathique, moi je trouve que tu oublies la partie secondaire, la partie tierce.
François Lanthier Nadeau: Fait que maintenant que j'essaie de mettre une image un petit peu vulgaire là-dessus pour mieux comprendre, toi tu dis, écoute, tu prends une décision, c'est comme si tu droppais une roche dans un étang, mais il ne faut pas que tu... la drop juste pour la première onde de vague en disant ça ça va faire du bien du monde ou ça ça va être gentil ou genre peu importe positif, faut que tu check toutes les autres ondes de vague qui vont suivre dans les temps, fait que c'est comme du short term versus long term, je sais pas si le cadre de temps est le bon mais pour vraiment rendre ça plus concret Sam, faudrait quasiment que tu me donnes un ou deux exemples si t'en as pis ça peut être aussi même random que tu veux, on peut aller en politique, on peut aller en tech, on peut aller n'importe où.
Samuel F. Poirier: Oui, oui. Puis écoute, il y en a beaucoup, beaucoup, mais je te dirais un exemple très abstrait que je pourrais donner, c'est que si tu as un système où tu as, disons, tu as des entreprises qui produisent de la richesse, puis que tu te dis, bon, bien, c'est très bien que ces entreprises-là produisent de la richesse, mais il faut également s'assurer qu'on... on bâtit des filets sociaux en place. Tout ça, c'est très bien. C'est sûr que tu veux aider le plus de monde que tu peux dans ta société, mais il y a un point où ces créateurs de richesses-là... L'effet primaire, c'est peut-être qu'on va aller leur prendre une toute petite partie de ce qu'ils font pour redistribuer dans ce net-là. Oui,
François Lanthier Nadeau: dans le filet.
Samuel F. Poirier: Oui, puis là, c'est ton effet primaire. C'est vraiment, on va aller prendre ça, on va aller redonner ça aux gens, ça va aider du monde. L'effet secondaire, c'est si tu fais ça, peut-être si tu le fais en dose minime, ça ne change rien. Mais si tu te mets à le faire en dose relativement élevée, puis que tu taxes cette force de productivité-là, puis que tu fais juste redonner, tu redonnes. tu enlèves la productivité. À terme, cette productivité-là, à travers les dizaines d'années ou même les centaines d'années, va se compound, va vraiment prendre de l'amplitude, va faire que ta société, sur 100 ans, va être beaucoup plus riche qu'elle l'était sur, mettons, que si tu avais laissé, dans le fond, si tu avais pris les ressources de ces producteurs-là.
Participant 5: Puis,
Samuel F. Poirier: si tu leur en enlèves trop, cet effet-là également va se comprendre sur disons 100, 200, 300 ans, ce qui va faire qu'à court terme, t'as aidé beaucoup de monde, c'est très nice. À long terme, pour ton pays au complet, sur 100 ou 200 ans, t'as peut-être fait que ta civilisation perd contre une autre civilisation qui n'a pas été game de faire ça. Puis, si tu regardes, mettons, le programme 1850 et aujourd'hui, ou même si tu le prends plus court de disons 1950, à aujourd'hui, la richesse qui a été créée par cette force créatrice-là est immense. Fait que dire qu'à chaque année, tu irais retirer, mettons, 20% de cette production-là pour redonner au filet, comme, il y a des calculs à faire sur l'effet sur 150 ans, mettons, que cette décision-là va avoir fait.
François Lanthier Nadeau: Parfait. Je vais essayer de jouer l'avocat du diable, juste pour qu'on fasse du role-playing. Pas nécessairement parce que mes valeurs ou mes convictions sont là. Comment on maximise les incitatifs à générer de la richesse dans notre société, c'est-à-dire lancer une compagnie, prendre des risques, construire de la valeur, en extraire aussi. Comment on maximise ces incitatifs-là tout en essayant d'aider un minimum les gens moins fortunés, les gens qui n'ont pas roulé les mêmes dés, mettons, que toi et moi, à plein d'égards. Puis, je vais faire une micro-parenthèse là-dedans, qui est, moi, mettons, j'en ai profité à quelques reprises avec ma famille du filet social, puis ça nous a aidé beaucoup. C'est extrêmement anecdotique, extrêmement micro comme exemple, puis peut-être que c'est justement ce genre d'exemple-là que tu me dis, mais Frank, il ne faut pas qu'on check juste ça. Fait que c'est ça, j'ai comme lancé beaucoup de stocks, as-tu l'impression que tu peux répondre ?
Samuel F. Poirier: Je te dirais que c'est très nuancé tout ça parce que, tu sais, en abstrait, je suis pas en désaccord avec toi, je dis pas que c'est la position non plus, je suis pas en désaccord du tout que ces systèmes-là doivent exister, tu sais.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Parce que, moi, beaucoup de ma vision du monde, puis ça, je l'ai pris d'une couple d'intellectuels aux États-Unis, ma vision du monde est autour de diminuer la violence, ultimement, pour la plupart. le plus que possible.
François Lanthier Nadeau: C'est quelque chose qu'on retrouve beaucoup dans les libertariens.
Samuel F. Poirier: Tu peux vraiment minimiser la violence le plus possible. Puis, en faisant une partie de ces systèmes-là, de ces net-loss, si tu veux, tu viens aider à ça. Ou, moi, je pense qu'il y a un problème, c'est que on a peut-être été trop loin dans cette direction-là. Et là, on est rendu avec des apparatus étatiques ou des apparatus de...
François Lanthier Nadeau: Programmes sociaux.
Samuel F. Poirier: Oui, des programmes sociaux qui deviennent difficiles à supporter dans une économie qui croît moins vite. Et une économie qui croît moins vite, historiquement, c'est très, très, très relié à de la violence. Fait que si l'économie allait vraiment dans un zero-sum game, que là, on ne produit plus de nouvelles richesses, puis c'est les mêmes richesses qui sont tout le temps réparties, là, tu vas avoir de la violence pour de vrai.
Participant 6: Oui.
Samuel F. Poirier: C'est... En taxant trop la productivité pour essayer d'en mettre dans ces systèmes-là, c'est possible qu'on vienne de créer quelque chose qui ultimement va détruire ce qui a rendu ça possible de supporter ce système-là en premier lieu.
François Lanthier Nadeau: Ce qui est le plus difficile d'en faire accepter une vision comme ça, je pense à plein de groupes ou même des citoyens, c'est je te demande de faire preuve d'imagination, pas de clairvoyance, mais de vision long terme. Puis d'imaginer une violence encore plus forte puis globale sur tout l'environnement qui t'entoure, les gens que tu connais, que la petite violence plus court terme que tu vas voir de la personne qui souffre, mettons, parce que je sais pas là que c'est une personne qui est SDF ou qui est peu importe dans le système de criminalité, ou peu importe, genre une minorité. Fait que c'est extrêmement dur quand t'as une vraie violence, une vraie douleur, disons, que tu peux voir puis qui est tangible, versus une douleur... abstraite et intellectuelle comme telle que tu amènes je pense. Puis c'est quelque chose que j'ai discuté avec un de mes bons potes qui est un... c'est le prophète Bitcoin dans notre groupe d'amis, t'sais... early on, pas aussi early que toi, on va pouvoir en reparler de ton parcours Bitcoin, mais... early on il nous a dit « hey, buy Bitcoin » puis comme il a fait l'évangile du Bitcoin puis... l'idée de « sovereign individual » puis genre... Genre les micronations, puis genre le gouvernement, il faut qu'on en ait le moins possible, etc. Tu vois un peu la trame. Ben moi je disais tout le temps, de ma naïveté je pense, genre, ouais mais d'autres, genre, le monde, s'il n'y a plus de taxes, pas en tout, pis que genre c'est, pas de plafond même sur genre la productivité, la richesse que tu peux générer comme capitaliste ou comme entrepreneur, mettons, pis là on n'a plus de cash dans mettons l'état ou dans notre organisation pour aider du monde qui mettons... je sais pas, ils ont genre un cancer ou quoi que ce soit, pis ils en ont pas d'argent pour se soigner, pis genre, le système de santé, il est plus gratuit parce qu'on a arrêté de le taxer, pis on peut plus l'offrir gratuitement. Pis là, je disais, qu'est-ce qu'on fait dans ce temps-là, tu sais, parce que c'est la violence court terme qu'on va parler là, pis il me disait, ben tu sais, man, le monde qui génère un excédent de valeur vont investir dans des programmes, pis vont, eux, faire des initiatives pour... essayer d'aider notre société probablement. Puis je me disais, puis là il va écouter ça, il va me dire c'est pas ce pantoute que je t'avais dit Frank, mais genre grossièrement, c'est ça que moi je me rappelle, puis je me disais, ouais mais là au lieu d'essayer de faire confiance dans un gouvernement, t'essayes de faire confiance dans une couple d'individus, une couple de corporations qui eux vont mettre en place des programmes pour aider les moins fortunés. Qu'est-ce que tu penses de tout ça ?
Samuel F. Poirier: Ben moi écoute ça, je suis pas d'accord avec ça non plus. Je pense que, comme toi je suis sceptique, je pense que t'as besoin d'un certain humain. Tu as besoin d'un gouvernement qui a ces rôles-là dans la société. Ok,
François Lanthier Nadeau: donc tu crois en une fois... Ah oui, c'est emboustant.
Samuel F. Poirier: Les deux extrêmes, en général, j'ai trouvé un petit peu débile à certains égards. Ça, notamment, penser que toutes ces choses-là peuvent être autogérées, je ne suis pas vraiment d'accord avec ça. Mais moi, je dirais, ma position qui... La façon la plus facile d'expliquer ma position, c'est que tu devrais avoir... Le moins de gouvernement possible, mais juste assez.
François Lanthier Nadeau: Milton Friedman-ish ou...
Samuel F. Poirier: Oui. Dans ces eaux-là, je te dirais à certaines nuances, mais dans ces eaux-là. C'est pas une bonne idée d'en avoir trop. Puis au Québec, selon moi, je veux pas trop ouvrir de parenthèse tout de suite, mais...
François Lanthier Nadeau: C'est de ma faute, t'inquiète pas.
Samuel F. Poirier: Au Québec, on est allé trop loin.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Au Québec, on est allé trop loin. T'sais...
François Lanthier Nadeau: il ya un maire juste au milieu que wong et que au rôle d'atot pour le québec je veux qu'on regarde un peu comme un dessert la fleur de lys bleu et puis là je veux recentrer la conversation surtout c'est moi qui nous a amenés ça m'intéresse foncièrement de savoir ce que tu penses ces affaires là mais ton histoire d'entrepreneur m'intéresse aussi extrêmement beaucoup écoute Vers 14 ans, quand tu avais 14 ans, tu étais adolescent, on s'entend, tu importais des minéraux, d'ailleurs dans le monde. Ma question pour toi, c'est, est-ce que tu te trompais vraiment sur les roches comme ado ou tu te trompais business et c'était ça le modèle d'affaire ?
Samuel F. Poirier: Honnêtement, je ne savais même pas que ce que je faisais, ça s'appelait une business. Pour être honnête, j'étais juste un amateur géologue. C'est aussi con que ça. Nice. J'avais une grosse collection de roches que j'ai encore aujourd'hui à ce jour et que d'ailleurs, ma femme ne me laisse pas mettre dans la maison. J'avais vraiment des centaines de roches dans des petites boîtes avec des petites descriptions et des noms en latin. Je trouvais ça vraiment cool, les Minéo. Dans le fond, j'en achetais. Pour moi, j'étais un peu gêné d'appeler ça une business parce que ce n'était pas vraiment une business. J'en achetais, des fois, j'ai revendé à du monde et je faisais genre... tout petit profit mais je trouve ça bien cool de penser que j'avais fait une coupe de dehors de plus que ce que j'avais payé pour je pensais que c'était que c'était génial je me pensais ben ben bon mais tu avais 14 ans en même temps même moi j'essayais de blender des kickflips là on s'entend oui mais tu sais c'est un hobby là c'était pas vraiment une business mais mais c'était comme ça m'a fait comme un peu comprendre que parce que tu sais j'avais pas vraiment d'entrepreneur dans ma vie immédiate à cette époque là puis ça m'a fait comprendre que ça existait cette espèce de rôle là que T'explores des sujets dans lesquels t'es curieux, pis là tu peux bâtir une structure autour de ça, pis tu peux créer de la valeur pour d'autres mondes, pis en créant de la valeur pour eux, tu crées de la valeur pour toi, pis tous ces mécanismes-là ont commencé à se débloquer dans ma tête à cet âge-là.
François Lanthier Nadeau: À travers ton hobby, des initiatives que t'as prises, cette expérimentation-là que t'as faite...
Samuel F. Poirier: Ouais.
François Lanthier Nadeau: tu as comme découvert, ok, il y a des mécaniques de marché avec lesquelles je peux jouer, puis comme la valeur, SaaSpasse à droite, à gauche, ça se prend, whatever, genre.
Samuel F. Poirier: Ouais, ouais, puis tu sais, j'avais ça, mais j'avais comme plein de petits side hustles que je ne savais pas que c'était des business, mais encore une fois, ça en était, fait que tu sais, mettons, j'allais au Collège de Montréal, puis au Collège de Montréal, j'étais connu comme le gars qui prêtait de l'argent, fait que je prêtais de l'argent. Je ferais de l'argent au monde. À des taux que, après, j'ai découvert qu'ils étaient usuraires. Fait que j'avais ça. C'est la meilleure ! J'avais ça. Je vendais des pelles. Tu sais, je vendais genre... Quoi ? J'avais essayé de faire un stand de Kraft Dinner au Collège de Montréal pour vendre du Kraft Dinner le midi. J'avais plein de bébelles de même, tu sais. Puis...
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce qui a été... Oh mon dieu, t'as comme tellement de questions, merde ! Non mais... Parler des... Passer des perles au Kraft Dinner... Ça n'a pas été approuvé par The Way.
Samuel F. Poirier: Ils m'ont jamais dit oui.
François Lanthier Nadeau: Ils t'ont jamais dit oui. Ouais,
Samuel F. Poirier: excuse-moi.
François Lanthier Nadeau: Mais c'est pas grave. C'est quelle de ces expériences ou side hustles-là qui t'a généré le plus de fric ?
Samuel F. Poirier: Je faisais surprenamment quand même beaucoup d'argent, prêter de l'argent, jusqu'à temps qu'un gars ne me repaye pas. C'était le plus gros prêt que j'avais fait. Puis...
François Lanthier Nadeau: C'était-tu le plus gros gars aussi ? Oui,
Samuel F. Poirier: puis c'est ça, j'ai pas pu le collecter. Fait que là, j'ai quand même fait une perte. Tu sais, je pense qu'overall, j'étais peut-être up, mais lui, il m'a causé... Tu sais, c'était genre 1000 piastres, puis j'avais genre 15 ans. Fait que c'était une bonne partie de mes dépôts, si tu veux.
François Lanthier Nadeau: Incroyable. Puis là, ce qui m'intéresse beaucoup, c'est quand tu as dit... Tu sais, moi, à travers mes hobbies, puis mes initiatives, j'ai comme découvert la business, mais je n'avais pas une sorte d'entrepreneur dans mon entourage. Oui. Fait qu'une fois que tu as commencé à... patenteux et à vendre des trucs, offrir des services et produits. Qu'est ce que tes parents disaient ?
Samuel F. Poirier: La réponse est différente d'un parent à l'autre. En fait, ce n'est pas fair de dire que je n'avais aucun entrepreneur. Mon père, c'est un chirurgien maxillofacial, mais il a sa clinique. Il est entrepreneur dans ce sens là. Puis ma mère, elle a souvent travaillé à son compte. Ma mère, c'est un pégenaure génétique. Elle a fait beaucoup d'articles scientifiques. puis elle travaille beaucoup à son compte. Fait que tu sais, ils étaient entrepreneurs à leur façon, mais tu sais, ils n'étaient pas comme propriétaires d'une business conventionnelle comme toi et moi on penserait. Puis ça, j'en n'avais pas vraiment beaucoup autour de moi. Tu sais, la poire du monde, mettons les amis et mes parents, c'était des médecins ou c'était les poiriers, il y a beaucoup de, il y a des architectes, des ingénieurs, tu sais, c'est très comme ce genre de profession-là. Puis, moi j'ai eu un ancêtre, dans le fond, le grand-père de ma mère, qui lui était un des plus grands entrepreneurs. canadien français du début du siècle fait que ça moi c'était un de mes idoles quand j'étais petit mais j'ai juste réalisé plus tard que c'était ça un entrepreneur j'entendais les légendes de ce gars là j'étais comme il était vraiment nice mais son nom c'est dans le fond c'est charlemagne priefontaine c'est le fondateur de uap qui devenu napa puis lui est devenu quoi n'a pas les pièces d'auto les pièces d'auto Lui dans le fond dans le fond les histoires que j'avais lui quand j'étais petit c'était ah c'est un C'était un explorateur qui allait à la chasse et à la pêche, puis il allait découvrir des nouvelles rivières, qu'il y a personne qui était allé, puis il est monté en canot. C'était juste comme un... Tu sais, c'était comme un early industrialist du début du 20e siècle. C'était comme un peu mon numéro quand j'étais petit. C'est encore un numéro.
François Lanthier Nadeau: C'est tellement important, les modèles et les figures un peu inspirantes auxquelles on est exposé quand on est flou.
