Aujourd’hui, je jase avec Richard Chénier, directeur général chez Québec Tech, un OBNL visant à augmenter le nombre de startups technologiques québécoises à succès qui exportent et accélérer leur développement.
Québec Tech c’est 5 mois, 16 employés et plusieurs collaborateurs
On retrace le parcours de Richard : sa première aventure entrepreneuriale, ses 12 ans à l’ÉTS, son arrivée au Centech après un accident de parcours pour finalement décrocher son poste chez Québec Tech.
On couvre ensuite plusieurs points, comme :
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Crédits musique
Richard Chenier: C'est important d'avoir des entrepreneurs autour. Moi, si tu as un programme d'accompagnement, puis je regarde autour, puis il n'y a pas d'entrepreneur, je suis sceptique. Pourquoi ? Parce qu'ils l'ont fait, la règle.
François Lanthier Nadeau: What's up, folks ? Bienvenue sur SaaSpasse. Aujourd'hui, je jase avec Richard Chénier, directeur général chez Québec Tech, un organisme visant à augmenter le nombre de start-up tech québécoises qui exportent à l'international avec succès. On parle aussi de l'ETS, du Santec, mais surtout des challenges économiques et culturels de nos start-up. Keb. All right, on passe au show.
Richard Chenier: Let's go. Charles
François Lanthier Nadeau: Cheney, bienvenue sur SaaSpasse. Hey, super. Merci pour l'invitation, Frank. J'adore ton style. Écoute, commencer avec un compliment pour Frank, c'est tout le temps une bonne formule. Je ne te cacherai pas que j'avais le sourire fendu jusqu'aux oreilles quand tu as remarqué ma déco et même complimenté certains des albums. Donc, merci.
Richard Chenier: Écoute, moi, je suis un fan fini de musique. Moi, j'ai 50 ans, je suis un vieux. Mais depuis que je suis jeune, j'écoute de la musique. Puis entre autres, mes deux premiers albums que j'ai eus en sixième année, et là, on parle de 86, je pense, de mémoire. C'est Rising Hill de Run DMC puis Lime to Hill de Beastie Boys en sixième année, en 86. C'était assez... C'était assez précurseur.
François Lanthier Nadeau: As-tu des cassettes, des CD à ce moment-là ?
Richard Chenier: J'ai toutes eu. Là, on vient de finir l'année, mais moi, je fais toujours mon top 100 de l'année. Fait que là, jusqu'au 31 janvier, j'écoute de la musique de 20-24. Et là, à partir du 1er février... Là, j'écoute que de la musique de 20-25.
François Lanthier Nadeau: Ça, c'est sur ton MySpace ?
Richard Chenier: À l'époque, j'ai eu un MySpace, effectivement. Je ne sais plus ce qui est arrivé avec cette plateforme-là. Mais oui, je suis un fan fini de musique, honnêtement. Ça, c'est mon gros hobby. Je suis constamment en train d'écouter des nouveaux albums, des nouvelles tendances, tous les styles. J'adore ça.
François Lanthier Nadeau: Très cool. Très, très, très cool. Juste side note, mon premier album que j'ai acheté, c'était Rage Against the Machines. Battle for Los Angeles, un CD, je m'en rappelle encore.
Richard Chenier: Oui, très bon album.
François Lanthier Nadeau: All right. Richard, pour ceux qui peut-être ne te connaissent pas encore, veux-tu me faire un mini-recap de ton parcours, ton CV en accéléré, basically ?
Richard Chenier: Oui. En fait, moi, je suis un gars, j'ai été formé en psychosociologie puis en communication. J'ai un background très HR, de ressources humaines. J'ai été pendant longtemps dans tout le domaine de la formation. En fait, ma première firme de formation que j'ai faite, J'avais 24 ans à peu près.
François Lanthier Nadeau: Oui,
Richard Chenier: j'étais assez jeune. J'ai été récupéré par une grande firme assez tôt aussi, de conseillère management, qui s'appelle toujours Cause. Donc, j'ai commencé là à 28 ans, après ma maîtrise et tout, pour former des gestionnaires. C'était quand même assez un peu particulier d'un gars qui se ramasse à 28 ans à conseiller, mais j'ai fait ça pendant plusieurs années. J'ai formé plus de 10 000 gestionnaires dans ma vie. Je suis toujours actif, d'ailleurs, à l'Institut de leadership en gestion. Ça m'a amené autour des années 2010-2011 à prendre en charge ETS Formation, qui était vraiment une... ETS Formation appartient à l'École de technologie supérieure, puis c'est un centre de formation continu. Mais c'est un des plus gros au Québec. Donc, quand je suis arrivé, il y avait une quarantaine de formateurs, à peu près une soixantaine de formations. Quand je suis sorti, il y avait 120 formateurs, plus de 300 formations. On a beaucoup développé le chef d'affaires. C'est un des plus gros en milieu universitaire au Québec. Ça fait que c'était comme la business un peu de l'École de technologie supérieure. Puis de fil en aiguille après ça, mais un accident de parcours a fait en sorte que je me suis ramassé au Santec à gérer un incubateur. J'ai fait ça pendant huit ans. Puis maintenant, Québec Tech depuis septembre 2023.
François Lanthier Nadeau: Ton titre chez Québec Tech, c'est directeur général d'un phénomène ?
Richard Chenier: Exactement, je suis directeur général tout à fait de chez Québec Tech merci de me le rappeler Non, non, non, c'est pour moi être sûr que j'ai les bonnes informations Non, non,
François Lanthier Nadeau: non,
Richard Chenier: c'est directeur général C'est bon, c'est bon Puis Québec Tech, mettons elevator pitch de l'organisation Oui, en fait Québec Tech est comme une couche qu'on a Québec Tech en fait existe depuis juillet 20-24, pour être précis, même si je suis arrivé à Startup Montréal en septembre 2023. C'est ça. Oui, c'est ça. Puis la vision de Québec Tech, en fait, c'était d'ajouter une couche qu'on retrouvait ailleurs. Elevator pitch sur Québec Tech, en gros, un, créer une marque de commerce forte du Québec technologique. Deuxième des choses, créer de l'intelligence d'affaires et d'intelligence collective pour qu'on soit meilleur collectivement. Puis troisième pilier, c'est tout ce qui est la commercialisation. Autant au niveau... local, donc comment on augmente le nombre d'entreprises québécoises qui adoptent des technologies québécoises pour augmenter le chiffre d'affaires au Québec, mais surtout l'international. Notre gros focus est vraiment sur l'international.
François Lanthier Nadeau: Il faut qu'on augmente au Québec le nombre d'entreprises technologiques québécoises qui exportent. OK. Puis, mettons que j'essaie de scoper la taille ou l'ampleur de l'organisation avec quelques chiffres, genre nombre d'employés ou de collaborateurs. C'est gros comment ? Vous êtes où ? Vous êtes distribués ou pas ? Là, pour l'instant, parce qu'on a récupéré la coquille de Startup Montréal,
Richard Chenier: fait qu'on est principalement à Montréal. On va éventuellement avoir des employés un peu partout au Québec. C'est l'objectif. On est une équipe de 16 personnes actuellement, mais on a beaucoup de collaborateurs. Un des mandats de Québec Tech, c'est de mobiliser les acteurs clés autour de nos objectifs. Et nos objectifs finaux, c'est comment on augmente. Le nombre d'entreprises technologiques québécoises qui exportent et particulièrement qui ont des croissances de leur chiffre d'affaires, qui rentrent en phase d'hyper-croissance,
François Lanthier Nadeau: scale-up pour le jargon startup, parce que nos chiffres ne sont pas assez bons. Il faut qu'on s'améliore là-dessus.
François Lanthier Nadeau4: OK.
François Lanthier Nadeau: Puis, en termes d'acteurs clés que tu veux mobiliser autour de commercialiser plus de tech du Québec à l'international, c'est genre les startups même, I guess, les investisseurs, ceux qui vont pouvoir mettre du cash là-dedans. certains fournisseurs de services ou experts qui peuvent aider à la commercialisation. C'est-tu ça, les genres d'acteurs que tu veux attirer sur ton noyau ?
Richard Chenier: On a déjà attiré beaucoup d'acteurs. Un, il y a les acteurs qu'on va appeler les acteurs publics ou parapublics qui donnent du financement, du service de soutien, Affaires mondiales Canada, par exemple, Investissement Québec international, qui est un grand partenaire, EDC, plein d'autres, des mitax, etc. Parce qu'il y a beaucoup d'organismes subventionnaires qui peuvent aider. mais il y a tellement de startups que des fois on met le focus fait que nous ce qu'on essaie de récupérer c'est d'identifier celles qui ont vraiment des forts potentiels de croissance et d'internationalisation puis on dit à nos partenaires mais venez nous aider puis ça ça va toucher aussi les investisseurs des fois on va aider aussi les compagnies dans lesquelles les investisseurs surtout en seed pre-seed dans lesquelles ils ont investi on peut aider vos compagnies à accélérer le poste et tout le monde est gagnant Il y a aussi des acteurs privés qui sont autour de nous, mais on fait attention parce que les acteurs privés, des fois, le nombre de consultants qui me contactent sur LinkedIn pour me proposer leur service, je ne suis plus capable. C'est comme si on a créé autour de l'entrepreneuriat une espèce de système. Je me demande des fois si on n'a pas nourri l'industrie de la consultation plutôt que d'aider nos entrepreneurs. On a décidé d'avoir une approche par rapport à nos partenaires privés très ciblée. C'est-à-dire, qu'est-ce que l'entreprise a de besoin ? Qui a cette expertise-là ? Puis on s'est mis à côté de nous un réseau, un comité aviseur d'entrepreneurs qui nous aide aussi. Parce qu'on a beau avoir une équipe extraordinaire et hyper motivée, mais on disait à nos startups d'aller voir leurs clients.
François Lanthier Nadeau3: Nous,
Richard Chenier: nos clients, c'est des entreprises qui exportent. On est entouré de ces gens-là. On va dire, OK, qu'est-ce que vous pensez d'eux ? Avez-vous quelqu'un dans votre réseau qui pourrait nous aider à faire ça, etc. ? Puis l'autre dimension aussi qu'on ajoute, c'est qu'on a commencé déjà à développer nos tentacules à l'international. Dans le fond, Québec Tech, c'est comme un super connector. Si tu veux, nous autres, c'est de dire, OK, on prend des gens talentueux, on les identifie le plus tôt possible parce qu'on pense que ça va être des futurs champions olympiques. On met en place toutes les dispositions pour accélérer l'accès à de l'expertise et des ressources ici comme ailleurs. Puis des fois ailleurs, mais on a aussi des partenaires étrangers qui, eux, ont des réseaux. Fait que la relation de confiance que Québec Tech peut avoir avec un réseau étranger, fait en sorte qu'on est capable de multiplier notre réseau par l'augmentation de ces relations-là,
François Lanthier Nadeau: puis toujours au bénéfice des compagnies. Super. Je vais parquer l'international, puis on va y revenir, for sure. Mais je veux faire un bon détour par ton parcours à toi, puis connaître le personnage. Parlant de personnages, quand je stalkais un petit peu ton LinkedIn dans ma prep, j'ai émis une gageure dans ma tête que t'avais déjà travaillé dans un camp de jour. Fait que ma question c'est, as-tu déjà travaillé dans un camp de jour ? Puis si oui, avais-tu un nom de moniteur ? T'as effectivement ciblé la bonne affaire.
Richard Chenier: Oui, je m'appelais Scoop. Exactement. La raison pour laquelle je m'appelais Scoop... à l'époque c'est je gérer un programme avec des ados en communication avec les faisais radio journal un peu de télé etc fait que fait que je m'appelais scoop dans dans ce cadre là c'était dans quel quartier quelle ville tu étais ou toi quand tu es kid notons ok moi je suis un gars d'anticycle à montréal donc au camp de jour c'est à bois de boulogne
François Lanthier Nadeau: c'est ça t'as peut-être eu l'art de le rappeur comme dans tes canjours qui vient d'Antic aussi ça se peut j'ai aucune idée je savais pas que j'avais fait des canjours etc j'avais aucune idée mais bon ça va mieux j'ai peut-être eu l'art des scoops alright man j'arrête de déraper dans le fond un des gros chapitres de ta carrière c'est l'ETS l'école de technologie supérieure à Montréal t'as fait plus de 8 ans là que t'as dit Y'a-tu, genre, on peut pas couvrir les 8 années, mais mettons, y'a-tu des highlights, des anecdotes ou des personnes, une histoire que tu veux me raconter à propos de ce chapitre ? En fait, toute ma carrière, on va partir des Canto quand même, je vais revenir un peu là-dessus.
Richard Chenier: Parce que ma première compagnie a été une compagnie de Canto qui existe toujours. Ça s'appelle Formation Remue Ménage. Fait qu'on avait créé en 98, je pense, de mémoire. On a créé une firme de formation et de consultation pour former les animateurs de Canto. Ça existe toujours, c'est un peu partout. Ça a été ma première aventure entrepreneuriale en sortant de mes études là-dessus. Ça m'a amené après ça à être récupéré par une firme conseil. Malgré mon jeune âge de 28 ans, je me suis ramassé dans une firme conseil. Quand je suis parti, j'étais vice-président de la firme conseil. qui est cause, qui est toujours active aujourd'hui, qui est vraiment en management. Puis je me suis ramassé, parce que j'étais tanné de voyager, vie de consultant, tu voyages tout le temps, puis j'étais curé. Puis j'avais trois, mais j'ai toujours trois enfants qui sont rendus adultes, mais à l'époque, j'avais trois jeunes enfants, fait que c'était toujours parti. Fait que je cherchais à avoir un ancrage, fait que je suis arrivé à l'ETS pour gérer leur service de formation continue.
François Lanthier Nadeau3: OK.
Richard Chenier: Mais ma première anecdote par rapport à ça, je me souviens très bien de ma première journée. Moi, j'ai commencé genre au... en août 2011. Puis j'ai eu mon premier comité de direction élargi au début septembre. Quand je suis rentré dans le salle, j'ai fait comme holy shit je viens de baisser la moyenne d'âge solide. J'avais genre 35 ans, 36 ans, la moyenne d'âge était pas mal plus élevée. Du très bon monde. Et ce que j'ai appris au party de Noël, genre un peu plus tard, ou un petit peu plus loin, genre un an après, c'est que quand les gens m'ont vu, l'équipe... certains directeurs de cette époque-là, ils m'ont vu arriver, ils ont fait comme, lui, il t'offre pas six mois, puis il avait pris des gageurs.
François Lanthier Nadeau4: Oh !
Richard Chenier: Et ça, c'était très drôle. J'en ai ri, là, c'était pas, il a dit, lui, il t'offre pas, ça a pas d'allure. Mais, tu sais, en dedans de un an et demi, on a doublé le chiffre d'affaires. Fait qu'à un moment donné, on réfléchit comme, oh, OK, c'est qui ce gars-là ? Parce que je clashais avec la structure, je venais du monde privé. Puis là, je me ramassais à gérer une filiale de l'ETS, qui est une très belle université. C'est comme, OK, lui, il ne connaît pas la culture, il va mourir. Mais au contraire, ça m'a permis de grandir dans une super institution.