Samuel F. Poirier: Exact. Mais tu sais, cet arrière-grand-père-là, j'avais pas compris que c'était un entrepreneur, moi je pensais juste que c'était comme un explorateur ce gars-là. Ouais,
François Lanthier Nadeau: mais c'est un cerveau de petit gars, l'explorateur c'est bien plus hot que l'entrepreneur. Ouais, ouais, moi je trouvais ça bien cool là,
Samuel F. Poirier: qu'il allait explorer le nord et tout ça, pis... Pis c'est ça, tu sais...
François Lanthier Nadeau: C'est le Quai Fontaine.
Samuel F. Poirier: Ouais, le Quai Fontaine, moi aussi du côté de ma mère. Pis là, dans le fond, pour répondre à ta question, fait que ma mère, ma mère était toujours très pro, tu sais, mes hobbies pis comme mes trucs, toujours... plus bizarres les uns que les autres. Mon père était un peu plus conservateur initialement. Mon père, il est très... Ma mère est plus créative. Mon père est très pratico-pratique. Il faut que les chiffres balancent et que ça soit vraiment clair. Moi, j'ai comme le merger des deux, si tu veux. C'était deux réponses différentes. Mon père, ça a pris un bon bout de temps avant qu'il dise que c'est vraiment nice ce que tu fais. Mais là, aujourd'hui, il trouve ça très cool. Mais ça a pris que... que je réussisse quand même bien financièrement avant qu'il soit game.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que, là c'est très personnel, puis comme je te dis, on pourra couper tout ce qu'on veut de notre conversation plus tard, mais est-ce que l'approbation de ton père a été une des forces motivatrices dans ton journey ou pas nécessairement ?
Samuel F. Poirier: C'est drôle que tu dises ça. Un de mes amis, en fait je sais que tu voulais en parler tantôt, le fondateur de Founders, il dit souvent « the story of the father is embedded in the son » , tu sais. Oui. Moi je pense que c'est vrai. Je pense que tu as plusieurs types de père qui peuvent amener un fils ou une fille qui est entrepreneur. Certainement, un des patterns qui a l'air de se répéter dans l'histoire, c'est un père qui a une barre très très haute, puis le fils qui veut prouver au père. Je te dirais que moi et mon frère, tous les deux, en partie probablement pourquoi on est autant intense, c'est qu'on a un père qui est très très intense. Mon père, c'était un ex-militaire. Si on ne le savait pas tôt, on se faisait chicaner. Encore aujourd'hui, il veut s'assurer qu'on fait... Il n'est pas impressionné si on ne fait pas un bon montant d'argent dans l'année. Mon père, je l'adore mon père, mais il met la barre haute. Puis je pense que moi, je vais être comme ça probablement.
François Lanthier Nadeau: Mais il doit avoir quelque chose de sain ou de magnétique aussi. dans la figure paternelle qu'il est parce que tu as beaucoup de gens ou d'ados ou de jeunes adultes qui auraient mal réagi à ça. Ça aurait été l'inverse de du magnétisme, ce serait, il aurait fait l'inverse, il aurait été focal, il aurait dérapé ou whatever. 100% j'en parle. Il y a quelque chose d'aspirationnel.
Samuel F. Poirier: Je pense que tu as 100% raison. Mon père c'est quelqu'un qui a très bien réussi dans sa profession. Il est vraiment comme un des tops au pays dans ce qu'il fait. Ok nice. J'ai beaucoup d'admiration pour ça parce que mon père il vient… À priori, mon père n'est pas d'une famille riche. Il est sorti de la misère à travers sa génération. Il a été obligé d'aller dans l'armée pour payer ses études. Tout ces trucs-là. Moi, mon frère, on a toujours eu beaucoup d'admiration pour ça. Mes deux parents, en fait, on a eu beaucoup d'admiration. Mais c'est sûr, comme tu dis, que ça met la barre haute. J'ai souvent cette discussion-là avec ma femme parce que là, ma femme est très, très enceinte. Félicitations. Merci. Puis là, on parle comment on va éduquer ce bébé-là. Puis moi, c'est sûr que pour moi, dans mon framework, tu veux mettre la barre haute. Puis Marianne, des fois, elle est plus... Elle veut s'assurer que l'enfant soit toujours supporté. Je pense qu'elle a un point que, dépendant du bébé que tu as sous les bras, tu peux « make or break » un individu à faire ça. Ça se peut que tu casses la personne à le faire. Fait qu'il faut vraiment que tu fasses attention. Puis je vais l'apprendre en éduquant le bébé. Mais c'est sûr que je pense que tu as besoin d'une dose des deux, mais je ne suis pas d'accord avec le système que n'importe quelle performance est acceptable.
François Lanthier Nadeau: Il y avait une fille, une exec qui était venue sur le pod Sam qui m'avait dit « Est-ce que c'est quoi qui est le plus tough à propos de travailler avec toi ? » Et elle m'a dit « I don't reward effort » .
Samuel F. Poirier: Je suis quand même d'accord. Exact.
François Lanthier Nadeau: Et moi, je n'ai pas une opinion forte là-dessus. Je pense que tu veux… Tu veux que le jeu et la créativité soient accessibles sans nécessairement qu'il y ait un prix et quelque chose à gagner, mais en même temps, je pense que d'avoir la barre haute, si c'est amené de façon saine et pas toxique, il ne faut pas que l'amour d'un parent dépendre...
Samuel F. Poirier: Non, non, non. Amour est conditionnel.
François Lanthier Nadeau: Exact.
Samuel F. Poirier: Mais ça, je l'ai toujours eu. Mais c'est vraiment... Si la personne que je vais élever... elle a les capacités de se rendre loin, je vais lui mettre la barre. Je ne vais pas lui dire, non, non, c'est correct que tu aies fait un C.
François Lanthier Nadeau: Mais je vais ouvrir même nos DMs, parce que je pense que je te l'avais envoyé. Mais grosso modo, c'est suite à la discussion que j'ai eue avec toi, c'était Vincent Thibault, je ne sais pas si on parlait de... En tout cas, on parlait de... On parlait d'Ayn Rand, on parlait de The Fountainhead. Puis j'avais des opinions là-dessus qui étaient basées sur des vidéos YouTube, des tweets threads, mais je n'avais jamais lu le livre. Fait que je l'ai lu, puis pour faire écho à ce que tu dis, j'ai lu The Fountainhead. Je n'ai pas lu encore Atlas Shrugged, c'est un projet, mettons.
Samuel F. Poirier: C'est long.
François Lanthier Nadeau: Je me suis noté une quote, je pensais que je te l'avais envoyée, mais non. Ayn Rand de Fountainhead en 43, « Anything may be betrayed, anyone may be forgiven, but not those who lack the courage of their own greatness. »
Samuel F. Poirier: Ouais, c'est très Nietzschien, si tu veux, mais oui.
François Lanthier Nadeau: Mais il y a quelque chose de beau là-dedans, de se dire « Hey, je me le dois un peu, Chris, de réaliser mon potentiel. » Ouais, ouais. Ça me faisait penser un peu à ce que tu disais, comme si la personne que j'ai mise au monde, puis que j'éduque, puis que j'élève, elle a un potentiel, je veux qu'elle l'actualise un petit peu.
Samuel F. Poirier: Moi, tu sais, beaucoup de... comment je pense, puis c'est très, très, très creux dans moi, puis je me le répète plusieurs fois par jour, de façon automatique, je pense beaucoup en regret minimization.
François Lanthier Nadeau: Ouais, c'est Bezos qui avait ce framework-là, je pense. C'est quand même commun,
Samuel F. Poirier: il y a beaucoup de monde qui en parle, mais dans le fond, c'est de me dire, puis je le fais souvent comme expérience, presque tous les soirs, de me dire, sur mon lit de mort à 90 ans, ou espérant beaucoup plus tard, qu'est-ce que je vais regretter ? d'avoir fait ou pas avoir fait. Puis c'est sûr et certain que si je suis comme, je pense que j'avais plus de potentiel que ça et que je ne l'ai pas réalisé, ça, c'est dans mes top regrets que j'ai le plus peur. Fait que je suis très fear-driven, je te dirais, à ce niveau-là de ne pas réaliser à 100% ce que je pense que je peux réaliser.
François Lanthier Nadeau: C'est bon parce que ça me fait un allé-ou pour une autre question que je voulais te poser. Fait que là, by the way, moi aussi, j'essaye... J'essaie, moi c'est pas à chaque soir, fait que t'as une belle discipline, je pense.
Samuel F. Poirier: C'est automatique, je pense pas, by the way, c'est juste comme ça me revient tout le temps à l'esprit parce que c'est une peur que j'ai. Mais continue,
François Lanthier Nadeau: excuse-moi. Non, non, c'est good. Ben moi, dès que je suis inconfortable, irrité, pas bien, mettons, dans ma vie, je me pose cette question-là, genre, « Hey, si je mourrais dans deux semaines, genre, je serais-tu fureur des deux dernières semaines, mois, années ? » Pis si la réponse est non, je suis comme « Ok, qu'est-ce que je veux changer ? » Parce que comme, je sais jamais c'est quand la dernière fois que je vais me poser cette question-là, tu sais. Regret minimisation, c'est excellent pour... Là j'essaye de pas trop ouvrir de canne de verre d'eau dans le même temps. Mais petite plug vite pour Daniel Kahneman qui dit qu'on... L'économiste... Whatever... Thinking fast and slow.
Participant 3: Ah oui oui.
François Lanthier Nadeau: C'est un livre super cool. Puis ce gars-là dit beaucoup que genre souvent on vit plus dans nos mémoires que dans le moment présent. Fait qu'on va prendre des décisions entre autres pour les mémoires et les souvenirs que ça va nous créer. Puis on va être fier ou content de revivre ces mémoires-là. Ça ressemble un petit peu au regret minimisation framework. Intéressant à checker. L'autre truc, c'est sur le pod de My First Million, l'autre fois, il y avait le founder de Replit qui disait, moi, un des frameworks décisionnels que j'utilise pour prendre un call ou pas, c'est qu'est-ce qui ferait la meilleure histoire ? Ça ressemble. Ça s'entrecoupe un petit peu avec minimiser les regrets. Souvent, je lance ça au monde si ça peut circuler dans leur tête et les inspirer. Mais là, tu m'as dit, regret minimisation sur mon lit de mort. Je ne veux pas me dire, Chris, j'avais un potentiel que je n'ai vraiment pas accueillir. Par contre, ma question pour toi, c'est si tu as un chip sur l'épaule ou tu as genre une obsession sur réaliser ton potentiel, mettons, économique ou productif ou peu importe, d'entrepreneur, si c'est trop obsessif, tu peux ignorer ou discarter d'autres dimensions de ta vie vraiment, vraiment, vraiment importantes. Puis moi, ce que j'ai souvent entendu, Sam, c'est du monde qui se rendent sur leur lit de mort puis qui disent, ben moi, mon plus grand regret, c'est genre, j'ai pas assez passé de temps avec ma famille. J'ai pas été un assez bon fils, père, chum, whatever, you wanna call it, j'ai perdu des amitiés, des choses que j'ai pas dites. Fait que c'est comme si cette dimension-là, profondément humaine puis relationnelle, elle te pognait dans le détour un petit peu si tu focuses trop sur l'entrepreneuriat, le succès, cette ambition-là. Fait que comment... Comment toi, tu essaies de t'en créer ? Parce que tu es clairement un gars familial, on l'a entendu dans plein d'affaires. Comment tu t'équilibres entre la job et le reste de ta vie ?
Samuel F. Poirier: Je te dirais que je le passe par le même filtre, si tu veux. OK,
François Lanthier Nadeau: nice.
Samuel F. Poirier: Puis la conclusion de comment je... Ça se dit mal en français, OK. Comment je distribue mon... Allouez-moi. Est un résultat de, dans le fond, quand je pense à ça. Et très tôt dans ma vie, j'allais dire qu'il y a comme quatre piliers dans ma vie si tu veux.
François Lanthier Nadeau: Ok vas-y.
Samuel F. Poirier: Ben dans le fond c'est... Ma vie professionnelle fait que bâtir des entreprises, qui est vraiment ce que j'aime le plus faire de mon temps. Après ça, je te dirais, c'est la famille. La famille, moi, c'est un peu plus large que juste ma famille nucléaire immédiate. Les Poiriers sont très proches en tant que famille. C'est une famille... Les cousins et cousines, c'est comme mes frères et mes soeurs.
Participant 5: Un clan.
Samuel F. Poirier: Oui, c'est vraiment un clan. Ça fait que ça, je te dirais, le troisième, ça serait lire. Je lis beaucoup et je veux toujours avoir du temps pour lire. Ça me ferait beaucoup de peine si je n'avais pas de temps pour lire. Le quatrième, c'est également extrêmement un gros pilier de ma vie, c'est passer du temps in the wild. Dans la nature. Je pêche à la mouche beaucoup, je chasse. Ma santé mentale a besoin que j'aille dans le bois. C'est ces quatre morceaux-là. Honnêtement, si c'est 99 % de ce que je vais faire dans ma vie, ces quatre trucs-là, je suis très à l'aise avec ça.
François Lanthier Nadeau: J'imagine que... vu que tu as une récurrence de ta question un peu de minimisation des regrets, tu peux facilement spotter « Oh Christ, là j'ai un pli qui commence à shaker. » Genre, ça fait trop longtemps que je ne suis pas allé dans le bois.
Samuel F. Poirier: Exact.
François Lanthier Nadeau: Ou genre, c'est quand la dernière fois que j'ai bien connecté avec ma femme. Ça revient et tu te doses en ta réelle un peu.
Samuel F. Poirier: Non, exact. Pour moi, je n'ai jamais trouvé que c'était… Tant que tu fais l'exercice de penser vraiment « Est-ce que c'est vraiment la vie que je vais vouloir avoir vécue ? » tu devrais pas arriver à ces conclusions là. Pas à ces conclusions, tu devrais pas arriver à ce résultat là. Tu devrais en procédure de chemin redresser le cours assez rapidement. Fait que quand le monde arrive à cette constatation là, après mettons 50 ans de carrière pis que c'est ça qui est arrivé, selon moi c'est du monde qui ont pas eu assez d'introspection, pis qui ont pas corrigé le tir au milieu du chemin.
François Lanthier Nadeau: Ouais pis peut-être aussi que personne leur a... appris à avoir de l'introspection. Il n'y a pas eu de modèle qui s'introspectait. Voilà.
Samuel F. Poirier: Moi, c'est en partie pourquoi je lis autant. C'est que je lis des biographies comme s'il n'y avait pas de lendemain.
François Lanthier Nadeau: Biographies sur tout, Sam ?
Samuel F. Poirier: 75% de ce que je lis.
François Lanthier Nadeau: Le reste, fiction ?
Samuel F. Poirier: Un peu de sci-fi, beaucoup de livres d'histoire. J'adore l'histoire. Je vais vraiment essayer de comprendre, principalement, les chutes d'empires, pour une raison ou une autre. J'aime beaucoup les chutes d'empires. Je lis des gros livres sur la chute de certains empires à travers l'histoire. Puis ce que je veux faire, pour la raison que je fais tout ça, c'est que d'un je suis curieux, mais de deux, j'aime apprendre, en anglais il dit « this by curiously » , à travers les yeux de quelqu'un d'autre. Puis quand tu as lu des centaines de vies, à un moment donné, tu commences à voir les patterns de qu'est-ce qui est une bonne vie et qu'est-ce qui est une mauvaise vie.
François Lanthier Nadeau: C'est bien dit ça,
Samuel F. Poirier: j'aime ça. Ça m'aide beaucoup à vraiment isoler ce que je veux de ce que je ne veux pas.
François Lanthier Nadeau: Ok.
Samuel F. Poirier: Oui.
François Lanthier Nadeau: C'est comme une... C'est comme si tu roulais des simulations d'autres vies, genre, pis tu peux en apprendre sans nécessairement avoir à vivre les douleurs et les joies aussi.
Samuel F. Poirier: 100%, pis tu les vois les erreurs, pis tu sais, tes voix souvent se répéter, pis tu vois les trucs qui ont amené de la satisfaction aussi se répéter, pis souvent tu vas lire des biographies, c'est pas toutes les biographies que les gens vont te ressembler, de personnalités, mais une fois de temps en temps, t'en tapes une, genre la personne, elle te ressemble vraiment beaucoup, pis là tu peux vraiment voir, basé sur ce que cette personne-là voulait pis ce qu'elle a eu. Qu'est-ce que toi, tu devrais changer à ta vie ? Puis ça, moi, personnellement, ça m'aide beaucoup à faire ça.
François Lanthier Nadeau: All right, folks. Petit shout-out à Baseline, partenaire certifié SassPasse. C'est mes geeks puis doctorants en intelligence artificielle préférés. Ils ont accompagné un paquet de SASS en AI pour collecter puis valoriser de la donnée, mais aussi pour développer des fonctionnalités puis des automations critiques. Check them out sur sasspasse.com slash partenaire avec un S. Puis l'épisode 41 avec David Beauchemin vaut vraiment la peine. OK, de retour au pod. Est-ce que, rapidement, il y a une biographie que tu recommanderais, mettons, à moi, personnellement, en fait ?
Samuel F. Poirier: Tu veux dire basée sur tes propres intérêts ou...
François Lanthier Nadeau: Basée sur le peu que tu connais de moi ou la vibe que t'as de moi, y a-tu une biographie que tu serais comme...
Samuel F. Poirier: T'es tough pour moi de te dire pour toi parce que je pense pas que je te connais assez pour voir les variantes. C'est bon,
François Lanthier Nadeau: c'est une honnête réponse. Dis-en une, en général, là-bas.
Samuel F. Poirier: Fait que, t'sais, c'est plate. pour moi de la mentionner parce que je te dirais que c'est un des noms qui est facile à spotter, mais moi, un de mes idoles depuis que je suis tout petit, c'est Rockefeller. John D. Rockefeller, une des raisons que j'aime autant John D. Rockefeller, c'est que comme tu disais un peu tantôt, tu as beaucoup de monde à travers l'histoire des grands entrepreneurs qui ont comme trop alloqué de temps, disons juste à la business, puis qui ont des vies familiales désastreuses, genre des séries de divorces, puis Rockefeller, qui ... qui est comme, jusque dans les années 50-60, c'était vraiment comme l'homme le plus riche de l'histoire. Et même plus tard, je pense que c'est Elon Musk qui l'a détrôné. Mais Rockefeller... Il avait une vie familiale incroyable.
François Lanthier Nadeau: Ah oui ? Ah oui.
Samuel F. Poirier: Sa femme l'adorait. Tous les soirs, il était avec sa famille et il se fait avec eux. Il était toujours avec ses enfants. Il les élevait lui-même. C'était vraiment comme un bon père de famille. Puis malgré ça, il était extrême. C'était l'homme d'affaires le plus...
François Lanthier Nadeau: Sanguin ?
Samuel F. Poirier: Successful, j'allais dire.
François Lanthier Nadeau: Ah, OK. Non,
Samuel F. Poirier: il n'était pas... Ben, écoute...
Samuel F. Poirier: On pourrait en parler longtemps. Oh là là. Mais il était très partagé à ce niveau-là d'ailleurs. Mais non, c'est un homme qui avait une vie professionnelle extrêmement développée et une vie familiale extrêmement développée. Puis moi, j'ai toujours trouvé que c'était un modèle exceptionnel. C'est un homme qui est extrêmement honnête. Il avait comme plein d'autres facettes de sa vie. C'était juste comme, selon moi, un être très peu à beaucoup de niveaux. Puis c'est un gars que moi, j'aimerais beaucoup émuler. Plus que... beaucoup d'autres modèles qu'on pourrait penser.
François Lanthier Nadeau: Super. Tu as mentionné la nature, la chasse, la pêche. Dans la petite prep que j'ai faite, je crois que je t'ai spoté à la chasse avec ton frère. Peux-tu ça ? Vous êtes deux frères, c'est ça que tu disais ? Parle-moi un petit peu de ton frère. La relation avec lui, est-ce bonne ?
Samuel F. Poirier: Oui, j'ai une excellente relation avec mon frère. Eliott, c'est comme mon meilleur ami. On est tous ensemble. Il n'y a pas grand monde qui peut plus me faire rire dans le monde qu'Eliott. Il y a une forme... Lui et moi, on a une forme d'amour très, très, très unique. On s'entend très bien. Puis, Elliot, il est de 8 ans à mon cadet. 7-8 ans à mon cadet. C'est le bébé. Je te dirais, on est différents de personnalité, mais à beaucoup d'égards, on se ressemble. On a pas mal les mêmes champs d'intérêt. Fait qu'Elliot est également, de son plein gré, devenu entrepreneur, mais d'une façon un petit peu différente de la mienne.
François Lanthier Nadeau: Parce que lui, il a l'air à être deep dans les roches. Oui.
Samuel F. Poirier: Tu peux juste dire vite ce qu'il fait. Dans le fond, Elliot, il a étudié en mathématiques à McGill et en computer science. C'est un génie des maths. Je pense que je ne suis pas pire, mais Elliot, c'est juste un autre niveau. Elliot, à un moment donné, a commencé à juste lire des grosses thèses. de doctorat de genre drill and blasting pour les mines. Quand on dit mining, il y a vraiment des vraies mines. C'est des espèces de gros textbooks de la mort sur comment le drill and blast ça fonctionne. J'étais comme de où tu sors ça man ? Je pense que c'est weird, mais mon hypothèse c'est que Elliot quand il était petit, il a trop joué à Minecraft. Puis qu'il est genre devenu obsédé sur comme creuser des trous puis des cavernes, des affaires de même. Puis là il était juste genre man, je vais bâtir ma carrière dans le creusage de trous. Si. Il est devenu expert en drill and blast sans même avoir fait une explosion toute sa vie.
François Lanthier Nadeau: Incroyable.
Samuel F. Poirier: Il a commencé à coder le meilleur software de drill and blast au monde. Puis là, il a bâti cette affaire-là lui-même.
François Lanthier Nadeau: C'est quoi le nom de la compagnie déjà ?
Samuel F. Poirier: Je pense qu'il l'a appelée Watoga.
François Lanthier Nadeau: Watoga.
Samuel F. Poirier: Je ne serais pas tant en amour avec le nom, mais en tout cas, c'est délicat.
François Lanthier Nadeau: Je vais mettre ça dans les show notes. Je l'ai checké un petit peu aussi sur X-Twitter pis il a des hot takes ton gars.
Samuel F. Poirier: Ah oui lui aussi c'est un autre bon hot take guy. Fait que non mais c'est ça, pis il a fait ça pis c'est drôle. Il se lève à genre 6h pis là il code en malade jusqu'à genre 3h du matin pis il a genre 3 zines en bouche, c'est intense leur affaire. Mais c'est cute là.
François Lanthier Nadeau: L'énergie de la vingtaine aussi. C'est cool man, c'est très cool pis... Vous vous voyez, est-ce que vous habitez encore proche ? Est-ce que vous réussissez à avoir une proximité avec lui ?
Samuel F. Poirier: Je le vois pas mal. Ben t'sais, nous on va au chalet tous les week-ends. Le chalet de ma famille ou le chalet de la famille de ma femme blonde. Fait que je le vois comme tous les week-ends, mais on se voit chaque semaine. Et sinon, ben souvent, Elliot vient squatter mes bureaux.
François Lanthier Nadeau: Ok.
Samuel F. Poirier: Fait qu'il est dans la phase vraiment genre scrappy. Fait qu'il vient quand même souvent. Mais non, on se voit pas mal tout le temps.
François Lanthier Nadeau: Tellement plus puissant d'autre. Drillin'. blast pas à y est là il vraiment y est fatigué à l'été il veut faire des mines partout le jeu comme n'en j'ai été trop écoute j'ai c'est vraiment un show bonbon pour moi parce qu'il ya trop de sujets qui m'intéresse à parler avec toi puis clairement que c'est pas la structure classique de mes entrevues mais où il faut c'est mon podcast je fais ce que je veux tu as eu une Un chapitre de ta vie qui était autour de Bitcoin, right ? Ben, autour de Bitcoin. Laisse-moi le tee-up, puis tu pourras banter là-dessus. Moi, quand j'avais 18 ans, je me faisais sortir des bars puis casser la gueule par des bouncers qui avaient trop de testostérone. Toi, quand t'avais 18 ans, tu lançais la première carte de débit Bitcoin, puis tu fusionnais ta compagnie même avec Mount Gox, l'infameux Mount Gox. Fait que comment un kid de 18 ans devait exposer à Bitcoin en fucking 2011 ?
Samuel F. Poirier: La réponse honnête, c'est qu'on ne savait pas vraiment c'était quoi le Bitcoin quand on a commencé. C'était moi, je faisais ça avec un ami, puis mon ami bâtissait un site qui utilisait des Bitcoins dans le fond pour une monnaie sur le site.
François Lanthier Nadeau: Ah, Silk Road ?
Samuel F. Poirier: Non, non, non. Non,
François Lanthier Nadeau: non, non,
Samuel F. Poirier: vraiment pas. Non, non. Non, non, mais, puis dans le fond, c'est ça, il y avait cette espèce de... de currency là comme un système de points pour le site. Il avait vu ça sur un forum pis il était comme « Ah, c'est une façon de faire des points sur le site. »
François Lanthier Nadeau: Wow.
Samuel F. Poirier: Fait que là, il a mis ça sur son site. Pis là, t'sais comme « C'est quoi cette affaire-là ? » « C'est bien bizarre. » C'était genre en 2010 là. Fait que c'était très très très naissant. Et je sais même pas si ça se dit en français ça. Naissant ?
François Lanthier Nadeau: Voyagement. Bref.
Samuel F. Poirier: Fait que ça commençait pis t'sais il avait vu ça sur un forum. Là, il l'a utilisé. Pis là, t'sais on avait quand même pas mal mais on était comme « Qu'est-ce qu'on fait avec cette affaire-là ? » « C'est juste des points pis ça sert à rien. » Puis là, tu es comme, si on veut les utiliser, il faudrait qu'il y ait comme une carte pour que tu puisses l'utiliser dans la vraie vie. Fait que là, c'était ça l'idée. Là, on a commencé à bâtir ça. Puis là, on avait besoin de financement. Tout le monde trouvait ça vraiment louche, cette affaire-là. Fait qu'ils étaient comme, non, on ne donne pas de financement. Puis là, littéralement, j'ai écrit un message dans le chat de Mt. Gox, dans le Customer Support Channel. J'étais comme, hey, on est en train de bâtir une carte de débit pour le Bitcoin. Puis personne ne veut nous donner de l'argent. pour finaliser le projet, est-ce qu'on peut le faire avec vous ? Cette email-là de Customer Support, c'est rendu au CEO. Le CEO nous a écrit, il était comme, venez fusionner avec nous, on va le faire ensemble. C'est ça qu'on a fait. C'était très wild. Moi, oui, politiquement, je suis plus d'alignement avec la communauté Bitcoin, mais je ne suis pas... Il y en a des craqués là-dedans. Il y a bien du monde là-dedans qui sont un petit peu... Ma reproche souvent à du monde de gauche ou comme de ce morceau-là du particle spectrum, je te dirais, c'est qu'il manque un peu de connexion à la réalité. Il y a du monde dans la communauté Bitcoin que ça a marre à faire, mais de l'autre bord.
François Lanthier Nadeau: Oui, des genres de maximalistes toxiques. Ah oui,
Samuel F. Poirier: c'est pas mieux. Les deux sont un petit peu coucous. Ça, c'était pas tant la raison pourquoi on était là-dedans. je suis quand même qui moi je t'ai pas tu sais je t'ai pas le monde vraiment été early tu étais tu devais être un fanatique vraiment pas moi j'étais vraiment sceptique c'est ce que j'aurais pensé moi maintenant fait que j'ai ok non j'aurais voulu l'être j'aurais dû l'être mâcherait beaucoup plus riches aujourd'hui mais non je les fais pas qui non j'étais vraiment juste je trouvais ça cool ça va l'air le fun face à fait qu'on l'a fait mais
François Lanthier Nadeau: Tu étais beaucoup plus jeune aussi.
Samuel F. Poirier: J'étais plus jeune, mais je n'avais aucune idée qu'il allait se passer ce qui s'est passé. Je me souviens, j'ai une mémoire que je raconte souvent. Je suis sur le perron chez mes parents. J'étais en train de parler sur Skype, parce qu'en ce temps, c'était Skype, avec le président du plus gros échange canadien à l'époque, qui était Kev Vertex, qui était dans l'Ouest canadien. Je ne savais pas si ça existait encore. Puis, je lui demandais, je pensais que Bitcoin était à 2 $. J'étais comme... Combien tu penses que ça pourrait valoir un jour ? Puis elle me dit, « I think it could be worth $50 a coin. » Puis j'étais comme, « T'es malade. » T'es insane. Puis non, je m'attendais vraiment pas à ça, je te dirais.
François Lanthier Nadeau: Pour ceux qui connaissent pas nécessairement l'histoire puis la genèse de Bitcoin, Mt. Gox, c'était un échange, une plateforme d'échange, où tu pouvais acheter puis vendre.
Samuel F. Poirier: C'était le plus gros échange, oui.
François Lanthier Nadeau: Puis c'était un des plus early, puis c'était, comme tu dis, le incumbent, un peu le genre de géant à l'époque.
Samuel F. Poirier: Oui.
François Lanthier Nadeau: Puis il y a eu une fameuse chute de ce mont Gox. Comment tu la décrirais ? Ça a été hacké, je pense ?
Samuel F. Poirier: Ça a été supposément hacké. Honnêtement, les détails après la banqueroute, je suis moins familier parce que ça a eu une propre vie par elle-même. Mais oui, ça a été hacké. Ils ont perdu un milliard en dépôt. Comme beaucoup des premiers échanges, il y a eu beaucoup de problèmes au début avec la crédibilité des échanges. Il y en a encore. Puis c'est ça, c'était Mangok, c'était le plus gros échange dans ce temps-là. Il était basé au Japon, mais pour une raison ou une autre, il était opéré par deux Français. Le président, c'était un Français et le deuxième, je te dirais sa main droite, qui s'appelait Gonzague, c'était un Français aussi.
François Lanthier Nadeau: Gonzague.
Samuel F. Poirier: Oui, je reportais à Gonzague. puis ils habitaient tous les deux au Japon. Puis il y a Mantgox, dans le fond, c'est drôle parce qu'il n'y a plus de monde qui le sait, mais Mantgox, ça vient de Magic the Online Gathering Exchange. C'est possible. Oui, puis au début, Mantgox avait été créé pour être un espèce de forum de trading de cartes Magic, mais ils utilisaient de la crypto. Puis ils sont devenus l'échange, puis c'est devenu le plus gros échange jusqu'à comme 2000... Ben, jusqu'alors, dans le fond, on leur mord en 2014.
François Lanthier Nadeau: Ça, c'est du niche lore. Ah oui, c'est du lore.
Samuel F. Poirier: Oui, c'est du jeu lore.
François Lanthier Nadeau: Je suis très down avec ça. Fait que toi, quand il y a eu l'implosion, la banqueroute de Mt. Gox, tout ça, la business qui était... C'était quoi le nom de la business, ça, c'est-tu déjà, Sam ?
Samuel F. Poirier: Honnêtement, elle s'appelait Yaggy Card, mais elle a été tellement vite absorbée dans Mt. Gox qu'on est devenu Mt. Gox.
François Lanthier Nadeau: C'est bon, c'est bon. Fait que toi, t'as vécu ça, mettons... tu as juste move on ?
Samuel F. Poirier: oui oui,
François Lanthier Nadeau: j'étais juste genre bon ok on va faire autre chose ok parfait pis là ça fait plus que presque 15 ans ce soir là est-ce que presque 15 ans fait que le Sam sceptique de Bitcoin en fucking 2011 aujourd'hui c'est quoi ta position là-dessus est-ce que tu alloues un peu de ton capital oui oui j'en ai c'est juste
Samuel F. Poirier: C'est sûr que j'en ai encore. Puis, dans le fond, moi, ma position aujourd'hui, ce serait que la crypto, en général, je suis sceptique.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Le bitcoin en tant que tel. Fait que vraiment, comme je split entre la crypto qui est les rails versus vraiment juste le bitcoin. Le bitcoin, je suis relativement bullish. Et la raison est que moi, je le vois, la façon que je l'ai compris, et que je pense que ça a une utilité dans le monde. Parce que je ne pense pas que c'est vraiment... Je ne le vois toujours pas comme un meilleur outil de paiement, si tu veux. Je le vois comme l'équivalent monétaire d'avoir des armes chez toi.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Ça fait que c'est une façon de dire, si tu ne peux plus faire confiance au gouvernement, et que le gouvernement devient abusif, la même façon qu'aux États-Unis, les gens... qui est dans la constitution américaine, le right to bear arms, pour être capable de défendre un gouvernement qui est trop oppressif. Je vois la crypto, le bitcoin comme une façon de faire ça.
François Lanthier Nadeau: D'un point de vue économique, tu deviens victime d'une hyperinflation qui est gérée par du... de la mauvaise gestion économique d'un État et ou de la corruption dans un État et que tu vois la valeur de ton argent se dilapider, d'avoir justement une partie de ta richesse qui est en bitcoin, ça la protège. Ça met un bouclier contre un peu ça. C'est comme ça que tu le verrais un peu.
Samuel F. Poirier: Oui, et les applications les plus claires que j'ai vues ou les plus utiles, je devrais dire, que j'ai vues, c'est par exemple ce qui s'est passé au Venezuela que de beaucoup de monde qui vont... mettre leur net worth en Bitcoin pour s'échapper du régime en place.
François Lanthier Nadeau: Pour protéger une valeur ou la store of value.
Samuel F. Poirier: Exact. Ça, j'y crois réellement. Je pense que c'est très utile pour ça. En tant que mode de paiement, pour être dans l'industrie du paiement, je te dirais que je ne suis toujours pas vendu que c'est la façon la plus efficace de transiger de l'argent.