François Lanthier Nadeau: C'était qui tes clients en formation continue ? C'est, mettons, des gens qui ont des adultes qui retournent dans l'école ou du monde qui veulent se sur-spécialiser ?
Richard Chenier: C'est surtout les gens de l'industrie. On avait tout un volet management et gestion de projet qui était destiné principalement à des ingénieurs qui devenaient gestionnaires de première ligne, gestionnaires de deuxième ligne. qui n'avaient pas nécessairement été formés là-dessus. Puis on avait des formations aussi d'appoint au niveau plus technique, au niveau des TI, au niveau de la gestion de la qualité, ou peu importe. Donc, c'est un catalogue d'à peu près 300 formations.
François Lanthier Nadeau: Mais mettons, tout ce monde-là, soit il y avait leur compagnie où il était déjà bien placé dans une compagnie existante, fait que le cash, il venait-tu des compagnies ? Tu vendais-tu basically à des compagnies ou c'était vraiment des individus qui payaient ?
Richard Chenier: C'est principalement du B2B. Donc, des services de ressources humaines qui ont des obligations de formation continue, etc. C'est principalement la clientèle.
François Lanthier Nadeau: Nice. Puis, qu'est-ce qui fait que... Parce que tu sembles avoir eu des beaux résultats de la manière que tu parles en gérant cette filiale-là de l'ETS. Amène-moi au mouvement vers le Santec. Qu'est-ce qui génère ça ? C'est l'arrivée de Pierre Dumouchel. Pierre Dumouchel est arrivé comme directeur général de l'ETS.
Richard Chenier: Et dans ses éléments horizontaux ou fondamentaux, il souhaitait que l'ETS en fasse plus au niveau de l'entrepreneuriat et que ça devienne une des pierres angulaires de l'institution. Il faut se rappeler aussi qu'à l'époque, quand Pierre Dumouchel est arrivé, on a toujours eu des défis au Québec de créer plus d'entreprises, etc. Ça fait que... avec une école de génie, mais c'est un beau terreau de dire, OK, comment on peut faire en sorte que l'ETS génère plus d'entreprises ? Dans son entourage, il n'y avait pas que moi, mais il y avait deux autres personnes qui sont Luc Giguère et Pierre Laferrière, que je salue d'ailleurs. Ils m'avaient approché parce que j'étais un de ces directeurs les plus entrepreneuriales parce que je gérais une filiale qui est un peu une business de l'école, pour dire, regarde, viens apporter ton two cents pour nous aider à faire ça. Tu connais l'institution. Tu as un mindset entrepreneurial, peut-être que ça va nous aider. J'ai hérité d'un poste de directeur de l'entrepreneuriat et de l'innovation qui était comme un side project à côté de ça. Et le Santec faisait partie un peu de l'écosystème ou du périmètre de l'entrepreneuriat.
François Lanthier Nadeau: Mais c'était sweet for call au début, le Santec. À ce moment-là, le building existait-tu ? La marque existait-tu ?
Richard Chenier: Santec existait depuis 1996. Souvent, les gens sont surpris. Ils pensent que Santec est arrivé en même temps que moi, ou à peu près. Mais c'était le Santec qui était un juste pour l'ETS au départ.
François Lanthier Nadeau3: OK.
Richard Chenier: Et il avait perdu la vitesse dans les dernières années. 96, c'est un vieil incubateur au Québec. Il y avait le CIEM à l'époque, etc. On n'avait pas autant que ça. On n'était pas dans la bulle de 2015. C'est juste que dans la bulle de 2015-2016, parce que ce que je te raconte de l'entrepreneuriat, c'est en 2015, pour être très spécifique, que c'est arrivé. On voyait des incubateurs atterrir à tous les deux semaines. Fundafuel était à fond la caisse. Tu avais District 3 qui était devenu un joueur majeur, sans en compter d'autres. Il y en avait des privés qui s'ouvraient des coins de rue, etc. Ils sentaient qu'ils étaient un vieux de la vieille, mais ils avaient de la difficulté à s'adapter à la nouvelle réalité de marché. Des fois, quand tu es pionnier, et que pendant longtemps, tu ne vis pas avec beaucoup de compétition, tu n'as pas tendance à te remettre en question énormément comme organisation. Surtout des fois dans un système universitaire qui a un rythme, un cycle de vie des fois un peu plus lent que d'autres organisations. Fait que Pierre, en mettant ça, il a dit, regarde, il faut redynamiser tout ça. Je suis arrivé par accident au Santec. Parce que ma job, c'était de trouver un DG. Puis j'ai échoué. Fait qu'on n'arrivait pas à trouver quelqu'un pour récupérer la boîte. Puis je ne connaissais rien au monde des startups.
François Lanthier Nadeau: Mais tu as pris le rôle.
Richard Chenier: Oui, j'ai pris le rôle. Ça s'est passé dans une rencontre juste avant le party de Noël. Pierre et moi, on est dans son bureau. Je dis, écoute, Pierre, je n'ai aucune idée. Je ne sais pas si on va trouver un DG pour récupérer le Santec parce que la marque était un peu plus ternie puis ça faisait un an et demi qu'il était en balotement. Je dis, ça va être plus facile de me remplacer où je suis à ETS Formation que de trouver un DG pour le Santec. Je dis... On va se donner deux ans pour essayer de leur partir. Puis j'étais déjà bien entouré avec Luc Giguère puis Pierre Laferrière, qui avait toute l'expertise. Il dit, regarde, je vais le gérer, puis on va essayer de le relancer.
François Lanthier Nadeau: Quand tu dis l'expertise, c'est qu'il avait l'expérience en startup, c'était juste ça ? Exactement.
Richard Chenier: Il avait des backgrounds un peu plus... Moi, j'avais un background d'entrepreneuriat, mais dans le monde du service. Lancer une entreprise technologique, ce n'est pas les mêmes paramètres, ce n'est pas les mêmes balises.
François Lanthier Nadeau: Puis le Santec aujourd'hui, mettons, sais-tu... Je vais essayer de le pitcher, puis tu vas me dire si je me trompe. Le Santec, c'est un incubateur-accélérateur ? Déjà, j'ai-tu raison ?
Richard Chenier: C'est plus un incubateur qu'un accélérateur, pour être honnête. Même s'il y a un programme qui s'appelle l'accélération, mais c'était juste pour être dans l'air du temps, c'était purement marketing à l'époque. Mais c'est plus un incubateur.
François Lanthier Nadeau: Puis c'est un incubateur qui va se concentrer sur augmenter les chances de succès des compagnies technologiques en deep tech, health tech. C'est tout.
Richard Chenier: Non, mais c'est un petit...
François Lanthier Nadeau: Hard tech, je ne sais pas comment le dire.
Richard Chenier: Oui, mais il y a une portion industrielle qui est assez forte, industrielle au sens large. Il y a une portion, effectivement, qui est à peu près le 30 qui est tout ce qui est des sciences de la vie, mais surtout du medical devices et du digital health. On touche moins à la molécule là-dessus. Puis après ça, il y a toutes les solutions digitales, numériques, un peu plus variées. Mais il y a quand même un certain niveau de technologie. On sentait qu'il y avait moins dans le low-tech et plus dans du middle high-tech que dans le low-tech.
François Lanthier Nadeau: Nous autres, on agaçait tout le temps les co-founders de Duda. Duda, c'est la compagnie qui a acheté ma compagnie, Snipcart. Eux autres, c'est les Israéliens. Là-bas, dès que tu travailles en start-up tech, ils disent qu'ils font du high-tech. On leur disait, les gars, vous faites des sites web. Rien de high-tech, c'est un CMS. Anyway, ça m'a fait passer à ça. Dans ton passage au Santec, clairement, tu as dit en voir de toutes les couleurs, mais y a-tu deux ou trois, soit fondateurs, fondatrices ou startups qui t'ont marqué plus que d'autres ? C'est sûr que toute la première génération de startups qu'on a eues,
Richard Chenier: particulièrement en 2016-2017, m'ont marqué plus que d'autres. La raison, c'est que nous, on partait de loin. Ma première journée, je me souviens encore, c'était un 19 janvier ou un 16 janvier 2016. Dans ma première journée... Le Santec qui avait quatre employés, ça faisait un an et demi qu'il y avait un directeur par intérim, pas de directeur. C'est une organisation qui avait été un peu... Tout l'amour n'avait pas été donné. Première journée, dans les quatre employés, à la fin de ma première journée, le meilleur des quatre vient me voir et me dit Écoute Richard, je n'ai rien de personnel, mais je quitte. J'attendais que tu arrives pour te le dire. Il dit, By the way, je m'en vais dans le sous-sol. Je vais aller travailler avec Mécadémique dans une startup qui était là. Il y avait 15 startups. Il fallait qu'on fasse du ménage parce que dans les 15 startups, il y en avait peut-être trois qui avaient vraiment un réel potentiel. On a éliminé 12 projets qui étaient comme un peu des tanguis dans l'incubateur. On a gardé trois, dont Mécadémique, justement, où la personne en question est allée, qui est une très belle entreprise aujourd'hui.
François Lanthier Nadeau: Nice.
Richard Chenier: et c'est ça puis après la nouvelle génération de start-up qui est arrivée mais là on a réussi à créer quelque chose de magique tous ceux qui se souviennent des années 2016 à 2018 au Santec c'était fantastique surtout 2017-2018 dans les marquants j'ai un petit coup de coeur pour Solume qui sont deux gars qui ont développé qui reproduisent le soleil à la perfection là aujourd'hui qui sont en pleine croissance de la lumière pour des cerfs mais au début c'était de la musique la lumière pour des œuvres d'art qui finissent dans des serres, etc. Avec un CEO que j'aime beaucoup, qui est Louis Brun, hyper pragmatique, hyper expérimenté. C'est sûr qu'il y a un coup de cœur pour Jade et Puzzle Medical Devices, qui est une pompe cardiaque qui aujourd'hui vaut plusieurs dizaines, voire centaines de millions, qui est en train de sauver des vies. Mais de travailler avec trois jeunes geeks, Gabriel, François et Jade. qui développe une pompe cardiaque en plastique, en 3D, etc. Puis, on va sauver le monde, puis on va sauver X nombre de vies. Tu fais, ouais, OK, that's cool. Puis là, que tu les vois après, aujourd'hui, où ils sont rendus, où ils sont dans des vrais patients en train de sauver des vies. Bref, des anecdotes comme ça, j'en ai plein. J'ai toujours du plaisir à voir les entrepreneurs de cette génération-là.
François Lanthier Nadeau: J'ai souvent utilisé l'expression que ma mère disait et d'autres, qui est genre, on va relaxer tout le monde, on ne sauve pas des vies. Fait que dans le cas de...
Richard Chenier: puzzle medical puzzle medical devices j'aurais pas pu utiliser ces questions-là pis j'aurais angoissé en esthétique il faut que ça marche j'ai toujours aimé moi les entrepreneurs et toujours aujourd'hui d'ailleurs ceux qui ont des projets bold tu sais si tu me réinventes une affaire pis te partager les tournevis dans le quartier c'est cool là mais ça m'excite pas moi j'aime ça les entrepreneurs qui osent pis qui s'attaquent à des gros problèmes pis que tu sais regarde moi je les trouve toutes plus brillants que moi Moi, je regarde ça et je me dis Mon Dieu, je n'aurais jamais eu l'intelligence de développer ce qu'ils ont réussi à faire. Je suis tout le temps impressionné. Je le dis souvent, c'est des tribunes. Moi, je suis leur fan numéro un, je suis leur cheerleader. La réaction que j'ai, c'est quand je les vois, c'est OK, comment je peux t'aider à réussir ça ? C'est ça qui me motive au quotidien. Nice. Puis là, qu'est-ce qui t'amène à
François Lanthier Nadeau: Startup Montréal qui est devenu Québec Tech ?
Richard Chenier: Oui. C'était comme une évolution naturelle de ça, de mon parcours. J'ai fait presque huit ans complet au Santec, puis je voyais beaucoup de défis par rapport à comment le Québec se situe par rapport à ce qui se fait ailleurs à l'international. D'ailleurs, dès le jour 1, quand je suis arrivé au Santec, même si on était trois employés après ma journée numéro 1, puis qu'on savait qu'on avait trois startups, On avait toujours l'ambition, ceux qui étaient là dans l'équipe originale, de faire du Santec un des meilleurs incubateurs au monde. Fait que notre benchmark était, from day one, l'international. Et quand j'ai quitté le Santec en 2023, mais Santec faisait partie des 10 meilleurs incubateurs universitaires au monde. Donc, on a réussi notre pari, même si on n'était pas là, mais toujours en se benchmarkant sur quelque chose de plus grand que nous. On ne voulait pas être le meilleur dans le quartier, on ne voulait pas être le meilleur au Québec, on voulait être le meilleur au monde. D'ailleurs, dans Urbania en 2018, tu avais été reconnu parmi les 50 Québécois qui font l'extraordinaire. La quote qui est là, c'est toujours On s'en sacre d'être les meilleurs à Montréal, on va être les meilleurs au monde. Ça,
François Lanthier Nadeau3: c'est ma quote qui est là.
Richard Chenier: C'est ça. Avec l'évolution du Santec, on a eu quand même un bon impact. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas d'autres incubateurs qui ont fait des jobs extraordinaires, mais Santec est parti de loin. C'est comme s'il était dernier dans le marathon pour arriver chef de file dans la course. Mais je continuais donc à regarder ce qui se passait à l'extérieur. Et je pense qu'on avait des problèmes structureaux. Quand on regarde comment la Suède s'est organisée, la France s'est organisée, le Portugal s'est organisé, le Netherlands s'est organisé, l'Alberta s'est organisé, l'Ontario s'est organisé.
François Lanthier Nadeau: Tu parles s'organiser d'un point de vue de notre écosystème.
Richard Chenier: Notre écosystème, il y avait des trous majeurs. Un des premiers trous qu'on a commencé à travailler, puis ça a abouti à l'espace axé qui va ouvrir. cette année bientôt. Il n'y avait pas de hub majeur de calibre international pour devenir un peu la plaque tournante de ce qui se fait bien au Québec. Physique. Physique. Des espaces physiques. Quand tu regardes, mettons, au Canada, en Alberta, à Calgary, tu as The Platform. En Ontario, tu as Communitech, tu as Mars, tu as Investissement Ottawa, Ottawa, tu as Station F en France, tu as The Matrix. aux Netherlands, etc. Tu fais le tour du monde, puis ils ont tous l'espèce de... En France, ils appellent ça des lieux totem. Des lieux totem qui font en sorte que tu as une concentration d'innovateurs technologiques avec des services stratégiques. Puis ça fait en sorte que ce point d'ancrage-là, ça devient comme un peu un aimant qui attire tout le monde. Puis ça, on ne l'avait pas. Puis en travaillant là-dessus, je regardais aussi comment les autres ailleurs s'organisaient. Puis ils étaient beaucoup plus structurés. Les benchmarks qu'on avait tout le temps, c'est la Startup Station d'Israël. Israël, c'est un pays de... Bon, là, c'est sûr qu'avec la situation du conflit, c'est un peu plus particulier depuis les deux dernières années, mais Israël a toujours été réputé pour être un des bons écosystèmes dans le monde. Comment une population d'à peu près 8-9 millions d'habitants, à peu près comme le Québec, réussit à s'imposer dans le monde ?
François Lanthier Nadeau5: te donner une couple d'idées. Oui, c'est ça.
Richard Chenier: Mais il y a plein de raisons. Mais on regardait aussi la Suède. Tu sais, la Suède qui est par capita probablement un des meilleurs écosystèmes start-up en Europe. OK. Fait qu'on regardait comment eux travaillaient. Il y a l'Estonie qui commence à m'intéresser aussi parce que l'Estonie, ils sont tout petits, mais ils font des affaires extraordinaires. Personne n'en parle, mais c'est comme des bons ratios. Même affaire avec le Netherlands. On regardait aussi beaucoup comment la France s'est positionnée. dans le domaine techno avec la Fred Tech. On regardait tout ça et on dit, il nous manque cet outil-là au Québec. Un espèce d'outil structurant qui nous permet d'avoir une meilleure vision stratégique de ce qu'on peut faire de mieux au Québec pour améliorer nos performances. Parce que nos stats, on va se le dire, il faut qu'on s'améliore. On n'est pas assez bon.
François Lanthier Nadeau: À quel niveau, Richard ?
Richard Chenier: On n'est pas assez bon. Un, on ne crée pas assez de startups. Quand on regarde le nombre de startups, si je fais juste comparer les provinces canadiennes, surtout les quatre principales, on est 22 de la population. On crée à peu près 16-17 des startups canadiennes, peut-être même un peu moins. Les chiffres que j'ai jouent toujours entre 15 et 17. Ça veut dire qu'on est en bas de notre poids démographique par rapport à ce qui se passe ailleurs au niveau du Canada. Puis là, on parle de nombre, mais aussi d'investissement, de valorisation, etc. L'Ontario, ils sont à... Autour de 43 sont 38 de la population, plus 5. Puis quand on va au BC, mais ils sont 14 de la population, ils sont à peu près à 19. On est encore là à plus 5.
François Lanthier Nadeau: Puis l'Alberta qui pousse énormément depuis les cinq dernières années, mais ils sont juste un petit peu égales ou un petit peu au-dessus. Je ne sais juste pas si j'ouvre cette porte-là tout de suite, mais j'imagine que le timing est bon, donc je vais le faire. Mais tu dis qu'on est au-dessus de notre... En dessous. En dessous de notre poids démographique. Mais ce n'est pas parce qu'il y a une force culturelle qui nous fait descendre.
Richard Chenier: Il y a des éléments sur lesquels il faut qu'on change notre façon de voir l'entrepreneur, surtout l'entrepreneur technologique au Québec. Oui, on est en dessous. Et ce n'est pas parce qu'on manque de talent. Par capita, le Québec a probablement, surtout dans les domaines de pointe de technologie, un des meilleurs talents au monde, par capita. Par la qualité de nos universités, de nos institutions, nos centres de recherche, etc., en quantique, en intelligence, on n'a rien envie à personne.
François Lanthier Nadeau: All right, folks, petit shout-out à Coveo, employeur certifié SaaSpace. Coveo, c'est une plateforme d'intelligence artificielle pour entreprises à la fin pointe. Si vous voulez une solide carrière dans un scale-up d'ici qui sert des clients comme Salesforce, Xero, check them out sur SaaSpasse.com slash partenaires avec un S. puis checker notre job board pour voir tous les postes ouverts. OK ? Back au pod. C'est des exemples où c'est de l'aspiration, de l'ambition qui manque ?
Richard Chenier: Souvent, c'est la portion commercialisation. On n'a pas une culture de commercialisation. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas, qu'il y en a, mais au volume, au nombre, on n'en a pas assez. Il faut en générer plus là-dessus. Je pense que c'est ça qui fait en sorte qu'à un moment donné, on a toujours eu comme dualité que... mettons que tu découvres quelque chose dans une université et que tu veux la transférer au marché, on a encore des réflexes de genre, le maudit monde capitaliste encore, on va mettre, tu sais, la bonne foi de genre, non, non, je ne veux pas que mes découvertes ça va quelque chose, mais finalement, il y a quelqu'un qui prend tes licences et qui réussissent à, qui vont créer de la valeur commerciale. Nous, il faut qu'on commence à convertir notre savoir-faire en valeur économique. Puis les technologies, elles prennent beaucoup de place. Puis pourquoi on s'intéresse surtout au tech ? Parce que quand on a transité de Québec Tech à Startup Montréal, l'inverse de Startup Montréal à Québec Tech, on voulait éliminer le mot startup parce qu'il est rendu pas mal galvaudé. Une startup, tout le monde l'utilise, c'est devenu synonyme de démarrage d'entreprise. Puis on voulait mettre surtout le focus sur la tech. Pourquoi ? Parce qu'en termes de productivité et le Canada des problèmes de productivité, on est les cancres de l'OCDE en productivité.
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce que ça veut dire l'OCDE déjà ?
Richard Chenier: L'OCDE, c'est l'organisme international de... C'est quoi déjà l'acronyme ? Écoute, je me souviens plus.
François Lanthier Nadeau: On le mettra dans les journaux.
Richard Chenier: On le mettra, mais exactement, c'est un peu l'équivalent de l'OTAN, mais pour l'économie, etc. En tout cas,
François Lanthier Nadeau: on est cancre de ça.
Richard Chenier: Oui, exactement. Écoute, j'ai un blanc de mémoire sur l'acronyme. Mais bref, c'est quand même un bon benchmark international. Tout le monde se base beaucoup sur l'OCDE. Mais tout ça pour dire que le Canada est avant-dernier en termes de croissance de sa productivité.
François Lanthier Nadeau: C'est qui le dernier ?
Richard Chenier: Italie.
François Lanthier Nadeau: Italie.
Richard Chenier: Italie qui est là. Ah ! Oui, puis l'OCDE prévoit que si le Canada ne change rien dans les quatre prochaines décennies, le Canada va être les derniers des pays de l'OCDE en termes de productivité. Puis quand tu regardes la productivité, il y a deux choses. Il y a l'amélioration de ce qu'on fait, comment on le produit. Donc, tu sais, puis souvent, la productivité, on dit souvent, c'est de faire plus avec moins, mais moi, je dis plutôt, c'est faire plus avec mieux. C'est plus intéressant à regarder de cet angle-là. Fait que comment on peut automatiser, comment on peut éliminer des tâches inutiles, etc. C'est ça qui va nous permettre d'améliorer notre productivité dans ce qu'on fait. Mais il y a aussi la création de nos entreprises technologiques. Par ailleurs, travailler une entreprise normale, c'est autour de... Mettons, 53-54 de l'heure, plus ou moins 4 piastres. Je pense qu'au Canada, on est à 51 moyen par heure travaillée.
François Lanthier Nadeau6: Je ne comprends rien à ce que ça veut dire ça.
Richard Chenier: OK. Quand tu travailles, qu'est-ce que tu vas générer en termes de valeur économique ? La valeur moyenne des heures travaillées génère combien en termes d'impact économique ?
François Lanthier Nadeau6: OK.
Richard Chenier: Une entreprise traditionnelle, normale ou moyenne au Canada, on est autour de 51-52 à peu près. Puis le Québec est derrière le Canada en moyenne. Quand tu mets au monde une entreprise technologique, de là toute l'importance des techs, c'est que généralement, une entreprise technologique par heure travaillée va générer plus de 80 par heure travaillée. Donc, si on veut améliorer notre productivité, on ne peut pas juste dire à nos entreprises existantes d'améliorer leur productivité, parce qu'elles doivent le faire, mais il faut aussi qu'on crée un secteur technologique plus fort.
François Lanthier Nadeau: Ça ne passera pas juste par les boulangeries.
Richard Chenier: Exactement. C'est le fun d'une boulangerie. J'adore ça. J'adore le pain. Mais ce n'est pas ça qui va faire bouger l'aiguille. Moi, j'espère que nos prochains couchent tard, mais ça va être des entreprises tech. Il faut que ça soit des entreprises tech.
François Lanthier Nadeau: Oui, parce qu'il y a une asymétrie entre le input et l'output en tech. C'est-à-dire que tu peux faire plus avec du code et des pixels, basically. Exactement. Tu peux gérer plus de valeur économique. moins de ressources.
Richard Chenier: Exactement, exactement. C'est pour ça toute l'importance du secteur des techs.
François Lanthier Nadeau: Puis, pourquoi vous avez... Moi, étant un gars qui vient de Québec, je suis à Montréal chaque mois. J'adore Montréal. Il y a des affaires que j'aime moins, mais je ne pense pas que je vais parler de ça sur le podcast. Mais non, blague à part, j'adore Montréal, je suis là une fois par mois, mais tu sais, Snipcart, on l'a buildé à Québec. Je pense à Coveo qui est une fucking licorne. Ça a été buildé à Québec.
Richard Chenier: Tout à fait.
François Lanthier Nadeau: Fait que genre... Force est d'admettre que des fois, au Québec, on s'est senti un peu genre Ok, non, on n'est pas assez cool ou On n'est pas assez gros ou C'est à Montréal que SaaSpasse. Puis maintenant que j'ai lancé SaaSpasse je le comprends, mettons, l'intensité ou la concentration, disons, de capital, de talent, de réseau à Montréal. C'est pour ça que je suis tout le temps ici. Mais vous, vous avez droppé le Montréal, puis vous avez dit Ok, on scope à la province, mettons. Pourquoi ? S'arrête-tu, mettons, j'essaie d'être contrarien ou avocat du diable, s'arrête-tu, t'es mieux de vous concentrer juste sur Montréal, vu qu'il y a déjà une concentration de potentiel plus forte là ? OK, je vais répondre à cette question-là, mais il y a plusieurs layers dans ce que tu mentionnes. Ouais, j'étais un gars multilayer.
Richard Chenier: Je t'adore, Frank. Donc, OK, quand on regarde les stats, mettons, statistiquement parlant, bon... Première nouvelle, Québec et l'Estrie sont les deux régions qui ont eu la plus forte croissance dans les dernières années au niveau de la valorisation de leur secteur tech. Québec fait une super bonne job, l'Estrie fait une super bonne job, on voit atterrir autour de toute la microélectronique à Bromont, tout ce qui se passe autour de l'Institut Quantique à Sherbrooke, etc. Québec et Sherbrooke évoluent très, très bien, se sont beaucoup structurés dans les 5-10 dernières années. Puis il y a des belles compagnies aussi qui sont dans ces régions-là. L'autre élément aussi, c'est que j'étais au Saguenay il y a un mois à peu près. Au Saguenay, j'ai rencontré des entrepreneurs tech que je n'avais jamais vus dans mon radar. J'étais comme holy shit Il y a comme une belle scène technologique dans des petits, dans des marchés un peu plus petits. Ils ne sont pas en grand volume, mais elles sont là, ces entreprises-là, puis ils ont autant de capacités de devenir des joueurs de calibre international. Comment on fait pour les capter ? Mais on sait que les volumes ne viendront pas de là. Parce que la réalité, quand on regarde les stats, c'est 74 des startups sont sur l'île de Montréal. Et là, je n'ajoute même pas Laval et Longueuil. Si j'ajoute Laval et Longueuil ou la Rive-Sud, je tombe à 85 à peu près. Si j'ajoute Québec, là, je tombe à peu près à 95 à 94 Puis après ça, j'ajoute Sherbrooke. 98% d'écosystèmes start-up du Québec est concentré autour de Montréal, principalement le poumon, Sherbrooke et Québec. Et après ça, on retrouve à peu près 2 à 4% dans les différentes régions.
François Lanthier Nadeau: J'ai une question un peu basic. Puis tu me diras si je devrais l'adresser à, mettons, un organisme un peu plus méta comme Québec Tech ou plutôt aux organismes, genre accélérateurs, incubateurs de ce monde, mais... Pourquoi, à la base, on a besoin d'aider les entrepreneurs ? Je sais que ça peut sonner noob comme question, mais il y a une partie de moi qui se dit, puis c'est peut-être un biais personnel de genre, nous, on n'a jamais passé par des accélérateurs qui passent avec nos startups. Oui, on a eu de la chance, mais on était talentueux puis on a réussi à faire un petit coup de circuit, mettons. Fait que genre, je me dis, pourquoi c'est nécessaire d'avoir cette espèce de structure englobante, encadrante ?
Richard Chenier: Oui, il y a des... Il y a deux facettes à ce que tu dis, parce qu'à la fois, on se nuit, puis à la fois, on s'aide.
François Lanthier Nadeau: OK, ben, part.
Richard Chenier: Tu sais, on s'est parlé un peu avant. Je ne suis pas répété pour toujours pour avoir la langue de bois par rapport à ce qui est là. Puis, à un moment donné, il faut faire aussi nos examens de conscience. Bon, pourquoi on a besoin de ces organismes d'aide-là ? Souvent, c'est pour accélérer, dans le fond, l'atteinte d'objectifs puis de faire en sorte que ces entrepreneurs-là, souvent, surtout des first-timers, entrepreneurs, mais à un moment donné, d'accélérer leur rythme de développement en apprenant des autres, puis des expériences, puis des moyens de faire, parce que tu as tout à apprendre sur le tas. Puis une entreprise technologique, le rythme d'évolution est quand même assez important, parce que tu peux manquer ta fenêtre d'opportunité pour des questions de reste. Il y en a qui vont trop vite, puis ils se brûlent. Puis il y en a qui ne vont pas assez vite. Ça fait qu'ils ont une belle opportunité de marcher. Puis finalement, la gate est passée. Puis ils ont juste manqué de vitesse. Ils se sont fait dépasser. Fair. Ça fait qu'il y a comme un argument pour la vitesse, mettons. Oui, il y a un argument pour la vitesse. Puis d'aller chercher de l'expertise de gens qui l'ont fait pour créer une espèce d'effet boule de neige. Dans Silicon Valley, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui ont réussi, qui viennent en aider d'autres, etc. Puis c'est une espèce de système. Sauf que... Ce n'est pas 100 des entrepreneurs qui ont besoin de passer par ces réseaux-là. Moi, j'estime à peu près que 40 des startups tech québécoises ne passent pas dans le réseau. Dans le réseau d'accompagnement, etc. Par contre, celles qui passent, mais souvent, je ne sais pas, moi, tu es un PhD de l'université, tu as développé quelque chose d'intéressant. Comment je lance une compagnie ? Mais OK, je vais aller chercher du monde qui va me permettre de faire mes classes rapidement. Puis, il y a différentes phases aussi. Hier, j'étais avec une entrepreneur, j'avais un événement, puis l'entrepreneur me disait, là, je suis rendu à telle phase de développement, j'ai besoin de monde pour m'aider à comprendre telle affaire. C'est là où les organismes d'accompagnement, à un moment donné, deviennent des espèces de ressources pour permettre d'aller chercher de l'expertise que tu n'as pas, ou de la science infuse que tu n'as pas.