François Lanthier Nadeau: Je pense que l'industrie essaie d'innover depuis des décennies maintenant. Presque des décennies, plusieurs années, whatever. sur des layers 2, sur des manières de pooler et tout ça, puis de rendre ça, je veux pas dire fongible, je veux dire genre facile à bouger. Ils vont-ils réussir à le pooler ? Faut pas, je sais pas, je suis pas connecté là-dessus. Puis moi, mon bet est similaire au tien. Quoique, moi, ma vision, c'est plus... Mais tu sais, en même temps, je vais te le dire ensemble, je me dis, Chris, si t'es rendu à l'état des choses, c'est j'ai besoin du Bitcoin chez nous parce que j'ai un gouvernement oppressif. Ben, ça se peut aussi que t'avais besoin de tes guns chez vous, pour vrai. Pis ça veut dire que genre shit hits the fan, genre tu sais... T'es dans une situation de merde là si...
Samuel F. Poirier: Je pense que c'est plus gris que ça, mais oui.
François Lanthier Nadeau: Ouais, ok.
Samuel F. Poirier: Ouais, ouais.
François Lanthier Nadeau: Parce que moi ce que je disais comme conseil, pis c'est peut-être pas un bon conseil je sais pas au monde, c'est... Buy bitcoin, old, gosse pas sur Twitter, check pas trop les nouvelles, check aux 2-3 ans au pire là. Pis genre, si à un moment donné ça prend une valeur en fiat, mettons en CAD ou en USD qui est que... extraire une partie de cette valeur-là, la convertir en fiat, peut changer significativement ta vie et celle des gens que t'aimes, ben là, moi, je suis ouvert à convertir. Mais le « hold forever » , ton bitcoin sans jamais vendre, je ne suis pas aussi religieux, intense là-dessus.
Samuel F. Poirier: Moi, je te dirais que je suis assez…
François Lanthier Nadeau: Oui ?
Samuel F. Poirier: Oui, je ne compte pas être touché. Super.
François Lanthier Nadeau: C'est vraiment cette « hedge » -là, c'est intéressant.
Samuel F. Poirier: Oui, et le reste de la crypto, comme toi, je pense… Tu sais, j'ai un peu... Une fois que je ne fais plus de business, j'ai un subscriber un peu...
François Lanthier Nadeau: Dans l'industrie.
Samuel F. Poirier: Ah oui, je ne suis pas up-to-date sur l'industrie du tout. Mais mon observation en haut niveau sur le reste du marché, c'est que j'essaie vraiment des fois... Comment je pourrais reformater ça ? Il y a une partie de moi qui trouve que beaucoup de ce qui a été fait depuis, mettons, 5 à 10 ans, c'est de l'abstraction non nécessaire. Puis que c'est un peu des expériences intellectuelles, que la valeur pratique est douteuse des fois. Puis je pense que la seule raison que ça continue de se passer, c'est que tu as le phénomène de casino ouvert, si tu veux, où il y a du monde qui va faire ces expériences-là, qui vont s'enrichir. Ça fait que là, il y en crée plus. Mais la valeur pratique de tout ça est pas claire pour moi.
François Lanthier Nadeau: Pis là c'est crypto at large que tu parles, juste pour être clair.
Samuel F. Poirier: Ouais, pis t'sais, je veux dire, je suis 100% ouvert de changer... Quelqu'un me montrerait une application qui fait bien du sens, je vais changer d'avis instantanément, si quelqu'un peut me le montrer. Mais moi, les quelques fois que, mettons, mes amis bâtissaient sur ça, pis ils me montraient une application, j'étais genre, je suis pas sûr de pourquoi tu peux pas faire ça avec des rails conventionnels.
François Lanthier Nadeau: C'est quand que toute l'histoire du... Thiel Fellowship commence puis explique aussi c'est quoi le Thiel Fellowship.
Samuel F. Poirier: C'est au milieu de Retinade, si je ne me trompe pas. Et le Thiel Fellowship, dans le fond, c'est un programme. C'est un programme qui a été créé par le milliardaire américain Peter Thiel, le fondateur de PayPal, puis un des plus grands investisseurs dans l'histoire. Puis Peter Thiel, dans le fond, il a créé ce programme-là parce que sa thèse, c'est que ... Le diplôme universitaire au 21e siècle, c'est très similaire aux indulgences du 16e siècle. Les indulgences qui étaient dans le fond des notes que l'Église catholique allait émettre, qui ont éventuellement financé le Vatican, le nouveau Vatican, et qui disaient en gros que tes péchés étaient pardonnés et que tu allais au paradis. Pierre Thiel, sa thèse, c'était de dire que le système universitaire aujourd'hui est rendu... à un point tel qu'on payait un peu pour la certitude que ton futur allait être meilleur que ton passé, que tu allais être garanti un bon salaire, etc. Mais la réalité aux États-Unis, et à beaucoup ailleurs dans le monde, c'est qu'on a trop créé de diplômés, et que la valeur de notre diplôme aujourd'hui n'est plus ce qu'elle était il y a 50 ans.
François Lanthier Nadeau: Il y a trop de monde au paradis.
Samuel F. Poirier: Il y a trop de monde au paradis. Puis à cause de ça, il disait que ce n'est plus vraiment le bon produit. Puis l'autre truc que Peter Thiel disait, et pourquoi il a créé le fellowship, c'est de dire que surtout dans les métiers comme l'entrepreneuriat ou en affaires, l'éducation que tu vas avoir est bien meilleure sur le terrain qu'en théorie. Ce n'est pas vrai pour tous les domaines, évidemment. Dans les vraies sciences, tu n'as pas le choix de passer par ces curriculum-là. Mais en business, ça s'apprend sur le terrain, ces affaires-là. Et donc, Peer-to-Heal, son gros truc, c'est de dire, « Moi, je vais aller trouver 20 personnes. » C'est genre 10 personnes par année qui démontrent un immense potentiel qui ont entre 15 et 23 ans. Et je vais leur donner 100 000 $ US pour qu'ils quittent l'université et qu'ils focussent 100 % sur leur carrière.
François Lanthier Nadeau: L'université ou l'école secondaire, est-ce qu'ils ont 16 ans ?
Samuel F. Poirier: Oui, tu signes dans le fond un release que tu ne retourneras pas. Je pense que c'est pour 10 ans que tu n'as pas le droit de retourner.
François Lanthier Nadeau: Fait que là, tu avais-tu dit que pendant Retinant, tu étais encore sur les bonnes écoles, « somehow, somewhere » , Sam ?
Samuel F. Poirier: Oui, la première année, oui. Puis en partie, pourquoi ? Dans le fond, moi, j'avais été recommandé au fellowship par mes investisseurs aux États-Unis. Puis la raison que je voulais en partie l'avoir, c'était que mes parents, ils étaient très traditionnels sur le curriculum. Il fallait que j'aille à l'université. Puis c'était très, très, très intense chez nous, ça. Puis... Même quand on avait levé du financement pour Retinade, je pense que j'avais 20 ans, il était comme, il faut que tu finisses ton bac même si tu as ta compagnie. Puis là, le fellowship, ils sont arrivés et ont dit, « Let this guy do his thing. » Puis là, ça m'a vraiment permis d'aller chercher le buy-in de mes parents et de vraiment focusser sur ma business.
François Lanthier Nadeau: C'est comme une forme d'autorité ou de crédibilité avec Thiel, son aura, son parcours, etc. Oui, vraiment.
Samuel F. Poirier: Puis moi, honnêtement, ça a été jusqu'à ce moment-là, mon monde était vraiment au Québec. Je ne parlais pas super bien anglais. Puis ça, ça a été mon espèce d'API pour me rentrer aux États-Unis. Puis là, ma vie professionnelle aujourd'hui est 99 % US.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que le fellowship, c'est quelque chose auquel tu appliques ? tu es sélectionné plus ?
Samuel F. Poirier: Il y a les deux. Dans le fond, par année, je pense qu'ils ont à peu près 60 000 applications et ils en sélectionnent 10. Mais l'équipe du fellowship va aussi fouiller pour du monde.
François Lanthier Nadeau: Un peu en mode scouting ?
Samuel F. Poirier: Oui, mais souvent ça va par des références d'autres fellows. Des fellows vont pousser quelqu'un qui a beaucoup de potentiel et le fellowship va l'évaluer. Tu as des applications, mais tu as également du monde qui va les spotter.
François Lanthier Nadeau: Fait que toi Sam, tu étais en train de finir un... bac ou une maîtrise, je sais pas là. Un bac. Un bac. Puis, t'étais déjà conscient du Thiel Fellowship. Tu savais c'était quoi ?
Samuel F. Poirier: J'avais déjà entendu parler de ce truc-là, mais honnêtement, tu sais, pour un petit kid de Montréal qui a pas vraiment tant que ça de connexion aux États-Unis, c'est comme te faire beamer par des extraterrestres.
François Lanthier Nadeau: C'est le premier câble qui a eu ça, je pense.
Samuel F. Poirier: Je me semble que oui, oui. Non, là, il y en a un autre maintenant. Il y en a un deuxième. Deuxième, c'est tout récent. Mais oui, j'étais le premier Québécois. C'est vraiment comme te faire bimer par les extraterrestres.
François Lanthier Nadeau: Fait qu'il y a-tu eu une hésitation, un doute ? Non, non,
Samuel F. Poirier: non. La minute que j'ai appris ça, j'étais comme, yes, sign me up.
François Lanthier Nadeau: T'as pacté tes rushs, t'es parti.
Samuel F. Poirier: Non, pourtant. C'était comme la plus grosse opportunité que j'avais eue à ce moment-là dans ma vie. Fait que c'était même pas une question.
François Lanthier Nadeau: Connaissais-tu Thiel ? Avais-tu consommé un petit peu de son contenu à ce moment-là ?
Samuel F. Poirier: Beaucoup, mais encore une fois, c'est ça. Thiel, Musk, c'est... C'est un peu dans le panthéon, si tu veux. C'est comme des figures un peu inaccessibles. Surtout quand tu étais... Dans ce temps-là, aujourd'hui, je trouve que c'est moins pire. Les mondes canadiens, québécois, américains sont un petit peu plus proches dans le domaine tech. Mais tu retournes, il y a... Il y a 10 ans, c'était des mondes complètement différents. Puis, il n'y avait aucun accès de Montréal à Peter Thiel. Ça n'existait pas. Fait que moi, avoir cette opportunité-là, c'était incroyable. Puis là, ça m'a énormément ouvert la porte.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que ça impliquait des déplacements physiques ou un séjour physique aux États-Unis ?
Samuel F. Poirier: Bien, à cette époque-là, j'étais déjà quand même pas mal souvent là-bas, je te dirais.
François Lanthier Nadeau: Pour la business ?
Samuel F. Poirier: Oui, mais... Oui, on a des espèces de meet-up annuels où on se regroupe tous encore aujourd'hui. On passe quand même beaucoup de temps les fellows ensemble.
François Lanthier Nadeau: Les fellows, c'est tous les gens qui ont participé à ça ? Oui,
Samuel F. Poirier: il y en a à peu près une centaine à travers le monde maintenant.
François Lanthier Nadeau: On ne peut pas tout couvrir à propos de ce chapitre-là, ou du moins de cette dimension-là de ta carrière, mais... Quelle conversation ou personne a eu le plus d'influence sur toi à travers le Thiel Fellowship ?
Samuel F. Poirier: C'est une bonne question. Honnêtement, je n'ai pas de nom qui me vienne directement en tête. Il y en a beaucoup. Il y en a plusieurs, je te dirais.
François Lanthier Nadeau: c'est pas une personne,
Samuel F. Poirier: c'est pas une personne je te dirais mais c'est les fellows quand on va au meet up des fellows souvent je vais voir des idées, des nouvelles idées qui commencent à être en vogue dans la société je vais les voir mettons un an après les avoir entendu avec les fellows. Les fellows vont parler de trucs qui sont vraiment, vraiment, vraiment sur l'horizon que personne d'autre n'a encore spoté. Même aux États-Unis, ce n'est pas encore une idée qui est répandue. Les fellows, c'est souvent là que tu vas entendre la première fois cette idée-là, avant qu'un an plus tard, tu la vois, puis deux ans, trois ans plus tard au Québec. Ça, c'est certainement un des trends que je te dirais que j'ai vraiment remarqué. L'autre truc des fellows qui est absolument incroyable, c'est que tu penserais que ces gens-là ... sont tous relativement similaires, mais la réalité, c'est que les Fellows, c'est un assemblage de monde ultra hétéroclite, mais que chacun d'eux est extrême dans sa façon d'être. C'est comme si tu avais... C'est beaucoup ça que PeerTale essaie de réaliser avec le Fellowship, c'est de trouver du monde qui sont très uniques, qui sont très bizarres, puis de les maximiser. la bizarreté de ces gens-là, je te dirais, de vraiment les laisser se réaliser dans leur plein potentiel, mais leur shape unique à eux, puis qu'ils sont vraiment spiky. C'est du monde que tu vas falloir te rendre compte d'un million de personnes avant que tu en trouves un autre de même. Puis ces gens-là, à cause de ça, bizarrement, tout le monde s'entend vraiment bien, mais c'est du monde tellement différent l'un de l'autre.
François Lanthier Nadeau: C'est ça qui fuck avec mon intuition, que la majorité s'entende bien. Peut-être que c'est le cadre du fellowship qui fait que... Les gens sont déjà conscients et ont déjà accepté qu'il y aurait beaucoup de monde originaux, hétéroclites, peu importe. Fait qu'ils sont ouverts, mais on dirait que je me dis, « Crime-ci, ils sont spiky, comme tu dis, leur personnalité, il y a des pics autour. » Ça va accrocher un moment à quelque part, non ? Non,
Samuel F. Poirier: parce que le commun dénominateur, je te dirais, c'est que c'est tout du monde extrêmement curieux.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: En fait, il y a deux choses. C'est du monde extrêmement curieux. Souvent, le dividende d'être extrêmement curieux, c'est que tu es également... Ouvert. Tu es prêt à changer d'opinion très rapidement. Puis les fellows sont comme ça. Fait que les fellows sont très, très, très curieux et ils sont très adaptifs à la réalité. Fait qu'ils vont changer d'opinion très vite basé sur l'évidence que tu vas leur donner.
François Lanthier Nadeau: Ramène-moi, on va passer des trucs un peu en rapid fire sur mercantile parce que c'est important pour moi de comprendre ce chapitre-là le plus récent de ton histoire. La genèse des mercantiles, ça vient de où ? Fait que t'as dit, OK, man, c'est des cartes de crédit co-brandées ou des cartes qu'on va distribuer pour des industries, mais genre... T'as-tu été dans une association quelconque ? Où c'est que l'insight vient ?
Samuel F. Poirier: Oui, je trouve que c'est quand même une histoire fun. En fait, c'est que mon père, qui a une clinique, mon père a un chirurgien maxofacial, il a sa clinique. Mon père, depuis, je te dirais, trois ans avant qu'on commence Mercantil, je commençais à entendre une anecdote qui se répétait souvent, qui était un truc du genre, mes implants Straumann, je les paye. 800$ alors que XYZ, Private Equity Owned Dental Clinics, les paye 400$. Je t'ai dit, pourquoi eux, ils ont un si meilleur tarif que toi, mettons, pour les implants ? Là, j'ai commencé à diagnostiquer ce problème-là. J'ai commencé à réaliser que le problème, dans le fond, c'est que toutes ces petites entreprises-là ont un... vraiment leur pouvoir d'achat comparé à beaucoup des plus gros joueurs qui commencent à rentrer dans cette industrie-là est vraiment vraiment plus bas. Fait que mettons mon père est pas hâte de rivaliser côté pouvoir d'achat avec Dental Corp qui a comme tu sais 1000 cliniques. Puis ça, c'était le premier problème. Le deuxième problème que j'ai réalisé, c'était que les banques avaient un peu comme créé un one-size-fits-all, je te dirais, pour les cartes d'affaires aux États-Unis. Fait qu'American Express, quand ils mettent des cartes de crédit corporate, que tu sois un gym ou que tu sois une clinique dentaire ou que tu sois une compagnie de manufacturing, mettons, à Ohio, ils te donnent la même carte. Puis... C'est un peu bizarre quand tu considères que beaucoup des autres produits financiers ont été adaptés à chacune de ces verticales-là pour mieux servir le client. OK. Puis mercantile, partiellement, la mission, c'était non seulement on aimerait régler le problème du pouvoir d'achat de ces business-là, mais en même temps, on veut créer un produit qui est vraiment adapté à la réalité pour chacune de ces verticales-là.
François Lanthier Nadeau: All right, folks. Un petit shout-out à Vasco, partenaire produit, SaaSpasse. Vasco, c'est la plateforme RevOps pour optimiser votre commercialisation de SaaS. Ça aligne les ventes, le marketing et le customer success pour que tout le monde avance dans la même direction, mais surtout que les revenus suivent. Check them out sur saaspass.com. Il y a une solide entrevue avec leur architecte de revenus, Alexis Boucher. OK, de retour au pod. Ça veut dire quoi, adapter à leur réalité ? On dirait que j'ai de la misère à piluler.