François Lanthier Nadeau: mais moi dans tout ce que t'as dit par le passé pis là on dirait que l'affaire qui m'allume le plus c'est la notion de de friction ou de cohabitation entre des fondateurs qui sont à différents stages l'espèce de l'effervescence genre quand tu te frottes les coudes avec d'autres mondes qui sont en train de vivre des défis ou qui ont vécu les mêmes défis tout le monde se tire par le haut tout le monde s'inspire y'en a qui peuvent acheter les produits de l'autre ou tester les produits de l'autre etc etc Puis sur un pod de... J'écoute How I Write de David Pierre un petit peu. Puis il y avait Kevin Kelly. C'est Warrior, Kevin Kelly ? En tout cas, qui parlait du concept de seniors Ça fait que c'est pas genius qui est très isolé puis très solo, c'est seniors Ça fait qu'une scène... Ouais, ce qu'il y a dans cette scène-là, tu l'as eu beaucoup, mettons, dans genre le punk rock en Britain dans les années. Il y a comme une intelligence puis une effervescence collective qui se crée où tout le monde se tire par le haut. Comme Montréal en 2005. qui était la plaque tournante de la musique dans le monde en 2005. Mettons, comme on regarde en 2005. En 2005, j'avais 15 ans, puis j'étais à Valcartier. Ça, ça me parle. Ça reste vraiment fort avec moi, parce que moi aussi, dans mon expérience personnelle, les fois que j'ai eu des plateaux ou des gros doutes, c'est d'autres entrepreneurs ou d'autres professionnels en marketing qui m'ont tiré par le haut. Quand tu parlais de l'accès, du lieu que vous êtes en train de builder, puis je ne sais pas il est rendu où, tu me diras après. L'idée d'avoir un lieu rempli de ce genre de monde-là, qui ont vécu ce genre d'aventure-là et qui sont en train de les vivre, ça m'interpelle. Mais après ça, comment tu t'assures que c'est ce genre de monde-là qui est dans cette...
Richard Chenier: Et c'est là qu'on vient de l'autre côté de la médaille. Parce qu'à un moment donné, il y a du suraccompagnement. Puis je ne suis pas sûr que c'est toujours pertinent. Il y a d'ailleurs des théories qui commencent à parler dans le monde de l'entrepreneur du coaching fatigue.
François Lanthier Nadeau6: Oh shit, ok.
Richard Chenier: À force de te faire coacher à un moment donné, puis de te faire pivoter, etc., tu ne sais plus où tu t'en vas. Ton brain est comme en train. Ce qui est le plus important, je pense, quand on veut faire de l'accompagnement ou soutenir, c'est important d'avoir des entrepreneurs autour. Moi, si tu as un programme d'accompagnement, Puis je regarde autour, puis il n'y a pas d'entrepreneur, je suis sceptique. Pourquoi ? Parce qu'ils l'ont fait la raide. Moi, j'ai été entrepreneur, mais je n'ai même pas la prétention de dire que je vais aider un entrepreneur tech. Moi, la plus grande force que j'ai eue, je pense, c'est d'aller chercher des gens qui l'ont fait pour entourer nos entrepreneurs. Moi, ma job, ce n'était pas dans le conseil direct. Moi, c'est beaucoup plus, puis Québec Tech, on est en train de le construire comme ça aussi, de dire, OK, qu'est-ce que nos entrepreneurs ont besoin ? Comment on peut créer un environnement ? qui va faire en sorte que nos entrepreneurs vont avoir accès aux bonnes personnes, aux bonnes ressources, au bon temps, pour pouvoir évoluer. Puis cette notion-là de collectivité d'entrepreneurs, etc., mais elle est hyper importante parce que c'est là le bagage d'expérience. C'est dans celles et ceux qui le font, qui disent, moi, je l'ai fait, puis by the way, j'ai pris ce chemin-là, puis ce n'était pas le bon chemin, fait que fais-les pas, tu sais, ce chemin-là. Je te recommande peut-être plus celui-là. La beauté, quand j'étais au Santec surtout les premières années avant COVID, parce qu'il y avait une effervescence extraordinaire, là, je pense que c'est revenu, mais tous les entrepreneurs n'avaient pas le choix d'être sur place. Au 400 Montfort, qui est une rue à Montréal, pas très connue, l'effervescence qu'il y avait là, c'était incroyable. Puis les entrepreneurs qui s'entraidaient à ouvrir des portes de clients, etc., puis à comprendre comment remplir tel formulaire, c'était génial. Fait qu'on n'avait pas tellement... On faisait des choses pour encadrer tout ça, mais il y avait quelque chose de naturel, de grassroots qui était là, puis qui se faisait, puis qui était entrepreneur entre eux, puis etc. Comme entrepreneur, tu n'as pas besoin d'être poussé. Si tu as besoin de te pousser comme entrepreneur, tu n'en es pas un entrepreneur. À un moment donné, il faut se dire la vraie vie. L'idée de faire un programme d'accompagnement, ce n'est pas de tenir par la main. À un moment donné, tu devrais te pousser toi-même. Là, maintenant, si t'as la drive de te pousser, regarde, si tu pousses dans le mauvais sens trop fort, à un moment donné, tu vas te brûler. Fait qu'il faut qu'on mette du monde autour pour dire on va canaliser ton énergie aux bons endroits.
François Lanthier Nadeau: Mais pas la créer, cette énergie-là.
Richard Chenier: Exactement.
François Lanthier Nadeau: Puis, tu sais, j'ai entendu des histoires similaires de cette effervescence-là par rapport à Nation qui était un lieu culte à Montréal, puis tout ça. Moi, j'ai comme pas chillé vraiment. J'ai loué des bureaux une couple de fois avant que ça ferme, mais j'ai comme pas fait partie de ce noyau-là. Tu vois, mais... Chose certaine, c'est que t'as dit... Je ne sais plus quelle adresse t'as dit, mais whatever. Il y avait des entrepreneurs qui chilaient entre eux, puis tu voyais que ça s'entraidait puis que ça se tirait par le haut puis tout ça. Puis on n'avait pas grand-chose à faire pour que cette entraide-là arrive, mettons. Puis récemment, parce qu'en janvier, je lance une communauté privée pour fondateurs SaaS sur invitation. Puis comme mon but, c'est de cibler ceux qui ont le plus haut potentiel de faire des coups de circuit au Québec, puis d'augmenter les chances qu'on en ait de plus en plus puis qu'après cette richesse-là, on puisse la redistribuer dans d'autres startups. Donc, en fait... C'est pour ça que je fais ça, mais j'ai fait un projet pilote cet été de cibler 20 entrepreneurs, les amener chez nous. Aucune cédule, aucun horaire, aucune formation, rien. Puis genre, je me suis juste tassé du chemin, basically. Puis j'ai vu la magie arriver, puis il y a du monde qui a fait de la business ensemble, il y a du monde qui s'est écrinqué. On a eu du fun, de façon générale. Puis comme tu dis, d'être capable de créer ces lieux-là où la magie peut arriver sans nécessairement qu'elle soit trop imposée. J'ai hâte de voir comment, mettons, vous allez pull-off ça. Même comment Québec Tech va genre... Comme tu dis, c'est qu'il faut que tu doses l'énergie que tu mets,
Richard Chenier: pour pas que tu prennes toute la place, puis que ça devienne à propos de l'accompagnement plus qu'à propos de la start-up. Oui, puis il y a différentes phases aussi dans l'accompagnement, puis je vais faire du pouce. Mais t'as raison de mettre des lieux, de mettre du monde ensemble. Mais l'important, c'est si tu veux que la mayonnaise prenne... pour prendre une expression, je ne sais pas si c'est une expression connue je fais-tu un péronisme ? un richardisme mais tu sais pour que la manière d'être exprès, il faut que tu sois sélectif aussi sur les gens que tu mets ensemble et c'est ça le défi de dire, c'est pas juste de faire il y a un peu un côté wannabe entrepreneur des fois qui existe et qui ne rend pas toujours service non plus quand tu mets des gens C'est le fun, c'est cool, mais à un moment donné, tu veux du monde qui réussisse à agir les uns sur les autres comme un effet de levier.
François Lanthier Nadeau6: Exact.
Richard Chenier: Par contre, il faut faire attention. Il y a ce qui est en phase d'idéalisation, de sensibilisation. Là, c'est normal de jouer un peu plus sur du volume parce que tu espères en convertir là-dedans. Oui, c'était comme au top du funnel. Oui, puis on n'a pas une culture entrepreneuriale aussi forte qu'ailleurs au Québec. On a besoin de mettre de l'engrais pour que ça pousse. Ça, c'est correct. Mais il arrive à des stades de développement quand les entreprises sont rendues à un certain niveau, ils ont un produit, ils ont un modèle d'affaires, ça marche, etc. Il faut qu'ils sortent de là aussi. Il faut qu'ils restent en connexion avec d'autres wannabes qui vont à un moment donné joindre ce groupe-là. Il ne faut pas qu'ils se déconnectent, mais ils ont besoin d'environnements différents.
François Lanthier Nadeau: Puis un funnel,
Richard Chenier: par définition,
François Lanthier Nadeau: ça rétrécit. Pas tout le monde qui se rend jusqu'au bout de conversion. Et ça, c'est dur. C'est dur parce qu'on est tous fucking smart au Québec. On s'excuse souvent, on veut aider notre prochain, on a une tendance un peu socialiste, je vais le dire. Moi, ça me brise le cœur quand je me dis Chris, de toutes les centaines d'entrepreneurs à qui je parle, la majorité vont fail dans le fond. C'est heartbreaking. Ils vont prendre des risques personnels, ça va fucker leur vie perso, whatever. Puis c'est comme... Mais si on veut pousser l'écosystème au complet par le haut, puis prendre notre place sur le marché, sur la scène internationale, comme tu dis, on n'a pas le choix de hedger nos bets, pas de hedger nos bets, mais de nicher nos bets. Puis on ne peut pas better sur tout le monde, parce que si pour 100 piastres, on la met sur 100 startups, qui n'ont pas de... Mon analogie, c'est de la marde. Tu comprends ce que je veux dire ?
Richard Chenier: Non, mais je comprends, mais je vais mettre des stats sur ce que tu expliques. Si j'ai 100 startups, il y en a une sur deux qui va échouer. Là, on parle du moment de la création. On n'est pas dans l'idéation, mais du moment de dire je pars. On a une sur deux qui va échouer. Là, la moitié qui reste, il t'en reste 50, il y en a 40 qui vont rester des lifestyle business. Donc, des entreprises qui vont générer probablement un chiffre d'affaires de 2 millions et moins, autour d'eux. Puis ça, 40 sur les... Il y en a 50 qui sont mortes, il y en a 40 qui sont des lifestyle business, il m'en reste 10. Des 10, il y en a 9 sur 10 qui vont devenir ce qu'on appelle des middle ground business. Des belles PME, ils vont avoir des chiffres d'affaires autour de 10 millions, 15 millions. Ils vont plafonner autour de ça. Tu as à peu près 1% que eux autres, c'est comme sky is the limit. Ils vont franchir des chiffres d'affaires pas mal plus élevés, dont certains vont jouer dans les milliards. Même le milliard, c'est pas mal 1.01% du pourcent. de ceux qui vont jouer avec ça. Quand tu expliques le funnel, c'est comme normal que ça arrive. Puis oui, effectivement, arrive à des étapes où tu dis... eux, ils ont des chances de faire la Lime nationale. Fait qu'à un moment donné, non, quand on va faire le repêchage, ça se peut que ton nom ne sorte pas dans le chapeau parce que ça arrive.
François Lanthier Nadeau: J'ai quand même un pet peeve par rapport à Lifestyle Businesses parce que nous autres, on était bootstrapped avec Snipcart puis dépendamment à qui on parlait, puis la personne venait de quel environnement, quel background, des fois, tu avais une connotation négative sur genre Ah, vous autres, vous êtes bootstrappés, c'est comme juste une Lifestyle Business ou genre... Une phrase que j'ai déjà entendue, c'est Ah, c'est pas un business, c'est un projet. Ça s'appliquait pas à Snipcart spécifiquement, mais ça m'avait triggered d'entendre cette phrase-là. Pour en revenir à l'art travaillé et l'output économique en dollars qu'on parlait plus tôt dans le pod, toi, pour atteindre ta mission d'augmenter la productivité via des compagnies tech au Québec, sur la scène internationale, tout ça, la tranche de 40 que tu viens de me parler de lifestyle businesses ça ne génère pas assez de valeur économique par heure travaillée pour qu'on se concentre dessus ou pas nécessairement ?
Richard Chenier: Mais pas nécessairement parce que ça va jouer sur la balance commerciale aussi. Souvent, tes lifestyle business, c'est rare qu'ils vont exporter. Ils vont surtout être sur les marchés locaux la plupart du temps. Je ne dis pas dans tous les cas. Là, on parle de lifestyle business, on parle d'entreprises de 2 millions et moins de chefs d'affaires. Puis ça, j'en connais plein. Puis c'est important dans une économie parce que ça fait en sorte que... Bien, tu sais, on consomme nos services ici, on fait travailler notre monde ici, etc. Mais ce n'est pas des entreprises qui vont nécessairement apporter de la valeur, importer des fonds étrangers vers ici. C'est ça, la différence. Souvent, moi, c'est quelque chose qui commence à m'agacer. On oppose tout. C'est comme si ce n'était pas correct d'avoir un lifetime business. Tant mieux, c'est un lifetime business. Ça génère de l'économie. Là, des fois, on oppose économie sociale avec entreprises tech. OK. Moi, je viens d'un HLM, je viens d'une famille pauvre. Les organismes communautaires ont été hyper importants dans ma vie, puis je suis content de ce que j'ai pu devenir et réaliser. C'est parce que j'ai une société qui m'a permis de le faire. Même si je travaille avec la tech, c'est pas en opposition avec d'autres personnes qui essayent d'améliorer le sort du monde. Tu sais, l'entrepreneuriat prend plusieurs formes. L'entrepreneuriat, il faut juste, à un moment donné, de distinguer ces formes-là puis d'arrêter des opposés. Tu sais... Si on veut créer de la richesse, il en faut des locomotives qui vont créer de la richesse. Mais en même temps, il me faut aussi mon petit café du coin qui va devenir peut-être une chaîne, mais juste au Québec. Tout le monde consomme ce café-là et on l'aime bien.
François Lanthier Nadeau: Exact. Ce que j'essayais de tease apart avec ma question sur les compagnies de lifestyle, c'est si toi, avec ta mission Québec Tech, tu allais nécessairement te concentrer sur le bas-bas-bas du funnel qui était les potentiels, genre les 10 dernières, qui ont un potentiel plus grand. Ou si tu allais aussi... En fait, on va se concentrer sur les potentiels plus grands,
Richard Chenier: ça c'est clair, parce que notre travail, c'est d'augmenter le nombre d'entreprises technologiques québécoises qui exportent. Donc, nous autres, on s'intéresse à celles qui vont générer nos 80 de plus de travail en exportation. Mais ce n'est pas nécessairement... C'est sûr que c'est des entreprises qui ont plus des profils, souvent, de capital de risque. Mais je peux avoir du bootstrap là-dedans. Ce n'est pas un critère.
François Lanthier Nadeau: C'est un modèle de financement de temps en crise.
Richard Chenier: Je m'en sac. Moi, c'est comme... C'est quoi ton potentiel d'exportation ? C'est bon. Moi, c'est ça qu'on regarde surtout. Puis je pense que dans les dernières années, on a mal entraîné nos entrepreneurs. Je m'explique. C'est... Tout l'écosystème qu'on appelle l'écosystème startup vient de Tech et Y Combinator principalement.
François Lanthier Nadeau: Oui, c'est comme les OG.
Richard Chenier: Oui, exactement. Puis eux autres, c'est quoi ? À la base, c'est des firmes de capital de risque. Et la prémisse de base, c'est qu'on n'est pas bon pour choisir des projets early stage, parce que c'est compliqué de savoir ce qui va marcher et ce qui ne marchera pas. Ça fait qu'on va en mettre 100 dans une salle, on va tous mettre un petit chèque au 100 là-dedans. On va faire un programme de trois mois. On va aller regarder à l'évoi qui est capable de nous convaincre puis on va en investir dans 10 dans le but que 1% de ces 10-là lèvent. C'est ça le modèle d'affaires. Puis là, qu'est-ce qu'on faisait ? C'est faire des pitches puis t'es ask à DVC puis whatever. On a entraîné nos entrepreneurs dans les dernières années à demander de l'argent à DVC. Ici au Québec, en plus, c'est-à-dire demander de l'argent à DVC, lever des subventions. Mais on n'apprend pas à nos entrepreneurs à vendre des produits à des clients. La base d'une compagnie, c'est de vendre des produits à des clients. On peut-tu remettre la commercialisation au centre de notre développement, de nos entrepreneurs ?
François Lanthier Nadeau: All right, folks. Un petit shout-out à Vasco, partenaire produit, SaaSpasse. Vasco, c'est la plateforme RevOps pour optimiser votre commercialisation de SaaS. Ça aligne les ventes, le marketing puis le customer success pour que tout le monde avance dans la même direction, mais surtout que les revenus suivent. Check them out sur saspace.com slash partenaires avec un S. Il y a une solide entrevue avec leur architecte de revenus, Alexis Bosch. OK ? De retour au pod. Ce qui est cool, c'est que le capital de risque, qu'il soit privé ou institutionnel, qu'on a dans notre marché à nous, il devient de plus en plus... Il est moins facile à avoir et à déployer qu'il l'était il y a une couple d'années. Les stewards, les gens qui gèrent ce capital-là, sont plus difficiles, sont plus demandants. Montre-moi que la pièce que je te donne, tu vas l'utiliser pas juste pour builder un produit, engager du monde et avoir la recours sur LinkedIn, tu vas aussi vendre, essayer de commercialiser, de go to market. Parfait. Moi, je travaille avec Vasco, qui est une startup de Montréal aussi. Puis eux, le go-to-market, c'est une bible. C'est comme c'est religieux, l'importance de bien structurer, monitorer, optimiser ton go-to-market. Puis moi, pour être un profil plus commercial que technique, maintenant, je ne suis pas dev, mais moi, c'est ça qui m'a toujours fait triper. Je suis content de voir que tu as comme une narrative un petit peu, pas sociétale, mais globale qui pousse vers, Hey, est-ce que ce n'est pas juste... Du beau engineering, puis genre... Comment dire ? Je veux pas nommer de nom, mais c'est aussi de la commercialisation qui va être importante de faire comme du monde.
Richard Chenier: Ce qui faut arriver, puis ça date pas d'hier, au Santec, avec surtout ceux avec lesquels on a construit la première génération de la transformation qu'on a faite en 2016. Moi, je disais souvent, c'est des tribunes, puis je me faisais regarder bizarre. La première année, je me gênais un peu et je ne connaissais rien. Mais à partir de 2017 et les suivantes, je disais souvent aux startups, aux centaques, on ne crée pas des startups, on crée des compagnies. Et je complétais tout le temps des compagnies, mais ça vend des produits à des clients. Et je pense qu'il faut remettre ça au cœur. Puis je ne dis pas que l'investissement, ce n'est pas important, les subventions, c'est génial. Mais si ton objectif, c'est de lever un financement puis de lever une subvention, puis que c'est ça ta fierté, puis tu n'as toujours pas de clients, Mais à un moment donné, il y a quelque chose qui ne marche pas. Puis des fois, je rencontre des entrepreneurs aussi. Il faut réapprendre à nos entrepreneurs à compter. Parce que là, on leur a tellement développé à pitcher puis de faire des asks à des VIC. Moi, je suis constamment dans des 5 à 7 puis dans des événements. Puis là, tu as des entrepreneurs qui viennent me voir en disant, ah oui, par le rôle que je joue, je suis connu dans le milieu. Fait que là, ils me disent, ah oui, M. Chénier ou Richard ou whatever. Hey, on lève une ronde de financement, etc. On cherche... X millions. Ok, mais qu'est-ce que tu fais ? Là, ils me font leur elevator pitch. Je leur dis tout le temps, en 30 secondes, qu'est-ce que tu fais ? C'est quel problème que ça règle, etc. Bon, as-tu des clients ? Est-ce que c'est ton modèle d'affaires ? Est-ce que c'est ton potentiel de marché ? Des fois, en deux minutes, j'ai déjà catché. Je dis, regarde, ne va pas chercher du VC de capital de risque de 3 millions. Alors, fais tes maths. Ça ne marche pas. Un investisseur ne retrouvera jamais ses billes dans ça. Le capital de risque est hyper important. mais en même temps, ça s'adresse à des entreprises qui ont des croissances hyper agressives pis c'est pas un chemin en soi t'sais, Vosker qui est je pense à Victo j'espère que j'ai pas c'est Victo ou Drummond, je les ai tout le temps entre les deux mais qui est une belle compagnie, probablement la plus belle compagnie qui est sortie du Santec avant mon arrivée ils m'ont levé leur première ronde de financement genre, il y a L'année passée, il y a deux ans, c'était une ronde de 60 ou 120 millions, je ne me souviens plus, c'était la première ronde. Works avec Simon Debenne, il a levé 120 millions. C'était sa première ronde de lancement. Ils se sont bootstrappés tout le long. Puis Vosker, je ne sais pas si c'est plus de 200 millions ou si ce n'est pas 300 millions US de chiffre d'affaires par année. À un moment donné, le bootstrap, puis le whatever, chaque entreprise va avoir son plan, mais une entreprise, c'est une opération financière. D'abord et avant tout. Comment tu la gères, cette opération financière-là ? Puis quand tu as besoin de tes effets de levier,
François Lanthier Nadeau: il faut que tu comprennes tes effets de levier puis comment tu vas amortir ces effets de levier-là puis comment tu vas créer de la valeur. Mais c'est cool que tu aies pris une part de responsabilité collective de Ouais, mais c'est nous autres qui a créé du média, donné des conseils, donné des exemples qui étaient toujours autour de pitcher, pitcher, pitcher, raiser, raiser, raiser, être featured dans Tech etc. On a aussi une responsabilité d'avoir le discours que tu as là, mais de le propulser. De l'avoir sur des plateformes comme le Pod ou autre chose. Mais une dernière affaire que je veux ajouter par rapport à ton modèle de financement, comment tu vas propulser ta croissance. Oui, c'est dicté par les economics. Écoute, si c'est du hard, deep tech, Hugo Works, c'est des batteries. Sans capital, tu peux pas le faire. C'est clair. Même si tu n'as pas ça, c'est juste du software, ton modèle de financement doit aussi être dicté par la psychologie du fondateur ou de la fondatrice. Puis ça, c'est quelque chose que moi, je hammer tout le temps à ce point-là, c'est quel genre de compagnie tu veux... créer, à quel rythme tu veux qu'elle aille en croissance, puis quels sont les sacrifices ou les changements de lifestyle que tu es prêt à faire pour ça. Puis, des fois, le monde, j'ai l'impression qu'ils ne prennent même pas le temps de se poser cette question-là avant d'aller essayer de faire des pitch decks puis de raiser du cash.
Richard Chenier: Oui, puis c'est intéressant, tout ce que tu mentionnes, puis là, tu prends un GoodWork qui est une super belle compagnie. Il y a des compagnies avec lesquelles tu le sais que tu vas passer pour la capitale de risque.
François Lanthier Nadeau: Oui, exact.
Richard Chenier: Puis... Puis, tu n'auras pas le choix parce que le go-to-market est hyper complexe. Par contre, le reward ou la récompense, ça va être majeur. Si c'est réussi, ça perd le coût. Mais il faut que tu sois conscient à l'intérieur de ça de dire, est-ce que je suis prêt à vivre avec ça ? Parce que du moment où tu mets des investisseurs, tu viens de te mettre une pression supplémentaire. Puis, il y a des entreprises, des fois, avec lesquelles, le timing, il y a ton timing, mais il y a le timing aussi du marché. Le domaine des batteries, par exemple, qui est un bon exemple, est en pleine effervescence actuellement avec tous ses défis. Il y a des ralentissements, etc. Mais on sait que l'énergie fossile dans nos véhicules, dans le transport, va être de moins en moins présente. Le trend est là. À un moment donné, tu sais que ta fenêtre d'opportunité est quand même limitée. À un moment donné, tu te dis, si je veux rentrer dans la fenêtre d'opportunité, il faut que j'aille chercher du capital de risque parce qu'on pense qu'on est capable d'aller chercher X ports de marché.
François Lanthier Nadeau: Exact. Mais la psychologie, si tu connais ces cofondateurs-là, c'est des tueurs. Ils ont faim, puis Rami est venu sur le pod, puis tu l'entends parler. Lui, gérer de la pression d'un board de gouvernance de closer des crises de gros deals, d'avoir un capex de débiles dans la tête, ça ne le dérange pas. Parce que c'est ça qu'il veut, tu comprends ? Ça fit, la psychologie fit avec le modèle de financement aussi.
Richard Chenier: Oui, puis... J'ai comme quelque chose... Un moment donné, il y a un chercheur universitaire qui veut venir me voir. J'ai du temps, mais il y a quelque chose que je commençais à développer comme modèle. J'essaie d'expliquer à mon équipe quelle clientèle on cible.
François Lanthier Nadeau6: Puis là,
Richard Chenier: un moment donné, j'ai mis comme deux axes. Il y a l'axe potentiel d'entreprise. Il y a l'axe les entrepreneurs. Oui, oui,
François Lanthier Nadeau6: oui, exact.
Richard Chenier: Puis dans l'axe entreprise, j'ai dit, mais on a des entreprises ABC. Les entreprises A... C'est des entreprises qui ont des marchés exponentiels qui sont vraiment énormes. Des entreprises B, c'est des belles entreprises, mais que le plafond est un peu plus connu. Mais que c'est des super belles entreprises qui peuvent avoir des chiffres d'affaires de 25-50 millions, puis d'être des très belles PME. Puis des entreprises C, le potentiel est vraiment limité. On joue dans du en bas de 10 millions. 10 millions, c'est un gros acquis. Fait qu'il faut que tu l'évalues, ça. Mais de l'autre côté, il faut que tu évalues les entrepreneurs aussi qui gèrent ces projets-là. Encore là, tu as les entrepreneurs A, les entrepreneurs B et les entrepreneurs C. L'entrepreneur A, c'est celui dont tu me décris. Lui, eux autres, ils vont y aller. Ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas toutes les compétences. Ils vont aller chercher les compétences en cours de route, mais qu'ils ont faim. L'entrepreneur B, il a faim, mais tu sais que tôt ou tard, une fois qu'il va être lancé, il va falloir remplacer l'équipe de management et ils sont conscients. de ça, mais ils sont capables de lever le projet jusqu'à un certain stade.
François Lanthier Nadeau: Exact. Les zéros à un, un peu.
Richard Chenier: Exactement. Un gros à un. Oui, un gros à un, des fois deux, mais tu sais qu'à un moment donné, ils vont se limiter à des rôles plus spécialisés, mais ils sont prêts à l'ouverture, à s'entourer en conséquence pour être capables d'atteindre leurs objectifs. Puis tu as l'entrepreneur C, qui lui, il pense que l'idée du siècle, tu sais, puis... C'est ça, train-train quotidien, puis peut-être plus dans le lifestyle de l'entrepreneurship que dans l'entrepreneurship total. Puis quand tu mêles les deux, c'est ça qui est important. Nous autres, ce qu'on cherche, c'est des business avec des potentiels A, avec des entrepreneurs A. C'est ça qu'on cherche, qui vont potentiellement faire notre
François Lanthier Nadeau: 1 Mais du A puis B avec un founder B, c'est très beau. Ça peut marcher aussi.
Richard Chenier: Ça peut marcher parce que là, des fois, c'est une business A avec un entrepreneur B. Mais là, tu te dis, ce n'est pas grave, la business a tellement de potentiel, puis il comprend la game, qu'à un moment donné, on va juste l'aider à évoluer puis de l'entourer de monde qui vont pouvoir l'amener jusqu'à son plein potentiel. Mais tu as aussi des entrepreneurs A avec des business B, que ça aussi, tu te dis, OK, ça, c'est intéressant parce qu'il a faim. Ça fait qu'il va aller chercher les parts de marché qu'il allait chercher, même si son marché est plus capé ou est plus plafonné.
François Lanthier Nadeau: Oui, puis ça se peut aussi que cette personne-là, mettons, l'entrepreneur, A qui est dans une business B, ça se peut que la personne, ça soit juste comme une étape, l'entreprise B, qu'elle fasse un bon, un petit à moyen coup de circuit puis qu'après ça, elle soit équipée, mettons, d'expérience puis de capital puis d'un réseau de malades pour faire une entreprise A.
Richard Chenier: Ce que tu veux récupérer, selon moi, c'est les entrepreneurs A dans des business C. Il y en a. Il y en a parce que des fois, tu as des employeurs exceptionnels, ils n'ont juste pas trouvé le business case dans lequel s'adresser. Ça, c'est comme OK, il faut qu'on trouve des façons de récupérer ces gens-là dans des projets A et B parce que le potentiel est là. Ils ont juste une business qui est comme OK, ça va faire son temps, mais ça va plafonner.