Samuel F. Poirier: Il y a une couple de places que tu peux adapter une carte à une pratique, mais dans le fond, la première chose, c'est que tu vas adapter l'underwriting. Fait que l'underwriting, c'est comment tu vas émettre du crédit à l'entreprise dans le fond. Fait que, tu sais, mettons, nous, que tu sois une clinique dentaire ou encore une fois un HVAC, HVAC, c'est climatisation, tu as une business de climatisation, les risques de crédit sont très différents.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Puis nous, on veut essayer vraiment d'adapter le plus possible à chacune de ces business-là. La deuxième chose que tu peux faire, c'est d'adapter les récompenses. Fait que, tu sais, encore une fois, tu es un... une business de climatisation versus une business dentaire, où toi tu vas dépenser en tant que propriétaire une clinique dentaire versus que la business de climatisation qui va acheter du carrier, va acheter, c'est complètement différent. Donc nous on voulait adapter les programmes de récompense à chacune de ces types de business-là. Puis ça c'est vraiment une belle valeur ajoutée pour le propriétaire. Et finalement, à ce qui en vient au pouvoir d'achat, l'idée de Mercantile c'était de dire, écoute si on a 1000 cliniques dentaires qui achètent toutes de Henry Schein, qui est un des plus gros distributeurs de fournisseurs dentaires, on peut négocier les tarifs directement avec Henry Schein pour ces 1000 membres-là.
François Lanthier Nadeau: C'est bon.
Samuel F. Poirier: Dans le fond, c'est ça. Les deux problèmes qu'on essaie de régler, c'était le fait que ces produits-là n'étaient pas adaptés à chacun de ces verticales-là et le fait que ces entreprises-là n'avaient aucune capacité de négocier ces tarifs-là avec leurs fournisseurs. Puis Mercantile visait à bâtir un produit qui allait aider les entreprises à augmenter leur pouvoir d'achat et leur donner un produit qui était vraiment adapté à leur réalité de commerçants.
François Lanthier Nadeau: Une carte de crédit pour ton dad.
Samuel F. Poirier: Une carte de crédit pour mon dad. Ce qui est très ironique, c'est que malheureusement, on n'est jamais venu au Canada parce que la régulation était trop compliquée et trop chère. On est juste resté aux États-Unis. Mais oui, c'était littéralement un produit que j'ai bâti, qu'on a bâti.
François Lanthier Nadeau: Avec un insight sur...
Samuel F. Poirier: On voulait servir du monde qui était basically mon père.
François Lanthier Nadeau: C'est insane. c'était qui on s'en met des cofonds ce qu'on était quatre cofonds 2,6 avait moi il y avait deux autres de montréal et il y avait un américain qui est à nous ok super on dirait que j'en juste l'idée d'essayer de comprendre comment tu fais pour devenir un issu de cartes de crédit ça me donne ça me donne goût de saigner du fait que je sais que tu peux avoir peur de la complexité comment ça c'était top ce genre aller chercher les jeux c'est même pas quand ça s'appelle les approbations de ce soir pour Et je suis les cartes de crédit.
Samuel F. Poirier: C'est sûr qu'ils trouvaient ça un peu étrange que des Canadiens qui n'étaient même pas aux États-Unis soient comme on veut créer une petite quasi-banque sur le sol américain. Oui. C'est un peu, c'est une première. Mais écoute, c'est sûr que ce n'est pas une business for the faint of heart comme ils disent. C'est ultra-loadé de complexité légale pour commencer. Tu as besoin d'aller chercher. ce qu'on appelle une sponsor bank ou un issuer bank. Dans le fond, c'est une banque avec qui tu vas faire un partenariat qui, elle, est la vraie banque émettrice qui émet les cartes. Puis là, elle, pour t'autoriser à émettre des cartes aux États-Unis, il faut que tu passes dans une espèce de processus de due diligence, de pas de bon sens, il faut que tu sois bien capitalisé, il faut que tu fasses ces trucs-là pour même, avant que tu puisses commencer à émettre ta première carte. Fait que juste te rendre au marché, ça coûte une fortune.
François Lanthier Nadeau: Genre ?
Samuel F. Poirier: Le chiffre officiel, c'est qu'il n'y a aucune banque aux États-Unis qui va te permettre de faire un programme comme ça si tu n'as pas au moins 7 millions en liquidité.
François Lanthier Nadeau: Ok.
Samuel F. Poirier: US. Fait qu'on a commencé comme ça. Puis oui, ça nous a pris... Tu sais, moi, je suis habitué des business qu'en un mois, tu es sur le marché puis tu peux commencer à faire des tests. Mercantile, ça nous a pris un an puis c'était rapide.
François Lanthier Nadeau: Ok.
Samuel F. Poirier: On a comme battu des scores de rapidité sur le go-to-market comparé aux autres issuers, mais ça a quand même pris un an.
François Lanthier Nadeau: Puis vous avez raisé du cash quand, à partir du début, mettons ?
Samuel F. Poirier: On a raisé du cash... vraiment vite. On est parti de la business, je pense trois ans plus tard on a été capitalisé.
François Lanthier Nadeau: Wow. Puis quand tu disais être bien capitalisé, c'est un exemple de comment t'as capitalisé, mettons pour vous ça a été avec du VC ou...
Samuel F. Poirier: Ouais, c'était du venture, ouais. Ce genre de business-là, t'as comme pas le choix de faire VC.
François Lanthier Nadeau: Mais comment... C'était quoi le modèle d'affaire ? Parce qu'on dirait que je me dis... Ben vas-y, c'était quoi le modèle d'affaire ?
Samuel F. Poirier: Le modèle d'affaire, dans le fond, nous on avait deux... Deux sources de revenus principales. La première, c'est ce qu'on appelle le interchange. Le interchange, c'est le frais de transaction qui est collecté par le network, vis-à-vis MasterCard, et qui est payé à l'émetteur. Oui, sure. Ça va varier entre 1 à... Même des fois, c'est en bas d'un. Mais mettons 1 à 3 %, tu as vraiment le « crawl-out range » possible total. Et ça dans le fond, c'est collecter du marchand à travers le network, ça s'en va au issuer. Fait que Mercantil collectait cette affaire-là. Et en plus de ça, Mercantil, vu qu'on était une carte de crédit, on avait une certaine population qui gardait des balances à chaque mois. Fait que nous, on chargeait de l'intérêt sur ces balances-là. Fait que ça, c'était un autre moyen qu'on faisait de l'argent avec ça. Et finalement, Mercantil était une business de carte de crédit, oui. Mais Mercantil était également ce qu'on appelle un groupe d'achat. Fait que Mercantil allait négocier des tarifs avec toutes ces... Je ne devrais pas dire... Mercantil est un groupe d'achat. Fait que Mercantil négocie des tarifs avec tous ces fournisseurs-là, dans toutes ces verticales-là, les attache à la carte. Fait que mettons que tu es un dentiste, là, on te négocie un contrat avec des fournisseurs dentaires. Fait que quand tu utilises ta carte, nous, on va prendre... Dans le fond, on va te donner ces tarifs-là. Mais sur le back-end, nous, quand on négocie ces tarifs-là avec les fournisseurs, on prend un frais sur ce contrat-là. Ça, dans le fond, ça s'appelle un admin fee, administrative fee. Et ce frais-là, c'est un frais de transaction sur littéralement mercantile qui agit comme un référeur de volume à des fournisseurs dans ces industries-là.
François Lanthier Nadeau: Fait que tu avais une parallélisation de plus ton user base croît, plus l'utilisation des cartes croît, ton revenu croît, avec ton première ligne de revenu. Oui. Mettons dans les trois lignes de revenus que tu as citées, c'est quoi qui générait le plus de cash là-dedans ?
Samuel F. Poirier: Je te dirais le interchange est probablement, en fait pas probablement, définitivement le plus gros revenue driver. Quand il était toujours premièrement une business de transaction, on était secondairement une business de lending, tierce une business d'achat de groupe, mais c'était un ensemble des trois.
François Lanthier Nadeau: Puis les VCs, ils voyaient-tu facilement un retour de leur capital là-dedans ? Tu sais, genre, c'est pas aussi straightforward que certains modèles d'affaires. Mettons, SaaS, que tu vas entendre parler, ou même de Marketplace. Genre, il y a du risque, right ? C'est genre super régulé, comme, il faut que tu sois backé dans une banque, tu dois être audité ou je sais pas quoi. Fait que c'était-tu tough à faire comme pitch pour, genre, lever du cash ?
Samuel F. Poirier: Pas tant, honnêtement, parce que la réalité, c'est que le monde... L'industrie des cartes de crédit, l'industrie corporate cards aux États-Unis, c'est un monstre. C'est une industrie, je pense, le volume annuel l'année passée, c'était un trilliard. C'est immense. Et donc, le trade, c'est que ce n'est pas des aussi belles marges qu'en SaaS, mais ton revenue velocity et le dressable market sont gigantesques. Revenue velocity, ce que je veux dire, c'est que les business avec cartes de crédit comme mercantile, ton revenu peut grossir très très très vite si tu as de la bonne distribution. C'était le cas de Mercantile, notre revenu grossissait très vite.
François Lanthier Nadeau: Avec le volume de transaction de tes clients.
Samuel F. Poirier: Oui. Ce n'est pas des business que côté revenu, c'est difficile à scaler.
François Lanthier Nadeau: Le top line peut bouger vraiment vite, même si la marge dans le box… La marge,
Samuel F. Poirier: c'est vraiment… Je te dirais, le top line est super, la marge, c'est là que c'est difficile. Je te dirais, c'est… c'est devenu de plus en plus difficile côté marge.
François Lanthier Nadeau: Pourquoi ?
Samuel F. Poirier: Il y a, comme beaucoup d'industries de commodité, tu commences à avoir des gros price wars. Puis dans les cartes, dans le fond, c'est au niveau des récompenses. Oui. Fait qu'aux États-Unis, c'est très agressif. Et donc, les récompenses bouffent beaucoup de ta marge. Puis c'est ça. Fait que, dans le fond, le trade qu'un investisseur fait quand il est back in business comme ça, c'est de dire... Oui, la marge va être moins belle qu'une business de SaaS, ça c'est évident, mais la vélocité de revenu est bien plus élevée qu'une business de SaaS. Puis le marché est beaucoup plus gros que la plupart des industries de SaaS que tu peux penser. Puis tu sais, tu as des business, je veux dire, Amex, c'est l'exemple évident. Amex, je ne me souviens même pas, je pense que c'est 200 milliards de market cap, si je me souviens bien, sinon plus. Mais tu sais, tu en as plein, plein, plein des business là-dedans qui sont dans les milliards, des dizaines de milliards.
François Lanthier Nadeau: Fait que vous, le chemin souhaité, c'était aller public ou un exit ?
Samuel F. Poirier: Oui, je te dirais que oui, mais plus vers exit parce que c'est une business qui est très stratégique pour beaucoup de gros joueurs.
François Lanthier Nadeau: Fait que toi, tu voyais une manière de créer une proposition de valeur que de plus gros joueurs seraient comme, on aimerait savoir ça à l'interne. Ouais,
Samuel F. Poirier: pis t'sais... Moi, idéalement, si vraiment, comme tu sais, on a eu une acquisition, mais c'était une business que moi, personnellement, j'avais vraiment du fun à faire. On aurait probablement, outre le problème de marge, c'est une business que j'avais beaucoup de fun à faire. Je l'aurais continué si ça n'avait pas...
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce que tu trouvais le fun là-dedans, Sam ?
Samuel F. Poirier: J'aime beaucoup les business que la game est à propos d'avoir un avantage de distribution.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Samuel F. Poirier: Et Mercantil était parfaite pour ça parce que Mercantil, un des bêtes principaux, c'était que parce qu'on allait locker tous ces autres professionnels-là, on pouvait, dans le fond, aller chercher une distribution qui était exclusive. Puis on n'avait plus besoin de se battre contre tout le monde pour aller chercher de la business. Et c'était 100% vrai. Notre coût d'acquisition était 10% de celui de nos compétiteurs.
François Lanthier Nadeau: Ouais, ça c'est parce que c'était niché slash verticalisé dans des associations ou des... Non,
Samuel F. Poirier: parce que ces gens-là, les cartes qu'on délogeait, c'était des American Express.
François Lanthier Nadeau: Ouais.
Samuel F. Poirier: Fait que nous, dans le fond, c'était plus que... Si on ne ramassait pas ces gens-là à travers l'ordre professionnel, on aurait dû aller sur Google, on aurait dû faire du gros mass mailing, puis ça aurait coûté des milliers de dollars à acquérir un cardholder.
François Lanthier Nadeau: OK, ben... Pourquoi, et on va rentrer dans l'acquisition, parce que ça m'intéresse, pourquoi justement est-ce que les gros joueurs comme Amex ou Mastercard ou whatever, n'avaient pas des plays qui étaient... C'est-tu juste un cas de ces ordres professionnels-là, nous, c'est comme trop un petit fiche pour qu'on se concentre là-dessus ? Parce que clairement, ces ordres professionnels-là et les gens qui en font partie utilisaient des produits comme Mastercard, Amex ou Visa ou whatever. Pourquoi ce n'était pas saisi, cette opportunité-là, déjà ?
Samuel F. Poirier: C'est une très bonne question. La raison que ce n'était pas saisi, c'est que tu as deux facteurs qui viennent en ligne de compte. La première, c'est que la barrière à l'entrée pour rentrer dans cette industrie-là est, comme j'ai dit plus tôt, très élevée. Tu as besoin d'être très bien capitalisé pour juste commencer.
François Lanthier Nadeau: Mais ça, c'est une barrière pour les startups, pas pour les incumbents.
Samuel F. Poirier: Oui, c'est une barrière pour les startups. Mais les incumbents, de l'autre côté, jusqu'à il y a, je te dirais, il y a 10 ans, Si tu n'étais pas une banque, tu n'allais pas faire des cartes de crédit. Ce n'était pas un truc. Ça fait que cette fenêtre-là commençait à s'ouvrir autour de 2012-2015.
François Lanthier Nadeau: C'était le FinTech boom un peu.
Samuel F. Poirier: Oui, et en partie parce que le venture a commencé à voir que la tech pouvait rentrer en finance. Et également, beaucoup de ces business-là, sans venture funding, ne peuvent pas commencer. Ça fait qu'il a fallu que les investisseurs deviennent excités par ce marché-là, mais il a fallu également que les investisseurs show up pour que ces business-là deviennent possibles. Parce que... Tu ne peux juste pas les commencer avec des liquidités ordinaires. Et donc, ça, c'est le premier truc. Mais les incumbents de l'autre bord, les American Express, le Capital Ones, etc., ces joueurs-là sont tellement gros qu'ils n'allaient pas... Tu sais, eux, lancer un nouveau programme de carte de crédit, mettons avec un airline, ça va leur coûter minimum un million. Je l'ai vu autour de 500 000, mais généralement, tu penses plus un million minimum. des fois plusieurs millions et ça leur prend au moins 12 à 24 mois sur le marché.
François Lanthier Nadeau: Le million là-dessus, c'est en marketing, en branding, en public ?
Samuel F. Poirier: C'est le marketing, c'est la conformité juste pour le programme en tant que tel, c'est adapter la carte à ce partner-là. C'est toutes ces espèces de structures ultra rigides qui sont en place.
François Lanthier Nadeau: Puis ça, c'est pour un airline qui a un volume bien plus gros que, mettons, un autre professionnel.
Samuel F. Poirier: Exact. Ils en font du co-brand aujourd'hui ces banques-là. Synchrony, c'est une banque qui fait uniquement du co-brand. C'est une banque qui vaut, je pense, 40 milliards de market cap, qui est une grosse banque qui fait juste ça. Mais ils ont ce problème-là. Ça va leur coûter des centaines de milliers au minimum, probablement des millions de l'ancien programme. À cause de ça, ta barrière à l'entrée pour faire des programmes est très élevée. Là, tu perds trois quarts, plus que trois quarts, tu perds 80 % du marché adressable où tu peux faire des programmes parce que... Tu as cette réalité-là de minimum cost pour commencer le business. Tout ça pour dire que Mercantile, en partie, un des breakthroughs qu'on a fait, qui a été un game changer dans l'industrie, c'était que nous, on était capable de partir un nouveau programme avec un autre professionnel en 24 heures et pour 400$.
François Lanthier Nadeau: OK, c'est bon.
Samuel F. Poirier: Nous, on était capable de signer des ordres professionnels à plus finir. Puis juste comme en 24 heures, tu es sur le marché, tu as une carte. Puis ça ne nous a presque rien coûté. Si ça ne marche pas, ce n'est pas grave.
François Lanthier Nadeau: Tu as changé les dynamiques, tu as réduit drame. dramatiquement le cac pour, mettons, aller chercher un ordre professionnel, ce ICP-là, Ideal Customer Profile-là. Imagine-toi que tu es un ou une founder SaaS en ce moment qui se dit, moi, justement, je pense que je pourrais distribuer mon SaaS à travers des ordres professionnels, puis donne un conseil à cette personne-là sur comment tu les approches. Ça ressemblait à quoi le go-to-market avec ce monde-là, genre ?