François Lanthier Nadeau: On a parlé beaucoup de capital de risque, donc j'ai le goût de te raconter une petite histoire pour closer un peu là-dessus. Je parlais avec un OG de la tech au Québec récemment, puis j'ai posé la question, une question que je pose à un paquet de monde qui allouent du capital ou qui sont plus dans cet environnement-là que moi, mettons. La question c'est, est-ce que tu penses que l'environnement, le paysage d'investissement en capital de risque au Québec est moins founder-friendly qu'ailleurs ? Puis là, ça le trigger, cet OG-là de la tech. Puis il m'a dit que ça faisait pas vraiment de sens dans le fond de se comparer à d'autres environnements où il y a du capital de risque comme la Californie ou d'autres pays européens parce que le Québec était vraiment plus pauvre que ces endroits-là. Puis l'analogie un petit peu comme grossière qui m'est sortie, c'était si t'as juste 30 000$ de côté puis que j'arrive avec un projet de start-up puis que je te demande 10 000$, tu vas vraiment checker tes scènes puis tu vas checker tes termes puis tu vas t'assurer que genre c'est moins risqué. que si tu as un million de cotés et que je t'arrive avec 10 000$ d'investissement, tu vas me dire je suis sûr que je vais prendre le risque Fait que la grosse balle que je lance, c'est genre toi, t'en penses quoi de ça ?
Richard Chenier: Moi, je suis 100% d'accord avec ça. En fait, un des défis qu'on a eu dans les dernières années, c'est qu'on a tous, et partout dans le monde, pas juste ici au Québec, mais partout dans le monde, on a calqué le modèle de Y Combinator et de Tech. C'est ça l'enjeu. Mais quand tu calques ton modèle d'investissement sur le modèle américain, ils ont 100 fois plus de cash que nous. Comment tu veux compétitionner ? Puis ils ont le volume. Ils ont 340 millions d'habitants. Ils ont les plus grosses compagnies de la planète ou presque toutes. Ils ont du capital à réinvestir, etc. Ils peuvent jouer les nombres. Nous, on est 9 millions d'habitants. On a une belle qualité de vie, on a une belle économie, mais on n'a pas de la richesse de juste l'État de la Californie, pour prendre ça comme exemple. Fait que tu ne peux pas calquer ton modèle sur la Californie. La Californie, c'est aussi gros que le Canada, ou presque. En termes de GDP, c'est probablement plus gros, mais même en termes de population, c'est quoi, 30 millions la population ? La Californie, je ne sais pas, je n'ai pas vu les chiffres récemment, mais c'est une grosse population. Le Canada, c'est 40 millions d'habitants.
François Lanthier Nadeau: Je suis allé en vacances, c'était en Californie, puis il y avait à peu près 30 millions de choses. 30 millions de personnes dans tout ce qu'on est. Mais quand tu regardes ça, tu ne peux pas reproduire les mêmes modèles. C'est à nous de trouver nos modèles. Mais remets ça du POV, du point de vue de la fondatrice, mettons, d'un SaaS en tech, qui, elle, va commercialiser globalement la 5. calice de vendre juste au Québec parce que c'est du code et des pixels. Ça va être un CRM pour dentiste across the world. Je ne sais pas si c'est un bon exemple. Peu importe. Elle, cette personne-là, elle sait foncièrement qu'il y a des termes d'investissement, plus friendly à d'autres places. Ce que je disais un peu à la personne en question avec qui je parlais, c'était Tu suggères quoi à ces fondateurs et fondatrices-là ? La personne me disait juste Qu'elle aille chercher ce capital-là ! C'est ce qui fait le plus de sens pour son ambition, sa business, etc. Puis moi, quand je ramène ça dans mon expérience personnelle de tous les founders auxquels je parle, il y en a de plus en plus qui me disent, Moi, pour être sûr d'avoir le cash que j'ai besoin, je pars en Europe. Des fois, je pars en Asie. Souvent, je vais aux États-Unis. Je vais dans l'Ouest canadien un petit peu plus. Fait que tu sais, je me demande, c'est quoi, nous, notre modèle, dans le fond ? Est-ce que ça veut dire que le capital risque, c'est moins approprié ? Oui,
Richard Chenier: mais... Un, je pense qu'on a encore du travail à faire pour trouver nos bons modèles de capital de risque. Je pense qu'on ne l'a pas trouvé encore.
François Lanthier Nadeau: Il est très institutionnel, très gouvernemental.
Richard Chenier: Et c'est ça le défi. Je n'ai pas le chiffre exact, mais je ne pense pas me tromper ben ben en disant que 80% à peu près du capital de risque qui se fait pré-série B au Québec est principalement supporté par les gouvernements. Qui ont un différent, mettons, incentive et skin in the game qu'un investisseur privé qui va mettre sa cash flow. exactement puis il y a plein de véhicules puis je dis pas qu'ils font pas bien mais c'est parce que justement le privé est pas assez impliqué fait que moi je pense qu'on a un défi de dire comment on implique le québéking dans cette chaîne-là ça veut dire le québéking quelque chose Le québéking, c'est tous nos entrepreneurs qui ont réussi. On a des entrepreneurs au Québec qui ont réussi. Oui, ils sont...
François Lanthier Nadeau: Pour ceux qui écoutent, ils ont fait comme si c'était moi, le Québec.
Richard Chenier: Mais comment on remet dans la boucle ces entrepreneurs-là ? Le défi, c'est... Si quelqu'un de l'année, ils sont rendus à la 6e, 7e, si ce n'est pas 8e génération d'entrepreneurs.
François Lanthier Nadeau: Ce n'est pas la même.
Richard Chenier: Nous, on est peut-être à la deuxième génération d'entrepreneurs, tech, troisième. On en a eu, on a eu des Daniel Langlois, Feu Daniel Langlois, qui a été un de nos pionniers, puis on peut en nommer d'autres. Mais tu sais, en termes de, on a un petit retard. Fait que là, comment on fait pour créer de la richesse, que ces entrepreneurs-là se réinvestissent dans l'écosystème, puis comment on peut utiliser les leviers des gouvernements pour aussi supporter le risque que ces gens-là vont prendre pour les avoir dans la chaîne. Je vais donner des exemples. Au BC et en Alberta, ils ont mis en place un crédit d'impôt pour le Alberta Inc. ou le BC Inc. Pour ceux qui investissaient dans des fonds de capitaux de risque ou dans des startups. Ce que ça a fait, c'est que ça a amené un lot d'investisseurs très pertinent dans cet univers-là. Et quand tu ramènes ces gens-là du privé dans la chaîne... Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant leur cash, c'est leur réseau et leur commitment. Si tu es, par exemple, un Québec Inc. Flash qui investit dans une compagnie, puis je te dis, hey, Frank, by the way, es-tu capable de m'aider à ouvrir des portes chez XYZ ? Parce que cette compagnie-là, on cherche à rentrer en contact avec telle compagnie, puis on sait que toi, tu as déjà fait affaire avec eux autres. Ça ouvre un réseau. Si tu investis dedans en plus, tu as des intérêts. Mais là, c'est pas mal plus incitatif que pour toi de t'investir à ouvrir ton réseau, à aider cette compagnie-là à grandir parce que tu as des intérêts financiers aussi dedans. Et pour moi, c'est pas tant la portion. Oui, on a besoin de leur cash, mais on a surtout besoin de leur réseau puis de leur implication dans cet univers-là parce que là, actuellement, c'est comme si c'était coupé. Tu sais, nos family offices, je ne dis pas tous, mais de façon générale, nos family offices, etc., ils commencent à investir à peu près en série B. Fait qu'ils attendent, c'est ça. Fait que là, à un moment donné, ils attendent que tous ces projets-là disent des risques. Mais en tech, il y a une question de temps. Il y a des projets sur lesquels ça demande beaucoup de cash. Puis ça demande des réseaux, ça demande... Fait que comment on fait pour changer cette dynamique-là pour qu'ils se réinvestissent dans la chaîne de valeur ?
François Lanthier Nadeau: Ton exemple, BC Alberta, c'est juste... un exemple d'une initiative qui peut bouger vers ça. Là, j'ai le goût que tu me tease apart, que tu traces le contour de c'est quoi un incubateur versus un accélérateur versus whatever Québec Tech is. Parce que j'ai quand même compris que c'était pas exactement... C'est comme une structure plus méta, mais je veux que le monde qui écoute comprenne mieux, puis moi aussi.
Richard Chenier: Ouais, OK. C'est une bonne question. Les incubateurs qu'on a, ils vont s'occuper plus de l'accompagnement et de créer des environnements où il y a plein de ressources pour permettre à l'entreprise de se structurer, de s'organiser, de se construire.
François Lanthier Nadeau: Plus early stage.
Richard Chenier: Plus early stage. Généralement, les incubateurs vont jouer beaucoup plus de l'idée à la commercialisation. Le 0 à 1, le 0 to 1 classique, c'est ça. Les accélérateurs, eux, souvent, c'est des programmes plus concentrés, plus restreints. souvent c'est des trois mois, etc. Mais c'est vraiment pour booster la croissance. Mettons, Hill Park à Toronto, ça serait ça. Oui, c'est ça. C'est comme, OK, on a trois mois, puis là, c'est trois à six mois généralement, puis on met plein gaz sur la croissance de tes ventes sur un horizon de temps précis.
François Lanthier Nadeau: Ça ne prend pas tout le temps de l'équité, mais souvent ?
Richard Chenier: Oui, les accélérateurs sont généralement plus privés la plupart du temps. Ils sont souvent collés à des fonds de capitaux de risque, etc. C'est ce qu'on retrouve plus souvent dans le marché. Au Québec, des vrais accélérateurs, on n'en a pas tant que ça. On n'en a pas tant que ça. Puis, Québec Tech, nous, ce qu'on veut faire, et ce qu'on fait parce qu'on a commencé à le faire, c'est de récupérer nos meilleurs talents. Puis, plutôt que d'avoir un programme structuré, encadré, de dire, OK, c'est quoi le roadmap ? Puis, comment je peux t'aider dans ce roadmap-là pour accélérer la croissance de ton chiffre d'affaires ? Fait que... Puis ça, c'est un de nos programmes. Ce n'est pas la seule chose qu'on fait chez Québec Tech. Mais Stade V, on a sélectionné nos cinq premières entreprises. On l'appelle Stade V. Stade V, c'est on veut augmenter la vitesse pour que ces entreprises-là rentrent en hypercroissance. Les cinq entreprises qu'on a sélectionnées, d'ailleurs, il y en a une seule de Montréal, toutes les autres sont hors Montréal. C'est pour la discussion qu'on n'avait plus trop. On est très contents. Très content.
François Lanthier Nadeau: Ils ne les ont pas annoncés publiquement encore.
Richard Chenier: Oui, ils sont annoncés publiquement. Là, j'ose... Attends, il faut que... Féréol, Flower, Biointelligence, Maquette. et Lim Santec. Ah, c'est pas du show ? Oui, exactement.
François Lanthier Nadeau: Je suis content que tu ailles au moins une personne qui est venue sur le podcast.
Richard Chenier: Nous autres, notre but, c'est de dire comment on est capable d'amener ces entreprises-là vraiment en phase d'hyper-croissance à augmenter les marchés. Mais on a eu la prétention, puis on a consulté 100 entrepreneurs dans la dernière année. Qu'est-ce qui existe qu'on n'a pas besoin de refaire et qu'est-ce qui n'existe pas qui serait intéressant et qui vous rendrait utile ? Puis d'ailleurs, on est toujours... avec un groupe d'entrepreneurs qui nous suit dans le déploiement pour nous aider et nous guider. Puis ce qu'on nous disait tout le temps, c'est, on ne veut pas de programme, on ne veut pas encore des coachings, des mentors, des whatever. On veut être accompagné en fonction de notre roadmap. Parce que le réseau d'accompagnement au Québec est déjà pas mal garni. Sauf que de dire, OK, moi, je m'en vais, j'ai besoin d'aller à l'international. Mais aller à l'international, c'est facile à dire, mais tu n'attaques pas la planète au complet. Tu ne peux pas attaquer 20 marchés de front en même temps. C'est des questions de fiscalité, de réglementation, etc. Quel marché j'attaque ? Comment les identifier correctement ? Comment savoir, comment ajuster ma compagnie pour être capable de pénétrer ? Il y a plein de conseils stratégiques qui sont reliés à l'exportation. C'est beaucoup plus des choses adaptées aux besoins de la compagnie. On a besoin de comprendre leur roadmap. Moi, un de mes rêves que j'ai pour les prochaines années, c'est qu'on remette l'entrepreneur au cœur de l'accompagnement et dire, OK, nos champions, comment on les accompagne ? Qu'est-ce qu'ils ont besoin ? Parce que des fois, j'ai l'impression que dans les dernières années, c'est plus les entrepreneurs qui sont au service de ce qu'on a mis en place que l'inverse. Parce que ça rend service à tes équipes et à ton équipateur d'avoir X nombre de compagnies. Parce que là, il faut que tu fasses de l'intelligence artificielle pour avoir accès à du financement. Il faut que tu aies... L'entreprise se dénature dans son roadmap parce qu'on ne la suit pas. C'est elle qui essaie de suivre et de survivre. À un moment donné, elle s'accroche sur des choses et elle bifurque ses plans. Je ne dis pas qu'au début, ce n'est pas important. Avant que tu aies un produit commercialisé, je pense que ça, c'est à sa place, toute cette exploration-là. Mais il arrive un temps où on a un champion devant nous. Comment on fait pour s'assurer de lui donner tout ce qu'il a besoin pour qu'il fasse les Olympiques ?
François Lanthier Nadeau: Comment tu fais ? T'es comme un espèce de coach custom pour athlète à haut potentiel, pour devenir un champion, mettons. Mais comment tu fais pour décider ? Les cinq qu'elle t'a dit, mettons, t'avais-tu des critères d'acceptation ? C'est-tu toi qui les as scoutés ? C'est-tu du monde qui te les a approchés ?
Richard Chenier: Jamais. Ce sera jamais moi qui va les choisir pour des questions de... On a mis en place des jurys indépendants.
François Lanthier Nadeau: OK.
Richard Chenier: Fait qu'on a, pour juste la sélection de la première cohorte, il y a 27 jurys qui se sont prononcés sur ces projets-là.
François Lanthier Nadeau: Ça, c'est parce que vous avez une imputabilité par rapport au fonds public que vous distribuez ?
Richard Chenier: Ce n'est même pas une question d'imputabilité, c'est une question de dire qu'on veut aller chercher des gens compétents qui vont évaluer ces projets-là. On a plein d'entrepreneurs qui sont autour de nous, puis des gens qui ont levé des business techs, qui vont dire Regarde, levez donc le capot de ces entreprises-là, puis dites-nous ce qu'il y en a. Il y a plusieurs étapes au processus. La première étape, c'est qu'on y va beaucoup par référencement. Donc, on va voir le réseau des incubateurs-accélérateurs, des fonds de capitaux de risque, Investissement Québec international, Affaires mondiales Canada, etc. On va dire, c'est quoi les projets que vous avez qui auraient besoin d'un petit coup de main pour accélérer leur croissance et qui sont bien partis. Fait que là, la dernière fois, on s'est retrouvé avec 54 recommandations. Des 54, on a diminué la liste à 20.
François Lanthier Nadeau6: OK.