Samuel F. Poirier: Oui, c'est une drôle d'audience. Ils leur... Ce qu'ils vont prioriser versus ce que quelqu'un d'un côté business va prioriser, pas tout le temps le même. Les autres professionnels sont très… C'est quasiment des gouvernements. Ils ne pensent pas, tu vas leur RV, tu vas leur pitcher des nouvelles sources de revenus, tout ça, et eux, ils vont penser à « member benefits » ou « member value » . Toutes ces affaires-là, c'est sûr que c'est important, mais ils ne vont pas penser en dollars nécessairement. Des fois, c'est un peu drôle parce qu'il faut que tu t'adaptes un peu à comment leur pitcher. Sinon, je te dirais, moi, j'ai beaucoup de fun à travailler avec ces gens-là. On a des super bons partenaires dans ces ordres professionnels-là et ils sont extrêmement loyaux. Une fois qu'ils vont accepter d'endorser ta solution, ils vont tout faire pour la pousser à leur audience et ils vont vraiment se mettre en arrière et t'aider à rendre ça comme crédible à leurs membres. L'autre chose que je dirais, c'est que c'est des très longs « sell cycles » . C'est là que j'allais. C'est du super enterprise. Ça prend des fois des années. Il y en a une que ça fait 4 ans que j'essaie de la « close » , que là, on est en train de la « close » . C'est long. Ils sont très conservateurs. Tu peux pas arriver là en « tech guy » en T-shirt. Faut que tu sois veston-cravate super sérieux. Moi, ça fait mon affaire. Et puis… C'est du monde qui sont très conservateurs, qui sont très sérieux, ils veulent aider leurs membres, ils pensent aux sources de revenus, mais ce n'est pas leur première considération. Mais oui, une fois que tu es capable de les avoir de ton bord, c'est des excellents channels pour pousser des produits.
Samuel F. Poirier: trentaine de monde que tu avais avant d'être acquired il y en avait combien qui étaient au commercial genre à la deux moi puis une autre personne toi puis une autre personne ouais fait que moi honnêtement tu sais je niaise des fois avec les acheteurs de mercantiles que c'est comme un hobby pour moi d'aller signer des autres professionnels je trouve ça le fun la l'espèce de chasse de d'essayer d'amener cette business là j'ai vraiment du fun à le faire fait que non Pas vrai, c'était...
François Lanthier Nadeau: Penses-tu qu'il y a avoir... Tu avais comme un petit unfair advantage avec genre, j'ai entendu mon père parler, je l'ai vu gérer un peu sa clinique. Il y a des bonnes chances, oui. Tu as peut-être joué un peu.
Samuel F. Poirier: Puis mon père, ironiquement, est le président de son ordre professionnel.
François Lanthier Nadeau: T'es sérieux ?
Samuel F. Poirier: Oui. Fait que c'était, c'est genre, mon audience, encore une fois, c'est mon père. Fait que oui.
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce qui est tough à propos de trajectoire,
Samuel F. Poirier: maintenant ? Je te dirais que, dépendant sur qui tu tombes, ils vont te donner des réponses très différentes. Mais c'est sûr que, tu sais... La vision dark, si j'avais à faire la version bearish de Sam Poirier, ça serait... Je peux être très contrôlant. Je peux vraiment essayer. Selon moi, je rentre dans les détails et j'essaie de bien comprendre ce qui se passe, mais il y a du monde qui va trouver que je suis vraiment fatigant. Je suis trop dans « Breathing in their neck » . C'est certainement un trait que je sais qui a rendu du monde fou dans le passé. Je dirais aussi, moi je crois qu'une des gros rift que tu vas voir dans les compagnies, puis tu le vois, mettons, entre la fonction engineering puis sales souvent, c'est les gens qui indexent pour la vitesse puis les gens qui indexent pour la perfection. Tu vois la même dichotomie entre, mettons, les gens dans notre business en conformité puis les fonctions qu'ils veulent bâtir. Ces genres de fonctions-là, il y en a une qui indexe pour la perfection, puis il y en a une autre qui indexe pour la vitesse, souvent m'ont clashé. Moi, de nature, je suis beaucoup plus du côté vente. J'aime beaucoup vendre, je trouve ça vraiment le fun. Et je vais des fois, je me suis amélioré avec les années parce que j'ai commencé à devenir, j'ai commencé à réaliser qu'il y a des endroits que ça paye d'être plus précis, puis pas tout le temps doctapé comme au début. Mettons que je tombe sur quelqu'un qui est très cartésien, puis que lui c'est vraiment comme, tu sais, chaque chose doit être faite parfaitement dès le début, même si c'est des choses pas si importantes que ça pour la business. Moi, il va me trouver trop rapide, il va trouver que je vais trop vite, puis moi je vais être plus au milieu où je vais être dans le pratique, tu sais, fait que je vais... selon ma vision du monde. Il y a des endroits que quelqu'un va dire non, non, ça c'est important d'être précis. Moi, je vais dire non, ce n'est pas important. Mais en général, je vais être prêt maintenant. Ça, c'est comment j'ai évolué depuis, je te dirais, 5 ans. Je vais être prêt à mettre plus de temps à être perfectionniste sur des trucs maintenant. Et d'autres endroits que je pense qu'ils sont un peu importants, je vais te pitcher ça rapidement hors de mon bureau. Mais je vais quand même aller très vite. Ça fait que ça, ça peut rendre du monde fou. Et l'autre truc, je te dirais, c'est le troisième truc, c'est ma définition de rapide versus la définition de la plupart du monde de rapide. J'ai réalisé qu'elle est quand même très différente. Moi, quand je dis rapide, c'est genre je veux que ça soit fait la journée même. Puis il y a beaucoup de monde qui est comme, je vais faire cette semaine. Puis moi, je suis genre non, non. c'est aujourd'hui que SaaSpasse.
François Lanthier Nadeau: C'est le sens de urgency un petit peu.
Samuel F. Poirier: Il y a du monde que ça peut les rendre... D'habitude, je ne travaille pas avec ces gens-là. Quand je réalise, on...
François Lanthier Nadeau: Tu dois filtrer pour... Maintenant,
Samuel F. Poirier: je ne filtre pas, je te dirais, mais oui, j'ai eu souvent dans le passé des problèmes. Ma définition de la vitesse à laquelle quelque chose devait être fait versus l'autre personne n'était juste pas alignée.
François Lanthier Nadeau: C'est fou man, parce que j'imagine que quand tu es dans la nature avec la famille et tout, tu prends ton temps. Right ? Ah non, pas tant. Non, ok, la vitesse. Non,
Samuel F. Poirier: je te dirais, la plupart du monde qui me connaissent te dirait que...
François Lanthier Nadeau: Tu marches vite toi, mettons.
Samuel F. Poirier: Je marche vite, j'aime ça quand ça bouge pis genre je veux pas... Fais mettre au port à pêche pis ma blonde ça prend une heure, ça m'a complètement hors de moi.
François Lanthier Nadeau: C'est bon, j'ai failli trouver un paradoxe qui était pas là. Non.
Samuel F. Poirier: La vie est courte.
François Lanthier Nadeau: Euh, fair, fair. Parlant de faire, mettons que tu avais à identifier un avantage injuste que tu as comme entrepreneur versus un blind spot que tu as comme entrepreneur, ce serait quoi ?
Samuel F. Poirier: Je te dirais que pour une raison ou une autre, encore une fois, j'ai toujours trouvé ça extrêmement étrange parce que j'étais introverti et gêné, mais côté vente, je ne suis pas si bon que ça en B2C, je te dirais que quand je piche à des consommateurs, pour une raison ou une autre, ça peut être plus difficile, mais en B2B ou en enterprise, je C'est... je suis très fort à passer mes idées et à convaincre les gens de pourquoi est-ce que je bâtis, je devrais l'utiliser ou peu importe. Je suis très fort à ça. C'est pour ça que généralement, je vais chercher des jeux où le but, c'est de contrôler la distribution. Parce que si tu contrôles ces points de distribution-là, ce que je suis très bon à faire, après ça, tu as un avantage sur le marché. C'est un des trucs que je pense que je suis très fort. Ça se reflète dans plusieurs aspects de la compagnie. Évidemment, les ventes, mais... Tout ce qui est fundraising, tout ça, je suis assez solide. Je suis vraiment capable de communiquer une vision et de pourquoi ça vaut la peine de bâtir ce qu'on va bâtir. Ça, je pense qu'à travers les années, j'ai commencé. Au début, je n'aimais pas ça parce que je pensais que, dans ma tête, un salesperson, c'est un peu comme, ce ne sont pas des menteurs, mais c'est du monde un peu slick et tout ça. Moi, je ne voulais pas être ça. J'étais genre, man, je n'ai pas envie d'être ça. Mais j'ai réalisé que c'est pas ça un salesperson. Un salesperson, c'est quelqu'un... Tu sais, ta job, c'est de faire comprendre pourquoi est-ce que tu bâtis un avantage aux gens puis de les aider à réaliser la valeur que tu as créée pour eux. Puis ça, je l'ai vraiment fait. Puis je pense que ça vient du fait que quand je suis passionné de quelque chose, genre, j'ai juste envie de parler de ça. Ouais, t'as de l'énergie. Ouais, je dis... je gagne énormément d'énergie à en parler. Puis c'est comme quand je t'en parle, j'ai l'impression que c'est la meilleure chose au monde. Puis je deviens vraiment excité d'en parler. Ça fait que ça, je te dirais l'autre, comment tu le dis ? Blind spot. Un blind spot. Blind spot. Écoute, je n'ai beaucoup là, mais je te dirais probablement. Pour une raison ou une autre, j'ai tendance à attaquer des business qui ont des basses marges. Ça fait que ça, c'est étonnant, mais c'est vraiment comme une habitude que j'ai, et il faut que j'arrête de faire ça, mais ça, c'en est un. Sinon, un autre blind spot.
François Lanthier Nadeau: J'en voulais juste un de mon vieux.
Samuel F. Poirier: Non, mais j'essaie d'attendre un qui est plus sévère avec moi-même, parce que ça, c'est pas si… Écoute. En tout cas, j'en ai plein d'autres, mais...
François Lanthier Nadeau: Fair enough, man. Ça répond à ce que j'avais besoin. Côté entourage, ça ressemble à quoi, mettons ? Parce que tu me dis, « Hey, man, genre 90% de ma carrière vie professionnelle est aux States. » Mais chez For A Fact, parce qu'on s'est rencontrés dans un space, tu sais, entre entrepreneurs et tout ça, que tu as une couple de contacts ici dans le tech. Genre, as-tu des mentors, des coachs, des pairs sur lesquels tu te reposes des fois ?
Samuel F. Poirier: G. J'ai plusieurs mentors, notamment un à Montréal qui est très discret, donc il n'aimerait pas que je mentionne son nom, mais c'est un entrepreneur extrêmement accompli qui est selon moi le plus grand entrepreneur canadien. Il est très jeune en plus, c'est quand même surprenant tout ce qu'il a réussi à bâtir dans le lab, tout le temps qu'il l'a fait. Il m'a appris 60% de mon DNA d'affaires vient de lui.
François Lanthier Nadeau: Tu l'as rencontré comment, mettons ?
Samuel F. Poirier: Je l'ai rencontré à travers un autre ami, puis ils étaient comme « Ah, tous les deux, vous êtes passionnés d'exploration spatiale. » On s'est rencontrés, puis ça a duré… Je pense qu'on est restés au resto 10 heures, à la fin de même. Ça avait comme pas de bon sens.
François Lanthier Nadeau: Puis la relation de mentoré-mentoré… Ouais,
Samuel F. Poirier: ouais, c'est vraiment comme moi…
François Lanthier Nadeau: C'est quoi le…
Samuel F. Poirier: Je le vois comme mon grand frère un peu. C'est genre, c'est vraiment comme un de mes meilleurs amis. Il m'a vraiment comme beaucoup aidé à comprendre comment bâtir une business. Il y a lui. Et encore ce jour, c'était un de mes best-man à mon mariage. Je le vois à la semaine ou aux deux semaines. Il y a lui. J'en ai beaucoup aux États-Unis aussi. Sinon, je te dirais, mon entourage, c'est sûr que comme je te dis, ma vie professionnelle est majoritairement aux États-Unis. Presque tous mes bons amis sont plus aux États-Unis. D'ailleurs, ils ne comprennent pas pourquoi je ne déménage pas, mais ça, c'est une autre discussion. Sinon, au Québec, au Canada, j'en ai une couple, mais au Canada, je tabourais que quand je travaille pas et que je passe du temps avec des amis, je suis beaucoup plus avec ma famille. Je vais passer beaucoup de temps avec mes cousins et cousines, avec mon frère. Un autre entrepreneur à Montréal qui a récemment joint ma famille, qui est dans le bureau, qui est rendu, qui sort avec ma cousine, et il fit genre dans la famille. C'est vrai ? Oui, c'est vraiment cool. Ça, on passe beaucoup de temps ensemble aussi. Puis comme beaucoup de monde que tu as rencontré cette soirée-là, j'y vois moins, j'y connais un petit peu moins, je t'avouerais, mais c'est sûr que ça, c'est du monde que je connais à Montréal. Mais c'est ça.
François Lanthier Nadeau: Puis il y a une question que je me suis déjà fait poser sur le pod que j'ai de la misère à répondre. J'ai comme un brouillon de réponse, mais je vais te la poser, voir ce que tu vas dire, c'est comment tu approches ça ou développes-tu une relation de mentorat, tu sais ?
Samuel F. Poirier: Dans mon cas, presque à chaque fois, c'est accidentel. C'est juste comme...
François Lanthier Nadeau: Organique.
Samuel F. Poirier: C'est organique. Puis c'est la personne... C'est comme un...
François Lanthier Nadeau: Accroche quasiment.
Samuel F. Poirier: Ouais, ouais. C'est un ami qui a un assez grand gap. C'est un ami qui a un peu ce que tu veux professionnellement, pis qui a un assez grand gap d'âge que tu te sens pas en compétition avec.
François Lanthier Nadeau: Exact. Ouais. C'est un des points que j'ai dit toi.
Samuel F. Poirier: C'est un peu ça, t'sais. Pis cette personne-là en partie, j'ai failli slip son nom, fait qu'il faut que je fasse attention. Cette personne-là en partie, t'sais, elle a 10 ans de plus que moi. Ouais. Ça fait que ça, c'est le gap que j'ai. C'est même pas la même génération. Il y a aucun comme... Je le vois vraiment comme mon supérieur côté connaissance d'affaires. Il n'y a pas genre d'effritement de comme « Hey, je m'entends mieux que toi » . Ouais. Je sais juste que généralement, il va avoir raison côté business. Puis ça reste un de mes meilleurs amis. On parle des mêmes sujets, on a les mêmes hobbies. Ça fait que...
François Lanthier Nadeau: Cool man. Tu as vécu et travaillé ailleurs qu'au Québec, clairement. Tu en as parlé et tu as des amis aux États-Unis qui te demandent pourquoi tu ne déménages pas. Beaucoup à San Francisco, à New York.
Samuel F. Poirier: Surtout New York.
François Lanthier Nadeau: Surtout New York, OK. Qu'est-ce que cette distance-là versus ton home court, la maison entre guillemets qui est le Québec, tu as appris à propos de notre marché, de notre société ?
Samuel F. Poirier: Ben écoute, je pense que le clivage a toujours existé, mais je pense qu'il s'est accentué. En fait, plus tôt je disais qu'il s'était rapproché. À certains égards, il s'est rapproché. À d'autres, il s'est vraiment accentué.
François Lanthier Nadeau: Explique-moi.
Samuel F. Poirier: Fait que tu sais, le marché, québécois, canadiens de business, surtout en tech, là je parle vraiment de la tech spécifiquement, est beaucoup plus connecté au monde américain qu'il l'était il y a 10 ans. En partie, moi je trouve à cause des fonds canadiens qui ont fait un job de vraiment bâtir un network américain et vice versa. Par exemple, ma femme travaille pour Innovia. Innovia qui est rendu comme un super established investisseur au Canada qui a un network mondial. Il y en avait il y a 10 ans et il existait il y en avait il y a 10 ans, mais ce n'était pas aussi avancé que celui-là aujourd'hui. À cause de ça, les deux mondes américain et canadien sont beaucoup rapprochés. Maintenant, tu as beaucoup d'investisseurs américains qui vont investir au Canada et vice versa. Ça, ça s'est rapproché. Côté société, on s'est écarté des États-Unis de plus en plus. Puis là, il y a un clivage qui se forme entre les deux nations de plus en plus. C'est là que je te dirais qu'il y a de la distance qui se forme. C'est un peu bizarre parce qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs canadiens ou québécois, tu vas leur parler. Puis parce qu'eux, ils sont plus dans ce test de pour le nord-américain ou même mondial. Ils pensent des fois plus comme des Américains que versus ton Québécois moyen. Puis je l'ai remarqué ce pattern-là. Puis surtout avec les entrepreneurs québécois, dans lesquels je m'inclurais, qui passent beaucoup de temps à travailler avec les Américains, ces gens-là ont plus la tombe crochue. Alors que le Québécois moyen qui n'a aucune connexion aux États-Unis, ils... il va vraiment partir dans le clivage qui est en train de se former entre les deux.
François Lanthier Nadeau: Comment tu le décrirais ce clivage-là, grossièrement ?
Samuel F. Poirier: Le clivage, en gros, selon moi, se récapitule à la phrase que notre cher premier ministre Trudeau a dit il y a trois semaines, je pense. Quand il a été demandé, il s'est fait demander, je pense à CNN, de définir qu'est-ce que le Canada est versus les États-Unis. Puis sa première ligne, c'était... « We are not the US. » Comme on est le « counter US » . Puis quand il a dit ça, moi ça a été, ça a comme vraiment, ça m'a choqué beaucoup honnêtement, je t'avouerais, parce que ce que ça veut dire en gros, c'est que si on reconnaît que les États-Unis ont clairement, à bien des égards, gagné la bataille sur comment tu bâtis une société prospère. Là, tu sais, il y a plein de façons de distinguer ça, de dire non, ils ne sont pas bons là, whatever. La création de richesse qui s'est passée aux États-Unis depuis 200 ans est sans précédent dans l'histoire entière de l'humanité. Puis la raison qu'on vit comme on vit aujourd'hui est due à l'innovation et à la productivité américaine à travers le monde. Si ton positionnement en tant que société, c'est de dire nous, on va être le contraire de ça, on va être le contraire des winners, par défaut, tu dis que tu vas perdre.