Richard Chenier: Avec des jurys. Avec des jurys et des processus. Il y en a qui, au départ, ne se préqualifiaient pas parce qu'on a quand même des critères de préqualification d'un nombre d'employés, d'avance, etc. Une couple de choses qu'on prévalidait. Après ça, dans les 20, tu as une bunch de jurys qui ont descendu la liste à 9. Puis après ça, on a une dernière bunch de jurys qui sont partis de 9 à 5.
François Lanthier Nadeau: Comment tu as sélectionné tes jurys ?
Richard Chenier: Les jurys, c'est leur background en entrepreneuriat, etc. On a travaillé beaucoup à... développer notre banque. On a cherché des C-levels d'entreprises tech, des CFO, des CTO, etc. Des CEOs qui ont réussi.
François Lanthier Nadeau: Tu pourras m'envoyer la base de données après le podcast.
Richard Chenier: Mais c'est en a recommandé. Ce qu'on veut, c'est d'avoir du monde qui comprenne la game et qui sont capables d'évaluer un projet et de dire, celui-là, j'y crois. On est super contents de notre première banque.
François Lanthier Nadeau: Très cool. J'irais creuser sur les autres startups qui étaient mentionnées que je ne connais pas et que j'ai mis dans le show notes. Mais ce n'est pas des pures SaaSes, les autres. Ce n'est pas juste du...
Richard Chenier: Là, ce qui va arriver, parce que là, on a nos premiers cinq, permets-moi après ça juste de t'expliquer aussi les autres mandats de Québec Tech parce que des fois, on a l'impression que Québec Tech fait juste Stade V. Mais Stade V, c'est parce que ça n'existait pas et il y avait un besoin. Régulièrement, les entrepreneurs me viennent me voir. Il faut que je fasse de la croissance et je n'y arrive pas. Ils sont souvent trop petits pour EDC ou pour Affaires mondiales. Ils ont comme un peu pris dans un no man's land qui fait en sorte qu'on les ralentit. Mais notre objectif, c'est d'en sélectionner à peu près une quinzaine par année. OK. Donc, pas juste se limiter à cinq. Là, on a nos cinq premières. On va sélectionner une première bunch de cinq bientôt au courant du printemps. Après ça, l'idée, c'est de rentrer à peu près cinq compagnies à tous les quatre mois. Puis on ne s'attend pas à ce que toutes ces compagnies-là soient à sort du stade. Mais on veut essayer d'identifier le 10 qu'on parlait plus tôt. On va dire, OK, on est capable de mettre sous le radar le 10 en souhaitant que là-dedans, on ait une couple de 1 qui sortent du stade.
François Lanthier Nadeau: Ça leur coûte quoi, le char ?
Richard Chenier: Pour l'instant, non, parce qu'on valide beaucoup de choses. Puis étant donné qu'on est dans notre première année, on a pris la décision de dire... On va co-construire l'offre avec eux autres, les services.
François Lanthier Nadeau: C'est comme tes alpha users.
Richard Chenier: Oui, exactement. Fait que, à un moment donné, ça ne sert à rien. Mais oui, il y a des affaires sur lesquelles on va faire... Un revenu. Oui, mais qui vont avoir des revenus où on a accès aussi à des fonds qu'on peut leur donner. Ils vont payer un pourcentage des fonds. On ne payera pas tout le temps 100 de la facture. Les services de Québec Tech, pour l'instant, pour cette bunch-là, ils sont gratuits. Mais les facilités qu'on a autour, mais il y a différents tarifs en fonction du type de... de besoins auxquels on répond. Puis là, c'est quoi les autres mandats rapido maintenant ? Oui, mais dans les autres mandats, on va commencer cette année à faire ça. C'est surtout de travailler avec nos incubateurs accélérateurs pour augmenter l'ambition internationale de nos entrepreneurs.
François Lanthier Nadeau: OK. Ça veut dire quoi, ça, moi ?
Richard Chenier: Oui. Il y a deux affaires à dire par rapport à ça. C'est une entreprise tech qui pense global from day one va croître 6,7 fois plus vite. et plus rapidement que les autres. Puis, elles vont devenir plus grosses.
François Lanthier Nadeau: Est-ce que tu as des statistiques, Richard ? C'est hot.
Richard Chenier: On va t'en donner une autre après. C'est ça. Fait qu'on a besoin d'inculquer chez nos entrepreneurs vraiment une ambition internationale parce que si on veut un pipeline pour notre stade V, il faut qu'on ait plus d'entrepreneurs qui en amont. Je te fie. Pour aller à l'international en technologie, ce n'est pas juste quelque chose qui se fait de façon organique comme dans les marchés traditionnels. C'est comme, il faut que tu provoques les choses. Puis pourquoi il faut que tu provoques les choses ? Parce qu'il y a une autre statistique qui dit aussi que si tu es une entreprise tech qui naît dans une région de 50 millions d'habitants et moins, il faut que tu exportes deux fois plus vite si tu veux maintenir le même rythme de croissance que des startups dans des pays de 50 millions d'habitants et plus.
François Lanthier Nadeau: Très intéressant.
Richard Chenier: Fait qu'au Québec, on est 9 millions. Puis même si certains disent, oui, mais le Canada, mais le Canada, c'est 40 millions. Fait que ça, ça veut dire que si on a une entreprise tech qui a un fort potentiel de croissance, il ne faut pas caresser les marchés locaux. Il faut qu'on l'amène plus rapidement à ces marchés internationaux pour sa croissance. Parce que s'il reste ces marchés locaux, même si tu fais 10-20 millions de chiffre d'affaires au Québec, ça ne veut pas dire que tu vas être capable d'ouvrir ton marché américain aussi rapidement. Puis si tu as une entreprise américaine qui fait la même chose que toi sur le marché américain, bien à un moment donné, ça se peut que l'entreprise américaine vienne te bouffer, si elle est intéressée par ton marché. Toi, si tu essaies de pénétrer le marché américain et que cette entreprise-là est bien établie, bonne chance pour aller chercher ses ports de marché parce qu'ils vont être 10 fois plus grosses que toi. Au Québec, je disais... Je ne sais pas si on a parlé de ça, parce que je parle tellement d'affaires de stats, Frank, que la situation au Québec et au Canada, il y a 50 moins d'entrepreneurs qu'il y avait il y a 20 ans au Québec.
François Lanthier Nadeau4: Ah oui ?
Richard Chenier: Et au Canada. On a vraiment une décroissance de l'entrepreneuriat qui s'est prononcée un petit peu plus dans les dernières, cinq dernières années. Et on a parlé de productivité. Moi, j'ai pour mon dire que, si on ne crée pas du volume, il faut qu'on en crée des plus grosses. Tu comprends ? Parce que je ne pense pas que le volume, on va être capable de le régler dans les trois, cinq prochaines années. Il y a des questions de fond. Puis moi, je pense qu'il faut mettre l'entrepreneuriat beaucoup plus tôt. dans notre système d'éducation, dans nos institutions postsecondaires. Pour que ça soit normal. Moi, je pense qu'il faut mettre beaucoup plus d'engrais, beaucoup plus de tout. tôt pour créer une culture entrepreneuriale ou un mindset entrepreneurial. Maintenant, on est en 2025. Donc, qu'est-ce qu'on fait en 2025 ? Là, il faut qu'on en fesse des plus grosses. On n'a pas le volume, faisons des plus grosses.
François Lanthier Nadeau: Ça revient à ton stade V. Tu as le mandat, le stade V, qui est sensibilisé et équipé les incubateurs et accélérateurs à penser plus gros et à parler de commercialisation globale.
Richard Chenier: day one à leur startup qui passent à l'erreur leur programme. Est-ce que c'est un autre mandat maintenant ? En fait, il y a deux autres mandats. C'est de créer plus d'intelligence collective pour être capable de faire des recommandations. Comment on peut améliorer les choses ? Plus de stats. Entre autres. Non, mais c'est... À un moment donné, si tu veux t'améliorer, il faut que tu aies de la donnée. Exact, c'est comme d'avoir un player méta qui surveille un peu ce qui se passe et qui te dit Yo,
François Lanthier Nadeau: si tu veux te rendre là, tu vas avoir plus de chance si tu vas dans cette trac.
Richard Chenier: Oui, et d'être capable d'identifier les goulots d'étranglement, d'être capable de travailler avec les acteurs du milieu et de dire Ok, qu'est-ce qu'on fait ? On a un goulot d'étranglement à tel endroit, il y a-tu des actions qu'on peut poser, etc. Fait qu'on a un rôle aussi d'amener cette intelligence collective-là ou de l'animer, on ne sera pas les seuls, mais de mettre en commun ce qu'on a comme data, de pousser des études. Puis le troisième, c'est de faire un brand. aussi du Québec Tech. Un bien international, puis un élément de fierté de dire, OK, c'est qui nos représentants du Québec Tech ? Fait qu'un jour, j'espère, là, on est très tôt, mais qu'à un moment donné, qu'on aille rechercher tes gens, tu sais, comme dans SaaS. Moi, j'adore ce que tu fais. J'espère qu'on va se reparler pour tout ton réseau que tu fais avec ta gang de SaaS Cause. Parce que pourquoi, là-dedans, il y a des entrepreneurs qui vont être des portes étendantes du Québec Tech. Faut qu'on s'en fasse une fierté de nos entrepreneurs technos.
François Lanthier Nadeau: Parce que Tu veux... OK, puis là, explique-moi ça comme si j'étais une carotte, là. Fait que genre, c'est un insight qu'on a dans ça, SaaSpasse. Pourquoi tu veux shiner à l'international ? Parce que tu veux attirer du talent et ou du capital étranger dans nos startups, mettons ?
Richard Chenier: Bien, ce que tu veux, c'est... Il y a des différents phénomènes qui ont été développés dans les dernières années, dans les dix dernières années. Bon, des affaires qu'on ne se trouvait pas avant, c'est des tech-scouters. Donc, tu as des grandes entreprises, mettons des Bosch, des BMW, etc. qui courent la planète pour aller voir des innovations. Et eux autres, ils se font juste squatter ce qui se passe pour dire Ah, ça pour nous autres, ça pourrait être cool
François Lanthier Nadeau: On pourrait peut-être l'acheter, genre ?
Richard Chenier: On pourrait peut-être l'acheter ou en devenir client. Et en Europe, ils sont très avancés là-dessus. Aux États-Unis aussi, des fois, je me souviens, j'étais à la Startup Fest un moment donné, il y avait le gars, le tech scholar de Nintendo qui était à Montréal, à la Startup Fest. Ah, ben oui. C'est lui, il fait juste ça. Lui, sa vie, c'est de regarder des technos et de dire OK. Comme je te dis, il y a des Bosch, des BMW, etc. Il y en a plusieurs qui ont ça. Tu veux attirer les tech scanners au Québec pour dire venez donc voir la techno qu'on a ici. Puis là, quand ils rentrent en interaction, avec qui ils parlent pour avoir accès à cette techno-là ? Il y a tellement d'organismes et d'organisations qu'à un moment donné, c'est pas fait. Nous autres, on disait on va amener cette concentration-là d'entreprises tech. Quand tu es là, tu cherches quoi comme tech ? mais il faut qu'on soit capable de dire, voici les 15, les 10, les 5 qu'on a dans ton domaine et on va s'arranger avec tes rencontres. Comment tu fais pour builder ta brand de Québec Inc., Québec Tech à l'international ?
François Lanthier Nadeau: Tu te pognes un bout au Web Summit, Richard ? C'est quoi que tu fais ?
Richard Chenier: OK. Là, là, là, tu... Tu veux me teaser, c'est ça, Fred ? Moi, je ne suis pas un big fan de ces événements-là, pour être honnête. Moi, j'aime ça des affaires chirurgicales et bien pensées. Si tu veux développer une réputation à l'international, à un moment donné, il faut que tu choisisses les gens avec qui tu sors. Puis il faut que tu choisisses l'endroit où tu sors pour être sûr de rencontrer les bonnes personnes. C'est pas juste du tourisme. Comment t'avais dit ? Du tourisme de start-up.
François Lanthier Nadeau: Du tourisme de start-up.
Richard Chenier: Puis c'est sûr qu'on va amener un petit peu cette rigueur-là chez Québec Tech de dire OK, c'est où les événements où il faut qu'on soit vu ? Avec qui on sort ? et qui on veut rencontrer là-bas. Par exemple, cette année, c'est à peu près sûr qu'on va aller à Slush.
François Lanthier Nadeau: Je ne sais même pas c'est quoi.
Richard Chenier: Slush, c'est un événement en Finlande qui est un petit événement qui est organisé par des étudiants à la base qui est devenu de réputation internationale. D'ailleurs, on va en Slush à Québec le 7 mai, une journée Slush pour la première fois hors Finlande. C'est un événement en Finlande qui est à la fin novembre tout le temps qui réunit des investisseurs et des startups early stage dont le but est de connecter des investisseurs avec des startups. Mais il faut que tu appliques pour être là.
François Lanthier Nadeau: Il y a comme un vetting. Pas juste un pay-to-play.
Richard Chenier: C'est pas juste genre... C'est les grosses business, les WebSummit, les Collegian, etc. Des business de plusieurs dizaines de millions, pour ne pas dire des centaines de millions. On veut-tu être dans le bruit de l'événementiel où on veut que nos entrepreneurs fassent de la business ? Ça ne veut pas dire qu'on n'ira jamais à des WebSummit de ce monde ou des Vivatech, etc. Mais quand il va, on va s'arranger pour que le Québec chine. Fait que là, dire OK, s'il y a des concours de piste ou des whatever, on va s'arranger pour amener des bonnes compagnies pour ramasser tous les trophées possibles. Moi, je suis un gars, c'est temps qu'à y aller. On ne va pas aux Olympiques pour participer, on va aux Olympiques pour gagner. Je ne veux pas dire qu'on va être tous les gagnants, mais on va s'amener une équipe pour augmenter nos chances de gagner pour faire une réputation du Québec forte.
François Lanthier Nadeau: Mais là, mettons, toi, Slush, tu amènes des startups du Québec là-bas ou tu fais juste pointer et comme en mode scouté toi, mettons ?
Richard Chenier: Non, nous, on est vraiment... Notre travail, c'est d'amener nos entrepreneurs à se connecter sur l'international. Fait que si on s'en va à cela, c'est pas pour nos besoins à nous, c'est de dire, OK, quelles sont nos entreprises qui ont besoin d'élever du cash puis qui ont des forts potentiels de croissance, de les sélectionner, puis de s'arranger puis qu'il y ait toutes les meilleures tribunes possibles. Fait qu'on devient comme un facilitateur là-dedans.
François Lanthier Nadeau: Fait que ça va être quoi ton KPI ou ta mesure de succès chez Québec Tech, mettons, en 5 ou 10 ans, genre ?
Richard Chenier: Bien... Un, c'est le nombre d'entreprises technologiques québécoises qui exportent. Puis deux, c'est la croissance de leur chiffre d'affaires hors Québec. Hors Québec. Hors Québec et surtout hors Canada, pour être très honnête entre toi et moi. Parce qu'il y a une autre statistique, fan de stats, désolé Frank.
François Lanthier Nadeau4: Mais non,
Richard Chenier: c'est parfait. Mais tu sais, une autre statistique qui me préoccupe beaucoup, c'est quand on regarde depuis 2010 les startups technologiques canadiennes, le pourcentage de startups technologiques canadiennes qui ont dépassé 10 millions de chiffres d'affaires. Au Québec, on représente 16 Là, je reviens, on est 22 de la population. Fait que là, si on veut créer de la richesse, il faut augmenter nos capacités de commercialiser, il faut augmenter nos ventes. Pour moi, dans 5-10 ans, mettons dans 5 ans, il faut qu'on ait commencé à rattraper ce retard-là, qu'on joue plus proche du 20-22 de notre poids démographique. plus que de jouer à 16%. Ça, ça va être un premier win. Puis moi, j'espère que dans 10 ans, notre BHAG, pour nous, c'est de faire du Québec tech, la province canadienne qui génère le plus de scale-up.
François Lanthier Nadeau4: OK.
Richard Chenier: Fait que là, on part d'un peu underdog par rapport aux 4, mais sauf que... Dans 5-10 ans, vous allez nous regarder et vous allez dire, OK, par capita, le plus de scale-up, c'est au Québec que ça se fait.
François Lanthier Nadeau: Je suis fucking down avec ça. Ça crée des belles carrières aussi. Moi, je suis tombé par hasard dans le monde des startups. De builder du produit numérique, ça m'a généré des amitiés, un sens d'appartenance. Ça crée des belles carrières.
Richard Chenier: On va regarder la question aussi autrement. Moi, je suis content qu'on ramène de la macroéconomie à l'écosystème de la startup. Les founders n'ont pas le temps de faire ça.
François Lanthier Nadeau: C'est une affaire que je pensais tantôt quand tu parlais.
Richard Chenier: Moi, c'est ma job de le faire. C'est ça, exact. C'est quand même fané. S'il n'y a pas quelqu'un qui s'en occupe, moi, j'aurais aimé ça partir une compagnie, etc. J'ai eu des opportunités de me joindre à des groupes, mais je me dis, il faut qu'il y ait quelqu'un qui s'occupe de ça. Il faut que, collectivement, on soit meilleur. Je pense, en tout cas, je me dis, moi, je suis à l'aise dans ce rôle-là. Si je reviens à la petite patte, écoute, il n'y a pas de problème, free. Mais tu sais, on vient avec une stat, tu sais, 25 de la population québécoise, à partir de 20-30, va avoir 65 ans et plus.
François Lanthier Nadeau4: Oui.
Richard Chenier: OK ? C'est problématique, ça aussi. C'est un défi. Fait que là, tu te dis, OK, qu'est-ce qu'on fait ? On maintient notre économie telle quelle ou on la modernise ? Parce que là, ce qu'il va falloir, c'est qu'on ait moins de gens qui travaillent. Puis on va avoir plus de gens à la retraite. Si on veut maintenir notre qualité de vie, mais ceux qui travaillent, il va falloir qu'ils génèrent pas mal plus de valeur qu'ils en font. Tu sais ? Fait que... Comment on le fait ? Mais tu sais, si on met plus au monde des entreprises technologiques qui vont générer des meilleurs salaires et de meilleures opportunités qu'ils vont exporter, mais à un moment donné, on va compenser cette... Mais tu sais, si on continue à... J'ai rien contre les entreprises de pain, comme je disais, j'adore le pain, mais tu sais, à un moment donné, si on crée juste des entreprises qui ont des salaires minimums ou pas loin, mais ça ne nous permettra pas de compenser cet vieillissement de population-là. À un moment donné, il faut se mettre aussi à regarder comment on fait bouger ces vases communiquants-là. Ce ne sont pas des silos, c'est un ensemble de tout. Comment on sort de ça ?
François Lanthier Nadeau: C'est vraiment intéressant. François Richard de Lime Health, justement, il m'en avait parlé du mur auquel, mettons, le système de santé plus spécifiquement pourrait... La population. Le mur vers lequel la population vieillissante s'en va par rapport au système de santé. Ou le système de santé s'en va dans le mur parce qu'il va y avoir plein de personnes plus vieilles et ça va être dur de les supporter. Mais il y a un penchant économique à ce que tu viens de dire qui est vraiment intéressant. OK. Côté collecte et visualisation de données, vous allez vous organiser comment ? Avez-vous déjà du stock pas mal ? Moi, j'ai quand même des idées. de mon bord.
Richard Chenier: Écoute, si tu as des idées, ça me fait plaisir de prendre du temps parce qu'on est tous en train de s'organiser. Pour l'instant, on utilise une plateforme qui s'appelle Radar, qui est alimentée par Dealroom. La raison pour laquelle on est sur Dealroom, c'est que ça nous permet de se benchmarker sur d'autres villes à l'international. Parce que l'affaire qu'on ne veut pas au niveau des datas, c'est d'avoir du data local et qu'on n'est pas capable de connecter sur des datas internationales. Notre premier travail, c'est de s'assurer que nos datas soient les plus justes possibles, les plus correctes possibles. C'est sûr qu'on va avoir des datas on the side. Puis après ça, on a ces datas-là, mais d'être capable de connecter avec d'autres sources de bases de données pour nous permettre de créer de l'intelligence.
François Lanthier Nadeau: Pour finir, on s'en va sur notre closing, je veux te poser une couple de questions en mitraille. C'est-à-dire que c'est des rapides. Rami fire. Demeure qu'on trace entre comment tu étais comme gestionnaire, entrepreneur. au début de ta carrière versus aujourd'hui ?
Richard Chenier: Plus posé.
François Lanthier Nadeau: Aujourd'hui ?
Richard Chenier: Oui. Toujours aussi ambitieux, mais plus posé.
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce qui est le plus tough à propos de travailler avec toi ?
Richard Chenier: Je n'ai pas une langue de bois, mais je suis super easygoing à travailler, by the way. Mais je suis très focus.
François Lanthier Nadeau: OK.
Richard Chenier: Très focus. On sait où on s'en va. C'est comme... Je ne suis pas dans l'animation. Moi, je suis un gars de résultats. Comment tu vas faire pour employer du monde qui sont capables de bien comprendre, mais de bien aider nos startups au sein de ton équipe de Québec Tech ? Un, l'équipe de Québec Tech est là pour faire rouler la machine. Donc, c'est très important de faire ça. Moi, je cherche du monde qui ont le goût d'embarquer dans la mission qu'on a, puis dans la vision qu'on a. Moi, c'est ça qui est important. Tu ne viens pas chercher une job à Québec Tech. Tu viens embrasser une mission, nous autres, on change le Québec. T'as-tu le goût d'embarquer là-dedans ? Qu'est-ce qui est le plus tough dans l'organisation en ce moment ? Toute la transition. On est comme une start-up dans une organisation qui existait. Il a fallu qu'on transforme toute l'organisation actuelle pour l'adapter à Québec Tech. Puis là, maintenant, on est en déploiement. Puis toutes les choses qu'on fait, c'est pour la première fois, souvent. Puis on a beaucoup de choses. Les attentes sont très élevées. Des fois, il faut gérer les attentes avec les gens. On se dit... On est en train de tout faire ça, mais on n'est pas mature, même si Startup Montréal existe depuis 25 ans. Ça ne veut pas dire qu'on est rendu là, parce que c'est une offre de services qu'on a basculé complètement.
François Lanthier Nadeau: Qu'est-ce qui n'est plus le fun ?
Richard Chenier: Le défi stimulant. Même si on s'est partagé des statistiques pas très réjouissantes, pour moi, je vois ça comme des opportunités. Absolument. On peut juste être meilleur. Je trouve ça cool d'être là. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour rendre ça plus utile pour l'écosystème tech au Québec ou pour Québec Tech ? Ah, un, c'est un bon réseau. Moi, j'adore ce que vous faites, les initiatives que vous avez commencé à faire, les démodés, les podcasts, les tribunes, etc. Parce qu'on a besoin de parler plus d'entrepreneurs technologiques au Québec, de mettre à l'avant-plan ces gens-là, de faire en sorte qu'on trouve des moyens que ces gens-là se réinvestissent, viennent en aider d'autres. La communauté que tu me parlais tantôt, pour moi, c'est génial. Québec Tech ne changera pas le Québec tout seul.
François Lanthier Nadeau3: Tu sais,
Richard Chenier: nous, on lance un mouvement de mobilisation pour dire, hey, la gang, il faut qu'on soit meilleurs ensemble. C'est pas Québec contre Montréal, puis le Saguenay contre... Des fois, on est dans des guerres de petits clochers ici. C'est comme, hey, montons l'hélicoptère un peu, là. Parce que quand on se regarde, quand on se regarde par rapport à ce qui se fait ailleurs, surtout dans le domaine des technologiques, la compétition est pas ici. La compétition est ailleurs. Fait qu'il faut qu'ensemble, on devienne meilleur. Puis quand chacun amène ses morceaux comme toi, tu le fais, avec ta gang, mais c'est un morceau de plus. Fait que pour nous autres, ça veut dire, OK, ça, ça va dans le bon sens. Moi, j'ai pas envie de... Comment je peux te donner plus d'oxygène dans ce que tu fais, plus que l'inverse de te freiner. Des fois, nous autres, on se fait des crocs en jambes de petites organisations. Ça, c'est mon turf. Arrête. Ce n'est pas un zero-sum game.
François Lanthier Nadeau: Ce n'est pas un zero-sum game. Quand un gagne, ça lève la flotte.
Richard Chenier: Il y a une personne qu'on a faite axer, Geneviève Leclerc, la directrice d'Axé. On parlait de toute la vision derrière tout ça, puis elle me dit, c'est comme la marée qui monte. Quand la marée monte, tous les bateaux montent.
François Lanthier Nadeau: Oh, et Rising Tide.
Richard Chenier: Nous autres, on provoque la marée.
François Lanthier Nadeau: Et voilà. Posséidon. T'es posséidon dans le fond du char. Pour finir, j'ai deux questions. Un, Axe, c'est quoi le genre de deadline ou de next steps par rapport à cet espace-là ? Vous êtes rendu où avec ça ?
Richard Chenier: L'espace est en construction actuellement, donc ouverture privée au printemps. Donc, on est tout proche. On a hâte d'ouvrir.
François Lanthier Nadeau: Parfait, t'as mon courriel pour l'invitation. Puis, pour finir, t'as-tu des shameless plugs, des jobs ouverts du monde ? Tu veux rencontrer quelque chose à promote, n'importe quoi ?
Richard Chenier: Non, pas de job. Notre équipe est pas mal complète. On est pas mal contents. Moi, c'est le Québec Inc. S'il y a du Québec Inc. qui nous écoute, des gens qui sont là et qui ont réussi, c'est de faire un peu comme tu le fais avec SaaSpace, etc. Rentrer dans le mouvement. Il faut qu'on devienne meilleur. Puis actuellement, il y a une portion de la société, du monde privé, qui n'est pas assez investie dans notre écosystème d'innovation et d'entrepreneuriat. Fait qu'on a besoin de les avoir plus. Ailleurs, ce qu'on voit en Europe ou ce qu'on remarque aux États-Unis, ils sont beaucoup plus présents. Au Québec, on est beaucoup moins présent. C'est une dernière stat.
François Lanthier Nadeau4: Oui.
Richard Chenier: Il va te donner, juste pour illustrer à quel point ils sont moins présents, on parlait d'investissement tantôt.
François Lanthier Nadeau4: Oui.
Richard Chenier: Deloitte a fait une étude pour voir le nombre de compagnies qui ont un milliard et plus qui réinvestissent en CVC, corporate venture. Aux États-Unis, 40 des entreprises qui font plus d'un milliard de chiffre d'affaires ont un CVC.
François Lanthier Nadeau: OK.
Richard Chenier: Au Canada, c'est moins de 5
François Lanthier Nadeau: Astier, oui.
Richard Chenier: Fait que tu sais, quand je dis que le privé, il faut qu'on trouve une façon de le réimpliquer, ça, cette statistique-là, pour moi, elle frappe. Ça veut dire qu'ils sont complètement absents, ou presque. Ben moi, j'en ai une statistique pour toi, Richard.
François Lanthier Nadeau: Vas-y. J'ai apprécié 100% de notre entretien. Good morning, Frank. What's up, folks ? Donc, comme vous savez, je parle avec des centaines de professionnels SaaSes par année. Puis chaque semaine, maintenant, j'écris sur un thème clé qui m'excite ou qui me trigger. L'infolette, SaaSpasse, c'est le recul hebdo pour prendre les meilleures décisions côté compagnie ou carrière. Management, produits, commercialisation, je couvre tout ça et plus avec des histoires vraies puis des exemples concrets. Tu peux t'abonner sur notre homepage, il y a un pop-up, ou directement au saspasse.beehive.com ou rendre ça dans Google. All right ? Cheers ! Félicitations, vous vous êtes rendus jusqu'à la fin de l'épisode et vous méritez maintenant l'outro custom de Frank. J'ai une couple de call to action. SaaSpasse, c'est une business d'amour. On met de l'effort, de l'énergie, de l'argent aussi. Si vous voulez nous aider, il y a un paquet de trucs que vous pouvez faire. First, on investit beaucoup dans l'infolettre. Donc, chaque semaine, je fais des éditoriales où est-ce que je creuse dans un sujet et je ne me gêne pas de dire les choses comme elles sont. Vous pouvez vous abonner sur le site web sasface.com. Il y a l'onglet infolettre et il y a aussi la call to action box. à la fin de la page d'accueil. Donc, cliquez ça. Sinon, si vous avez un SaaS au Québec, vous pouvez l'inscrire à notre index. SASports.com, il y a un gros bouton où on va ajouter votre SaaS. Il y en a plus de 300. Si vous ne suivez pas déjà le pod, allez le faire sur Spotify, Apple Podcasts, sur YouTube. Si vous pouvez nous laisser un review, ce serait vraiment smart. Ça nous aide à être plus découverts. On a un job board aussi si vous voulez poster une job ou trouver une job en SaaS au Québec. SASports.com slash emploi avec un S. Un gros, gros, gros merci à tous nos partenaires certifiés qui financent et supportent beaucoup SaaSpasse. Vous avez Léviat Laval pour tout ce qui est avocat, droit, besoin dans ce genre-là. Le Chiffre pour finance, fiscalité, comptabilité. Baseline pour tout ce qui est accompagnement en AI. Vous avez Coveo, un employeur certifié qui offre des carrières de feu dans un scale-up. Merci à ce monde-là encore une fois. On fait aussi des événements en présentiel très cool, souvent, presque tout le temps sold out. Vous pouvez nous suivre sur Evenbright pour être au courant de ça, ou on en parle sur le pod aussi. Et puis finalement, last but not least, suivez-nous sur les socials, donc LinkedIn, Instagram. C'est là qu'on poste toutes les nouvelles sur la compagnie, mais le nouveau content qu'on fait aussi au niveau du pod, des events, etc. En fait, c'est ça. Merci d'avoir écouté jusqu'à là. Cheers !
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