François Lanthier Nadeau: C'est un petit peu goulag.
Samuel F. Poirier: Oui. C'est épeurant ça. Avant, il n'y avait pas trop de problèmes parce que le Canada disait on est très similaire aux États-Unis, mais on a des petites différences. Là, si on commence à dire on veut être l'opposé des Américains, là tu pars dans une autre direction complètement. Ça va probablement t'amener à des endroits qui ne sont pas si cool que ça. Non seulement ça, il y a des scholars américains qui commencent à débattre, je l'ai vu dans certains cercles dans lesquels je suis, si, mettons, le Canada devenait vraiment ... On continue dans cette direction-là, puis ça accentuait. Puis dans 10 ans, le Canada et les États-Unis ne sont vraiment plus des cousins, comme on disait historiquement. C'est deux pays très différents, avec des opinions complètement différentes sur bien des affaires. Le Monroe Doctrine aux États-Unis, qui date de James Monroe, un des premiers présidents américains, qui disait qu'aucun pouvoir étranger, dans le fond, avec des intentions négatives par rapport à l'Amérique, devait se situer proche des causes américaines. Le Canada serait en entrave du Monroe Doctrine. Fait que là, t'as comme plein de trucs qui rentrent en considération, qui sont en tête des Américains, que nous, on n'a peut-être pas considéré, qu'il faut juste, il faut jouer doucement avec ça. Puis le Canada a beaucoup plus à gagner. de redevenir un cousin fort des États-Unis, puis comme vraiment deux pays qui sont pratiquement les mêmes, puis qu'on s'entend super bien, puis on gagne ensemble, que d'essayer de jouer de la game de genre, on va être différent de vous, parce que le système américain, man, il n'y a rien qui a créé autant de richesse que ça à travers l'histoire. Fait que genre, une game dangereuse.
François Lanthier Nadeau: Tu ne penses pas que c'est... ces positions-là un petit peu anti-américaines ou qu'on se définit comme l'inverse de ça viennent un peu de ces tumultes ou ces agressions-là un petit peu qui viennent du côté américain par rapport au Canada. Oui,
Samuel F. Poirier: c'est sûr que c'est ça.
François Lanthier Nadeau: C'est comme on est chum, on est chum, mais si tu me pousses un peu trop fort, à un moment donné, je vais te dire que je vais t'encrister moi aussi.
Samuel F. Poirier: Oui, 100%.
François Lanthier Nadeau: Maintenant qu'on essaie de répondre à la question, qu'on ramène ça à toi, on essaie de répondre à la question que tes chums américains t'ont dit pourquoi tu déménages pas aux États-Unis, pourquoi ?
Samuel F. Poirier: C'est une excellente question. Pour être honnête, j'y pense beaucoup. Si je pense à tous les entrepreneurs que je connais au Canada ou au Québec qui ont beaucoup de succès, je te dirais, depuis 10 ans, la moitié sont partis aux États-Unis. L'autre moitié y pense.
François Lanthier Nadeau: Simplement à cause de…
Samuel F. Poirier: D'un état de plus en plus lourd, des impôts que si tu fais le cumulatif, tu payes 60 %, pour être plus intellectuellement honnête. Tu payes 60 %. des régulations qui sont beaucoup plus lourdes qu'aux États-Unis. On l'a vu il y a une couple de semaines, Amazon qui ne font jamais ça, fermer des centres, qui ont fermé un centre au Québec à cause des syndicats. Toutes ces choses là, c'est des choix de sociétés que le Canada est en train de faire qui s'écartent de qu'est ce qui est bon pour créer de la productivité dans un pays.
François Lanthier Nadeau: Tu comprends là.
Samuel F. Poirier: Et à cause de ça, moi, en tant qu'entrepreneur, j'ai le choix entre continuer de funder ça et de créer des emplois ici ou d'aller le faire, disons en Floride ou au Texas, où il n'y a pas de state tax, le capital gain, t'en payes, il est 25% comme au Canada, mais t'as le QSBS qui vient te donner 10 millions d'exemption au gain capital à chaque fois que tu pars en business, que t'as le 83B qui, en plus de ça, te rajoute d'autres exemptions au gain capital, que t'es imposé maximum à 30% en tant qu'individu. Puis honnêtement, côté service, comme oui, on se fait constamment envoyer la ligne le jour que t'es malade, peu importe. Ça fait trois ans que j'essaie d'avoir un médecin de famille. Oui,
François Lanthier Nadeau: je sais.
Samuel F. Poirier: Puis, je n'ai rien pour ce que j'ai payé. Je n'ai rien de plus plutôt qu'aux États-Unis. Je sais que si j'étais vraiment malade, je serais content parce que là, ça commence à coûter cher. Ça, je comprends cet argument-là. Mais il y a un monde entre les deux. Oui,
François Lanthier Nadeau: puis c'est aussi que si tu en as buildé de l'accès et que tu as des moyens, c'est des choses qui deviennent plus accessibles. Exact. C'est le service de santé-là. Moi, je me sens mal. Je me sens pas mal, je vais juste le dire. Une des premières affaires que j'ai faites après avoir vendu Snipcard, c'est justement aller au privé sur plein d'affaires. T'as pas le choix. Parce que j'avais des besoins qui étaient difficiles à combler dans le système. Le seul silver lining ou l'espèce de dernière colline, je trouve, que je vais garder comme argument pour notre système, c'est que quand t'es vraiment dans la marde, pis que c'est vraiment des gros trucs graves, t'es pris en charge. Ça, c'est vrai. Ça clutch, pis on a des bons services, pis tout ça. Mais tout le gros top du funnel de santé, C'est un fucking mess dude !
Samuel F. Poirier: Puis c'est honnêtement, on s'entend, moi je suis pas pour 100% le système américain, mais je suis vraiment pas pour qu'est-ce qu'on a fait au Québec non plus.
François Lanthier Nadeau: Ouais, mais Sam, il y a quelque chose de vraiment vraiment intéressant, puis c'est de la curiosité personnelle, puis on verra si on regarde ça ou pas, mais genre, tous les paramètres de liberté, disons, entrepreneuriale ou de... Les paramètres économiques de construire de la business aux États-Unis, tu les as mentionnés, ils sont excellents. C'est une force qui t'attire, mettons. Mais moi, la force, c'est de constater que je t'écoute parler, tes ancêtres, les forêts d'ici, l'histoire, la famille, le plan poirier que tu me parlais.
Samuel F. Poirier: C'est pour ça que je parle.
François Lanthier Nadeau: Les racines, ça attire fort, même.
Samuel F. Poirier: Oui, mais il y a un point... C'est ça que je pense qu'on commence à voir, ce que j'ai vu dans mon cercle. C'est que c'est quasiment un equilibrium comme en économie. Les gens qui sont partis, c'est du monde que l'équilibrium a cassé. C'était plus rentable d'être ici et ils sont partis. Moi, je n'ai un equilibrium, il est juste plus élevé. Mais l'impôt à 80%, mettons, cumulatif, je pars probablement. C'est juste une question d'atteindre cet equilibrium-là pour les gens. Moi, je ne dis pas zéro État, mais je dis, 20% des Canadiens qui travaillent ne devraient pas travailler pour l'État. Ça, c'est fou. C'est 20 % au Canada.
François Lanthier Nadeau: Au stade, c'est quoi,
Samuel F. Poirier: tu sais-tu ? C'est 15 %, si je ne me trompe pas.
François Lanthier Nadeau: Puis là, il essaie que ce soit moins. Oui,
Samuel F. Poirier: oui, là, ça va être pas mal moins. Puis ça, c'est l'autre affaire. C'est que c'est correct de faire des erreurs en tant qu'État, mais il faut que tu puisses le fixer. Il faut que tu puisses corriger ces tirs-là et que tu puisses, comme une compagnie, rendre ça plus efficace. Sinon, c'est sûr que la banqueroute est dans l'horizon.
François Lanthier Nadeau: Ben je prends tout ce que tu m'amènes, c'est des choses que je vais pouvoir... Faut retourner dans ma tête. Qu'est-ce que tu aimerais qu'il change dans la culture entrepreneuriale au Québec ? Est-ce que tu as l'impression qu'on a déjà répondu à ça ?
Samuel F. Poirier: Je trouve que les Québécois ont beaucoup à offrir au monde. Puis on a... On est un peuple qui punch fort pour le nombre de monde qu'on est. Par contre, je dirais que où les Québécois jouent mal leur carte, selon moi, c'est que... Un peu comme un entrepreneur qui commence en business, tu ne te lances pas dans les marchés les plus compétitifs pour essayer de gagner. Tu peux le faire, mais les chances sont que tu vas perdre. Puis les Québécois, souvent, au lieu d'être comme, regarde, on est 8 millions, on va trouver des niches que le Québec va devenir renommé pour, puis on va être la référence mondiale dans ces niches-là. On va essayer d'aller se battre pour être le centre d'AI au monde. Puis comme... C'est correct, l'AI, ça va être super important dans le futur. Il faut bâtir des capacités dans ça. Mais est-ce qu'on peut trouver des niches dans l'AI que juste le Québec est capable de faire ? On a l'électricité, on ne peut plus savoir quoi faire avec. Est-ce qu'il n'y a pas moyen que, mettons, nos data centers, on peut devenir une référence dans les data centers pour l'AI ? Il y a plein de niches comme ça que le Québec pourrait devenir. un joueur d'envergure international, mais au lieu de faire ça, on essaie de se battre dans les plus gros marchés et de faire qu'on devienne ces pôles tournants-là. Je veux dire, on ne sera pas la capitale des haines dans le monde. Les Américains mettent des centaines de milliards dans cette industrie-là. Les Chinois se battent en malade là-dessus. Il faut bien jouer les cartes que tu as dans ton deck, et ce ne sont pas ces cartes-là qu'on a.
François Lanthier Nadeau: Puis au niveau du funding, toi, si je fais l'histoire de tes business, as-tu été majoritairement du funding américain ou canadien ?
Samuel F. Poirier: Majoritairement américain.
François Lanthier Nadeau: Majoritairement ?
Samuel F. Poirier: Oui.
François Lanthier Nadeau: OK. Mais il y a eu des fonds qui ont… Oui, oui.
Samuel F. Poirier: On commence à en avoir des très bons au Canada. Innovia, c'est un fonds d'envergure international que tu vas voir aux États-Unis et qu'on a au Canada. Il y en a une couple comme ça maintenant. Ça n'existait pas il y a 20 ans. On commence à en avoir. Ça fait que ça, ça aide beaucoup. Non, tu sais, écoute, je pense qu'ils sont très courageux, les entrepreneurs québécois, surtout considérant les obstacles de bureaucratie qu'on s'est créés. C'est impressionnant ce qu'on réussit à faire.
François Lanthier Nadeau: C'est bien dit, ça.
Samuel F. Poirier: Mais il y a beaucoup de chemin à faire encore.
François Lanthier Nadeau: Penses-tu que notre passé, c'est un vecteur d'inspiration ?
Samuel F. Poirier: Oui. Non, moi, j'étais pas comme ça. Si tu rencontrais Sam de... quand j'avais 15, 16, 17 ans, je t'aurais dit non. Aujourd'hui, ma réponse serait très différente. Je te le dirais 100 %. Je pense que le Québécois, le Canadien français, qui est comme une espèce de rebelle, coureur des bois, un peu comme l'équivalent cowboy, mais comme français, a beaucoup à offrir le monde. Je pense que... on devrait double down sur cette identité-là sans pour autant jouer à la... être tellement protectionniste et... Ils se mettent tellement de barrières dans les roues côté législation que ça rend difficile aux Québécois de réaliser leur plein potentiel. Mais oui, moi, je crois énormément à l'identité québécoise, je te dirais, et sa place à l'international. Je pense qu'on a beaucoup à offrir au monde.
François Lanthier Nadeau: Oui, c'est vrai. Tu l'as déjà mentionné au début du pod, Sam, et je ne t'ai pas arrêté parce qu'on a parlé de plein d'affaires, mais tu as dit « j'ai un ami qui a un podcast, Founders » . Tu m'as retenu ça en passage, mais c'est David Senra qui a un des podcasts les plus populaires en affaires qui s'appelle Founders, qui est insane. Il y a plein de monde qui écoute mon pod, qui écoute ça aussi et qui m'en parle. Dis-moi juste une chose qui t'a marqué à propos de ce gars-là ou une chose que tu apprécies de David Senra.
Samuel F. Poirier: Oui, David, c'est un de mes très bons amis. Comme on disait tantôt, quand on parlait des fellows du monde très spiky et un peu bizarre, il est certainement le même. Il dégage beaucoup d'énergie. Il est très... Quand il parle, c'est projeté. Ce n'est pas juste parler, il projette de l'information. C'est comme un... C'est un historien d'affaires sans équivalent aujourd'hui, selon moi. C'est juste comme un... C'est un gars très unique, pis c'est cool parce que tu veux lui parler, pis tu veux lui comment... tel problème dans ma business. Puis là, il va dire, ah ouais, ça, c'est ce que tel founder obscur du 1820 avait. Il sort des références que... Je suis quand même calé en biographie. Puis David, il va genre 10 niveaux plus creux.
François Lanthier Nadeau: Puis lui, il vit de ça. Je veux dire, il doit avoir un paquet. Je modèle l'affaire qui fonctionne, que ce soit de la pub avec son média.
Samuel F. Poirier: Ça marche très bien, ces affaires. Puis c'est ça. C'est vraiment... C'est très... Ce qu'il a bâti autour de founders, c'est pas du tout une commodité.
François Lanthier Nadeau: il a vraiment bâti une espèce de moi je pense ça va donner une grosse brand staphane l'enlève je vis pas aussi je pense qu'ils n'ont pas catalogué donne accès à certains trucs beaucoup nous sommes nous et fait que tu sais vraiment comme un pied tellement intense même genre qu'ils parlent ils parlent à toi dans le pod you and i did you we were doing des vagues et amène dans son genre d'exploration intellectuelle à boursan peter camacchio c'est soit l'écoutent outils
Samuel F. Poirier: tu décroches c'est vraiment comme je te dirais c'est le c'est le plutarque du monde des affaires du 21e siècle plus tard qu'à plus tard que c'était le premier qui a écrit il y a écrit des vies dans le fond de tous les beaucoup de grands hommes et de femmes de mettons ok 50 après jésus-christ jusqu'à 500 avant jésus-christ puis c'était le premier que comme créer un gap un ramassis de biographie de ces grands hommes le biais condensé ça dans un livre Puis David, c'est vraiment le plus top du 21e siècle pour les affaires.
François Lanthier Nadeau: Très nice. On s'en va vers notre closing, man. Je veux que dans notre closing, on ouvre sur le futur pour toi aussi. Fait que là, t'as un monde de possibilités qui s'ouvre à toi, right ? T'as eu plusieurs succès, selon ma métrique du moins. En business, t'as un réseau de fous. What's next pour toi, Jean-Tierre ? Comment tu vois ta carrière évoluer ?
Samuel F. Poirier: Ben, je te dirais, je suis habitué... je suis d'habitude très discret sur mes intentions. D'ailleurs, je ne suis pas habitué de faire ce genre de trucs-là. Je suis d'habitude très, très, très comme je garde mes cartes très proches, très close to my chest, si tu veux. Oui. Je pourrais juste… Écoute, je te dirais juste qu'à priori, j'exporte plusieurs trucs. Puis, c'est sûr que si il y a un ou deux ans, je vais en choisir un autre. J'aime beaucoup le marché dans lequel le mercantile opérait. Il y a une opportunité autour de ce monde-là qui m'intéresse vraiment beaucoup. Puis je pense que dans le framework de Peter Thiel, comme Earned Secrets, des secrets que seulement toi, tu connais parce qu'il y a une raison pourquoi toi, tu es exposé et presque personne d'autre. Il y a une opportunité qui est vraiment un Earned Secret que j'ai eu à travers Merci. que j'aime vraiment beaucoup. Il y a des chances que je vais attaquer ça. Mais écoute, je vais... j'ai pensé.
François Lanthier Nadeau: Oui, puis je ne veux pas que tu me nommes explicitement les opportunités potentielles. Par contre, tu m'as partagé dans notre prep et nos échanges un document que tu as fait que je vais mettre dans les show notes qui s'appelle Opportunity Filters que tu as rédigé et que tu updates de temps en temps. Si tu avais à me sortir un ou deux filtres d'opportunités que tu peux partager à l'audience, parce qu'il y en a plein qui viennent dans la communauté privée, SaaSpasse, ou qui viennent sur le pod, qui ont eu des exits et qui sont comme « What's next ? » Ou juste des gens qui commencent et qui ont le... dans cet esprit de risque de, comment tu disais ça, de croire des bois là. Oui,
Samuel F. Poirier: oui. Oui. Oui. C'est sûr qu'à travers les années, à me péter la gueule ici et là, j'ai commencé à ramasser des règles. J'ai bâti dans le fond une liste de choses que je crois qui amènent à une bonne business ou qui n'amènent pas à une bonne business. Inclusion et exclusion rules, si tu veux. Puis je l'ai comme graduellement complète à travers un document que… celui que je t'ai parlé.
François Lanthier Nadeau: Tu parlais à un sujet très clean, by the way.
Samuel F. Poirier: Merci. Dans le fond, il y en a beaucoup, mais des trucs que vraiment tu veux absolument avoir dans une business. Pour avoir, je devrais dire, c'est sûr que si tu es vraiment passionné de quelque chose, les qualités d'une business, ça devrait être secondaire. Mais en même temps, il faut juste que tu t'embarques. eye open dans la vie difficile que tu vas mener si tu choisis une mauvaise business.
François Lanthier Nadeau: Un exemple vulgaire de ce que tu viens de dire, c'est je tripe à mort sur la restauration, je sais que j'aurai des marges de marde.
Samuel F. Poirier: Exactement ça, je suis en train de lire la biographie de Ralph Lauren.
François Lanthier Nadeau: Ah ouais ?
Samuel F. Poirier: Ouais, puis Ralph Lauren, moi j'étais comme « ah, ça devait être nice de bâtir ça » . Man, les business de mode, il est genre là tout le temps sur bord de la faillite, puis il y a des factoring lenders qui sont tous en train de call ses loans. Ouais. Puis genre, il paye des taux d'intérêt de comme 30% puis c'est juste genre le bordel. Puis pourtant, c'était comme la business la plus successful à cette époque-là en mode. Même lui, c'était genre l'enfer rouler cette affaire-là. Fait que genre, ça dépend ce que tu veux dans la vie. C'est vraiment ça, le linge, c'est ta passion. All in, vas-y. Puis c'est vraiment cool que tu crées ça. Mais tu sais...
François Lanthier Nadeau: Sois-en conscient.
Samuel F. Poirier: Sois-en conscient parce qu'il y a probablement, tu sais, ça c'est une hypothèse, mais moi je pense que... Ces business-là amènent à des plus hauts taux de divorce probablement. Il y a comme plein d'effets secondaires de juste, genre, choisir ces business difficiles-là. Puis en tout cas, tout ça pour dire qu'il y a, tu sais, une couple de règles de base, c'est genre, tu veux une business, puis je sais que c'est comme, c'est comme, duh, c'est 101, mais tu veux une business qui a réellement du differentiated value qui est créé, mais qui est perennial, comme ils disent en anglais, que tu peux défendre à long terme. Fait que... Hamilton Elmer en parle bien dans Seven Powers, son livre Seven Powers, qui parle des seules sept façons qu'une business à long terme peut défendre des marges. OK. Si ta business n'a pas un de ces sept qualificatifs-là, c'est presque certain qu'à long terme, tes marges vont aller à zéro. Parce qu'il va y avoir des price wars puis tes marges vont tomber à zéro.
François Lanthier Nadeau: OK.
Samuel F. Poirier: Il y a ces sept trucs-là. Je te dirais d'autres trucs que j'ai vus à travers les années. Tu veux du complex pricing. des business qui ont du pricing.
François Lanthier Nadeau: Je t'interromps, je m'excuse dude, mais j'ai lu ça dans ton document pis j'étais comme, moi qui est genre, je suis pas allergique à la complexité, mais mettons que l'adversité pis me creuser trop la tête, j'ai pas ce muscle-là trop fort. Fait que genre, j'aime ça quand c'est simple, j'aime ça quand c'est, hey man, c'est 20$ par mois. Oui,
Samuel F. Poirier: en tant que consommateur,
François Lanthier Nadeau: mais en tant que business.
Samuel F. Poirier: C'est quand la dernière fois que t'as négocié ton bille de téléphone ?
François Lanthier Nadeau: Hey dude, je l'ai faite moi man. Pour ma mom ou pour moi, je m'en rappelle plus.
Samuel F. Poirier: Ça arrive, mais cette business-là, littéralement, les courbettes de téléphone, c'est ultra commodité. C'est une grosse commodité de vendre des services téléphoniques. Malgré ça, ils défendent des belles marges. Pourquoi ? Il y a plein de raisons, mais en partie parce que leur pricing est incompréhensible.
François Lanthier Nadeau: Bon, je te feel, je comprends ce que tu dis, et je comprends pourquoi logiquement et stratégiquement, c'est bon d'avoir un prix complexe. Mais on dirait que je me dis, « Callis, c'est tough à... » un prix complexe, réussir à arriver à une infrastructure de prix qui fait que c'est compliqué, ce n'est pas facile, tout court. Puis après ça, je ne sais pas si c'est un impératif moral, mais dans moi ou whatever, qui se dit genre, Chris, c'est de la mer pour le client.
Samuel F. Poirier: Je ne dis pas que c'est la bonne chose à faire côté user experience, je fais juste dire, il y a des business, le meilleur exemple que je peux te donner, c'est le merchant processing. Le merchant processing, les gens qui poussent des terminaux dans les commerces, etc. Ces business-là, ça fait 20 ans. Il y a 20 ans, c'était des machines à argent, ces business-là. 20 ans plus tard, c'est des grosses business qu'il aurait dû avoir des price wars puis les marges seraient tombées à zéro. Encore aujourd'hui, les merchant processors, ils chargent des frais de pas de bon sens aux commerçants. Je ne parle pas de ce que Mastercard charge, qui eux aussi, c'est débile, mais je parle vraiment de ce que le processor en tant que tel, mettons...
François Lanthier Nadeau: Monroe terminal, mettons. Oui, oui, c'est ça, eux,
Samuel F. Poirier: ce qu'ils viennent mettre dans ton commerce. C'est débile les mark-ups qui chargent. Puis pourquoi sont-ils encore capables de charger ça ? Parce que tu lis leur facture, puis c'est impossible de comprendre ce qu'ils chargent. Puis ces business-là, malgré que c'est des business de commodité, continuent de défendre des marges de 40-50% de gross margins. Ça, c'est un truc. Sinon, un autre truc. Moi, écoute, la vie est trop courte pour bâtir des business qui n'ont pas de recurring revenue. C'est juste, moi, j'aime vraiment pas ça de devoir repartir de ma business à chaque mois. de zéro. C'est vraiment tough de bâtir des enterprise value comme ça. Tes multiples vont être moins beaux à long terme. Tu veux des marchés qui ne sont idéalement pas saisonniers. Parce que quand c'est un marché... J'ai eu une business qui était saisonnière. Quand tu as tout ton revenu qui est, mettons, 60 % de ton revenu en Q1, si tu manques Q1, le restant de l'année, tu ne peux pas faire d'expérience pour voir ce que tu as fait qui a mal marché. Ça prend un an avant que tu puisses te rattraper. Ça, c'est un autre truc. Je te dirais, sinon, il y a plein de petits trucs spéciaux. Mettons, qu'est-ce qui fait que les airlines, c'est autant des mauvaises business ? En partie, tu veux éviter des business qui ont des demandes cycliques, mais qui ont des coûts d'OPEX stables.
François Lanthier Nadeau: Oui, OK.
Samuel F. Poirier: Ça, c'est un autre que tu veux vraiment éviter, parce que moins vraiment que tu as un downturn dans l'économie et que ta demande ralentit, ces business-là vont pratiquement tout le temps en fait. Je ne dirais pas ça pratiquement tout le temps, mais il y a des hauts taux de fait.
François Lanthier Nadeau: C'est tous des excellents exemples, puis avec ta permission, je vais le mettre, ce document-là, dans les show notes, puis le monde, ils auront l'idée un petit peu. Sweet man, pour finir, il me reste deux petites questions. Un, est-ce que tu as changé d'idée sur quoi que ce soit dans les cinq dernières années ? Une chose.
Samuel F. Poirier: Je change constamment d'idée, puis je suis très... Ma femme va dire que si... Tu montes l'évidence pour quelque chose, en une seconde j'ai switché d'idée. Fait que je suis très très très comme, j'essaie vraiment de lire la réalité le plus proprement que je peux.
François Lanthier Nadeau: Fait que strong opinions, loosely held, ça te définirait là-dessus ?
Samuel F. Poirier: Montes-moi de l'évidence qu'il y a quelque chose, un endroit que j'ai raison, que j'ai tort, j'ai tort, je vais changer tout de suite d'opinion. Ou je vais essayer de...
François Lanthier Nadeau: Mais ça c'est abstrait, tu te coudes concret ?
Samuel F. Poirier: Oui, notamment... si tu m'avais rencontré là c'est parce que on en a parlé tantôt puis là ça me vient à l'esprit si tu m'avais rencontré il y a 10 ans t'aurais dit ce gars-là c'est le gars le plus pro Canada que t'as rencontré de ta vie le monde au sol en air m'appelait le capitaine Canada puis aujourd'hui c'était vraiment fatigant d'ailleurs puis aujourd'hui je te dirais non il n'y a pas trop aujourd'hui je te dirais je suis encore fier dans mon pays mais j'ai de la misère à me définir comme Canadien de plus en plus À cause de la piste qu'on a choisie. Ça, c'est un que j'ai vraiment changé d'avis. Je te dirais d'autres trucs. Avant, historiquement, je croyais vraiment que l'équipe, c'est 90 % de la réussite.
François Lanthier Nadeau: Oui.
Samuel F. Poirier: Aujourd'hui, je crois que 60% c'est le marché, 40% c'est l'équipe.
François Lanthier Nadeau: Fait que t'as flippé.
Samuel F. Poirier: J'ai flippé. Je pense que tu peux mettre Elon Musk pour gérer un airline, je suis pas sûr que ça marcherait.
François Lanthier Nadeau: Ok, mais ça c'est un exemple caricatural, mais ça exprime bien ton point.
Samuel F. Poirier: Oui, l'équipe c'est une capacité de réaliser le potentiel d'une idée, mais si l'idée ou le marché n'est pas bon, c'est doomed. Puis Buffett, je l'ai mis dans mon document d'ailleurs, Il a fait une quote qui dit « A management team known for successes meets an industry known for chronic failures, and the industry leaves with its reputation intact. » Ça, j'y crois de plus en plus, je te dirais. C'est un gros changement pour moi.
François Lanthier Nadeau: Sam, qu'est-ce que je pourrais faire pour rendre ça plus utile pour toi comme entrepreneur ?
Samuel F. Poirier: Je te dirais, et ça c'est vraiment biaisé par ma propre expérience, mais... j'écoute pas beaucoup de podcasts le seul podcast que j'écoute religieusement c'est celui de david c'est un réflexe et standards founders et vraiment nice mais il va jamais couvrir les fondateurs du québec puis on en a vraiment des cools c'est d'aller les repas faire la biographie de josé pharma bombardier ou de thé de pierre peladeau ou gens luttent et tu Tout ça, c'est des histoires que si on veut créer plus de grands entrepreneurs au Québec, on devrait parler de ces gens-là.
François Lanthier Nadeau: Bro, c'est tellement... Je ne sais pas si tu connais la synchronicité de Young, mais là, en ce moment, j'ai un weird moment parce que dans le char, en montant... j'ai un bon ami qui est cinéaste qui est vidéaste et cetera et tout puis on parle de différents projets puis puis chris dinovia la fois qu'on s'est parlé il m'avait dit si un moment donné tu veux faire un show petit contenu avec moi j'aimerais vraiment ça que ça tourne autour de refaire l'histoire de la tech à québec la ville de québec puis donner les fleurs puis les éloges à tous les pionniers qu'il y a eu là ah il a raison Puis là, ça tournait dans ma tête quel genre de contenu et de message je pourrais pas dire. J'étais comme, Chris quel format je pourrais faire des genres de biographies ou des histoires de notre monde en tech au Québec ? Puis ça résonne direct avec ce que t'es en train de me...
Samuel F. Poirier: Ah, puis il y en a, là. J'en lis des biographies obscures de Québécois. Je pourrais t'en envoyer une liste si tu veux, qui ont vraiment créé des entreprises qu'on pense plus aujourd'hui, mais il y en a. J'aimerais ça. T'as-tu connu pour une centaine d'épisodes, d'après moi ?
François Lanthier Nadeau: D'autres, je le prends. Écoute, si le monde a des questions... Sam Poirier sur LinkedIn si t'es disponible pis t'as le temps tu checkras ça d'autres si c'était l'une des meilleures conversations que j'ai eues depuis je sais plus combien de temps merci man je te donne le plaisir cheers mon vieux alright folks avec Sasspass on a une infolette de feu hebdomadaire qui est très moitié fun moitié fond à notre sauce, il y a des hot takes des expérimentations que je fais des histoires vraies de SaaS vraiment pour t'aider à prendre les meilleures décisions que ce soit par rapport à ta compagnie ou ta carrière. C'est une place où je peux être 100% moi-même. Ça fait du bien, j'adore ça écrire. D'avoir ce outlet-là, c'est complètement motivant pour moi. Il y a plus qu'il y a 850 SaaS folks et curieux qui nous suivent. Ça augmente chaque semaine. J'aimerais ça que vous en fassiez partie, puis qu'on se rende à 1000, puis qu'on se rende à encore plus que ça. Franchement, ça me craint au bout d'avoir des nouveaux abonnés qui se joignent sur l'infolette. Ça me craint. à continuer d'écrire, à continuer de faire de la recherche, de me poser des questions, d'analyser. Ma conversation avec cette fondatrice-là ou ce fondateur-là, ça pourrait être transformé en un éditorial que moi, j'amène dans l'infolette. Si vous voulez aussi, vous pouvez joindre les SaaS Pals. On a un petit forfait payant qui permet de nous supporter directement comme individu ou comme compagnie. On a déjà plus que 22 personnes qui nous supportent comme ça. C'est insane. Je n'en reviens pas. Puis, eux, ils font ça en échange contre des extra goodies, right ? Fait que pense à, mettons, des updates extras que je fais avec personne d'autre qu'avec eux, des previews de la roadmap du podcast, des rabais sur les événements, puis d'autres trucs. Fait que vous pouvez aller sur sasspals.com. Il y a un pop-up. il y a un pop-up qui va vous apparaître en face en théorie, sinon dans le footer vous pouvez vous inscrire sinon vous googlez SaaSpasse puis BeHive c'est l'outil qu'on utilise pour l'infolettre ça me craint vraiment de voir ça grandir puis ça me tient à coeur, fait que check it out si vous avez du feedback constructif aussi vous pouvez me le shooter SaaSpasse, c'est une business d'amour une business indépendante, il y a un paquet de choses que vous pouvez faire pour nous supporter dans notre croissance, pour qu'on puisse continuer de créer du contenu de feu, d'organiser des beaux events ... puis de mousser, puis de tirer par le haut cette communauté tech qu'on a au Québec. First, si vous n'avez pas ajouté votre SaaS sur notre plateforme, allez sur SaaSpass.com, il y a un gros bouton mauve pour faire juste ça. Vous pouvez check out le Job Board, si vous avez une offre d'emploi quelconque, c'est gratuit, un outil super cool pour toute notre audience et notre réseau. Si vous ne nous suivez pas déjà par rapport au pod sur Spotify, Apollo Podcast, allez faire ça s'il vous plaît. Vous pouvez aussi nous laisser un review, ça nous aide vraiment beaucoup. Vous pouvez nous suivre sur YouTube, qu'on investit de plus en plus là-dedans. On met des shorts sur le plus de contenu possible, que ce soit organique ou avec des partners. Fait que, check this out. Si vous voulez venir aux événements et ne pas manquer de billets, parce qu'on est souvent sold out, vous devriez nous suivre sur Eventbrite. Fait que, vous allez sur Eventbrite, vous écrivez ça à la sphère, vous pouvez vous abonner et avoir des notifications. On fait ça roughly à peu près chaque mois-ish. Puis, last but not least, suivez-nous sur LinkedIn et Instagram. On met du beau contenu, du contenu souvent drôle. Je pense que ça vaut la peine. Je veux finir cette outro custom-là un petit peu en remerciant les partners certifiés de Sasspass. On a des compagnies de fous qui nous supportent financièrement, stratégiquement, des fois même psychologiquement, dans mon cas. Sans ces compagnies-là, la majorité du revenu de Sasspass n'existerait pas et on ne pourrait pas faire ça. Je veux que vous preniez le temps d'aller les regarder. Sasspass.com partenaire avec un S. Ils sont tous listés là. Ils ont une belle fiche avec du contenu. avec des liens et des détails. Je vous les nomme rapidement. Léviat Legal, des avocats qui sont tech et founder friendly. Le Chiffre, des comptables et fiscalistes qui sont calés en tech aussi. Baseline, gros geeks pour innover avec les haies. Unicorn, des experts cloud AWS pour optimiser et scaler votre infrastructure. Puis on a aussi cette année des partners produits. Donc Vasco, une plateforme RevOps pour votre go-to-market. Missive, un inbox collaboratif pour vos teams, pour vos communications de team. et Apollo 13, un studio no code pour construire des MVPs et des side projects. Vous pouvez tout aller voir sur saspace.com. Je suis partenaire avec un S. Moi, du fond du cœur, je dis juste merci de nous suivre et de nous supporter. C'est insane comme aventure ce qu'on a lancé là et je suis bien privilégié d'être là. Merci.
Updates sur le podcast, la cie, les events IRL. Contenu premium pour les abonnés SaaSpal — éditorial de Frank, Q&A, roadmap du pod.